Histoire du Burkina Faso

Histoire du Burkina Faso

-1er millénaire avant J.C. : Des pierres taillées, poteries et gravures évoquent une civilisation néolithique encore mal connue.
Les premiers agriculteurs qui défrichèrent la forêt, précédèrent les ancêtres des Mossi actuels, qui peuplent la plus grande partie du pays.
L’origine de ces cavaliers est mal connue. Constitués en une aristocratie militaire, ils passèrent des accords avec les autochtones, restés propriétaires du sol, comme en témoignent les rapports traditionnels existant entre les “ chefs de terre “ et les chefs de canton, qui détiennent le pouvoir politique. La mosquée à Bobodioulasso.

Les morceaux de bois dépassant du bâtiment servent à armer la construction en torchis.

-Du XIème et le XIVème siècle : Arrivée des Mossi.

Les quatre royaumes moi (issus d’une fusion ethnique entre les conquérants et les populations locales) furent progressivement constitués mais ne parvinrent jamais à l’unité politique.
Le plus important, le royaume du Yatenga, au nord, fut en contact direct avec les empires soudanais contre lesquels il mena des expéditions (prise de Tombouctou en 1329). Il dut notamment résister aux entreprises d’islamisation de l’empire Songhaï. L’administration, très centralisée, permettait de mobiliser rapidement des forces de défense.
La personne du roi, le mohro naba , était sacrée.
Les autres populations du Burkina Faso eurent leur propre histoire faite du brassage avec d’autres peuples (Gourmantché, Bwa, Sénoufo, Gan). Dans le Nord, les Touareg, les Peul, les Songhaï et les Djerma s’installèrent plus récemment.

-XVème siècle : Arrivée des marchands dioula (à l’origine de Bobo-Dioulasso).

Le Moronaba (mohro naba)
du Ouagadougou.

La pénétration française

Au XIXème siècle, le pays dut de nouveau faire face aux tentatives des talibans (disciples) d’El-Hadj Omar, des Bambara de Ségou, des Peul du Macina.

-1810 : Islamisation de l’Est voltaïque par les Peul.

-1895 : Tentative de création d’un État dans la savane par Samory Touré.

-1896 : Les Français, craignant d’être pris de vitesse par les Britanniques dans la région, profitèrent des craintes soulevées par cette tentative de conquête chez les souverains locaux pour établir un protectorat sur le royaume mossi de Ouagadougou, tandis que les autres royaumes mossi, affaiblis par des querelles dynastiques, étaient également placés sous leur domination.

-1904 à 1919 : Rattachement de ces nouveaux territoires de l’Empire colonial français à la colonie du Haut-Sénégal-Niger, intégrée à l’Afrique-Occidentale française.

-1916 : Résistance à la conscription.
Les Mossi constituèrent l’essentiel des bataillons de “Tirailleurs Sénégalais” (appelés ainsi parce qu’ils embarquaient pour l’Europe à Dakar) qui combattirent aux côtés des troupes alliées durant la Première Guerre mondiale.

1919 : Création de la colonie de Haute-Volta.

-1932 : Démembrement de la Haute-Volta sous la pression des colons européens de Côte-d’Ivoire, du Soudan français (actuel Mali) et du Niger. Elle constituait en effet un important réservoir de main-d’ouvre pour les plantations et la construction du chemin de fer Ouagadougou-Abidjan. Le centre et le sud de la Haute-Volta furent annexés à la colonie de Côte-d’Ivoire, le nord intégré au Soudan français et au Niger. Le travail forcé, l’impôt (et la répression des soulèvements) avaient déjà profondément marqué les consciences, ils furent encore renforcés.

-1947 : Le pays, dont beaucoup d’habitants avaient combattu pour la France libre sur les champs de bataille européens de la Seconde Guerre mondiale, retrouva son unité.

De la Haute-Volta au Burkina Faso

-1958 : La Haute-Volta devient une république autonome au sein de la Communauté française, sous la direction de Maurice Yaméogo, chef de l’Union démocratique voltaïque.

-1959 : Adhésion au Conseil de l’Entente, (organisation regroupant les pays francophones de la région, Côte-d’Ivoire, Niger, Dahomey (actuel Bénin) et Togo).

-5 août 1960 : Accession à l’indépendance. Yaméogo, demeuré président de la République, instaure un régime de parti unique, appuyé sur l’Union démocratique voltaïque.

