La Stratégie militaire de Donald Trump

La Stratégie militaire de Donald Trump
par Thierry Meyssan

En rupture avec celles de ses prédécesseurs, la Stratégie de Sécurité nationale du président Donald Trump abandonne la gestion du monde et trace la voie du redressement économique et social des États-Unis. Ce projet, parfaitement cohérent, représente un changement brutal que son cabinet devra imposer à l’ensemble de son administration.
Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 26 décembre 2017
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Durant les mandats de George Bush Jr. et de Barack Obama, les documents décrivant la Stratégie de Sécurité nationale partaient du principe que les États-Unis étaient l’unique super-puissance au monde. Ils pouvaient mener « la guerre sans fin » de l’amiral Arthur Cebrowski, c’est-à-dire détruire systématiquement toute organisation politique dans les zones déjà instables de la planète, à commencer par le « Moyen-Orient élargi ». Les présidents indiquaient leurs projets pour chaque région du monde. Les Commandements combattants unifiés n’avaient qu’à appliquer ces instructions.

La Stratégie de Sécurité nationale de Donald Trump rompt presque complètement avec cette littérature. Elle conserve certains éléments mythologiques des mandats précédents, mais tente avant tout de repositionner les États-Unis comme la République qu’ils étaient en 1791 (c’est-à-dire au moment du compromis de la Bill of Rights) et non plus comme l’Empire qu’ils sont devenus le 11 septembre 2001.

Le rôle de la Maison-Blanche, de sa diplomatie et de ses forces armées n’est plus d’ordonner le monde, mais de protéger « les intérêts du peuple états-unien ».

Dès son introduction, Donald Trump marque sa différence avec ses prédécesseurs en dénonçant les politiques de « changement de régime » et de « révolution démocratique mondiale » adoptées par Ronald Reagan et conduites au sein des administrations successives par de hauts-fonctionnaires trotskistes. Il réaffirme la realpolitik classique, celle d’Henry Kissinger par exemple, fondée sur des « nations souveraines ».

Le lecteur gardera cependant à l’esprit que certaines agences intergouvernementales des « Cinq yeux » (Australie, Canada, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni), comme la National Endowment for Democracy, restent dirigées par des trotskistes.

Donald Trump distingue trois types de difficultés auxquelles son pays doit faire face : – D’abord la rivalité de la Russie et la Chine ; – Puis, l’opposition des « États-voyous » (Corée du Nord et Iran) dans leurs régions respectives ; – Enfin, la mise en cause du droit international à laquelle se livrent à la fois les mouvements jihadistes et les organisations criminelles transnationales.

Bien qu’il considère lui aussi les États-Unis comme l’incarnation du Bien, contrairement à ses prédécesseurs, il ne diabolise pas ses rivaux, adversaires et ennemis, mais tente de les comprendre.

Il reprend alors son slogan « America First ! » pour en faire sa base philosophique. Historiquement, cette formule reste associée au soutien au nazisme, mais ce n’était pas son sens originel. Il s’agissait initialement de rompre avec la politique atlantiste de Roosevelt : l’alliance avec l’Empire britannique pour gouverner ensemble le monde.

Le lecteur se souvient que le premier cabinet de l’administration Obama accordait une place démesurée aux membres de la Société des pèlerins (aucun rapport avec la Société du Mont-Pèlerin), c’est-à-dire à un club très privé, présidé par la reine Elizabeth II. C’est ce groupe qui a piloté l’après-crise financière de 2008.

Pour mener cette politique de retour aux principes républicains de 1791 et d’indépendance face aux intérêts financiers britanniques, Donald Trump pose quatre piliers : – La protection du peuple états-unien, de sa patrie et de son mode de vie ; – La prospérité des États-Unis ; – La puissance de ses armées ; – Le développement de son influence.

Il n’imagine donc pas sa stratégie contre ses rivaux, ses adversaires et ses ennemis, mais en fonction de son idéal républicain et indépendantiste.

Pour éviter les méprises, il précise que s’il estime que les États-Unis sont un exemple pour le monde, il n’est ni possible, ni souhaitable d’imposer leur mode de vie aux autres ; d’autant que celui-ci ne saurait être considéré comme « l’aboutissement inévitable du progrès ». Il ne conçoit pas les relations internationales comme le règne des États-Unis sur le monde, mais comme la recherche d’une « coopération réciproque » avec ses partenaires .
Les quatre piliers de la doctrine America First de Sécurité nationale

– La protection du peuple états-unien suppose avant tout le rétablissement des frontières (terrestre, aériennes, maritimes, spatiales et cyber-spatiales) progressivement détruites par les globalistes.

Les frontières sont censées permettre aussi bien de lutter contre les armes de destruction massive des groupes terroristes et criminels, que de contenir les pandémies et l’entrée de drogues ou de lutter contre l’immigration illégale. À propos des frontières cyber-spatiales, Donald Trump note la nécessité de sécuriser l’Internet en priorisant successivement la Sécurité nationale, l’Énergie, les Banques, la Santé, les Communications et les Transports. Mais tout cela reste assez théorique.

Alors que depuis Richard Nixon, la lutte contre les drogues était sélective, visant non pas à tarir les flux, mais à les orienter vers certaines minorités ethniques, Donald Trump répond à un besoin nouveau. Conscient de l’effondrement de l’espérance de vie des seuls hommes blancs sous Barack Obama, du désespoir qui s’en est suivi et de l’épidémie d’opioïdes qu’il a provoquée, il considère la lutte contre les cartels comme une question de survie nationale.

Abordant la lutte contre le terrorisme, il n’est pas clair si, après la destruction du Califat, il évoque soit des « loups solitaires » qui poursuivent le combat après la défaite finale, comme ce fut le cas avec des groupes Waffen SS après la chute du Reich, soit le maintien du dispositif britannique du jihadisme. Si cette seconde hypothèse est la bonne, il s’agirait d’un net recul par rapport à ses déclarations d’intention durant sa campagne électorale et les premiers mois de son mandat. Il conviendrait alors d’éclaircir comment ont évolué les relations entre Washington et Londres, ainsi que les conséquences de ce changement sur la gestion de l’Otan.

Quoiqu’il en soit, on relèvera un étrange passage du texte selon lequel : « Les États-Unis travailleront avec leurs alliés et partenaires pour dissuader et perturber d’autres groupes qui menacent la patrie — incluant des groupes sponsorisés par l’Iran comme le Hezbollah libanais ».

Pour toutes les actions anti-terroristes, Donald Trump envisage des alliances ponctuelles avec d’autres puissances, y compris la Russie et la Chine.

Enfin concernant la résilience des États-Unis, il valide le programme de « Continuité du gouvernement », alors même que celui-ci fut le bénéficiaire du coup d’État du 11-Septembre. Cependant, il pose que des citoyens engagés et informés sont le fondement de ce système, ce qui semble écarter la réédition d’un tel événement.

– Concernant la prospérité des États-Unis, condition du développement de ses capacités de Défense, Donald Trump est un champion du « rêve américain », de l’« État minimum », de la théorie du « ruissellement de la richesse » du haut vers le bas. Il conçoit donc une économie basée sur le libre-échange et non sur la financiarisation. Renversant l’idée communément admise que le libre-échange fut un instrument de l’impérialisme anglo-saxon, il affirme qu’il n’est équitable à terme pour les premiers acteurs que si les nouveaux en acceptent les règles. Il pose que plusieurs États —dont la Chine— bénéficient de ce système sans jamais avoir eu l’intention d’adopter ses valeurs.

C’est sur cette base —et non sur l’analyse de l’apparition d’une classe transnationale de super-riches— qu’il s’appuie pour dénoncer les accords commerciaux multilatéraux.

Il poursuit en annonçant la dérégulation de tous les secteurs où l’intervention de l’État n’est pas nécessaire. Parallèlement, il planifie la lutte contre toutes les interventions des États étrangers et de leurs entreprises nationalisées susceptibles de fausser les échanges équitables avec les États-Unis.

Il entend développer la recherche théorique et ses applications techniques, soutenir les inventions et les innovations. Il prévoit pour cela des conditions d’immigration particulières et avantageuses afin d’organiser « la fuite des cerveaux » aux États-Unis. Considérant le savoir-faire acquis, non comme un moyen de percevoir un péage sur l’économie mondiale au travers de brevets, mais comme le moteur de l’économie US, il entend créer un fichier de Sécurité nationale de ces techniques et les protéger pour maintenir son avance.

Enfin, traitant de l’accès aux sources d’énergie, il observe que pour la première fois les États-Unis sont auto-suffisants. Il met en garde contre les politiques initiées au nom de la lutte contre le réchauffement climatique qui impliquent de limiter l’usage d’énergie. Donald Trump ne traite pas ici de la financiarisation de l’écologie, mais pose clairement un caillou dans le jardin de la France, promoteur de la « verdisation de la finance ». Replaçant cette question dans un cadre plus général, il affirme que les États-Unis soutiendront les États victimes de chantages à l’énergie.

– Affirmant que les États-Unis s’ils ne sont plus la seule super-puissance sont toujours la puissance dominante, il pose comme objectif central de sécurité le maintien de cette prééminence militaire, selon l’adage romain Si vis pacem, para bellum [1].

Il observe d’abord que « La Chine cherche à exclure les États-Unis de la région indo-pacifique, à étendre la portée de son modèle économique dirigé par l’État, et à réorganiser la région à son avantage ». Selon lui, Pékin est en train de se doter des secondes capacités militaires au monde (sous l’autorité du général Xi Jinping) en s’appuyant sur le savoir-faire des États-Unis.

De son côté, « La Russie cherche à rétablir son statut de grande puissance et à établir des sphères d’influence à ses frontières ». Pour cela, elle « tente d’affaiblir l’influence des États-Unis dans le monde et de les séparer de leurs alliés et partenaires. Elle perçoit l’Otan et l’Union européenne comme des menaces ».

Il s’agit de la première analyse des buts et des moyens des rivaux des États-Unis. À la différence de la « doctrine Wolfowitz », la Maison-Blanche ne considère plus l’Union européenne comme un compétiteur, mais comme le volet civil de l’Otan. Rompant avec la stratégie de sabotage économique de l’Union européenne de George Bush Sr. et de Bill Clinton, Donald Trump pose la possibilité de coopérer avec les rivaux (que sont désormais la Russie et la Chine), mais uniquement « en position de force ».

La période actuelle voit le retour de la compétition militaire, à trois cette fois. Connaissant la tendance des militaires à préparer la guerre précédente et non pas à imaginer la prochaine, il convient de repenser l’organisation et la dotation des armées en conservant à l’esprit que les rivaux se positionneront dans des domaines qu’ils choisiront. On observera que ce n’est pas dans ce chapitre que Donald Trump évoque le talon d’Achille du Pentagone, mais beaucoup plus haut dans le texte. C’est dans son introduction, à un moment où le lecteur est absorbé par des considérations philosophiques, qu’il a fait mention des nouvelles armes russes et notamment de leur capacité à inhiber les commandes et contrôles de l’Otan.

Le Pentagone doit renouveler son arsenal, à la fois en quantité et en qualité. Il doit abandonner l’illusion selon laquelle sa supériorité technologique (en réalité, dépassée face à la Russie) pourrait pallier son infériorité en nombre d’hommes. Suit alors une longue étude des domaines d’armement, y compris nucléaire, à moderniser.

Donald Trump entend inverser le fonctionnement actuel de l’industrie de Défense. Alors qu’elle tente de vendre ses produits à l’État fédéral, il souhaite que l’État fédéral lance des offres et que les industriels répondent à ses nouveaux besoins. On sait qu’aujourd’hui, l’industrie de Défense n’a plus les ingénieurs nécessaires pour réaliser de nouveaux projets. L’échec du F-35 en est l’exemple le plus frappant. Le changement que le président appelle de ses vœux suppose donc l’organisation préalable de la « fuite des cerveaux » vers les États-Unis qu’il a déjà évoquée.

En matière de Renseignement, il reprend les théories de son ancien conseiller de Sécurité nationale, le général Michaël Flynn. Il veut repositionner non seulement la Defense Intelligence Agency, mais toute la « communauté du Renseignement ». L’objectif n’est plus de savoir localiser à tout moment tel ou tel chef terroriste, mais d’être capable d’anticiper les évolutions stratégiques de ses rivaux, adversaires et ennemis. Il s’agit d’abandonner l’obsession du GPS et des gadgets high tech pour revenir à l’analyse.

Enfin, il considère le département d’État comme un outil permettant de créer un environnement positif pour son pays, y compris avec ses rivaux. Ce n’est plus ni le moyen d’étendre les intérêts des multinationales qu’il avait été sous George Bush Sr. et Bill Clinton, ni l’ordonnateur de l’Empire qu’il fut sous Bush Jr. et Barack Obama. Il convient que les diplomates US retrouvent une certaine habileté politique.

– Le chapitre consacré à l’influence des États-Unis explicite la fin de la « globalisation » du « mode de vie américain ». Les États-Unis ne chercheront pas à imposer leurs valeurs aux autres. Ils traiteront tous les peuples à égalité et valoriseront ceux qui respectent l’état de droit.

De manière à encourager les pays qui souhaitent devenir partenaires, mais qui ont des investissements dirigés par l’État, il prévoit de leur offrir des alternatives facilitant la réforme de leur économie.

Concernant les organisations inter-gouvernementales, il annonce qu’il refusera de céder la moindre souveraineté si elle doit être partagée avec des pays mettant en cause les principes constitutionnels US ; une allusion directe à la Cour pénale internationale par exemple. Il ne dit rien par contre de l’extraterritorialité de la Justice états-unienne qui viole les principes constitutionnels d’autres pays.

Enfin, reprenant la longue tradition issue du compromis de 1791, il affirme que les États-Unis continueront à secourir ceux qui luttent pour la dignité humaine ou pour la liberté religieuse (à ne pas confondre avec la liberté de conscience).
Une application qui reste à définir

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La Stratégie de Sécurité nationale de Donald Trump pose des principes totalement nouveaux pour redresser l’économie et défendre le pays.
National Security Strategy of the United States of America, White House, December 18, 2017 (2Mo, 68 p.).

Ce n’est qu’après ce long exposé que Donald Trump aborde l’application régionale de sa doctrine. Aucune nouveauté n’est annoncée ici, sinon une alliance avec l’Australie, l’Inde et le Japon pour contenir la Chine et lutter contre la Corée du Nord.

