Pour lutter contre les oppressions: marxisme ou intersectionnalité? 2017. Jessica Cassel

La crise du capitalisme a ouvert une période de questionnement et de mouvements de masse tout autour du globe. Des Indignados espagnols aux manifestations de la place Syntagma en Grèce, en passant par les Nuits Debout en France, la jeunesse se lève et remet en cause le système capitaliste.

Nous avons également vu, au cours des dernières années, de nombreux mouvements de masse contre les multiples formes d’oppression que les différentes couches de la classe ouvrière subissent sous le capitalisme. Des mouvements inspirants comme Idle No More, Black Lives Matter, les manifestations contre la violence envers les femmes ayant eu lieu à travers le monde le 8mars, et certains éléments du mouvement anti-Trump ne sont que quelques exemples du désir grandissant chez les jeunes, les travailleuses et les travailleurs de lutter contre l’oppression et la discrimination.

Un des points de vue dominants parmi la direction de plusieurs de ces mouvements– souvent inspirés par la gauche universitaire– est celui de «l’intersectionnalité ». Ainsi, il n’est pas surprenant qu’une couche de jeunes et d’étudiants qui se politisent avec ces mouvements en vienne à voir l’oppression à travers ce prisme. Mais que signifie l’intersectionnalité? Est-elle utile pour lutter contre l’oppression? Est-elle compatible avec le marxisme?

L’intersectionnalité est un terme généralement utilisé pour décrire l’existence de multiples formes d’oppression qui se superposent et s’entrecroisent pour former différentes configurations pour chaque individu, ce qui crée des expériences et des barrières sociales uniques. Le «besoin d’être intersectionnel» est une phrase courante au sein du mouvement, qui veut dire que toute lutte doit être inclusive et représentative des individus qui subissent différentes oppressions superposées, par opposition à l’idée de se concentrer simplement sur un groupe ou une forme d’oppression.

Les marxistes reconnaissent que les personnes et groupes peuvent subir plusieurs formes d’oppression superposées de façon simultanée, et que chaque configuration d’oppressions donne lieu à un ensemble particulier de barrières sociales. D’un point de vue marxiste, aucune forme d’oppression ne peut être comprise ou vaincue de manière isolée, et la lutte contre l’oppression et l’exploitation doit réunir et inclure toutes les couches d’opprimés.

Les marxistes s’opposent aussi fermement à toute attitude ou tout comportement discriminatoire; nous soutenons que ceux-ci ne peuvent que nous diviser et nous empêchent d’atteindre l’unité de la classe ouvrière, nécessaire pour atteindre l’émancipation.

À première vue, il semble que le marxisme et l’intersectionnalité soient complémentaires. Cependant, si l’on regarde sous la surface et que l’on plonge dans la théorie sur laquelle s’appuie l’intersectionnalité, nous constatons que sa compréhension de l’oppression et de la manière de lutter contre elle diffère énormément du marxisme.

L’intersectionnalité, malgré les bonnes intentions de beaucoup de ses adeptes, ne peut pas expliquer adéquatement les origines des diverses formes d’oppression, et donc offrir de solution.

On ne saurait trop insister sur le fait que les marxistes luttent contre toutes les formes d’oppression. Critiquer une façon différente de comprendre l’oppression dans le mouvement n’équivaut pas à négliger la réalité des multiples formes d’oppression; au contraire, puisque notre but ultime est de mettre fin à toutes les formes d’oppression et d’exploitation une fois pour toutes, il est de notre devoir de défendre les idées et les méthodes dont la classe ouvrière et la jeunesse ont besoin pour atteindre l’émancipation. Voiler nos différences n’aide en rien à faire avancer le mouvement.

« L’intersectionnalité » mise en contexte

Afin de comprendre les limites de l’intersectionnalité d’un point de vue marxiste, nous devons bien sûr prendre en compte les principaux préceptes de l’intersectionnalité même, ainsi que le contexte historique dans lequel cette théorie a émergé.

La montée de l’intersectionnalité a coïncidé avec la défaite des vagues révolutionnaires des années60 et 70, suivie de la période de réaction des années80 qui a culminé avec la chute de l’Union soviétique. Lors du reflux de la lutte des classes qui en résulta, les politiques «identitaires» gagnèrent en popularité.

Les politiques identitaires, s’étant développées dans cette période particulière, consistent à définir les gens en se fondant sur leurs caractéristiques personnelles (par exemple l’origine ethnique ou le sexe) plutôt que sur leur classe ou leur opinion politique.

Elles ont été instrumentalisées par la classe dirigeante afin de promouvoir l’avancement d’éléments petits-bourgeois et carriéristes pouvant facilement être incorporés au système capitaliste. Les politiques identitaires sont utilisées par la bureaucratie du mouvement ouvrier et par la classe dirigeante contre ceux adoptant des positions de gauche et de lutte des classes au sein du mouvement.

Cette orientation accrue vers des axes d’identité et d’oppression séparés est le résultat de l’échec des directions syndicales, sociales-démocrates et staliniennes à mener la classe ouvrière au renversement du capitalisme, ce qui aurait éradiqué la base sociale et économique des diverses formes d’oppression.

Le stalinisme, en particulier, a joué un rôle pernicieux. Tandis que la révolution russe de 1917 menée par les bolcheviks sous Lénine et Trotsky avait permis des avancées majeures pour les femmes, les gais et lesbiennes et les nationalités opprimées, la dégénérescence de l’Union soviétique sous Staline a mené à des reculs importants.

L’isolement et l’arriération de l’Union soviétique ont perpétué la pénurie, et les staliniens se sont servis de toutes les vieilles divisions et formes d’oppression pour maintenir leur pouvoir et freiner la révolution prolétarienne internationale. Les pratiques discriminatoires adoptées par les partis communistes staliniens partout dans le monde reflétaient les politiques staliniennes adoptées en URSS, comme la recriminalisation de l’homosexualité.

Sans surprise, cela a détourné de la lutte pour le socialisme beaucoup de jeunes et travailleurs vivant sous le poids de l’oppression. De telles politiques n’ont rien à voir avec le marxisme authentique et ont contribué à la division du mouvement en axes de lutte séparés, tandis que le marxisme authentique, lui, lutte contre toutes les formes d’oppression et en appelle à l’unité de classe.