-Janvier 1966 : les mesures d’austérité prises par le gouvernement provoquent un soulèvement populaire encadré par les syndicats et les partis progressistes. Le président Yaméogo est contraint de laisser le pouvoir au chef d’état-major, le colonel Sangoulé Lamizana, qui bénéficie de la confiance de la population. Celui-ci prend la tête du Conseil supérieur des forces armées et élabore un nouveau plan de remise en ordre de l’économie.

-1970 : Promulgation d’une Constitution instaurant l’élection du président au suffrage universel pour quatre ans et garantissant le multipartisme.

-1971 : Participation d’une dizaine de partis politiques aux élections législatives.

-1974 : Reprise du pouvoir par l’armée, annonçant le retour au régime de parti unique, tandis qu’un conflit frontalier oppose la Haute-Volta et le Mali, sur la bande d’Agacher.

-Décembre 1975 : Première grève générale marquant l’émergence d’une contestation populaire.
-1977 : Chute du gouvernement militaire. Une nouvelle Constitution, approuvée par référendum, restaure le multipartisme, limité cependant aux trois principaux partis.

-1978 : Election du général Lamizana à la Présidence de la République.

-1980 : Blocage des salaires et ’augmentation du prix des denrées de base suscitant une nouvelle vague de mécontentement. Coup d’État militaire portant au pouvoir le colonel Saye Zerbo qui suspend les institutions et instaure un Comité militaire de redressement pour le progrès national.

-1982 : Zerbo est renversé par de jeunes officiers, à la faveur d’un mouvement de grève. Le nouveau gouvernement militaire était dirigé par le capitaine Thomas Sankara, tandis que le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouedraogo prend la présidence du pays.

De la révolution à la démocratisation

-Août 1983 : Arrestation du Premier ministre déclenchant l’intervention des parachutistes et ouvrant une période d’exaltation révolutionnaire. Nommé président du Conseil national de la révolution (CNR), après l’éviction de Ouedraogo, Sankara, que les pays occidentaux accusent d’être un allié du colonel Kadhafi, le dirigeant libyen, met en place des comités de défense de la révolution et s’engage dans une politique économique nationaliste et progressiste. Des campagnes sont lancées contre la mendicité et la prostitution, pour le sport de masse et le port du “Faso Dan Fani”, le costume national érigé en uniforme.

-3 août 1984 : Premier anniversaire du coup d’État, le pays est officiellement rebaptisé Burkina Faso. La révolution de Sankara modifie peu la vie des populations rurales, majoritaires, mais Sankara est en grande partie demeuré, dans l’esprit des Burkinabés, une figure héroïque, représentant un idéal d’émancipation nationale et de progrès.

-Octobre 1987 : Thomas Sankara est évincé puis exécuté lors d’un putsch qui porte à la direction du pays le numéro deux du régime, le capitaine Blaise Compaoré. Celui-ci lance sans tarder une “campagne de rectification”, visant principalement à réajuster la politique économique du pays.

-1991 : Signature d’un premier plan d’ajustement structurel avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et adoption par référendum d’une Constitution démocratique.

-Février 1992 : Echec d’un Forum de réconciliation nationale. La vie politique demeure dominée par le parti du président Compaoré. Celui-ci joue désormais un rôle diplomatique important dans la région.

-Septembre 1994 à avril 1995 : Négociations entre le gouvernement du Niger et les mouvements touareg rebelles de ce pays sous l’égide du président Compaoré. Le président burkinabé, qui soutient le mouvement armé libérien de Charles Taylor, intervient également dans les discussions concernant le conflit du Liberia.

-1998 : Sommet de l’OUA à Ouagadougou. Le président Compaoré profite de ce succès et de la santé relativement satisfaisante de l’économie pour se présenter à la présidentielle du mois de novembre.

-Novembre 1998 : Élection de Compaoré avec 87,5 % des suffrages exprimés.
La participation a été de 56 % après la campagne de boycott lancée par l’opposition.

-Décembre 1998 : Décès dans un accident de la route suspect du journaliste de l’Indépendant Norbert Zongo qui renaître envers le régime une hostilité latente qui remonte aux conditions mêmes de son arrivée au pouvoir liée à la mort de Sankara dont le pays commémore le dixième anniversaire. Depuis, l’affaire Zongo a dépassé le cadre du Burkina et a considérablement terni la réélection du chef de l’État. Après celle-ci, Campaoré a par ailleurs fait amender la Constitution afin de profiter du droit de se représenter à la présidence autant de fois qu’il le souhaite.

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