Tout au plus apprend-on deux nouvelles approches du Moyen-Orient. L’expérience de Daesh a montré que le principal problème n’est pas la question israélienne, mais celui de l’idéologie jihadiste. Et ce que Washington reproche à l’Iran, c’est de perpétuer le cycle de la violence par son refus de la négociation.

Par défaut, le lecteur comprend que le Pentagone doit abandonner le projet de l’amiral Arthur Cebrowski que Donald Rumsfeld imposa le 11-Septembre. La « guerre sans fin » est terminée. La tension devrait non seulement ne pas s’étendre dans le monde, mais redescendre au Moyen-Orient élargi.

La doctrine de Sécurité nationale de Donald Trump est extrêmement construite, au plan historique (on voit l’influence du général Jim Mattis) et au plan philosophique (suivant l’ancien conseiller spécial Steve Bannon). Elle se fonde sur une analyse rigoureuse des défis à la puissance états-unienne (conforme aux travaux du général H. R. McMaster). Elle valide les coupes budgétaires du département d’Etat (opérées par Rex Tillerson). Contrairement à la doxa des journalistes US, l’administration Trump a réussi là une synthèse cohérente se démarquant nettement des visions précédentes.

Cependant, l’absence de stratégie régionale explicite atteste de l’ampleur de la révolution en cours. Rien ne prouve que les chefs militaires appliqueront dans leurs domaines respectifs cette nouvelle philosophie. D’autant que l’on observait, il y a quelques jours encore, la collusion entre les Forces US et les jihadistes en Syrie.
Thierry Meyssan
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[1] “Si tu veux la paix, prépare la guerre”.
Thierry Meyssan

Thierry Meyssan Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux – Du 11-Septembre à Donald Trump (2017).

¿De dónde viene el náhuat de El Salvador?

¿De dónde viene el náhuat de El Salvador? ¿De los aztecas?
Colectivo Tzunhejekat·lunes, 1 de enero de 2018
¿De dónde viene el náhuat de El Salvador? ¿De los aztecas?
Cuando pensamos el origen de la lengua y pueblo náhuat probablemente se nos vienen muchas ideas: náhuatl de México, azteca, mayas, ¿lengua muerta?, “ni idea”. Podemos enlistar muchas ideas y quizá todas estén relacionadas, pero es necesario saber de dónde realmente viene el pueblo que ahora habla náhuat en el occidente de El Salvador (más específicamente Sonsonate y Ahuachapán), y que se habló en La Libertad, San Salvador y La Paz (según se tienen documentadas) y descartar ideas que son realmente erróneas en base a pruebas lingüísticas y arqueológicas.
Empecemos por lo básico: el náhuat de El Salvador (llamado náhuat pipil también) es una lengua totalmente diferente al español, que pertenece a la familia Uto-Nahua (o Uto-Azteca). Esta familia no está emparentada lingüísticamente con las lenguas mayas. La familia Uto-Azteca está tan lejos genéticamente de las lenguas mayas así como las lenguas indoeuropeas están lejos de las lenguas semíticas (lenguas como el hebreo, árabe, arameo), es decir, a pesar de que están en una zona común donde cohabitan, su hablar es tan distinto que no hay manera de comprenderse.
Ahora, dentro de la familia Uto-Nahua, ¿dónde está el náhuat de El Salvador? Bueno, citamos a Magnus Pharao Hansen, un lingüista amigo que ha investigado algunas variantes náhua de México, y su clasificación preliminar de los subgrupos de la familia Nahua:

Mapa de distribución de las variantes occidentales (azul) y orientales (rojo). Guerrero central parece haberse separado tempranamente, y el pochuteco está extinto.

Clasificación según Hansen.
El náhuat de El Salvador se considera como Istmeño y éste está agrupado con las variantes del Sur de México, y a su vez están dentro del náhua oriental.
Es importante mencionar la diferencia entre náhua oriental y náhua occidental. Esta diferencia se ha hecho por razones gramaticales (y no por capricho), tales como la formación del pretérito, la negación (en occidente usualmente es ahmo y en oriente son más palabras como aya’, nite, até, inté, te), razones fonológicas (en las variantes de occidente dicen usualmente sentli y en oriente sintli, yelotl vs. elotl, yetl vs. etl), y el hecho que en las variantes del istmo no se usa el fonema tl sino solamente t. Otra razón importante de esta división es una razón histórica. Las variantes orientales, de acuerdo con pruebas arqueológicas, emigraron del norte al sur mucho antes que sus familiares occidentales. Los náhua orientales han estado en contacto con lenguas mixe-zoque y mayas cientos de años antes que los occidentales. Es por esta razón que las variantes orientales se encuentran muy al sur, y se cree que por el 800 d.C ya estaban emigrando a Centro América, donde posiblemente el náhuat de El Salvador se originó.
Otra aclaración muy importante es decir que todas las “variantes” del esquema anterior realmente son lenguas diferentes y emparentadas, donde existe (y a veces no siempre) líneas de transición dialectal entre una lengua y otra, y por lo tanto existe un nivel de inteligibilidad, así como existe inteligibilidad entre el portugués-gallego-leonés-castellano-catalán, aunque son considerados lenguas diferentes y, al mismo tiempo, lenguas hermanas. Lo mismo es cierto para las lenguas náhua también.
Ahora entremos en un tema muy discutido y a veces, mal entendido. Muchas personas piensan que estas lenguas provienen de una lengua madre que es el “azteca” pero esto no es cierto. E Los aztecas hablaron una lengua parecida a la de los náhuat del sur pero con rasgos diferentes de pronunciación, vocabulario, sintaxis, e influencia de otras lenguas del norte, como quizá, las totonacas. Al asentar el imperio azteca, pueblos náhuas diferentes a los aztecas, incluidos pueblos orientales y occidentales estuvieron bajo la influencia política, e inevitablemente, lingüística de los aztecas. En Tenochtitlán y sus alrededores vivían pueblos diversos con lenguas parecidas, y totalmente no emparentadas, como otopames, popolocas, totonacos, huastecos, y otros. Para comunicarse, se usaba la lengua de los aztecas, un híbrido llamado náhuatl clásico. Se le llama híbrido porque a pesar de que la base era la lengua de los del imperio, era una lingua franca formada por las variantes de Texcoco, Tlacopan, y México-Tenochtitlán junto con las lenguas sometidas como variantes orientales (que ya estaban en ese lugar desde mucho antes que los aztecas). Por lo tanto, el náhuatl clásico que documentaron los frailes españoles en la Colonia era una lengua koiné con superestrato náhua occidental y substrato oriental (es decir, la gramática y sintaxis era dominada por la lengua del imperio, pero con influencia de vocabulario y giros idiomáticos de las lenguas náhuas orientales).
Con todo esto, se puede refutar fácilmente que el náhuatl clásico no es la lengua madre de todas las variantes náhua que existen ahora (más de una veintena como mínimo). Sin embargo, el náhuatl clásico tuvo un gran auge e influencia en los cien años de su esplendor, que muchas de las variantes actuales ya sea variantes occidentales u orientales presentan rasgos del náhuatl clásico y fueron influenciados (en ambas direcciones) a diferentes niveles como en pronunciación, vocabulario, sintaxis, etc. A parte de la lengua, también los aztecas difundieron sus pensamientos religiosos, rituales y creencias como lo hace cualquier imperio que ha existido.
El náhuat de El Salvador, al ser la variante más alejada al oriente, y rodeado por mayas al occidente y otras lenguas menores como xinca, lenca, otomangues, misumalpas, entre otros, conservó muchos aspectos “arcaicos” que otras variantes orientales perdieron o cambiaron. Nuestro náhuat es más cercano con los náhua del Istmo como las variantes encontradas en pueblos mexicanos como Comalcalco, Tabasco; Zaragoza, Oteapan, Cosoleacaque, Pajapan, Mecayapan, y Tatahuicapan en Veracruz. Todas estas variantes comparten rasgos comunes como la pronunciación de la /g/ y de la /u/ a diferencia de los náhuas occidentales que tienen /k/ y /o/, vocabulario, negación similar (até, té, inté, a diferencia de ahmo en los náhuatl occidentales). Entre estas variantes, de acuerdo con estudios glotocronológicos, hay solamente una divergencia va de 3 a 7 siglos, siendo el náhuat salvadoreño el más distante con 6 siglos como mínimo (la divergencia entre el náhuat de El Salvador con el náhuatl clásico de los aztecas es de unos 10 siglos (1000 años de diferencia que hipotéticamente los sitúa en el quiebre de la proto lengua náhua, es decir, que el ancestro del náhuat salvadoreño se separó tempranamente de la lengua que se convirtió más tarde en la de los toltecas, y después de los aztecas, es decir hace unos 1000 años atrás). Como paralelo, podemos decir que la lengua náhuat es tan distante del náhuatl clásico como el español lo es de sus lenguas hermanas como el italiano, francés: se parecen, tienen un tronco común, pero no son lo mismo, y la pronunciación y gramática es tan diferente que las hacen poco inteligibles entre ellas.
En conclusión ¿qué podemos decir de nuestro náhuat salvadoreño?:
1. Es una lengua que viene del norte de Mesoamérica alrededor de los 800 d.C y cuyos hermanos más cercanos vivientes están ahora en el Istmo de México en los estados de Veracruz y Tabasco. Entre ellos comparten la pronunciación de /u/ y /g/ (aunque mantienen la /k/ también dependiendo de algunas palabras y dialectos).
2. Ya que nuestro náhuat está emparentado con todos los náhuat(l) de México, existe un grado de inteligibilidad PERO no hay una comprensión de un 100%, por lo tanto, dos hablantes de dos variantes no se comunicarán efectivamente. Es como que un español hable con un italiano, se entenderán palabras e ideas pero el mensaje no se comprenderá en un 100% y por lo tanto se consideran lenguas diferentes (agregando que tienen costumbres, hábitos distintos entre ellos).
3. Es una lengua no emparentada a los mayas sino que pertenece a una familia grande llamada Uto-Náhua o Uto-Azteca.
4. La cultura de los náhua de El Salvador fue influenciada probablemente por medio del imperio azteca a finales del siglo 15 antes de la Conquista, pero posee cosmovisión heredada por sus hermanos en México, mayas y otras lenguas que ahora están extintas.
5. La cultura azteca (en el siglo 16) no es la misma que la náhua salvadoreña, ni tampoco a la de los náhuas del Istmo, y ni siquiera a la de los náhuas actuales en el centro de México. Si se quiere aprender y comprender su cultura, es necesario comprender cómo viven, cómo hablan y cómo hacen las cosas en cada pueblo náhua.
6. Todos los pueblos náhuas son distintos pero unidos por una cultura Mesoamericana y apreciamos tanto la diversidad cultural que hay entre ellos y también nuestras similitudes.
Así que, cuando queramos aprender sobre nuestro náhuat y la cultura actual, no empecemos por lo azteca, ni busquemos en Guatemala, sino por los abuelos que aún la hablan en El Salvador.
SHIKPIAKAN SE YEK YANKWIK SHIWIT 2018!
FELIZ AÑO 2018 DE PARTE DEL COLECTIVO!

Las generaciones de Liliam Jiménez

Las generaciones de Liliam Jiménez

Liliam perteneció al Grupo Saker-ti y a la Generación Comprometida. Poeta, periodista y ensayista. Su producción literaria es poco conocida en El Salvador.
Luis Canizalez

I- Con los Saker-tí

No eran diez, ni treinta, ni cincuenta. Era un centenar de personas refugiadas en la embajada de Ecuador, instalada en una pequeña residencia de la Ciudad de Guatemala, a finales de junio de 1954. El país vivía un caos político. El presidente Jacobo Arbenz había sido derrocado por un grupo de militares guatemaltecos liderados por el coronel Carlos Castillo Armas, quien había invadido la nación con el apoyo de agentes de la CIA. Muchas personas fueron apresadas. Otras salieron exiliadas. Destacados políticos e intelectuales se asilaron en las sedes diplomáticas de algunos países. La embajada de Ecuador se hacinó en pocos días. Ahí, entre esa muchedumbre, se encontraba la escritora salvadoreña Liliam Jiménez.

Liliam se fue de El Salvador en 1945. Un año antes había participado en las luchas contra la dictadura de Maximiliano Hernández Martínez. Pero las cosas no cambiaron como ella lo esperaba: una dictadura militar fue sustituida por otro gobierno militar con tintes autoritarios. Liliam decidió irse. Sus planes eran radicarse en México. Pero, mientras cruzaba territorio guatemalteco, se topó con un estallido cultural que la deslumbró. Era lo que buscaba: una atmósfera para cultivarse intelectualmente. El presidente Juan José Arévalo, quien recién había llegado al poder, le apostó al desarrollo de las artes. Creó instituciones y apoyó a los artistas. Eso entusiasmó a los intelectuales centroamericanos. Muchos escritores llegaron a Guatemala y participaron en certámenes literarios. Algunos se quedaron residiendo en ese país. Liliam fue una de ellas.

Nueve años después, en 1954, cuando el presidente Jacobo Arbenz fue derrocado, Liliam se exilió en la embajada de Ecuador. Fueron días duros. Dormían en el suelo, apretados, en un espacio limitado. El frío de invierno penetraba sus huesos. La comida era escasa. Casi siempre servían frijoles. La rutina era la misma: hacían fila, con plato en mano, para recibir su porción de comida.

En esa misma embajada se había refugiado el poeta cubano Nicolás Guillén, quien días antes había llegado a Guatemala para dar conferencias y recitales de poesía. No los alcanzó a pronunciar. Tuvo que escudarse en el consulado de Ecuador. El embajador lo trató con respeto. Incluso, le ofreció de su comida: leche, huevos y mantequilla. Al inicio aceptó. Pero, días después, se levantó de la mesa e hizo fila al igual que todos sus compañeros de asilo. En cierta ocasión se le acercó a Liliam para decirle: “Tengo tanta hambre que tengo ganas de comerme una nalga”. Ella lo tomó con humor. En 1976, 22 años después, se encontró con Nicolás en La Habana, Cuba, durante una premiación literaria en Casa de las Américas. Otra vez se le acercó y le dijo: “Esa nalga no me la comí”.

En Guatemala conoció al poeta Raúl Leiva, uno de los pilares del reconocido grupo Saker-tí, que a finales de los años cuarenta e inicios de los cincuenta realizó una importante labor cultural en ese país. Raúl era un intelectual que había ganado varios premios de poesía. Su nombre pesaba en el ambiente cultural guatemalteco. Era un prominente literato.