L’intersectionnalité, branche du féminisme, était en fait une réaction contre les politiques identitaires traditionnelles qui tendaient à diviser le mouvement en différentes luttes séparées. Les femmes noires en particulier faisaient remarquer depuis des décennies que le mouvement des femmes était largement dominé par des femmes blanches de classe supérieure qui ignoraient la réalité et les besoins des femmes noires de la classe ouvrière, et que le mouvement antiraciste était dominé par des hommes noirs qui, bien souvent, banalisaient l’oppression des femmes– ce qui n’est pas une critique sans importance.

Cependant, les fondements idéologiques de l’intersectionnalité reposent sur des théories post-marxistes comme le postmodernisme et le poststructuralisme. Ces théories ont gagné en popularité dans les cercles universitaires précisément dans une période de réaction capitaliste et d’effondrement du stalinisme, une période au cours de laquelle la direction syndicale et de la gauche en général a abandonné toute prétention à lutter pour le socialisme, et s’est ouvertement prononcée en faveur d’un capitalisme plus «humain».

Tandis que l’accent était mis sur une transformation sociale et économique radicale lors de la période précédente, le monde des idées, de la pensée et du langage est devenu l’objet à analyser et à transformer lors du recul de la lutte des classes qui a suivi. Ayant perdu toute confiance dans la capacité de la classe ouvrière à transformer radicalement les fondements sociaux et économiques de la société, la gauche universitaire s’est repliée sur l’idée de changer la façon de penser des individus.

Issue de cette tendance idéologique, l’intersectionnalité met l’accent sur l’expérience subjective et la pensée, le langage et le comportement individuels, et considère que c’est à travers ce prisme que l’on peut comprendre et surmonter l’oppression.

Il s’agit d’une approche profondément idéaliste qui se fonde sur l’idée que pour changer la société, il faut changer le point de vue des gens d’abord ou, pire encore, qu’en changeant le «discours», on peut transformer la réalité.

La vérité est que l’idéologie dominante, dans une société de classe, est l’idéologie de la classe dominante. C’est dans la lutte même pour transformer la société que les gens (en grand nombre) se transforment et que leurs opinions changent (sur une vaste échelle). Marx l’explique très bien dans L’idéologie allemande:

«Une transformation massive des hommes s’avère nécessaire pour la création en masse de cette conscience communiste, comme aussi pour mener la chose elle-même à bien; or, une telle transformation ne peut s’opérer que par un mouvement pratique, par une révolution; cette révolution n’est donc pas seulement rendue nécessaire parce qu’elle est le seul moyen de renverser la classe dominante, elle l’est également parce que seule une révolution permettra à la classe qui renverse l’autre de balayer toute la pourriture du vieux système qui lui colle après et de devenir apte à fonder la société sur des bases nouvelles.»

C’est à la professeure de droit afro-américaine Kimberlé Crenshaw que l’on attribue l’invention du terme «intersectionnalité» en 1989, utilisé spécifiquement pour décrire comment le système pénal américain échouait à prendre en compte la discrimination fondée sur des motifs multiples dont les femmes noires souffrent sur leurs lieux de travail.

Dans son article «Demarginalizing the Intersection of Race and Sex: A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politic», Crenshaw cite plusieurs procès au cours desquels le tribunal avait examiné soit les allégations de discrimination basée sur le sexe, soit les allégations de discrimination raciale sur le lieu de travail, refusant d’admettre que les femmes noires subissent une discrimination fondée sur des motifs multiples, non pas seulement en tant que femmes ou en tant que Noires, mais en tant que femmes noires. Par exemple, dans le cas de DeGraffenreid vs General Motors, le tribunal a rejeté la plainte pour discrimination sexuelle et raciale de la plaignante parce que General Motors avait engagé des femmes blanches et des hommes noirs au cours de la période précédente.

Il est incontestable que les femmes noires et d’autres groupes qui vivent de la discrimination fondée sur des motifs multiples sont laissés pour compte dans le système juridique capitaliste. Ces lacunes structurelles créent des obstacles importants à l’égalité des droits pour les couches opprimées de la classe ouvrière. Les marxistes soutiennent les réformes juridiques qui permettent d’augmenter la capacité des travailleurs et des couches opprimées de notre classe de lutter pour leurs droits et d’améliorer leurs conditions de vie. Mais nous devons également expliquer que le racisme et le sexisme tirent leurs racines de la société de classe et des besoins du capitalisme, et que le système judiciaire existe avant tout pour maintenir ce système.

Tant que le système judiciaire évolue dans un contexte capitaliste, il est impossible de se débarrasser de sa nature bourgeoise à coup de réformes. Crenshaw revendique la création d’une nouvelle catégorie de minorité protégée pour les femmes noires au sein du système judiciaire. Nous devons toutefois souligner que cela ne changerait pas fondamentalement les conditions matérielles et sociales qui engendrent la discrimination multiple vécue par ces femmes dans leur lieu de travail et dans la société en général et que Crenshaw décrit avec tant de précision.

Bien que les écrits de certaines féministes intersectionnelles contiennent des observations intéressantes sur la façon dont la discrimination multiple est vécue et sur les obstacles auxquels ses victimes sont confrontées, les marxistes expliquent qu’il faut dépasser la simple observation. Un nombre infini de catégories pourraient être créées au sein du système judiciaire afin de refléter toutes les intersections d’oppressions possibles, mais, en tant que marxistes, nous devons nous poser la question: pourquoi l’oppression existe-t-elle, et comment pouvons-nous l’éradiquer?

La pensée et la réalité sociale

En 2016, lors d’une conférence intitulée «L’urgence de l’intersectionnalité», Crenshaw affirmait que le système judiciaire n’arrivait pas à prendre en compte la double discrimination au travail dont souffrent les femmes noires en raison d’un «problème de cadrage». Autrement dit, si les juges ou les décideurs politiques avaient un meilleur cadre pour comprendre l’oppression et la nature de la discrimination multiple, les individus où les groupes qui vivent des oppressions superposées ne seraient pas laissés pour compte.

Les attitudes discriminatoires des juges influencent leurs décisions, ce qui a certainement des répercussions sur la vie des groupes opprimés et perpétue leur marginalisation. Tandis que les hommes et femmes noirs sont davantage la cible de brutalité policière et de meurtre, les policiers assassins jouissent de l’impunité et les juges aux Etats-Unis et au Canada laissent souvent des agresseurs sexuels blancs en liberté. Il est on ne peut plus clair que les juges agissent conformément à leurs dégoûtantes attitudes discriminatoires, et que cela permet de perpétuer l’oppression et la subjugation des groupes opprimés de la société. Mais d’où viennent ces mentalités, et comment pouvons-nous les éliminer?