Raúl se enamoró de Liliam, le propuso matrimonio y se casaron. Tuvieron tres hijos. Pero esa relación comenzó a derrumbarse después del golpe de Estado contra Arbenz. Raúl se asiló en la embajada de México y meses después se radicó en ese país. Liliam llegó meses después. Pero ya nada fue igual. La relación se rompió.

A mediados de los años cincuenta, Liliam hizo maletas y se fue con sus hijos para El Salvador. Nada era igual. Muchas cosas habían cambiado. Los militares continuaban en el poder. Eso sí: las condiciones sociales habían mejorado.

“Salí de mi país, por primera vez, en 1945, muy joven, herida por la fría realidad del medio ambiente, sin ninguna experiencia, ávida de conocimientos, alentada por sueños y poblada de anhelos profundos. Once años lejos de mi patria me enseñaron a ver, con claridad, que la persona que se dice humanista debe vivir, debe luchar, debe soñar en función de su propio pueblo. Y solamente así es capaz de sobrevivir y de vencer a la muerte”, escribió años después en un artículo publicado en la revista salvadoreña La Universidad.
Liliam Jiménez con el Grupo Saker-tí.

Liliam Jiménez con el Grupo Saker-tí.

II- Con los comprometidos

Liliam regresó a El Salvador en 1956. Ese año se realizaron unas polémicas elecciones: el Partido Revolucionario de Unificación Democrática (PRUD) impuso a su candidato, el coronel José María Lemus. Algunos sectores de la sociedad se desilusionaron. Se sintieron engañados. Las elecciones libres que habían prometido los prudistas fueron un fiasco. Eso generó un descontento generalizado.

Con ese escenario se encontró Liliam Jiménez. Pero no le costó adaptarse. Traía una formación más amplia y, además, tenía muchos amigos que le tendieron la mano. Por ese tiempo comenzó a trabajar en el recién creado Instituto Salvadoreño del Seguro Social (ISSS). También tuvo contacto con miembros del Partido Comunista Salvadoreño (PCS) y participó en algunas actividades clandestinas. Ahí se relacionó con varios de los poetas de la Generación Comprometida.

En 1958 viajó a Moscú para participar en el IV Congreso de la Federación Democrática Internacional de Mujeres. Visitó el Kremlin y conoció al presidente Nikita Kruschev. Liliam fue elegida para que leyera el discurso en representación de las mujeres latinoamericanas. Aceptó. Subió a una tarima y dijo: “Procedemos de un mundo en el que la mujer es discriminada, en el que la mujer no puede hablar abiertamente. Nuestros derechos están quebrantados en el sentido económico, jurídico y social”.

El discurso lo finalizó con las siguientes palabras: “Gran parte de las mujeres de los países latinoamericanos hoy aquí presentes saben que a su regreso a la patria posiblemente van a ser objeto de represiones por parte de sus gobiernos. Pero esto no nos asusta. Tenemos conciencia de lo que hacemos, sabemos que forjamos el futuro de nuestros hijos”.

No se equivocó. Cuando regresó a El Salvador fue despedida del ISSS. Entonces se fue a trabajar a la Editorial Universitaria que dirigía Ítalo López Vallecillos, poeta y periodista, teórico de la Generación Comprometida. Ahí también trabajaban la mayoría de los poetas de esa generación: Roberto Armijo, Manlio Argueta, José Roberto Cea, Tirso Canales y otros.

Liliam no era neófita en las letras. Su vocación surgió cuando era una niña. En la casa de su padre, el Mayor Javier Consuegra, había una enorme biblioteca donde descubrió otros mundos. Cuando se unió a los comprometidos, Liliam ya tenía publicados algunos poemas y ensayos. En México y Guatemala había trabajado en periódicos y editoriales.

Muchos de sus colegas la admiraban por su capacidad intelectual. Armijo, por ejemplo, estuvo enamorado de ella. Le escribió un extenso poema donde le manifestaba su amor. Pero Liliam seguía amando a su esposo y no pudo aceptar de Armijo más que su amistad.

En el círculo de los escritores comprometidos, Liliam no solo era una destacada poeta, sino que también, al igual que Ítalo López Vallecillos, trató de darle una dirección a ese movimiento literario. En un extenso ensayo, titulado El arte, la poesía y su función social, Liliam expuso su visión sobre el universo literario.

“Yo nunca he sido sectaria, tampoco quiero serlo; pero las actitudes del artista alejado de los movimientos renovadores que andan en búsqueda de lo humano, son inhumanas. El artista que del pueblo emerge, sabe humanizar los objetos inertes, se convierte en un mago que contagia todas las cosas de humanidad”.

También creía que el arte no debía oficializarse, pero sí veía legítimo que ante el nacimiento de un talento o un genio el Estado le diera todo tipo de apoyo.

“Ahora se encuentra de moda hablar de un arte comprometido y de un arte no comprometido. Yo creo que no existe el arte no comprometido, porque todo arte conlleva un compromiso, pues no puede escaparse del artista que lo crea ni huir del ambiente en que se produce. Si el arte es producto del hombre tiene que llevar una corriente ideológica, una experiencia, una vivencia”.

Influenciada por Nazin Hikmet, pensaba lo siguiente: “Hacer poesía social como algunos sectarios la entienden no consiste en estar declinando a cada momento la palabra pueblo. Llegan a exigirle al poeta que se desdoble de tal manera, que pierda hasta su acento, que lo haga impersonal, cuando todo poeta busca, en el incansable ejercicio de su poesía, la propia voz que lo exprese”.

Con el poeta de la Generación Comprometida que Liliam no tuvo una relación tan cercana fue Roque Dalton. Tuvieron algunos roces intelectuales. Liliam era una mujer seria, culta, más dedicada al estudio que a la bohemia. En ese sentido chocaba con la personalidad de Roque Dalton.

Liliam regresó a México en los años sesenta. Allá continuó con su trabajo literario y periodístico. Nunca le perdió la pista a los acontecimientos políticos y sociales de El Salvador. La guerra de los años ochenta la sufrió intensamente: uno de sus hijos, Raúl Leiva, se sumó a la guerrilla y combatió en las montañas del país. Liliam falleció en la playa del Carmen, en Quintana Ro, en 2007. Tenía más de ochenta años y estaba lejos de su patria.

L’universalisme, une arme pour la gauche

L’universalisme, une arme pour la gauche

En propulsant nombre de pays sur la voie du développement industriel, la décolonisation a engendré un prolétariat immense. Mais à cet essor correspond paradoxalement un émiettement des luttes. Certains intellectuels radicaux estiment que les notions de classe ou de capitalisme, sorties des forges occidentales, sont inadaptées à d’autres contextes. Et que les peuples du Sud doivent d’abord se réapproprier leur histoire et leur culture. Dans un ouvrage qui suscite une importante controverse aux Etats-Unis, le sociologue Vivek Chibber leur réplique.
par Vivek Chibber

Après un hiver que l’on croyait sans fin, on assiste au retour d’une résistance mondiale contre le capitalisme, ou du moins contre sa variante néolibérale. Cela faisait plus de quarante ans qu’un mouvement de ce type n’avait pas surgi à l’échelle de la planète. Au cours des dernières décennies, le monde a certes connu des secousses sporadiques, de brefs épisodes de contestation qui ont perturbé ici ou là l’inexorable propagation de la loi du marché ; rien de comparable, toutefois, avec ce dont nous avons été les témoins en Europe, au Proche-Orient et sur le continent américain à partir de 2010.

Cette réémergence a également mis au jour les ravages produits par le reflux des trente dernières années : les ressources dont disposent les travailleurs n’ont jamais été si faibles ; les organisations de gauche — syndicats, partis — ont été vidées de leur substance, quand elles ne se sont pas rendues complices du règne de l’austérité. La faiblesse de la gauche n’est pas uniquement d’ordre politique ou organisationnel : elle s’affirme tout autant sur le plan théorique.

Les défaites en rase campagne accumulées se sont en effet accompagnées d’un spectaculaire pilonnage intellectuel. Non que les idées de transformation sociale aient déserté le paysage : les intellectuels progressistes ou radicaux continuent d’enseigner dans nombre d’universités, du moins aux Etats-Unis. Mais c’est le sens même de la radicalité politique qui a changé. Sous l’influence des théories poststructuralistes, les concepts de base de la tradition socialiste sont devenus suspects, voire dangereux.

Pour ne prendre que quelques exemples, affirmer que le capitalisme possède une structure coercitive réelle qui pèse sur chaque individu, que la notion de classe sociale s’enracine dans des rapports d’exploitation parfaitement tangibles, ou encore que le monde du travail a tout intérêt à emprunter des formes d’organisation collectives — autant d’analyses considérées comme évidentes à gauche durant deux siècles —, passe aujourd’hui pour terriblement suranné.

Amorcée par l’école poststructuraliste, la répudiation du matérialisme et de l’économie politique a fini par prendre force de loi au sein de la plus récente des chapelles de ce courant, mieux connue aujourd’hui dans le monde universitaire sous le nom d’études postcoloniales.

Au cours des vingt dernières années, l’offensive contre l’héritage conceptuel de la gauche a changé de bannière : la tradition philosophique française a cédé la place à une vaste constellation de théoriciens non occidentaux, venus d’Asie du Sud (1) et du « Sud » en général. Parmi les plus influents (ou les plus visibles), on retiendra Gayatri Chakravorty Spivak, Homi Bhabha, Ranajit Guha et le groupe indien des études subalternes (subaltern studies), mais aussi l’anthropologue colombien Arturo Escobar, le sociologue péruvien Aníbal Quijano et le sémiologue argentin Walter Mignolo. Leur point commun : un rejet de la tradition des Lumières dans son ensemble, suspecte en raison de son universalisme et de sa tendance à proclamer la validité de certaines catégories indépendamment des cultures et des spécificités locales. Leur principale cible ? Les marxistes, soupçonnés de souffrir d’une forme avancée de cet aveuglement intellectuel.

Pour ces derniers, les notions de classe, de capitalisme et d’exploitation sont valides en tout lieu et dans toutes les cultures : elles s’avèrent aussi pertinentes pour appréhender les rapports sociaux dans l’Europe chrétienne que dans l’Inde hindouiste ou dans l’Egypte musulmane. Pour les tenants de la théorie postcoloniale, en revanche, ces catégories conduisent à une impasse à la fois théorique et pratique. Erronées en tant que grille d’analyse, elles s’avéreraient également contre-productives. Niant la créativité et l’autonomie des sujets politiques, elles les priveraient des ressources intellectuelles nécessaires à l’action. En somme, le marxisme ne ferait qu’enfermer les particularités locales dans un carcan rigide façonné sur le sol européen. La théorie postcoloniale n’entend pas seulement critiquer la tradition des Lumières : elle vise rien de moins qu’à se substituer à elle.

« Le postulat de l’universalisme constitue l’un des piliers du pouvoir colonial, car les caractéristiques “universelles” associées à l’humanité appartiennent dans les faits aux dominants », nous apprend par exemple l’un des plus célèbres ouvrages d’études postcoloniales. L’universalisme consoliderait la domination en prétendant rendre valables pour l’humanité entière des traits spécifiques à l’Europe. Les cultures non conformes à ces prescriptions se verraient condamnées à un statut d’infériorité qui les placerait sous un tutorat implicite et leur interdirait de se gouverner par elles-mêmes. Comme l’expliquent les auteurs, « le mythe de l’universalité relève d’une stratégie impérialiste (…) sur la base du postulat qu’“européen” signifie “universel” (2) ».
Aspiration commune au bien-être

Cet argument combine deux points de vue qui sont au cœur de la pensée postcoloniale. Le premier, d’ordre formel, suggère que l’universalisme ignore l’hétérogénéité du monde social et marginalise les pratiques ou les conventions jugées « non conformes ». Or marginaliser, c’est exercer une domination. Le second, qui porte davantage sur le fond, voit l’universalisme comme l’un des fondements de l’hégémonie européenne : le monde des idées s’organisant largement autour de théories façonnées en Occident, celles-ci bornent la réflexion intellectuelle et les théories qui nourrissent l’action politique. Ce faisant, elles les ancrent dans une forme d’eurocentrisme. La théorie postcoloniale se fixe pour but d’expurger cette tare congénitale en mettant en évidence sa persistance et ses effets.

D’où l’hostilité aux « grands récits » associés au marxisme et à la pensée de gauche. Place désormais au fragmentaire, aux marges, aux pratiques et conventions ancrées dans une spécificité géographique ou culturelle, qui se dérobent aux analyses globalisantes. C’est dans ce que Dipesh Chakrabarty appelle les « hétérogénéités et incommensurabilités » du local qu’il convient à présent de chercher les moyens de l’action politique (3).

La tradition politique née de Karl Marx et de Friedrich Engels repose sur deux prémisses. La première postule que, à mesure que le capitalisme s’étend à la surface du globe, il impose ses contraintes à quiconque est pris dans ses filets. Asie, Amérique latine, Afrique : son enracinement conduit les processus de production à suivre un éventail de règles qui sont les mêmes partout. Si les modalités du développement économique et le rythme de la croissance varient, ils n’en dépendent pas moins des mêmes contingences, inscrites dans les structures profondes du capitalisme.

La seconde prémisse tient pour acquis que le capitalisme, à mesure qu’il assoit sa logique et sa domination, provoque tôt ou tard une riposte des travailleurs. Les innombrables exemples de résistance à sa prédation aux quatre coins du monde, indépendamment des identités religieuses ou culturelles, semblent donner raison aux deux théoriciens allemands. Aussi hétérogènes et considérables que soient les « incommensurabilités » locales, le capitalisme s’attaque à des besoins fondamentaux que connaissent tous les êtres humains. Les réactions qu’il déclenche varient donc aussi peu que les lois de sa reproduction. Les modalités de cette résistance ont beau changer d’un lieu à l’autre, le ressort qui l’anime s’avère aussi universel que l’aspiration au bien-être de chaque individu.

Les deux postulats de Marx et d’Engels ont servi de socle à plus d’un siècle d’analyses et de pratiques révolutionnaires. Leur condamnation en bloc par la théorie postcoloniale — qui ne saurait tolérer leur contenu effrontément universaliste — a de lourdes implications. Que reste-t-il en effet de la critique radicale si on la prive de la notion de capitalisme ? Comment interpréter la crise qui balaie le monde depuis 2007, comment comprendre le sens des politiques d’austérité si l’on ne tient pas compte de l’implacable course aux profits qui détermine la marche de l’économie ? Que penser de la résistance planétaire qui a fait résonner les mêmes slogans au Caire, à Buenos Aires, New York ou Madrid si l’on se refuse à y voir l’expression d’intérêts universels ? Comment produire une quelconque analyse du capitalisme en répudiant toute catégorie universalisante ?

Compte tenu de la gravité des enjeux, on pourrait attendre des adeptes des études postcoloniales qu’ils épargnent — au moins — les concepts de capitalisme et de classes sociales. Qu’ils les jugent suffisamment opérants pour les exonérer du soupçon d’eurocentrisme. Or non seulement ces notions ne trouvent aucune grâce à leurs yeux, mais elles leur paraissent de surcroît exemplaires de l’inanité foncière de la théorie marxiste. Pour Gyan Prakash, par exemple, « faire du capitalisme le fondement [de l’analyse historique] revient à homogénéiser des histoires qui demeurent hétérogènes ».

Les marxistes seraient incapables d’appréhender les pratiques extérieures aux dynamiques du capitalisme, sinon sous forme de reliquats voués à disparaître peu à peu. L’idée selon laquelle les structures sociales pourraient s’analyser sur la base des dynamiques économiques qu’elles reflètent — leur mode de production — serait non seulement erronée, mais entachée d’eurocentrisme. Bref, de complicité avec une forme de domination impérialiste. « Comme tant d’autres idées européennes, le récit eurocentré de l’histoire comme une succession de modes de production constitue le pendant de l’impérialisme territorial du XIXe siècle », affirme Prakash (4).

Chakrabarty développe le même argument dans son influent ouvrage Provincialiser l’Europe (5). Selon lui, la thèse d’une universalisation du monde à travers l’expansion du capitalisme réduit les dynamiques locales à de simples variations sur un même thème : chaque pays ne se définit que par son degré de conformité à une abstraction conceptuelle, de sorte que sa propre histoire n’existe jamais autrement que comme une note de bas de page dans le grand récit de l’expérience européenne. Les marxistes commettraient en outre la tragique erreur d’évacuer toute contingence de leur analyse de l’évolution du monde. Leur foi dans la dynamique universelle du capital les rendrait aveugles aux possibilités « de discontinuités, de ruptures et de changements dans le processus historique ». Affranchie des incertitudes inhérentes au libre-arbitre qui caractérise l’humanité, l’histoire telle que la conçoivent les marxistes s’apparenterait à une ligne droite conduisant inéluctablement à une fin déterminée. En conséquence de quoi la notion de capitalisme serait non seulement irrecevable, mais politiquement dangereuse : elle priverait les sociétés non occidentales de la capacité de bâtir leur propre avenir.

Personne, cependant, ne récuse le fait que, au cours du siècle dernier, le capitalisme s’est propagé à la planète entière, s’imbriquant à presque toutes les sphères du monde anciennement colonisé. S’il a pris racine dans de nouvelles régions, à commencer par l’Asie et l’Amérique latine, il en a nécessairement affecté la configuration sociale et institutionnelle. La logique d’accumulation du capital n’a laissé indemnes ni les économies locales ni les secteurs non économiques contraints de s’accommoder de cette pression envahissante.

Mais si Chakrabarty admet lui-même que le joug du capital s’est étendu à toute la planète, il se refuse à y lire une forme d’universalisation du monde. Selon lui, le capitalisme serait véritablement vecteur d’universalisation si, et seulement si, toutes les pratiques sociales se subordonnaient à sa loi. « Aucune forme historique de capital, fût-elle de portée mondiale, ne pourra jamais être universelle, plaide-t-il. Qu’il soit mondial ou local, aucun type de capital ne saurait représenter la logique universelle du capital, dans la mesure où toute forme historiquement déterminée résulte d’un compromis temporaire » entre son aspiration hégémonique et l’inflexibilité des coutumes et des conventions locales. En somme, pour lui, on ne pourrait parler d’universalisation que si le capital avait conquis l’ensemble des rapports sociaux, les privant de toute forme d’autonomie. A croire que les managers capitalistes parcourent le globe un compteur Geiger politique à la main afin de mesurer la compatibilité de chaque pratique sociale avec leurs propres intérêts.

Un autre tableau paraît plus vraisemblable : les capitalistes cherchent à étendre leur emprise et à s’assurer le meilleur retour possible sur leurs investissements ; tant que rien ne s’y oppose, ils se soucient comme d’une guigne des conventions et des mœurs locales. Ce n’est que lorsque l’environnement constitue un obstacle à leurs visées — en stimulant l’indiscipline des travailleurs, en rabougrissant leurs marchés, etc. — que la nécessité se fait jour d’imposer des réajustements et, le cas échéant, de bouleverser les usages sociaux. En dehors de ce cas de figure, les « différentes manières d’être au monde » sous telle ou telle latitude laissent les capitalistes royalement indifférents.

Par quel artifice la mondialisation n’impliquerait-elle pas une forme d’universalisation du monde ? Dès lors que les pratiques qui se répandent partout peuvent légitimement être décrites comme capitalistes, c’est bel et bien qu’elles sont devenues universelles. Le capital avance et asservit une part de plus en plus importante de la population. Ce faisant, il façonne un récit qui vaut pour tous, une histoire universelle : celle du capital.

Les théoriciens du postcolonialisme admettent du bout des lèvres le règne du capitalisme global, même s’ils lui dénient sa substance. Mais ce qui les met encore davantage dans l’embarras, c’est la seconde composante de l’analyse matérialiste, celle qui a trait aux phénomènes de résistance. Certes, ils conviennent volontiers que le capitalisme sème la révolte à mesure qu’il se propage : la célébration des luttes ouvrières, paysannes ou indigènes constitue même une figure imposée de la littérature postcoloniale, qui paraît sur ce point en accord avec l’analyse marxiste. Mais, alors que cette dernière conçoit la résistance des dominés comme l’expression de leurs intérêts de classe, la théorie postcoloniale fait délibérément l’impasse sur ces rapports de forces objectifs et universels. Pour elle, chaque fait de résistance résulte d’un phénomène local, spécifique à une culture, à une histoire, à un territoire donnés — jamais à un besoin qui caractériserait l’ensemble de l’humanité.
Dans les filets de l’exploitation

Aux yeux de Chakrabarty, relier les luttes sociales à des intérêts matérialistes revient à « assigner [aux travailleurs] une rationalité bourgeoise, puisque c’est seulement dans le cadre d’un tel système de rationalité que l’“utilité économique” d’une action (ou d’un objet, d’une relation, d’une institution, etc.) s’impose comme raisonnable (6) ». Escobar écrit lui aussi : « La théorie poststructuraliste nous invite à renoncer à l’idée du sujet en tant qu’individu cloisonné, autonome et rationnel. Le sujet est le produit de discours et de pratiques historiquement déterminés dans un grand nombre de domaines (7). » Lorsque le capitalisme soulève des oppositions, celles-ci doivent être comprises comme l’expression de besoins circonscrits à un contexte particulier. Des besoins forgés non seulement par l’histoire et par la géographie, mais aussi par une cosmologie qui se dérobe à toute tentative d’inclusion dans les récits universalisants des Lumières.

Il ne fait aucun doute que les intérêts et les désirs de chaque individu sont culturellement déterminés : sur ce plan, pas de pomme de discorde entre théoriciens postcoloniaux et progressistes plus traditionnels. Mais, pour ne prendre qu’un exemple, aucune culture ne conditionne ses sujets à se désintéresser de leur bien-être physique. La satisfaction de certains besoins fondamentaux — nourriture, logement, sécurité, etc. — s’impose sous tous les cieux et à toutes les époques, car elle est nécessaire à la reproduction de toute culture.

On peut donc affirmer que certains aspects de l’action humaine échappent aux forges des cultures, si par cela on entend qu’ils ne sont pas spécifiques à telle ou telle communauté. Ils reflètent une psychologie humaine non spécifique à une période ou à un lieu, une composante de la nature humaine.

Cela ne signifie pas que notre alimentation, nos goûts vestimentaires ou nos préférences en matière de logement ne dépendent pas d’un ensemble de traits culturels et de contingences historiques. Les adeptes du culturalisme ne manquent pas, d’ailleurs, de faire valoir la diversité de nos formes de consommation comme une preuve de ce que nos besoins sont culturellement construits. Mais pareils truismes ne disent rien de la commune aspiration des hommes à ne pas mourir de faim, de froid ou de désespoir.

Or c’est précisément de ce souci humain du bien-être que le capitalisme se nourrit partout où il s’installe. Comme l’observait Marx, la « sourde pression des rapports économiques (8) » suffit à jeter les travailleurs dans les filets de l’exploitation. C’est vrai indépendamment des cultures et des idéologies : dès lors qu’ils possèdent une force de travail (et rien d’autre), ils la vendront, car c’est la seule option dont ils disposent pour accéder à un niveau minimal de bien-être. Si leur environnement culturel les dissuade d’enrichir leur patron, ils sont libres de refuser, bien sûr ; mais cela signifie, comme l’a montré Engels, qu’ils sont libres de mourir de faim (9).

S’il sert de fondement à l’exploitation, cet aspect de la nature humaine alimente également la résistance. C’est la même impérieuse nécessité matérielle qui précipite la main-d’œuvre dans les bras des capitalistes et qui la pousse à se révolter contre les termes de son assujettissement. Car l’âpreté au gain incite les employeurs à constamment rogner sur les coûts de production, et donc à réduire la masse salariale. Dans les secteurs syndiqués ou à forte plus-value, la maximisation des profits n’excédera pas certaines limites, autorisant les travailleurs à se préoccuper de leur niveau de vie plutôt qu’à se battre pour leur survie quotidienne. Mais dans ce qu’il est convenu d’appeler le « Sud », ainsi que dans un nombre croissant de secteurs au sein du monde industrialisé, il en va tout autrement.

L’indigence des salaires se combine souvent à d’autres formes d’optimisation des profits : machines hors d’âge qu’il s’agit de rentabiliser jusqu’à leur dernier souffle, alourdissement de la charge de travail, extension des horaires, non-paiement des jours de maladie, non-prise en compte des accidents, absence de retraites et de droits au chômage, etc. Sur l’immense majorité des plates-formes où prospère le capital, la loi de l’accumulation ruine systématiquement la vocation au bien-être des travailleurs. Quand des mouvements de protestation éclatent, c’est bien souvent pour réclamer le strict minimum vital, et pas davantage, comme si des conditions de vie décentes étaient devenues un luxe inconcevable.
Imagerie exotique

La première phase du processus, soit la soumission au contrat de travail, permet au capitalisme de s’enraciner et de s’épanouir n’importe où dans le monde. La seconde étape, la résistance à l’exploitation, engendre une lutte des classes dans toutes les zones sur lesquelles le capitalisme a jeté son dévolu — ou, plus exactement, elle engendre la motivation à lutter : que celle-ci aboutisse ou non à des formes d’action collective dépend d’un vaste éventail de facteurs contingents. Quoi qu’il en soit, l’universalisation du capital a pour corollaire la lutte universelle des travailleurs en vue d’assurer leur subsistance.

Dériver ces deux formes d’universalisme d’une même composante de la nature humaine ne signifie nullement que l’affaire s’arrête là. Aux yeux de la plupart des progressistes, d’autres composantes, d’autres besoins entrent en jeu, qui dépassent allègrement les barrières culturelles : l’aspiration à la liberté, par exemple, ou à la création, ou encore à la dignité. L’humanité n’est certes pas réductible à un besoin biologique ; mais encore faut-il admettre l’existence de ce besoin-là, même s’il semble moins noble que d’autres, et lui rendre la place qu’il mérite dans les projets de transformation sociale. Que l’on puisse passer par pertes et profits une pareille évidence n’est pas un signe rassurant quant à l’état de santé de la culture intellectuelle de gauche.

A plus d’un titre, les études postcoloniales ont joué un rôle fécond. Elles ont contribué à l’essor de la production littéraire dans les pays du Sud. Dans la régression intellectuelle qui a marqué les années 1980 et 1990, elles ont ravivé la flamme de l’anticolonialisme et redonné du crédit à la critique de l’impérialisme. Leurs attaques contre une certaine arrogance eurocentrée n’ont pas eu que des effets malvenus, loin s’en faut.

Mais la contrepartie est lourde : au moment même où le capitalisme ragaillardi répand de plus belle sa force destructrice, la théorie en vogue dans les universités américaines consiste à démanteler certains des appareillages conceptuels qui permettent de comprendre la crise et d’ébaucher des perspectives stratégiques.

Les ténors du postcolonialisme ont gaspillé des hectolitres d’encre à combattre des moulins à vent qu’ils ont eux-mêmes édifiés. Et, chemin faisant, ils ont puissamment alimenté la résurgence du nativisme et de l’orientalisme. Car leur propos ne se borne pas à privilégier le local sur l’universel : leur valorisation obsessionnelle des particularités culturelles, présentées comme le seul moteur de l’action politique, a paradoxalement remis au goût du jour l’imagerie exotique et méprisante que les puissances coloniales plaquaient sur leurs conquêtes.

Tout au long du XXe siècle, les mouvements anticolonialistes s’accordaient à dénoncer l’oppression partout où elle sévissait, au motif qu’elle portait atteinte à des aspirations communes à tous les êtres humains. Aujourd’hui, au nom de l’anti-eurocentrisme, les études postcoloniales régurgitent un essentialisme culturel que la gauche considérait à raison comme un socle idéologique de la domination impériale. Quel meilleur cadeau offrir aux dictateurs qui piétinent les droits de leurs peuples que d’invoquer les cultures locales pour discréditer l’idée même de droits universels ? Le renouveau d’une gauche internationaliste et démocratique restera un vœu pieux aussi longtemps qu’on n’aura pas déblayé ces représentations et réaffirmé les deux universalismes qui s’opposent : notre humanité commune et la menace capitaliste.

Vivek Chibber
Professeur associé au département de sociologie de l’université de New York. Auteur de Postcolonial Theory and the Specter of Capital, Verso, Londres, 2013. Une version de ce texte est parue dans l’édition 2014 de la revue Socialist Register, The Merlin Press, Londres, 2013.