Les attitudes discriminatoires toxiques des juges et des décideurs politiques reflètent les besoins du système capitaliste. L’État capitaliste et son système judiciaire existent afin de maintenir la domination et les profits de la classe capitaliste. Sous ce système, où les juges ne sont pas élus, les promesses électorales sont brisées aussitôt que les politiciens arrivent au pouvoir et sans qu’on ait la possibilité de les révoquer, et beaucoup de décisions importantes sont prises derrière des portes closes par des responsables non élus (c’est-à-dire des banquiers et dirigeants d’entreprises).

Il n’y a pas d’authentique démocratie ni de possibilité de demander des comptes. Il est aussi très difficile de faire condamner nos employeurs pour leurs pratiques discriminatoires, étant donné qu’ils contrôlent nos moyens de subsistance et que nous n’avons pas de contrôle démocratique sur nos lieux de travail dans le cadre d’une production capitaliste. Bien qu’il arrive que des poursuites pour discrimination soient gagnées au terme d’une rude bataille, il faut souvent passer des années devant les tribunaux et dépenser des sommes astronomiques, et surmonter beaucoup d’autres obstacles qui rendent cette voie impossible à suivre pour beaucoup de travailleurs opprimés.

Sans compter que l’employeur peut toujours se doter d’une meilleure équipe de juristes et que le système est déjà biaisé à son avantage. Lorsque les patrons sont effectivement punis, c’est souvent à coup d’amendes dérisoires, alors que la vie des plaignants et des plaignantes a été traînée dans la boue. Donc, bien que les mentalités jouent un rôle pernicieux dans le maintien de l’oppression, c’est le fondement économique et social sur lequel se basent ces institutions qui représente le véritable obstacle à surmonter pour éliminer l’oppression.

Autrement dit, c’est la nature capitaliste des institutions qui est à la source du problème, et non seulement la mentalité des représentants qui y sont en poste.

Donc, pour les marxistes, le problème fondamental n’est pas le «cadre» ou la manière dont les gens considèrent l’oppression. L’idée que la pensée et le langage sont les forces dominantes qui structurent la réalité sociale découle de l’idéalisme philosophique, tandis que les marxistes approchent l’histoire d’un point de vue matérialiste et expliquent que c’est la réalité sociale qui structure la pensée.

Nous ne venons pas au monde avec des conceptions du monde toutes faites, et celles que nous développons ne tombent pas du ciel. Ce que nous apprenons et la manière dont nous concevons le monde sont influencés par les conditions matérielles et sociales de l’époque historique dans laquelle nous nous trouvons, et par le mode de production qui jette les bases de l’organisation de la société. Cela ne signifie pas que chacune de nos pensées ou chaque élément de la culture est un produit direct de la base économique de la société, mais plutôt que la base économique jette les bases générales des points de vue dominants d’une époque donnée, et impose certaines limites à notre pensée.

Bien sûr, il n’y a pas que les individus en position de pouvoir qui véhiculent des idées discriminatoires qui servent leurs intérêts bornés. Les travailleurs et les pauvres sont aussi socialisés de manière à adopter ces mentalités. Les idées dominantes de la société sont les idées de la classe dominante, qui sous le capitalisme est la bourgeoisie. La classe capitaliste s’appuie sur les attitudes discriminatoires afin que la classe ouvrière se divise selon l’ethnie, la langue, le sexe et le genre, la religion et autres caractéristiques. Ces divisions ont plusieurs fonctions, comme le fait de créer une pression à la baisse sur les salaires et un nivellement vers le bas entre les travailleurs et les nations en compétition les uns avec les autres, ce qui empêche la majorité des exploités et des opprimés de s’unir contre leur oppresseur commun, la bourgeoisie.

La bourgeoisie possède et contrôle les principaux moyens de diffusion des idées, comme les grands médias et les outils de diffusion de la culture. Les idées de la classe dominante sont aussi reproduites à travers l’Église, le système d’éducation et la famille. Le contenu de notre pensée est façonné par ces institutions, qui sont le reflet de la société capitaliste.

Le capitalisme oblige les travailleurs à se faire concurrence de manière féroce et déshumanisante, ce qui déforme la façon dont nous percevons nous-mêmes et les autres. Les gens ne naissent pas cupides et intolérants, mais sont éduqués dans une société individualiste qui nous monte les uns contre les autres et utilise de puissants moyens pour nous diviser et nous empêcher de nous unir. S’attaquer à la manière dont on pense sans changer les conditions matérielles et sociales qui engendrent les comportements discriminatoires est donc insuffisant pour lutter contre l’oppression. Se concentrer sur la pensée et les idées sans les lier à leur origine sociale et matérielle entraîne inévitablement une compréhension individualiste subjective de l’oppression, faisant dévier notre attention de ses racines économiques structurelles, et risquant de diviser le mouvement.

En dernière analyse, la base matérielle de toute division sociale est la pénurie, le manque. Une société capable de donner un bon emploi, un logement et de l’éducation à tous ses citoyens ne va pas avoir besoin de blâmer «l’autre» pour le manque de logement, d’emplois ou le faible accès à l’éducation. Inversement, une société en crise vivra une montée de ces mentalités. Marx le comprenait lorsqu’il expliquait que «l’indigence généralisée fait ressusciter le vieux fatras». Ces mentalités ne peuvent pas être complètement éradiquées tant que persiste la pénurie. Sous le capitalisme, la pénurie est entièrement artificielle. En effet, nos moyens de production sont si avancés que nous avons déjà suffisamment de richesses et de ressources pour que tous puissent jouir d’un bon niveau de vie. Le problème sous le système actuel est qu’une minuscule minorité accapare la majorité de la richesse alors que le reste d’entre nous est forcé de lutter pour les miettes. Voilà pourquoi les marxistes appellent à l’expropriation de la classe capitaliste, afin de mettre toute cette richesse au service de la majorité et d’éradiquer les racines matérielles de la division et de l’oppression.

Les racines de l’oppression: subjectives ou objectives?