(1) Lire Partha Chatterjee, « Controverses en Inde autour de l’histoire coloniale », Le Monde diplomatique, février 2006.

(2) Bill Ashcroft, Gareth Griffiths et Helen Triffin (sous la dir. de), The Postcolonial Studies Reader, Routledge, Londres, 1995.

(3) Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, Editions Amsterdam, Paris, 2009.

(4) Gyan Prakash, « Postcolonial criticism and Indian historiography » (PDF), Social Text, no 31-32, Durham (Caroline du Nord), 1992.

(5) Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe, op. cit.

(6) Dipesh Chakrabarty, Rethinking Working-Class History : Bengal 1890 to 1940, Princeton University Press, 1989. C’est l’auteur qui souligne.

(7) Arturo Escobar, « After nature : Steps to an anti-essentialist political ecology », Current Anthropology, vol. 40, no 1, Chicago, février 1999.

(8) Karl Marx, Le Capital, livre premier, chapitre 28, Editions sociales, Paris, 1950 (1re éd. : 1867).

(9) Friedrich Engels, La Situation de la classe ouvrière en Angleterre, Editions sociales, 1960 (1re éd. : 1844).

Lire aussi les courriers des lecteurs dans nos éditions de juin et de juillet 2014.

Banca hondureña continúa penetrando a El Salvador

Banca hondureña continúa penetrando a El Salvador
Roberto Pineda 3 de diciembre de 2017 (SIEP)

El centenario banco hondureño Atlántida, propiedad de la familia Bueso Anduray adquirió por $30 millones el banco Procredit, que funciona ya desde noviembre como Banco Atlántida El Salvador. En mayo de 2015 este mismo núcleo financiero había adquirido del banco estadounidense Citi, la administradora de fondo de pensiones Confía, por $50 millones.

El banco ProCredit inicia operaciones en El Salvador como Financiera Calpiá hasta que en 2004 se transforma en banco. Ocupaba el decimo lugar en el ranking salvadoreño, y poseía activos valorados en $326.3 millones y un patrimonio de $28.5 millones. Estaba vinculado al Grupo ProCredit con sede en Alemania.
El Banco Atlántida ocupa la segunda posición en el ranking bancario hondureño, y es el más antiguo de ese país, ya que surge en 1913. En El Salvador, sus inversiones incluyen además del banco ProCredit y la AFP Confía, la casa corredora de bolsa Atlántida Securities, antes Roble Acciones y Valores; y la gestora de fondos de inversión Atlántida Capital. La Corporación de Inversiones Atlántida es conducida desde el 2010 por Guillermo Bueso Anduray.

Por su parte, el año pasado el grupo financiero hondureño Terra vinculado a la familia de origen árabe Nasser adquirió el banco Citi y lo renombró Banco Cuscatlán. Asimismo se hizo de la compañía de seguros SISA Vida, Seguros de Personas y Seguros e Inversiones.

Es muy interesante como los bancos hondureños se han ido posicionando a nivel centroamericano, contando en la actualidad con 3 bancos pertenecientes al ranking de los 25 mayores bancos por acciones, estos son FICOHSA (18 lugar), Banco Atlántida (20 lugar) y Banco de Occidente (24 lugar). El Salvador únicamente ocupa la posición 15 (Banco Agrícola) en este ranking bancario elaborado por la revista El Economista , y con el agregado que es un banco propiedad de Bancolombia.
La puja internacional

Colombia, Canadá y México también mantienen su presencia en la plaza salvadoreña. Colombia ocupa las tres primeras plazas del ranking bancario salvadoreño. El primer lugar es Banco Agrícola, lugar 15 a nivel regional, del Grupo Bancolombia, y con presencia también en Panamá.
El segundo es Davivienda, con presencia también en Costa Rica, Honduras y Panamá. El tercero, Banco de América Central, del poderoso Grupo Aval, con sucursales en Panamá, Costa Rica, Nicaragua, Honduras y Guatemala. Al cierre de 2015, el colombiano Banco de América Central contaba con $19,836.6 millones en activos; el Bancolombia con $19,081.0 ; y Davivienda con $7,198.2.
El cuarto lugar lo ocupa el canadiense Scotiabank, con presencia además en Costa Rica, Panamá y República Dominicana. Y el quinto lugar el hondureño Banco Cuscatlán.
Además tiene presencia en Panamá Guatemala, Honduras y El Salvador, el mexicano Banco Azteca.
Y en algún momento tuvimos presencia del inglés HSBC y el estadounidense CIti que luego por razones de peso, decidieron dejar de comer pupusas.
La puja centroamericana

Es de observar como bancos guatemaltecos, hondureños y nicaragüenses se han posicionado en la plaza salvadoreña. El primero en llegar desde Guatemala fue el G&T (noveno lugar a nivel regional), y luego llega el Banco Industrial (tercer lugar a nivel regional) . Falta ver si Banrural también se atreva a llegar, tomando en cuenta que ya se encuentra en Honduras.

Asimismo el capital bancario hondureño le apuesta al Pulgarcito Rojo. El primero en aterrizar fue el Grupo Terra (propiedad del árabe palestino Freddy Antonio Nasser Selman) con el rebautizado Banco Cuscatlán (quinto lugar del ranking nacional) y recién llega el Banco Atlántida (del clan Bueso Anduray, lugar 20 a nivel regional). Falta ver si FICOHSA (lugar 18 a nivel regional y del grupo financiero del árabe palestino Camilo Alejandro Atala faraj) , con presencia en Guatemala, Nicaragua y Panamá, se anima.

En el caso de Nicaragua, el Banpro Grupo Promerica, creado en 1991 por Ramiro Ortiz Mayorga, y que a diciembre de 2016 poseía activos en el orden de $12,600.0, llega a El Salvador en 1996 , pero además se encuentra presente en Panamá, Costa Rica, Honduras, Guatemala, República Dominicana, Ecuador e Islas Caimán.

El ranking salvadoreño (diciembre 2016-junio 20017)
En el ranking bancario “salvadoreño”, el Banco Agrícola encabeza la lista con $, 4,357.8/ $4,330.7 millones en activos (1ro. localmente y 15vo. regional, avanza un espacio con respecto a 2016); le sigue el banco Davivienda Salvadoreño, con $2,298.8/$2,488.3. El tercer lugar es el Banco de América Central, con $1,995.3/$2,245.9. El cuarto lugar Scotiabank $2,046.4/$2,018.6. Y el quinto lugar el banco Cuscatlán, con $1,386.9/ $ 1,441.1. Los tres primeros colombianos, luego un canadiense y un hondureño.
El sexto lugar lo ocupa el nicaragüense Promerica que a junio de este año acumulaba en activos $1,106.4. El séptimo lugar el salvadoreño estatal banco Hipotecario, con $959.3; el octavo lugar el guatemalteco G&T Continental con $635.6; el noveno lugar el salvadoreño estatal Banco de Fomento Hipotecario con $363.3; el decimo lugar todavía el alemán ProCredit con $336.2.
El lugar 11 el guatemalteco banco Industrial con $311.7; el lugar 12 el único privado salvadoreño, el Banco Azul con $288.6; el lugar 13 el estadounidense Citibank N. A., con $186.4 y finalmente en el lugar 14 el mexicano banco Azteca con $78.6 millones. La suma total de activos para el mes de septiembre de este año alcanza la suma de $16,790.7, de los cuales un 25.8 % corresponden al colombiano Banco Agrícola.-

“Lenin en 2017, ¿en serio?”

“Lenin en 2017, ¿en serio?”: Jorge Lago, Jorge Moruno
29/11/2017 Deja un comentario Go to comments

¿Qué puede decirnos hoy la revolución de 1917? La izquierda y los liberales coinciden en su comprensión de la revolución rusa pues le dan el mismo sentido aunque desde perspectivas distintas, confundiéndose la reivindicación melancólica de los primeros con la caricatura que hacen los segundos: Lenin embalsamado.

Si hoy seguimos hablando de la democracia griega es por el sentido político que nos ha legado y no tanto por su sola dimensión histórica o, dicho de otra forma, lo que interesa es el campo y horizonte que abre y no tanto el modo concreto de su aplicación, donde mujeres y esclavos quedaban, por ejemplo, al margen. Con la revolución rusa ocurre algo similar: si bien resulta imposible explicar y comprender el siglo XX sin su existencia, su legado político nada tiene que ver con los retos concretos y las soluciones que aplicaron sus actores, sino más bien con las motivaciones, las dudas, las contradicciones y el espíritu o el gesto revolucionario que consiguieron desplegar.

¿Las contradicciones que tuvieron que afrontar sus protagonistas permiten sacar alguna conclusión o lección sobre los desafíos del presente? Sí, pero no porque la revolución rusa sirva como ejemplo de conflictos afrontados y resueltos, sino precisamente por lo contrario, porque sigue mostrando escollos con los que podemos toparnos una y otra vez, y que ilustran los callejones sin salida a los que puede conducir todo proceso de cambio político. Nuestra intención aquí no pasa por juzgar, hacer revisionismo histórico o justicia con la historia, sino reconocer esos lugares de fricción o contradicción, y tomarlos como lecciones presentes para afrontar el cambio político por venir. Si es que viene. Veamos algunas cuestiones: 1. Frente a la extendida noción del leninismo como rigidez, disciplina y dogmatismo, Lenin parece demostrar muy a menudo lo contrario, a saber, que no hay manuales ni recetas para hacer política, por más que se fije un objetivo claro: “el marxismo es totalmente hostil a fórmulas abstractas, a recetas doctrinarias. (…) no hay luchas inventadas por sistematizadores de gabinetes.” La ortodoxia (marxista, liberal, demoscópica, constitucional, institucional o setentayochista, la que sea) es siempre una reacción al cambio. La paradoja de Lenin es la del arte maquiavélico de la coyuntura, esa que tiene que hacer siempre equilibrios (“hacer política es siempre caminar entre precipicios”) entre un desarrollo teórico compacto, excesivamente compacto, apoyado en nociones clave (que rozan el fetiche), al tiempo que lo ejecuta con la ductilidad necesaria del presente político, buscando una adaptación a cada situación concreta.

Entre las dos revoluciones, la de febrero y la de octubre, Lenin cambia de táctica varias veces, en ocasiones corrigiéndose a sí mismo, buscando amoldar la apuesta revolucionaria a cada reto concreto; bailando siempre en un terreno que se mueve bajo sus pies y que, además, cambia con motivo de la propia acción política desplegada con anterioridad. Lenin hace primero bascular el partido hacia a la izquierda, en abril, mientras que lo gira a la derecha en junio, o en agosto ante la amenaza de Kornílov, cuando vuelve a proponer alianzas con actores que tiempo antes había sentenciado. Una tensión permanente entre doctrina, estrategia y acción, una toma de conciencia de la complejidad y autonomía (relativa) de la política, en la que uno debe tener siempre presente una diferencia inevitable entre lo que se quiere, la coyuntura y las posibilidades acotadas de la intervención política.

Este concepción de la política se percibe bien en la importancia que da Lenin a la “consigna correcta en cada momento concreto”, es decir, a la capacidad no de interpretar la realidad, sino también y sobre todo de intervenir en ella, de forzar sus límites. El cambio es siempre innovación y ruptura de marcos instalados, y esa ruptura pasa por enfrentar al primero y más fundamental de los frenos: el del partido, su ortodoxia y rigidez. El único manual que existe es la inexistencia de manuales. Solo cuando la política se vuelve –o se siente y se piensa– impotente para seguir interviniendo en la realidad, se convierten los manuales en ladrillos arrojadizos de una ortodoxia estéril para la transformación social.

2. La revolución rusa abre el siglo XX. Su impacto transforma el mundo y contagia la identidad del enemigo o, dicho de otro modo, sin revolución rusa no hay New Deal (tampoco sin el inmenso ciclo de huelgas de los años 30 en EEUU), ni tampoco Estado de bienestar en la Europa postbélica. Así como lo abre, también la revolución rusa, o más bien su resultado descompuesto, cierra el siglo XX, ¿y qué pasa cuando ese otro cae? El fin de la Unión soviética provoca también la quiebra de una tensión fundamental que definió los límites y posibilidades de la acción política en el siglo XX. El triunfo neoliberal, ese que “transforma el alma a través de la economía”, como bien reconocía Thatcher, no puede entenderse sino como resultado de anular, pero por la vía de su paradójica incorporación, la búsqueda o el anhelo de la emancipación.

En efecto, el pensamiento y la acción emancipadores precisaban de un motor pasional, de un otro que operase como horizonte de sentido: el comunismo como proyección en otro tiempo –un horizonte que nunca llegaba– o en otro espacio –la URSS pero, también, China, Cuba, etc–. Esta otredad espacio-temporal tornaba real ya, bajo la forma del deseo y la aspiración, la posibilidad y necesidad de la emancipación, al tiempo que permeaba y atravesaba cualquier otro relato y acción políticas (esa era su dimensión hegemónica): se volvía imprescindible tomarlo en cuenta, aunque fuese para tratar de anularlo mediante la dialéctica de la negación/incorporación. La lucha entre los dos bloques culturales, ideológicos y económicos –occidental versus comunista– no impedía, antes al contrario, una suerte de contagio por contención del enemigo, de incorporación de demandas contrarias para anular su efectividad. Un antagonismo poroso que transformaba sus dos polos –o actores– constitutivos. Pero esa lógica de contagio entre relatos y visiones del mundo contrapuestas estuvo lejos de tener los mismos efectos a ambos lados de la batalla. La victoria occidental bajo la hegemonía neoliberal no sólo se explica en términos de desaparición del enemigo, de imposición de un relato único por la quiebra del contrario. La desaparición del otro externo se resuelve bajo la forma de una otredad interna: el relato neoliberal incorpora una (perversa) dimensión emancipadora (desde el hacerse a sí mismo hasta la lógica líquida de la libertad de movimientos, pasando por el coaching y la autoayuda como proyectos de emancipación puramente individuales). Su victoria es fundamentalmente hegemónica.

Lo relevante no es quizá constatar que toda derrota es, también y ante todo, una victoria del relato contrario, sino preguntarse por las razones del fracaso de los movimientos emancipatorios a la hora de incorporar, contagiarse o asumir demandas y aspiraciones del relato hegemónico del otro. Dicho con menos palabras, se vuelve urgente entender la derrota de la izquierda desde su incapacidad para incorporar en su relato el deseo, ese que había abandonado desde hacía demasiado tiempo el horizonte comunista. Un deseo que supo capturar y hegemonizar el discurso y la narrativa neoliberal, dando un horizonte de sentido, todo lo cortocircuitado que se quiera, a los significantes en disputa de libertad, democracia, autorealización, búsqueda de sí, experimentación, etc.

3. La dimensión europea siempre fue un objetivo central de los bolcheviques, y especialmente de Lenin, que veía en la revolución rusa el detonante de una expansión continental: “El prólogo de la revolución europea venidera”, afirmaba en su exilio suizo poco antes de la revolución de febrero. Conocedores de los límites de una revolución en un país semifeudal como era Rusia, fascinados por la modernidad, sobre todo por la capacidad militar-tecnológica de Alemania, entendían que la dimensión europea resultaba fundamental para el propio desenlace ruso. Existían buenas razones para pensarlo, pues tras la revolución el panorama bélico europeo comenzaba a sufrir importantes deserciones del campo de batalla, así como la proliferación y extensión de huelgas y una creciente conflictividad obrera, con especial fuerza en Alemania. El miedo al contagio bolchevique se expresa muy bien en la puntualización de la delegación alemana durante la discusión en el vagón de Compiègne, cuando Erzberger, ministro de Estado, advierte que el número de ametralladoras que debían entregar, unas treinta mil, era excesivo y podía ocasionar una dificultad añadida en caso de afrontar una revolución interna. Y es que “no quedarían suficientes para disparar contra el pueblo alemán”. Se les concedieron cinco mil ametralladoras más a los alemanes para afrontar esa posibilidad.

Abortada esta expansión revolucionaria europea, y tras siete años de guerra –sumando la civil–, Rusia queda frente a una tensión irresoluble: hacer avanzar la revolución incluso desde reformas burguesas y democráticas, o lo que acabó imponiéndose: repliegue del estalinismo y la postergación sine die de la dictadura del proletariado. Avanzar retrocediendo o cavar trincheras.

Ya en el final de su vida, Lenin lamentaba el proceso de “distorsión burocrática” de la revolución, y desde tiempo antes venía advirtiendo lo que más tarde Gramsci sistematizaría: “Toda la dificultad de la revolución rusa estriba en que a la clase obrera revolucionaria de Rusia le ha sido mucho más fácil comenzar que a las otras clases de Europa Occidental, pero le es mucho más difícil continuar.” Y al revés, en los países de Europa Occidental les resulta más difícil comenzar, porque “está el pensamiento superior que procede de la cultura, y la clase obrera se encuentra en un estado de esclavitud cultural.”

Por otra parte, la resolución de ese abismo europeo quedó siempre pendiente,así como la idea leninista de unos “Estados Unidos de Europa.” La última vez que este abismo hizo aparición con toda su crudeza fue en la Grecia de Tsipras, en ese fracaso de la “revolución democrática” que no encuentra eco alguno en Europa, más bien todo lo contrario. Pero lejos de caer en lecturas morales y denuncias bienintencionadas, debemos (o podemos) entender la humillación griega más allá de lecturas binarias que frente al monstruo solo saben oponer ora el refugio y la glorificación de la soberanía del Estado-nación, ora el olvido de la territorialidad y el simple fetichismo de la movilización (miles de activistas en Frankfurt, por ejemplo). Para evitar caer en la imposibilidad de Tsipras (y eso que España tiene otro peso en Europa), y para esquivar la pulsión del retorno identitario, debemos aceptar la indisociable sinergia que opera entre la dimensión nacional y la europea: parafraseando a Marx, el cambio no puede surgir de Europa, pero es igualmente imposible que no surja de Europa. Tiene que brotar al mismo tiempo en ella y no en ella: su metamorfosis en mariposa debe efectuarse en la esfera europea y no debe efectuarse en ella. Tales son las condiciones del problema. Hic Rhodus, hic salta. La guerra de posiciones paneuropea.

4. Hoy, cien años después de la revolución rusa, es más fácil pensar en el fin del mundo que en el fin del capitalismo. Sí, ya no hay otro. Hemos pasado del socialismo al anticapitalismo. El socialismo real es cosa del pasado pero la cuestión del capitalismo permanece. En ausencia de imaginación y horizonte se intenta recalentar el pasado o, peor, limitarse a la denuncia de los excesos del capitalismo sin proyecto alternativo alguno. Como reacción a este diluir de la dimensión política se acaba generando un cierre moral asfixiante que no busca sino el virtuosismo de una equivalencia imposible: aquella que imagina una coincidencia perfecta entre la actitud individual cotidiana y el orden social al que se aspira. Dicho con menos palabras: una identidad entre las filosofías del yo y las filosofías políticas. Esto no solo es imposible, sino pueril: si se pudiera vivir y convivir al margen de la sociedad mercantil, no habría necesidad alguna de emanciparse de ella. El capitalismo es una maraña relacional que desconoce los límites, no se sale de él cruzando la calle, con buena actitud cívica o refugiándose en Narnia. Aunque “tú quieras” no puedes. Cuando se le da la vuelta a Maquiavelo y la política revolucionaria se subsume en el relato neoliberal –por la vía del narcisismo emancipatorio y la búsqueda de la “coherencia real”–, acaba primando que “todos vean lo que eres” al margen de cualquier dimensión o utilidad colectiva, política. Un vacío de certezas que se torna incapaz de acoger un eco que resuena en la sociedad, y que ha sido capturado, integrado y articulado, no para anularlo sino, y esto es lo fundamental, para que el impulso revolucionario trabaje y se convierta en el motor de las pasiones neoliberales. La pregunta pasa por cómo hacerse cargo, en el siglo XXI, de ese deseo por dejar de ser aquello que se es con el objetivo de poder ser otra cosa.

Esta pregunta no se responde hoy, claro está, desde el desarrollo moderno del proletariado que se autorealiza, al modo del repliegue estalinista de la revolución del 17, sino con miras precisamente a su abolición. Es decir, impulsando el deseo (tan neoliberal como anticapitalista) por dejar de ser aquello que se es para poder ser otra cosa (ese no ser proletario). Aceptar el marco del deseo neoliberal en lugar de negarlo para retroceder a un pasado de certezas (seguridad y regulación del trabajo, orden salarial con horizontes de sentido compartido, etc.): la pugna es por el deseo, y este pasa por responder a la pregunta qué ser en el tiempo, y cómo estar en el mundo, cuando las costuras del régimen capitalista del empleo se rompen. La crítica al programa de Gotha de Marx vuelve a cobrar interés: la clase emancipada del trabajo. Toca pensar la sociedad del pleno tiempo garantizado más que la sociedad del pleno empleo, en tanto y cuanto el presente libera un tiempo que hace cada vez más ‘miserable’ la medida de la riqueza a través del tiempo social de trabajo empleado. Una sociedad más libre porque su reproducción queda menos sujeta a la ‘libre’ obligación de tener que someterse a un tercero para conseguir el acceso a los medios de vida.

Toca quizá recobrar la “la locura” del gesto de Lenin, ese caminar entre precipicios que no es sino asumir las contradicciones del presente antes que resolverlas sin afrontarlas. Así, frente al cierre de la ortodoxia que dicta la verdad de lo real, cabe siempre oponer, no sin tensiones, una comprensión de la política como innovación, intervención e incluso invención de lo real. O frente a la pulsión estalinista de la revolución rusa tras el fracaso de la expansión europea (vale decir, frente a toda parálisis del cambio político), parece crucial saber intuir, como lo hizo Lenin, el riesgo de un cierre burocrático o identitario al que podía conducirse la revolución. También entender hoy que frente a la tentación del refugio (laboral, nacional, ideológico) ante a la crisis (del régimen, del empleo, del cambio político), quizá la mejor lección de las contradicciones que atravesó, y no supo resolver, la revolución rusa, sea precisamente el de apostar siempre por un avance paradójico y preñado, sí, de componendas con el presente, del inevitable contagio con una realidad hostil que solo se puede transformar aceptándola, porque “no tenemos otros ladrillos, no tenemos otra cosa con qué construir” (Lenin).

Ku Klux Klambakes

Ku Klux Klambakes
Adam Hochschild
December 7, 2017 Issue
The Second Coming of the KKK: The Ku Klux Klan of the 1920s and the American Political Tradition
by Linda Gordon
Liveright, 272 pp., $27.95
Ku Klux Kulture: America and the Klan in the 1920s
by Felix Harcourt
University of Chicago Press, 272 pp., $45.00
Ball State University Archives & Special Collections
Ku Klux Klan paraders, Muncie, Indiana, 1922

Most of us who grow up in the United States learn a reassuring narrative of ever-expanding tolerance. Yes, the country’s birth was tainted with the original sin of slavery, but Lincoln freed the slaves, the Supreme Court desegregated schools, and we finally elected a black president. The Founding Fathers may have all been men, but in their wisdom they created a constitution that would later allow women to gain the vote. And now the legal definition of marriage has broadened to include gays and lesbians. We are, it appears, an increasingly inclusive nation.

But a parallel, much darker river runs through American history. The Know Nothing Party of the 1850s viciously attacked Catholics and immigrants. Eugenics enthusiasts of the early twentieth century warned about the nation’s gene pool being polluted by ex-slaves, the feeble minded, and newcomers of inferior races. In the 1930s, 16 million Americans regularly listened to the anti-Semitic radio rants of Father Charles E. Coughlin.

The most notorious of all the currents in this dark river has been the Ku Klux Klan. It flourished first in the South after the Civil War, lynching and terrorizing African-Americans who tried to vote, and then gradually disbanded in the early 1870s under pressure from the federal government. After a long spell of quiescence, it reemerged into national prominence in the 1920s, reaching an all-time peak membership in 1924—a year, incidentally, that saw the dedication of various Confederate memorials, including the Robert E. Lee statue in Charlottesville, Virginia, whose planned removal was the pretext for the “Unite the Right” rally there in August. After another eclipse, the Klan roared back to life a third time in protest against the civil rights movement of the 1960s. Among other acts of violence, Klansmen took part in the murder of three voter registration workers near Philadelphia, Mississippi, in the summer of 1964—James Chaney, Michael Schwerner, and Andrew Goodman.

All along, of course, even while sticking to rhetoric of tolerance and inclusion, politicians have made winks and nods toward that dark river of which the Klan is a part. Richard Nixon had his Southern Strategy. Running for president in 1980, Ronald Reagan sent an unmistakable message by giving a speech about states’ rights near Philadelphia, Mississippi. George H.W. Bush used the notorious Willie Horton campaign commercial. And now suddenly, it’s no longer just winks and nods. Only when pressed by a reporter did Donald Trump in early 2016 reluctantly disavow the support of Klan leader David Duke. “David Duke endorsed me? O.K., all right. I disavow, O.K.?” Then as president he outraged people around the world by equating antiracist protesters with the unsavory brew of white nationalists, neo-Nazis, and Klan members who gathered at Charlottesville, declaring that there were “some very fine people on both sides.” One of the least fine among the right-wingers rammed his car into a crowd of counterdemonstrators, killing one and injuring many others. Once again, it seems, the Klan is elbowing its way back into American public life.

The first and third incarnations of the Klan—the cross-burning lynch mobs and the vigilantes who beat up and murdered civil rights workers in the 1960s—seem beyond the pale of today’s politics, at least for the moment. But the second Klan, the Klan of the 1920s, less violent but far more widespread, is a different story, and one that offers some chilling comparisons to the present day. It embodied the same racism at its core but served it up beneath a deceptively benign façade, in all-American patriotic colors.

In other ways as well, the Klan of the 1920s strongly echoes the world of Donald Trump. This Klan was a movement, but also a profit-making business. On economic issues, it took a few mildly populist stands. It was heavily supported by evangelicals. It was deeply hostile to science and trafficked in false assertions. And it was masterfully guided by a team of public relations advisers as skillful as any political consultants today.

Two new books give us a fresh look at this second period of the Klan. Linda Gordon’s The Second Coming of the KKK is the wiser and deeper; Felix Harcourt’s Ku Klux Kulture offers some useful background information but then, reflecting its origin as a Ph.D. thesis, becomes an exhaustive survey of Klansmen’s appearances, variously as heroes or villains, in the era’s novels, movies, songs, plays, musicals, and more.

The KKK’s rebirth was spurred by D.W. Griffith’s landmark 1915 film, Birth of a Nation. The most expensive and widely seen motion picture that had yet been made, it featured rampaging mobs of newly freed slaves in the post–Civil War South colluding with rapacious northern carpetbaggers. To the rescue comes the Ku Klux Klan, whose armed and mounted heroes lynch a black villain, save the honor of southern womanhood, and prevent the ominous prospect of blacks at the ballot box. “It is like teaching history with lightning,” said an admiring President Woodrow Wilson, an ardent segregationist, who saw the film in the White House. Wilson’s comment underlines a point both Gordon and Harcourt make: the Klan of this era was no fringe group, for tens of millions of nonmembers agreed with its politics.

The founder of the reincarnated Klan in 1915 was an Atlanta physician named William Joseph Simmons, who five years later fell into the hands of two skilled public relations professionals, Elizabeth Tyler and Edward Young Clarke. They convinced him that for the Klan to gain members in other parts of the country, it had to add Jews, Catholics, immigrants, and big-city elites to its list of villains. Tyler and Clarke in effect ran the KKK for the next several years, a pair of Bannons to Simmons’s Trump.

Simmons signed a contract giving the two an amazing 80 percent of dues and other revenue gleaned from new recruits. They are believed to have reaped $850,000—worth more than $11 million today—in their first fifteen months on the job. The whole enterprise was organized on a commission basis: everyone from the recruiters, or Kleagles, up through higher officers (King Kleagles, Grand Goblins, and more) kept a percentage of the initiation fee ($10, the equivalent of $122 today) and monthly dues. The movement was a highly lucrative brand.

Tyler and Clarke polished Simmons’s speaking style and set up newspaper interviews for him, gave free Klan memberships to Protestant ministers, and assured prominent placement of their blizzard of press releases by buying tens of thousands of dollars’ worth of newspaper advertising. To appear respectable, they made these purchases through two well-known ad agencies, one of which had a Jewish CEO. Simmons, however, spent much of his share of the take on horse races, prizefights, and drink. Several rivals who lusted after the KKK’s lucrative income stream maneuvered him out of office with the help of Tyler and Clarke.