Dans les écrits des féministes intersectionnelles, nous trouvons souvent des références à l’oppression «structurelle», mais c’est expliqué d’un point de vue idéaliste plutôt que d’un point de vue marxiste, c’est-à-dire matérialiste. Par exemple, en ce qui concerne les formes d’oppression multiples et entrecroisées, Bell Hooks affirme: «Pour moi, c’est comme une maison, elles partagent la fondation, mais la fondation, ce sont les croyances idéologiques autour desquelles la domination se construit

Dans le même ordre d’idées, d’après Patricia Hill Collins, «l’autonomisation implique de rejeter les aspects de la connaissance, qu’ils soient personnels, culturels ou institutionnels, qui perpétuent l’objectivation et la déshumanisation». Ainsi, elles considèrent que les racines de l’oppression se trouvent dans le système de croyances de la société, selon lequel certains groupes sont supérieurs ou inférieurs aux autres; la fin de l’oppression suppose de rejeter ces croyances. La limite principale de cette approche est qu’elle n’explique pas pourquoi de telles croyances existent, et ne peut donc pas expliquer comment se débarrasser de ces croyances sur une vaste échelle.

En faisant de notre façon de concevoir la réalité la cible principale du changement, on suppose que l’oppression est principalement perpétuée à l’échelle individuelle ou interpersonnelle. De ce point de vue, quiconque ne vit pas une oppression particulière contribue à la perpétuer et en tire profit. Puisqu’il y a un nombre infini de configurations d’oppressions qui s’entrecroisent, la théorie intersectionnelle postule que nous évoluons tous dans une toile d’oppression sans fin dans laquelle chacun opprime et est opprimé. La classe ouvrière devient l’ennemi, plutôt que la classe dominante capitaliste.

Bien qu’il soit évident que les attitudes et les comportements discriminatoires et oppressifs sont véhiculés par les individus et au sein de dynamiques interpersonnelles (et ils doivent être condamnés et combattus par les révolutionnaires), ils ont une origine sociale et historique, et s’enracinent dans les structures de la société de classe. De la même façon, les caractéristiques dominantes favorisées systématiquement dans une société donnée ont aussi connu une évolution historique.

Le suprémacisme blanc et le racisme, qui sont des phénomènes intrinsèquement sociaux et structurels, furent développés par les classes dominantes des nations coloniales européennes afin de justifier leurs conquêtes coloniales et l’esclavage, sur lesquels le capitalisme a été bâti. L’oppression des femmes n’a pas toujours existé, mais a émergé avec la division de la société en classes et l’instauration du mariage comme institution de contrôle de la sexualité des femmes ayant pour but d’établir la paternité avec certitude de façon à garantir le legs de la propriété du père à ses enfants. Les attitudes racistes et sexistes reflètent ces processus matériels et sociaux.

Bien que ce soient les individus qui ont des attitudes discriminatoires, et que les comportements qui en découlent peuvent être très nuisibles, ces gestes et mentalités ne profitent en fin de compte qu’à la classe dirigeante exploiteuse. Cependant, le concept de «privilège» est souvent évoqué au sein du mouvement par les adeptes de l’intersectionnalité. Il suggère que ceux qui ne sont pas victimes d’une certaine forme d’oppression ont un intérêt à maintenir cette oppression, ou y contribuent activement en profitant d’avantages personnels indus.

Les marxistes s’accordent pour dire que les gens qui vivent plusieurs oppressions superposées se heurtent à des barrières sociales plus importantes et à de la discrimination fondée sur des motifs multiples. Cependant, ce qui est décrit parfois comme des privilèges devrait, selon nous, être considéré comme des droits de la personne dont tous devraient pouvoir profiter de manière égale. Nous devons abolir le système qui stratifie la classe ouvrière et prive les couches opprimées de ces droits, contribuant à notre division en nous forçant à lutter pour les miettes tombées de la table des banquiers et des patrons. Nous disons: «La solution n’est pas de niveler vers le bas et d’être égaux dans notre pauvreté. Nivelons vers le haut, et prenons ce dont nous avons besoin de la classe exploiteuse et oppressive!»

L’oppression d’un groupe contribue à maintenir le système capitaliste qui nous exploite et nous opprime tous et toutes de différentes façons. Il n’est dans l’intérêt d’aucun travailleur de maintenir la domination ou l’oppression d’un autre groupe. À première vue, il semble que certains travailleurs reçoivent des avantages au détriment des autres et donc profitent de l’oppression des autres. Par exemple, c’est un fait reconnu que les hommes sont mieux rémunérés que les femmes pour un travail égal, et ce partout dans le monde. Cependant, les hommes ne sont pas mieux pas payés parce que les femmes le sont moins, ou vice versa.

Il y a plus qu’assez de richesses pour que tout le monde profite d’une hausse de salaire, mais la majorité de la richesse produite par la classe ouvrière est appropriée par la classe dirigeante minoritaire. La classe capitaliste a avantage à sous-payer ou discriminer les travailleuses, les immigrants et les minorités raciales ou de genre, puisque comme nous l’avons déjà expliqué, cela exerce une pression à la baisse sur tous les salaires et force certaines couches de la classe ouvrière à être plus «flexibles» et disponibles pour du travail précaire, à temps partiel.

Les marxistes s’opposent activement à toutes les formes d’oppression. Mais c’est principalement à travers l’expérience concrète de la lutte que les individus vont se transformer, leurs idées se transformant en conséquence. Un travailleur soi-disant «privilégié» qui perpétue des attitudes discriminatoires contribue dans les faits à diminuer son propre salaire de par la compétition des salaires bas des travailleurs opprimés; cela entretient les profits des patrons et le système capitaliste qui nous exploite et nous opprime tous et toutes.

Les travailleurs qui ne vivent pas d’oppressions multiples ont beaucoup plus à perdre à perpétuer l’oppression des autres, puisque cela ne fait que perpétuer leur propre exploitation. Tous les travailleurs ont un monde à gagner en s’unissant dans la lutte pour le socialisme, qui permettrait d’augmenter massivement les conditions de vie de tous.

Plutôt que la solidarité de classe, l’intersectionnalité met de l’avant le concept «d’alliés», qui laisse entendre que les différents secteurs de la classe ouvrière et des opprimés ont des intérêts différents et devraient chacun avoir leur organisation séparée. Les marxistes plaident pour une lutte commune fondée sur nos intérêts communs, organisée à travers les partis ouvriers de masse et les syndicats; une lutte contre toutes les oppressions infligées aux travailleurs et aux travailleuses, et contre l’exploitation de classe– autrement dit, une lutte contre le système capitaliste et tout ce qu’il engendre.

Le danger de la «politique axée sur les privilèges» est qu’elle amène les militants à tenter de convaincre certains secteurs de la classe ouvrière qu’ils ont avantage à opprimer les autres couches de travailleurs, et qu’ils ont donc des intérêts divergents, plutôt que d’expliquer en quoi nous avons tous intérêt à nous unir contre la classe capitaliste. Cela ne peut que favoriser les capitalistes, qui instrumentalisent le racisme, le sexisme et toutes les autres formes d’oppression et de discrimination. Quand les travailleurs «privilégiés» et les opprimés s’unissent contre les patrons et demandent des salaires égaux et de meilleures conditions de travail, la puissance de cette unité permet à tous les secteurs de soutirer davantage à la classe exploiteuse.

Les couches opprimées et discriminées de la classe ouvrière servent également de boucs émissaires à la classe dirigeante. Lorsque le capitalisme est en crise, la classe dirigeante et ses représentants au sein de l’Etat jettent le blâme pour l’impasse sur tel ou tel groupe opprimé ou marginalisé, tentant de nous monter les uns contre les autres. Lorsque les gens luttent pour survivre et qu’aucune solution à gauche n’est offerte, ces idées peuvent s’implanter.

Nous l’avons clairement vu lors des récentes élections américaines: lorsque Bernie Sanders a capitulé et soutenu Clinton, Donald Trump a été en mesure de se hisser au pouvoir en attisant les sentiments racistes, misogynes et xénophobes dans une couche de la classe ouvrière qui voyait en Hillary Clinton une représentante du statu quo (ce qu’elle est). Cependant, des sondages indiquaient qu’une part importante de cette couche pourrait être gagnée à une plate-forme de gauche qui s’attaquerait à la «classe des milliardaires» au lieu de cibler les groupes opprimés comme boucs émissaires.

Il s’agit d’un exemple concret de la façon dont les attitudes discriminatoires s’enracinent dans la société de classe et sont renforcées par la pénurie, la pauvreté et la frustration envers le système capitaliste, particulièrement lorsque la gauche n’offre pas d’alternative crédible.

On peut facilement imaginer à quel point ces idées discriminatoires auraient peu d’attrait si tout le monde pouvait profiter d’un haut niveau de vie avec un accès universel à la formation et à l’éducation supérieure, aux garderies, aux soins de santé, au transport, au logement, aux loisirs, à la culture, etc. Il serait difficile de blâmer un groupe en particulier pour les souffrances d’un autre groupe si tout le monde avait un accès égal aux ressources et aux possibilités qui mènent vers un haut niveau de vie. Cependant, cela n’est pas possible sous le capitalisme, qui se base sur la production pour le profit plutôt que les besoins humains. Une lutte de classe unifiée est nécessaire pour unir toutes les couches d’opprimés dans la lutte contre le système capitaliste qui nous exploite et nous opprime tous.

La lutte de classe et la lutte contre l’oppression

Les marxistes s’opposent à la division des gens fondée sur des axes d’oppression distincts et insistent sur la nécessité de l’unité. La lutte d’un groupe opprimé en particulier ne peut être comprise séparément des autres formes d’oppression et du système capitaliste qui les engendre. Bien que les adeptes de l’intersectionnalité s’opposent à l’isolement des gens par axe d’oppression unique, le résultat de leur approche subjectiviste est d’isoler les gens selon un nombre infini de configurations d’oppressions multiples et de privilèges, sans dénominateur commun global.

C’est ce que laisse entendre la théoricienne féministe intersectionnelle et professeure Patricia Hill Collins, dans son ouvrage La pensée féministe noire: savoir, conscience et politique de l’empowerment (publié en anglais en 1990), lorsqu’elle affirme que «la matrice de domination générale abrite de multiples groupes, chacun faisant l’objet de pénalités et de privilèges différents donnant lieu à des points de vue partiels correspondants… Aucun groupe n’a un angle de vue clair. Aucun groupe ne possède la théorie ou la méthodologie qui lui permet de découvrir la “vérité” absolue.»

Cette perspective est plutôt pessimiste, nous laissant à nous-mêmes avec nos réalités partielles et subjectives, et rien qui permette d’expliquer les origines des oppressions ou de savoir comment les surmonter une fois pour toutes. C’est un point de vue qui nous mène à l’individualisme et à la simple contemplation plutôt que vers la lutte collective pour transformer la réalité. Le monde existe concrètement, en dehors de nos pensées et de nos sentiments.

Notre compréhension du monde est nécessairement partielle et individuelle, mais elle demeure un reflet d’une réalité objective et nos idées sur cette réalité sont constamment mises à l’épreuve dans la pratique. Les relations économiques et sociales qui forment le capitalisme existent objectivement. Si vous n’y croyez pas, cessez de travailler et de payer votre loyer, et voyez ce qui arrivera! Puisque la majorité d’entre nous vit sous le capitalisme et est exploitée par lui, l’analyse de classe représente le meilleur «angle de vue» et le meilleur outil théorique permettant de nous unir et de nous émanciper.

Tandis que l’intersectionnalité considère toutes les formes d’oppressions comme étant également fondamentales, les marxistes soulignent que la classe est la ligne de démarcation fondamentale dans la société capitaliste. Le mode de production capitaliste est basé essentiellement sur l’extraction de la plus-value sur le dos des travailleurs par les propriétaires des moyens de production, les capitalistes. Cela ne veut pas dire que l’exploitation de classe est la pire forme d’oppression sur le plan des souffrances, ou que la classe ouvrière est en quelque sorte supérieure à d’autres groupes opprimés.

Cela veut dire que tant que nous vivrons dans une société où une classe dirigeante parasitaire exploite et opprime la majorité, aucun groupe opprimé ne pourra être véritablement émancipé, puisqu’une inégalité systémique existera toujours. Un représentant de la classe dirigeante minoritaire, quel que soit son genre, sa race ou son orientation sexuelle, va finir par servir les intérêts de sa classe, une classe qui s’appuie sur la division et l’oppression de la majorité d’entre nous.

Les profits massifs accumulés par la classe capitaliste représentent le travail non payé de la classe ouvrière, qui n’est pas rémunérée pour la pleine valeur de son travail. C’est ce que les marxistes entendent lorsqu’ils parlent de l’exploitation de classe — à ne pas confondre avec le «classisme», qui fait référence à la discrimination des pauvres perçus comme faisant partie d’une classe inférieure, plutôt qu’à un rapport économique. Tandis que les marxistes reconnaissent le rôle important de la discrimination et de l’oppression dans le maintien du système capitaliste, la réalité économique de l’exploitation met les travailleurs dans une position unique leur permettant de renverser le système, puisqu’ils sont ceux qui produisent toute la richesse de la société.