A plump, diminutive Texas dentist, Hiram Evans, became the new Imperial Wizard in 1922. He, in turn, his eye on Tyler and Clarke’s 80 percent of revenues, was able to force them out because of a scandal—the two were sexually involved but each was married to someone else. Linda Gordon gives Tyler major credit for the Klan’s success: “The organization might well have grown without this driven, bold, corrupt, and precociously entrepreneurial woman, but it would likely have been smaller.” About other women in the Klan, such as one group called Ladies of the Invisible Empire, Gordon dryly notes, “Readers…must rid themselves of notions that women’s politics are always kinder, gentler, and less racist than men’s.”

Significantly, the new Wizard moved the Klan’s headquarters to Washington, D.C. Membership skyrocketed, reaching an estimated four million by 1924. The revenue remained enormous: beyond dues, there were sales of Klan insurance, knives, trinkets, and garb. Those robes and pointed hoods were made to an exacting pattern, sold at a big markup, and, until his ouster, could only be purchased from a company owned by Clarke. The temptations of this fountain of money led to further rivalries and embezzlement, compounded by the conviction of several Klan leaders for various sordid offenses, most spectacularly the Indiana Grand Dragon for the rape and murder of a young woman who worked for him—a crime that left his bite marks all over her body. All of this made the Klan largely collapse by the end of the decade—but not before it had helped win an enormous legislative victory, and not before there occurred a curious episode involving the Trump family.

Before we get to that, however, there’s another odd parallel between the Klan of the 1920s and the present day, which has to do with the sheer value of getting attention in the media. Many newspapers campaigned against the KKK, and no less than five such exposés won Pulitzer Prizes. The first was for an excoriating series of stories in the New York World in 1921 that revealed secret Klan rituals and code words, gave the names of more than two hundred officials, and listed violent crimes committed by Klansmen. The heavily promoted articles ran for three weeks, were reprinted by seventeen newspapers throughout the country, and provoked a congressional investigation. But instead of crushing the organization, the exposé did the opposite; one historian estimates that the series increased Klan membership by more than a million. Some people even tried to join by filling out the blank membership application form the World had used to illustrate one story.

Being denounced by a liberal New York newspaper, it turned out, gave the Klan just the political imprimatur it needed, and spread the news of its rebirth across the nation. Imperial Wizard Evans exulted that the exposés had provided “fifty million dollars’ worth of free advertising.” People loved the idea of joining a fraternal organization with secret rites and extravagant titles that included judges, congressmen, and other prominent citizens, and that legitimized combat against the forces that seemed to be undermining traditional American life.

What were those forces? Movements heavy on ethnic hatred and imagined conspiracies flourish when rapid changes upset the social order and people feel their income or status threatened. In the heyday of European fascism, the threat came from the enormous job losses of the Great Depression, which in Germany followed the humiliating Versailles Treaty and ruinous inflation that wiped out savings. Among many of Trump’s supporters today, the threat comes from stagnating or declining wages and the rapid automation and globalization that makes people feel their jobs are ever less secure.

We don’t normally think of the heady, expanding American economy of the 1920s as a period of threat, but Gordon offers a broader cultural and feminist analysis. “The Klan supplied a way for members to confirm manliness,” she writes, in an era when many traditional male roles were disappearing. “As more men became white-collar workers, as more small businesses lost out to chains, as the political supremacy of Anglo-Saxons became contested, as more women reached for economic and political rights,” the Klan “organized the performances of masculinity and male bonding through uniforms, parades, rituals, secrecy, and hierarchical military ranks and titles.” She quotes an admonition from one Oregon chapter: “Remember when you come to lodge that this is not an old maid’s convention.” A man who by day might be an accountant or stationery salesman or have a wife who earned more than he did could, in his Klan robes, be a Kleagle or Klaliff or Exalted Cyclops by night.

Not all Klan members were men, of course, and the Klan was not the only organization that offered ceremonial dress and fancy titles: it’s telling that the first place Klan recruiters usually sought members was among Masons. But Gordon’s is a thoughtful explanation of the Klan’s appeal in the fast-urbanizing America of the 1920s, which was leaving behind an earlier nation based, in imagined memory, on self-sufficient yeoman farmers, proud blue-collar workers, and virtuous small-town businessmen, all of them going to the same white-steepled church on Sunday. It was a world in which men did traditionally manly work and women’s place was in the kitchen and bedroom. Even city-dwellers—perhaps especially city-dwellers—could feel this nostalgia. (Although, as with many idealized pasts, the reality was less ideal: many late-nineteenth-century farmers and small businessmen went bankrupt or deep into debt, casualties of a string of recessions and declining world commodity prices.)

All these feelings, of course, came on top of centuries of racism. And that hostility was surely exacerbated during the 1920s when the Great Migration of African-Americans out of the South was well underway, making black faces visible to millions who had seldom or never seen them before.

Demagogic movements prey on such anxieties by identifying scapegoats. One of the revived Klan’s targets is familiar to us from today’s demagogues: immigrants. By 1890, the ships streaming past the Statue of Liberty to Ellis Island were bringing people from new places, mainly southern and eastern Europe: Jews fleeing anti-Semitism, especially in the Russian Empire, Polish and Italian Catholics, and a continuing flow of immigrants from Catholic Ireland. The Klan wanted these new arrivals cut off and such immigrants already here to be deported.

This paranoia toward immigrants blended easily with the hostility to Catholics and Jews that many Americans already shared. Henry Ford circulated the notorious Protocols of the Elders of Zion; Klan officials, early experts in fake news, concocted similar forgeries about Catholic plots to take bloody vengeance on all Protestants. To WASP Klan members, Catholics seemed threatening because Irish political machines had taken control of many cities in the Northeast and Midwest. The pope was suspect because his was an international empire, based outside the United States. To make things even more un-American, mass was conducted in Latin, and many Catholics and Jews spoke foreign languages at home. In an apparently populist gesture, the Klan advocated more spending on public schools and libraries, but this was interwoven with demands to ban parochial schools.
Philip Jones Griffiths/Magnum Photos
Members of the Ku Klux Klan, Alabama, 1992

Jews, of course, had been convenient scapegoats for centuries, and their prominence in banking, in the eyes of the Klan and many others, meant that they surely had had a sinister hand in causing the financial panics that affected millions of Americans so painfully between 1890 and 1914. Furthermore, Jews were undermining American morals through their control of Hollywood, tempting people out of Protestant church pews and into movie theaters. The Klan was particularly enraged by a 1923 silent film, The Pilgrim, in which Charlie Chaplin appeared as a hypocritical minister. A stream of manufactured stories in Klan publications also accused Jews of masterminding the white slave trade. And if you should want proof that Jews could never be assimilated in America, it was right there in the Bible: Jonah emerged from his ordeal whole, indigestible even by the whale.

From Jewish bankers and movie moguls it was a short step to another set of Klan villains: big-city “elites” who tried to dictate to salt-of-the-earth true Americans how they should live. These elites were, according to one Klansman quoted by Gordon, “a cosmopolitan intelligentsia devoted to foreign creeds and ethnic identities…without moral standards.” Another wrote, “The Nordic American today is a stranger in…the land his fathers gave him.” And of course, every condemnation of the Klan by a big-city intellectual merely confirmed this feeling. The Klan also hated professional boxing (in the 1920s dominated by Jews and Catholics), jazz (blacks), and Broadway show tunes (Jews); Klan members attacked dance halls and were suspects in the burning down of a Maryland boxing arena. Another point of controversy, inflamed by the 1925 Scopes trial, was evolution, seen as a Jewish and highbrow conspiracy to undermine Christian doctrine; the Klan pushed for state laws against teaching it. On this issue, and on many others, evangelical churches were important KKK allies.

In the South, the revived Klan stuck to its traditional vigilantism: lynchings of black Americans continued, sometimes several dozen a year. And on occasion violence spread to the North: in 1925, for example, Klan members on horseback attacked the Omaha home of Reverend Earl Little, an organizer for Marcus Garvey’s “Back to Africa” movement. Little wasn’t home, but his pregnant wife and three children were. The Klansmen galloped around the house with flaming torches and shattered all the windows. In Michigan, where the family moved after the baby was born, vigilantes burned their house to the ground. The baby grew up to become Malcolm X.

Most of the time, however, in the northern states where the 1920s Klan thrived—its highest per capita membership was in Indiana and Oregon—it presented a less violent face. In 1925 forty-six chartered trains brought some 30,000 Klansmen to the nation’s capital, where they marched down Pennsylvania Avenue (robes and hoods, but no masks) and held a rally at the Washington Monument. The next day they laid wreaths on the Tomb of the Unknown Soldier and on the grave of William Jennings Bryan, who had argued against evolution at the Scopes trial. You can see film of the march on YouTube, with the Capitol building in the background.

Following in the public relations tradition inaugurated by Tyler and Clarke, the Klan mixed its arcane midnight rituals with everything from Klambakes to a Klan summer resort to the Klan Haven orphanage in Harrisburg, Pennsylvania. It sponsored sports tournaments for all ages, Bible study groups, gun clubs, and children’s camps, and had its own auto-racing stadium in Denver. Baseball, the ultimate American small-town game, was the most popular Klan sport, and in Wichita in 1925, Klan players even took on, and lost to, a local semipro all-black team. One year later, in Washington, D.C., another Klan team played the Hebrew All-Stars. It was masterful PR: who could accuse such an organization of being prejudiced?

All of these activities ensured plentiful newspaper coverage: Klan parades, beauty contests, minstrel shows, picnics, and even midnight Klonklaves (to enhance the aura of mystery, photographers were kept at a distance). Like it or hate it, readers were hungry for such news, and the result, writes Harcourt, was that an “odd kind of legitimacy” was “tacitly bestowed on the Klan.” The newly launched Time put Imperial Wizard Evans on its cover in 1924. The Klan also had an extensive press of its own: the weekly Kourier published sixteen state editions and claimed a readership of 1.5 million—although such numbers were usually inflated. Sympathizers controlled two radio stations, both, incidentally, in New York City. Klan members were a significant enough demographic that businesses found it worthwhile to come up with names like Kountry Kitchen or Kwik Kar Wash or to merely advertise themselves as “100% American.”

The Klan of the 1920s went to great lengths to polish its image because its real mission, aside from lining the pockets of its leaders, was in electoral politics. And here it was highly influential. In 1924 the organization mobilized hundreds of Protestant clergymen across the country whose sermons helped deny the Democratic presidential nomination to New York Governor Al Smith, a Catholic and vocal Klan opponent. Twenty thousand people attended an anti-Smith cross-burning in New Jersey two weeks before the Democratic convention. And in 1928, when Smith did get nominated, Klan opposition doubtless added to the margin by which he lost the general election to Herbert Hoover.

In alliance with other groups, the Klan won major victories on the state level. One of its causes, for instance, was eugenics laws, which allowed the forcible sterilization of those of “defective stock”—who all too often turned out to be nonwhite. Some thirty states adopted such legislation. In Oregon, KKK member Kaspar K. Kubli (the Klan was so delighted by his initials that it exempted him from dues) was speaker of the house. “For ten years, 1922 to 1932,” writes Gordon, “the majority of all Oregon’s elected officials were Klansmen, and opposition was so weak that Klansmen ran against one another.” In the mid-1920s, the majority of representatives elected to Congress from Texas, Colorado, and Indiana were Klan members, as were two justices of the US Supreme Court. Texas Congressman Hatton Sumners, a member, used his position as chair of the House Judiciary Committee to try to block an anti-lynching law. Sixteen senators and eleven governors in all were Klansmen, divided almost equally between Democrats and Republicans. From Wilson through Hoover, no president disavowed the Klan.

In 1924 came the great triumph of the Klan and its allies: harsh new immigration limits that virtually excluded Asians from moving to the United States, sharply reduced the number of immigrants admitted, and set national quotas ensuring that the great majority of them would come from the British Isles or Germany. (The quotas were cleverly based on what the ethnic origins of the American population had been in 1890—before the height of immigration from southern and eastern Europe.) This law, the Johnson-Reed Act, was sponsored by Congressman Albert Johnson of Washington State, whom Gordon calls a Klansman. Others are less certain of his actual membership, but in any event he was ardently supported by the Klan, and the law bearing his name helped shape the country for forty years to come.)

Sometimes what doesn’t happen is revealing. If upheavals that threaten people’s jobs and status provide the classic fuel for movements like the KKK, then in the 1930s, when the Depression threw a quarter of the American labor force out of work and left hundreds of thousands living in shacks of scrap wood and tarpaper, why didn’t the Klan come back to life stronger than ever? One answer is that Franklin D. Roosevelt’s New Deal, despite its shortcomings, was a far-reaching and impassioned attempt to address the nation’s economic woes and injustices head-on, with a boldness we’ve not seen since then. It gave people hope. Another answer is that although FDR made many compromises with southern Democrats to get his programs through Congress, he was no racist. The more outspoken Eleanor Roosevelt was a fervent proponent of anti-lynching laws and of full rights for black Americans. The tone set by the White House matters; it creates moral space for others to speak and act. Perhaps it’s no surprise that these were years when the Klan lay low.

In all three of its historical incarnations, the KKK had many allies, not all of whom wanted to dress up in pointed hoods and hold ceremonies at night. But such public actions always have an echo. “The Klan did not invent bigotry,” Linda Gordon writes, “…[but] making its open expression acceptable has significant additional impact.” Those burning crosses legitimated the expression of hatred, and exactly the same can be said of presidential tweets today.

She ends her book by writing, “The Klannish spirit—fearful, angry, gullible to sensationalist falsehoods, in thrall to demagogic leaders and abusive language, hostile to science and intellectuals, committed to the dream that everyone can be a success in business if they only try—lives on.” One intriguing episode links the Klan of ninety years ago to us now. On Memorial Day 1927, a march of some one thousand Klansmen through the Jamaica neighborhood of Queens, New York, turned into a brawl with the police. Several people wearing Klan hoods, either marching in the parade or sympathizers cheering from the sidelines, were charged with disorderly conduct, and one with “refusing to disperse.” Although the charge against the latter was later dropped, his name was mentioned in several newspaper accounts of the fracas. Beneath the hood was Fred Trump, the father of Donald.*

*

This story first surfaced briefly some two years ago, but drew little attention since Donald Trump—who, characteristically, denied everything—was not yet the Republican presidential nominee. The most thorough account is Mike Pearl’s “All the Evidence We Could Find About Fred Trump’s Alleged Involvement with the KKK,” Vice, March 10, 2016. ↩

Realizan en El Salvador XV Encuentro de Catedras Martianas

CIUDAD UNIVERSITARIA, 23 de noviembre de 2017 (SIEP) “Es un gran honor para nuestra Universidad de El Salvador ser sede de este XV Encuentro Internacional de Cátedras Martianas, expresó el Lic. Vicente Cuchillas, Decano de la Facultad de Ciencias y Humanidades de la Universidad de El Salvador.