De plus, bien que ce ne soient pas tous les travailleurs qui vivent des oppressions superposées, la vaste majorité des opprimés sont exploités en tant que travailleurs ou bien déclassés, au chômage ou soumis à l’esclavage moderne. Cela fait de l’exploitation de classe le facteur d’unité de tous les opprimés. La classe ouvrière englobe la vaste majorité des couches opprimées de la société et c’est précisément la lutte de classe qui peut unir toutes les couches d’opprimés contre notre ennemi commun, la classe exploiteuse, et, dans ce processus, détruire les attitudes discriminatoires.

Malheureusement, la plupart des dirigeants des mouvements étudiant et ouvrier ont échoué à organiser une lutte de classe militante pouvant unir tous les opprimés. En même temps, ces mêmes bureaucraties ont souvent adopté le langage intersectionnel pour masquer le fait qu’ils ne luttent aucunement pour des réformes sérieuses pour améliorer la vie des étudiants et des travailleurs.

Les politiques symboliques comme la parité hommes-femmes et autres quotas fondés sur l’identité sont appliqués sans considération pour le point de vue de classe ou les orientations politiques des individus. En réalité, ces politiques n’ont pour résultat que de remettre quelques positions avantageuses à une poignée de bureaucrates qui refusent de s’engager dans la mobilisation en vue d’une lutte pour des conditions qui permettraient d’atténuer l’oppression et l’exploitation pour la majorité de la société.

La classe dirigeante utilise des méthodes semblables pour tenter d’apaiser les opprimés tout en laissant son système d’exploitation entièrement intact. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à regarder les sites web des grandes banques, où elles se vantent de la diversité de leurs employés. La représentation des groupes opprimés au sein des banques et des grandes entreprises ne change pas la réalité de la majorité des couches opprimées de la classe ouvrière; si l’on ne change pas les conditions matérielles qui engendrent l’oppression, une meilleure représentation des groupes opprimés dans nos syndicats étudiants et ouvriers, seule, n’entraînera pas de changement non plus.

L’idée derrière la «représentation» est que si seulement davantage d’individus opprimés occupaient des postes de direction (en tant que représentants au sein des organisations étudiantes et ouvrières, en politique électorale, en tant que PDG ou administrateurs de sociétés dans le secteur privé), cela aiderait à éradiquer ou à atténuer leur oppression. Or il est important de comprendre que les groupes opprimés ne sont pas opprimés parce qu’ils sont sous-représentés; ils sont sous-représentés en raison d’une oppression systémique qui crée des obstacles à leur participation dans la vie publique et dans la politique.

La meilleure façon d’atteindre une représentation véritable des groupes opprimés au sein du mouvement est de construire des organisations combatives qui peuvent effectivement commencer à éliminer ces obstacles à travers la lutte pour mettre fin à ces oppressions. Cela permettrait d’enthousiasmer de larges couches de groupes historiquement marginalisés et opprimés, et cela les inciterait à s’unir et à chercher à surmonter les obstacles systémiques qui ont miné leur participation. Une telle lutte encouragera le développement d’une authentique direction venue d’en bas, plutôt que des mesures symboliques venues du haut. Le socialisme vise précisément à entraîner toutes les couches d’exploités et d’opprimés dans la lutte pour un monde meilleur. Nos représentants doivent être élus pour leurs idées politiques et leur capacité à mener une véritable lutte.

L’élection de femmes comme Margaret Thatcher, Angela Merkel, Theresa May ou Hillary Clinton aux plus hautes fonctions politiques n’a pas fait avancer la cause de l’émancipation des femmes, et les révolutionnaires ont activement fait campagne contre elles, et continuent de le faire. La même chose peut être observée avec la directrice du FMI, Christine Lagarde, un exemple parmi tant d’autres.

De la même manière, les conditions de vie des Américains noirs ont continué à décliner sous Obama. En tant que révolutionnaires, nous appuierions un politicien de gauche contre toutes ces personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle, leur genre, leur race ou leur origine ethnique. La représentation est un outil puissant dans les mains de la classe dirigeante, qui l’utilise pour encourager les gens à soutenir des dirigeants qui représentent les intérêts du capitalisme simplement en raison de leur race, orientation sexuelle, genre, etc., plutôt que de leurs intérêts de classe.

Les membres de la classe dirigeante comme Hillary Clinton ont même adopté le langage de l’intersectionnalité pour obtenir des appuis. Crenshaw et d’autres adeptes de l’intersectionnalité ont condamné cet opportunisme, ce qui est à leur honneur, et ont souligné qu’étant donné que la catégorie «femme» n’est pas homogène, Hillary ne représente pas les intérêts de toutes les femmes, à cause de ses politiques impérialistes. Cependant, le fait que l’intersectionnalité ne s’attaque pas à la racine de l’oppression signifie qu’en fin de compte, elle ne constitue pas une menace pour la classe capitaliste et ses alliés réformistes, et c’est pourquoi ils peuvent si facilement adopter son langage afin de se donner une image progressiste.

Souligner le fait qu’il y a différentes formes d’oppression qui s’entrecoupent ne menace pas la classe dirigeante, tant que l’on évite la question de savoir pourquoi et dans l’intérêt de qui ces oppressions existent. Il y a bien une raison pour laquelle les Hillary Clinton de ce monde n’adoptent pas un discours marxiste soulignant la nécessité pour les couches opprimées de s’unir dans la lutte de classe et de renverser le capitalisme!

Réforme ou révolution?

Cela veut-il dire que les marxistes affirment que les individus ou les groupes qui subissent de multiples couches d’oppression devraient mettre leurs luttes en veilleuse au nom de la lutte de classe, et que rien ne peut être fait pour combattre ou atténuer l’oppression d’ici l’avènement de la révolution socialiste? Non, pas du tout. Les marxistes s’opposent fermement à toutes les formes d’oppression et de discrimination ici et maintenant, et se battent bec et ongles contre les attitudes discriminatoires et qui sèment la division au sein du mouvement, puisqu’elles ne peuvent que profiter à la classe capitaliste. Les marxistes vont plus loin et soulignent que nous ne pouvons pas changer les idées à une échelle massive sans éliminer leur base matérielle, c’est-à-dire la pénurie et la compétition. C’est pourquoi– entre autres raisons– les marxistes participent à la lutte quotidienne pour les réformes et lient cette lutte à la nécessité du socialisme.

Puisque les réformes ne sont jamais données de plein gré et sans lutte par la classe dirigeante, la meilleure façon de gagner des réformes est à travers l’action de masse militante venue du bas qui inspire la peur de la révolution aux patrons et aux politiciens. La lutte contre l’oppression et pour toute réforme qui permet de l’atténuer ne devrait pas reposer seulement sur les épaules du groupe qui vit telles oppression ou discrimination particulière, mais doit impliquer l’ensemble de la classe ouvrière et tous les groupes opprimés.

Les hommes et les travailleurs hétérosexuels ont un intérêt direct à défendre les droits des femmes et des personnes LGBTQ, les travailleurs blancs doivent se joindre à la lutte contre le racisme, et ainsi de suite. Notre force réside dans notre unité, et une victoire pour une couche de la classe ouvrière est une victoire pour toute la classe et pour tous les opprimés.

C’est à travers la lutte de classe unie que les masses commencent à constater leur force et à voir les limites de ce que le capitalisme peut leur offrir en améliorations de leurs conditions de vie. Si nous regardons autour du monde aujourd’hui, il est clair que les nouvelles réformes ne constituent pas la norme. Au contraire, les travailleurs et les opprimés doivent partout se battre pour conserver les droits de la personne et avantages sociaux très élémentaires gagnés lors de la période précédente. Donc, tandis que nous luttons pour des réformes qui atténueraient l’oppression et amélioreraient les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière, nous expliquons qu’aucune réforme ne peut être consolidée sous le capitalisme en crise. Afin de gagner des améliorations permanentes, nous devons les combiner à une lutte pour la transformation socialiste de la société.

Lorsque les profits sont menacés et que le capitalisme entre en crise, les patrons, les banquiers et leurs amis au sein de l’Etat n’hésitent pas à reprendre ce que nous avons autrefois gagné par la lutte. Cela tend aussi à mener à une montée du racisme et d’autres formes de préjugés, les populistes de droite et une section des médias pointant du doigt certains groupes opprimés et leur faisant porter le blâme pour les coupes et des mesures d’austérité. La seule façon de défendre les conquêtes du passé, de lutter contre les attitudes oppressives aujourd’hui et d’avancer vers une société véritablement égalitaire est de mettre fin à la production pour le profit afin que les vastes richesses et ressources qui existent puissent être utilisées démocratiquement dans l’intérêt de la majorité.

La transformation révolutionnaire de la société

Cela ne signifie pas que les attitudes discriminatoires vont disparaître du jour au lendemain suite à une révolution socialiste. L’oppression sous toutes ses formes existe depuis des générations et dans certains cas depuis des milliers d’années, laissant une profonde marque sur la conscience humaine. Cependant, les mouvements de masse ont un impact profond sur la conscience. Les gens qui y participent commencent à voir les points communs qui les unissent les uns aux autres, plutôt que de voir ce qui les divise et de se considérer comme des concurrents. Il est beaucoup plus difficile de garder ses attitudes discriminatoires envers les femmes, les immigrés ou les individus LGBTQ lorsque ceux-ci sont dans les rues en train de se battre pour la même chose que soi. Lors de grèves, il devient clair pour les travailleurs qu’ils n’ont aucun intérêt à se discriminer entre eux, puisque cela ne peut que nuire à la grève. Lors d’un mouvement de masse, les participants en arrivent à cette prise de conscience à une échelle massive.

Un récent et puissant exemple est celui de la révolution égyptienne de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak. Alors que les femmes d’Égypte ont historiquement été victimes de hauts taux de discrimination et de violence et que musulmans et catholiques sont pris dans un violent conflit depuis des décennies, des hommes et des femmes de toutes les religions sont descendus à la Place Tahrir. Les mentalités discriminatoires et fondées sur des stéréotypes à l’égard des groupes opprimés se sont effondrées à travers la lutte contre l’oppresseur commun. Bien que la révolution égyptienne n’ait pas encore renversé le capitalisme, il s’agit d’un aperçu de ce qui peut se généraliser à une grande échelle à travers une révolution socialiste et un effort collectif pour construire une nouvelle société.

En transformant radicalement les fondations sociales et économiques de la société sur des lignes socialistes, les racines structurelles et économiques de l’oppression seraient éradiquées. Sans une classe exploiteuse minoritaire produisant pour le profit, il n’existerait pas de motif social ou matériel à la division et la stratification de la majorité selon le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, les compétences, la race, la langue, la religion ou toute autre catégorie. Lorsque nous ne serons plus forcés de rivaliser pour des emplois, l’éducation, les places en garderie, la nourriture, l’eau et les logements abordables, les rapports sociaux changeront de manière fondamentale.

Des dirigeants démocratiquement élus et redevables sur nos lieux de travail, en plus d’un contrôle démocratique sur le processus d’embauche, peuvent prévenir les pratiques discriminatoires sur les lieux de travail. La propriété et le contrôle démocratiques des médias et des institutions d’éducation contribueront grandement à combattre les mentalités discriminatoires dans la société et assureront que la magnifique diversité chez l’être humain soit à la fois enseignée et célébrée. Un changement des fondements socio-économiques de la société permettrait une profonde transformation de la vision du monde et des mentalités des masses.

Les marxistes sont souvent accusés d’avoir une solution toute faite, de haut en bas, qui convient pour tous. En réalité, la révolution socialiste, c’est le fait pour les masses ordinaires de prendre leur destinée en mains et de construire pour elles-mêmes une nouvelle société. Les marxistes veulent orienter les masses vers le renversement du capitalisme et l’établissement d’une société socialiste, créant ainsi les fondements économiques et sociaux où l’inégalité, l’oppression et l’exploitation n’auront plus de base matérielle. Sur cette base, les groupes historiquement opprimés auront les occasions et les ressources nécessaires pour répondre à leurs besoins uniques issus de générations d’oppression et de discrimination. Sur la base d’une authentique égalité sociale, les gens peuvent commencer à entrer en relation les uns avec les autres sur une base authentiquement humaine à travers la construction d’une nouvelle société, une nouvelle conscience collective sera rendue possible.

Para una interpretación de la geopolítica actual. Darío Peredo. Febrero de 2019

El mundo vive una transición hegemónica, que no se sabe hacia qué nuevo orden mundial va a desembocar. Lo que sí está claro es que no habrá una sola potencia como en la actualidad, sino que parece que el panorama internacional será mucho más complejo. Definiré algunos conceptos, explicando sí es o no posible que sean parte de un nuevo escenario.