Por su parte el Lic. Guillermo Campos, Jefe del Departamento de Filosofía y uno de los organizadores de la actividad, indicó que “esta actividad forma parte del esfuerzo que como UES estamos realizando por promover un pensamiento emancipador latinoamericano, que ilumine la lucha por la transformación de nuestras sociedades.

La actividad contó con las Conferencias Magistrales impartidas por el catedrático mexicano de la UNAM, Dr. Adalberto Santana, que verso sobre “Francisco Morazán y José Martí: el pensamiento de la integración latinoamericana” y por el Dr. Ibrahim Ferrer, del Centro de estudios Martianos de La Habana, con el tema: “José martí: guerra sin odios.”

Por Nicaragua participan el Dr. Jorge Dimitrov Escalante, y la Maestra Tamara Iveth Pérez, ambos de la UNAN-Managua, con el tema “Descolonización y Segunda Independencia en Martí.”
Entre los ponentes salvadoreños se encuentran Jeimy Magaña, que tratará el tema “Martí y la emancipación de la mujer”; José Alfredo Pineda Dubón, con el tema “José Martí: Segundas Independencia y Soberanía de Nuestra América”; Raúl Martínez con el tema: “Legado histórico de José Martí en la Revolución Salvadoreña” y Roberto Pineda, con el tema: “Martí y la Revolución salvadoreña.”
Roberto Pineda indicó en su intervención que “es un gran privilegio participar en este XV Encuentro de Cátedras Martianas, para nosotros como salvadoreños hablar de Martí no es un tema académico, es un tema político, y es un tema hasta emocional, porque Martí es Cuba, Martí es Fidel, martí es el Che, Martí es el Granma; Martí es la Sierra Maestra; Martí es la dignidad latinoamericana y caribeña; Martí es el socialismo a 90 millas del imperialismo…”
“Las ideas emancipadoras de Martí –agregó- junto con las de miles de luchadores sociales, con sus sueños, con sus esfuerzos, con sus victorias y derrotas, se juntan para formar el ideario de los procesos revolucionarios latinoamericanos, y cada nueva generación va dando su aporte.”
“Martí sufrió cárcel y destierro como las han sufrido los luchadores sociales latinoamericanos y caribeños. Y estas experiencias lo marcaron y contribuyeron a la construcción de sus ideas básicas, de sus planteamientos fundamentales. Martí con su palabra, con su vida y su muerte nos convoca al compromiso político con los pobres de la tierra.“
“Hay tres grandes ideas fuerza del pensamiento martiano que nos han acompañado en nuestro proceso revolucionario salvadoreño. La primera es su latinoamericanismo. Martí nos ensueño a pensar y sentir como latinoamericanos, como hijos e hijas de Nuestra América. Y fue este espíritu lo que impulsó a Farabundo Martí a incorporarse al Ejercito Defensor de la Soberanía Nacional, conducido por el General de Hombre Libres, Augusto Cesar Sandino, allá en las Segovias de ese hermano país.”
“Lo segundo es su antiimperialismo. Martí vivió en lo que él llamó las “entrañas del monstruo:” Y nos enseñó que únicamente podremos ser independientes en enfrentamiento constante y hasta derrotar al imperialismo yanqui, como el pueblo cubano lo hizo en Playa Girón. Y fue ese antiimperialismo el que guió al pueblo salvadoreño durante doce largos años de Guerra Popular Revolucionaria, enfrentado a la maquinaria y los planes elaborados en Washington.”
“Y lo tercero es su espíritu emancipador. Martí nos enseñó la necesidad de transformar nuestras sociedades. La necesidad de luchar por los intereses más sentidos de los sectores populares. La necesidad de acabar con las minorías que explotan y oprimen a nuestros pueblos…”
“Martí tuvo dos granes amistades salvadoreñas. El primero fue el general Carlos Ezeta, se conocieron en Nueva York en el exilio y ya cuando era presidente Carlos ayudó al movimiento independentista representado por el Partido Revolucionario Cubano, con armas y pertrechos militares. Carlos Ezeta fue presidente de 1890 a 1894.”
“Y hay una mujer, Ana Rosa Ochoa, que fue la secretaria de Alberto Masferrer, pensador de principios de siglo XX, y que tuvo una librería ubicada en el centro de San Salvador, llamada Claridad donde se vendía literatura subversiva, marxista y les estoy hablando de los años 40,50,60 del siglo pasado, en plena dictadura militar. Ella fue una gran Martiana, una admiradora del revolucionario cubano y vendía sus obras, las promovía….
“Deseo terminar con un verso de Martí que me sigue cautivando y convocando a la lucha: ¡Yo quiero cuando me muera, sin patria pero sin amo, tener en mi fosa un ramo, de flores y una bandera” finalizó Pineda.

Presentación de libro de Roberto Pineda en UES

CIUDAD UNIVERSITARIA, 21 de noviembre de 2017 (SIEP) “Es para nosotros un honor presentar este nuevo libro del maestro Roberto Pineda…” indicó William Gómez, dirigente de la Asociación de Estudiantes de Periodismo,. AEP, de la Universidad de El Salvador. El libro se titula Crónica de los Patriarcas. Poder oligárquico y capital transnacional en El Salvador, y fue editado por Ediciones Prometeo.

Por su parte Roberto Pineda explicó que “este es un esfuerzo por comprender la evolución del capital oligárquico que ha sido desplazado de la conducción del país por las corporaciones transnacionales, las cuales como nuevos dueños del país controlan en la actualidad la generación y distribución de energía, la telefonía, la baca y los seguros, los fondos de pensiones, el cemento, las líneas aéreas, etc.”

Hizo un llamado a los jóvenes asistentes a convertirse “en protagonistas de las transformaciones estructurales que demanda nuestra sociedad ya que cada nueva generación tiene el desafío de echar adelante los cambios, de dejar impresa su huella en la arena de la historia.”

Finalmente Pineda los exhortó a los jóvenes periodistas a “buscar temas y enamorarse de ellos, y darles seguimiento por años, este libro es expresión del seguimiento que le he dado a las clases y la lucha de clases de la sociedad salvadoreña, en este caso

Negocio con Dios: los pastores de la prosperidad

Negocio con Dios: los pastores de la prosperidad
Entrevista con Miguel Pastorino, secretario para América Latina de la Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
26 septiembre 2015RedaccionIglesia y Religión

Courtesy of Miguel Pastorino

¿Qué es la teología de la prosperidad? Más de la mitad de los cristianos de las iglesias neopentecostales en América Latina pertenecen a esta corriente, aunque no conozcan su nombre. En Estados Unidos casi el 20 por ciento de los evangélicos pentecostales confiesan ser parte de este movimiento. Con grandes resistencias por parte del mundo evangélico y pentecostal, los pastores que centran su predicación en el dinero y la prosperidad material, son los que más crecen entre los más pobres y se han vuelto un verdadero escándalo entre los cristianos.
Para comprender este fenómeno, ZENIT entrevistó a Miguel Pastorino, secretario para América Latina de la Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES), y especialista en el tema, quien en estos días ha sido invitado por teólogos evangélicos en Uruguay para abordar este complejo y preocupante movimiento.
¿En qué consiste la llamada “Teología de la Prosperidad”?
— Miguel: Es una corriente que comenzó en los años 50 y 60 en algunas comunidades y predicadores vinculados al neopentecostalismo en Estados Unidos. Con los años ha cambiado mucho y en la actualidad está cada vez más presente en los nuevos ministerios de impronta pentecostal, especialmente entre los que han alcanzado mayor presencia en los medios de comunicación.
Consiste en una doctrina del negocio con Dios, donde las prédicas son abiertamente materialistas y se propone la avaricia como un camino de santidad. Enseñan que si Dios es el dueño del mundo, un hijo suyo tiene derecho a reclamarlo todo. Interpretan los textos bíblicos donde se prometen bendiciones de Dios como si se tratara siempre de prosperidad económica, generando una lógica de intercambio con Dios: “Si ofrendas con generosidad, Dios será generoso contigo, pero si no prosperas, es por tu falta de fe”.
Se considera que la persona que posee muchos bienes es “un bendecido de Dios”, por lo cual los pastores de estas iglesias, no tienen reparo en hacer alarde del lujo en el que viven y enseñar a buscar la riqueza como sinónimo de salvación.
¿Y la pobreza cómo la interpretan?
— Miguel: Ser pobre es un pecado para ellos, o en todo caso es la consecuencia de la falta de fe y de amistad con Dios. Enseñan que si uno es “socio” de Dios, a uno no le puede ir mal en materia económica. Pero si se vive en la pobreza es por culpa de uno mismo y de su falta de “siembras” o alianzas con Dios.
El nivel escandaloso al que ha llegado este movimiento, ha sido objeto de crítica, no solo de la mayoría del mundo evangélico y pentecostal, sino de autores que en un comienzo la defendían, como Peter Wagner, quien llamó a esta corriente “codicia desenfrenada”.
¿Cómo es que consiguen que las personas donen tanto dinero?
— Miguel: Hay personas que dan de lo que no tienen, y se endeudan por esperar una prosperidad del cielo que nunca llega. Se utilizan técnicas de manipulación psicológica, inducción a verdaderas crisis histéricas, donde las personas después de estar horas cantando y escuchando prédicas, sistemáticamente se les pide una ofrenda y cada vez más grande. En la forma de pedir se enseña que “Dios está esperando que le demuestres tu fe”, “Dios no te ha bendecido porque no te arriesgas por él”, y cosas por el estilo.
Les gritan: “Muéstrale a Dios cuánto confías en él”. Hay personas que han entregado sus ahorros, su casa y su coche. Muchas veces son personas desesperadas que han perdido su trabajo o que tienen muchas deudas, o casos donde tienen un hijo con una enfermedad terminal y les enseñan que solo se sanará cuando Dios pruebe su fe a través de su generosidad.
¿Las personas que asisten suelen ser personas muy pobres?
–Miguel: Apuntan a todos los públicos posibles. Debemos quitarnos el prejuicio de que los manipulables son solo personas con escasa formación académica o muy pobres económicamente. Cualquier persona en una situación de vulnerabilidad, sin importar su profesión, puede ser víctima de este tipo de manipulación. Someten a sus fieles a un constante desafío de entregar sus bienes, por pocos que sean, a cambio de beneficios espirituales y materiales.
¿Con qué iglesias o sectas podemos identificar esta corriente?
— Miguel: Es complejo, porque esta mentalidad es mayoritaria en los grupos neopentecostales, pero no en todos. Incluso hay algunos carismáticos católicos, con escasa formación, que han leído autores de esta teología y ha penetrado así en algunos grupos de oración. Lo cierto es que la mayoría de estos grupos tienen grandes cadenas televisivas, y las sectas más controvertidas en América Latina con este tema son “La Iglesia Universal del Reino de Dios”, conocida también como “Pare de Sufrir”, y la iglesia “Dios es Amor” fundada por David Miranda en Brasil. Luego la lista se complejiza, pero puede verse a algunos de los nuevos “apóstoles” de la prosperidad con este discurso, como Kenneth Copeland, Creflo Dollar, Paula White, Cash Luna o Guillermo Maldonado, entre otros.
No debemos identificar injustamente esta mentalidad con todo el neopentecostalismo, que es muy diverso y complejo en sus teologías y formas de vivir la fe. Pero lo cierto es que está siendo un fenómeno contagioso entre los neopentecostales.
¿Hay algún otro elemento que quisiera destacar?
— Miguel: Sí, el autoritarismo. Estos mismos líderes religiosos, combinan esta mentalidad con un autoritarismo muy fuerte, donde exigen “sujeción” total de sus fieles, ya que el pastor expresa la voluntad de Dios, incluso en la vida privada y por lo tanto en el criterio del uso de los bienes personales. Suelen hacer prédicas donde humillan con ironía a sus fieles, tratándolos de “estúpidos” por no comprender las enseñanzas de Dios. Se ha convertido en un antievangelio donde se premian la soberbia y la codicia en el pastor.
¿Qué piensan los teólogos evangélicos y católicos al respecto?
–Miguel: No se necesita mucho discernimiento teológico para entender que este movimiento se opone al Evangelio y es un verdadero escándalo moral para todos los cristianos. Es cierto que los teólogos protestantes y evangélicos denuncian con más insistencia este tema por afectarlos más de cerca, pero se escuchan críticas desde todas las confesiones. La Palabra de Dios está llena de citas donde se condena el amor al dinero y se advierte con dureza sobre la codicia de los pastores.
Les recomiendo leer los capítulos 3 y 6 de la carta a Tito, aunque alcanzaría con conocer un solo evangelio para darse cuenta de la aberración que supone adherir a la teología de la prosperidad. La religiosidad New Age comparte con la teología de la prosperidad, la anulación del molesto prójimo que es considerado culpable de su propia pobreza o desgracia.
¿Por qué cree que se extiende tanto actualmente esta mentalidad?
–Miguel: Porque vivimos en una época donde domina la mentalidad tecnoeconómica y consumista en todos los aspectos de la vida, donde las relaciones humanas han sido colonizadas por lógicas comerciales, como si fueran puras transacciones. Y la relación con Dios ha entrado en esta lógica de intercambio y de uso para los propios intereses. Se cambia el modo de pensar y el de vivir, y esto afecta también al modo de vivir la fe, inevitablemente.
Se ofrece así un dios a medida de los consumidores, según los esquemas dominantes, donde para cada problema hay una solución a su debido precio. A esto habría que sumarle el fomento del pensamiento mágico y la situación de vulnerabilidad social en tantos países, donde muchos desean hacerse “mágicamente” ricos y vivir según los modelos de vida impuestos culturalmente. La teología de la prosperidad es una manifestación exagerada y caricaturesca de una tentación recurrente: la de querer hacer negocios con Dios, olvidando que en Jesucristo, no hay negocio posible. La lógica del Evangelio va en la dirección contraria a este materialismo y nos invita a mirar más allá de nuestros egoísmos.