Polaridad.

El concepto de polaridad hace referencia a que en el mundo pueden existir polos (Estados) con poder regional (esfera de influencia), o en el caso actual, con poder global (hegemonía). En resumen, se puede definir como la forma en que se organiza geopolíticamente el orbe; el juego de poder global. La polaridad puede ser, en efecto, con diferentes actores o con un solo actor.

Unipolaridad.

Desde la caída de la Unión Soviética, el mundo perdió uno de los polos de poder, dejando al Orden Internacional con una sola potencia que se encargó de intentar diagramar un mundo a su manera y a favor de sus intereses: con EE.UU. como una superpotencia económica, cultural y sobre todo militar. En el ámbito económico y financiero, desde 1970, compartió un orden tripartito con las potencias que se recuperaron de la II Guerra Mundial, amparados por el poder norteamericano: Gran Bretaña, Alemania y Japón, sobre todo.

El fin de la URSS fue para algunos el comienzo de una hegemonía ilimitada. Francis Fukuyama lo llamó “el fin de la historia”, donde el orden liberal de democracia occidental y libre mercado serían eternos, comandados por el poderío inalcanzable de los Estados Unidos. Para otros, fue el comienzo de un planeta lleno de inseguridades, más inestable y donde los conflictos se volvían más impredecibles con actores difíciles de identificar: guerrillas, narcotráfico, terrorismo, fundamentalismo, inmigración, tercermundismo. Los que apoyaban este último análisis iban, desde personas de izquierda como Hobsbawm o Arrighi, hasta los neoconservadores estadounidenses como Wolfowitz o Kagan.

Lo cierto es que desde 1991, Estados Unidos logró imponer su forma de ver en el mundo con una doctrina que fue del realismo de Bush padre, al idealismo liberal de Clinton hasta la deriva guerrerista de los neocon’s de Bush hijo, para moderarse con la administración Obama.

Las primeras guerras –Panamá (1989), Irak (1991), Balcanes (1999)- fueron rápidas y exitosas, la segunda fue una excepción para el país: fue financiada por otros estados; Reagan había endeudado de tal manera al país, que en su mandato pasó de acreedor a deudor. Pero las guerras que vinieron después –Afganistán (2001- ), Irak (2003-2011), no pudieron ser ganadas, volviendo el estigma de Vietnam, donde el prestigio fue muy dañado. Sumado a que la crisis de 2008, dejó a EE.UU. sin el poder de omnímodo de dirigir el orden global. Apareciendo nuevas potencias que no aceptan la unipolaridad.

Bipolaridad.

Para algunos, es posible que EE.UU. y China, lleguen a una disputa como en la guerra fría. La guerra comercial y tecnológica desatada por la Administración Trump parece corroborar que, el nuevo mandatario de la Casa Blanca, ve al país asiático su máximo competidor estratégico.

Al ser las dos grandes potencias económicas por una diferencia inalcanzable (excepto por India) y al estar entrando en una competencia tecnológica imposible de financiar para los demás países, parecen despegarse de cualquier otro jugador, ya sea Europa, Rusia o Japón. Un ejemplo, las nuevas tecnologías: tanto en Inteligencia Artificial, robótica, biotecnología o astronomía, los patentamientos, presupuestos en Ciencia y tecnología, o planes a futuro son protagonizados por ambos países.

Para los que piensan en un escenario de G2, la competencia estratégica va a retroalimentar la superioridad de EE.UU. y China sobre el resto del mundo, creando espacio de confrontación/negociación parecido al visto sobre todo en la Primera Guerra Fría (1948-1970) aunque con características propias[1]. Otros no creen posible la bipolaridad y proponen otras hipótesis.

Tripolaridad.

El doctor Alfredo Jalife Rahme, sostiene que estamos entrando desde hace años en un orden donde son tres los jugadores con poderío global: EE.UU., China y Rusia. La novedad está en este último país. Efectivamente es la segunda potencia militar/nuclear (para él la primera) y líder en la actualidad en misilística. Tiene una tecnología espacial admirable y es un jugador de primer nivel en la geopolítica energética. Las dudas surgen por su economía. Un PIB menor al de Corea del Sur, sin industria y lejos de pelear en innovación tecnológica. El nombrado analista mexicano recuerda que eso se desprende de un análisis muy economicista, y que Rusia está a la altura de liderar un tercer polo de poder[2].

A juzgar por sus últimas intervenciones en el mundo, no parece descabellado: ha cambiado el curso de la guerra en Siria, recuperó Crimea –pero perdió Ucrania- y mantiene el pulso en Venezuela. Lo que genera dudas es sí podrá sostener su proyección global con una economía en decadencia y una población envejecida en extremo preocupante. Quizás el escenario histórico más parecido sería el de la conferencia de Yalta (1945), donde Reino Unido discutió en paridad con EE.UU. y la URSS pero, ante el primer enfrentamiento serio por mantener su poderío (conflicto de Suez, 1956), quedó en evidencia su debilidad estratégica.

Multipolaridad.

Desde hace unos años, muchos analistas ven que la potencia dominante está entrando en un declive relativo y que no tiene, de momento, alguien lo suplante. Más bien, lo que ven es que nos encontramos en un escenario similar al anterior a la Primera Guerra Mundial. Es decir, donde son varios los polos de poder y que ninguno tiene la fuerza suficiente para ocupar el lugar de EE.UU. como nuevo hegemón.

Europa por su poder económico, Rusia por su poder militar, China con su avance acelerado en todos los ámbitos, India despegando, Japón buscando un nuevo rol, Brasil queriendo tener un papel más protagónico, vendrían a ser los que buscan hacer valer sus virtudes geopolíticas en un mundo volátil sin un liderazgo fuerte como en décadas pasadas. Uno de esos analistas es el ex Embajador argentino en EE.UU. Jorge Arguello que al analizar la coyuntura actual, encuentra representada esa multipolaridad en el G20. Organización que cobró protagonismo después de la crisis de 2008, hasta convertirse en el verdadero espacio de encuentro de los actores globales más importantes[3].

Surgen dudas de hasta dónde estamos frente a una nueva configuración global de este tipo. En rigor, antes de la Gran Guerra (1914-1918), teníamos una potencia en declive –Gran Bretaña-, otra en disputa directa –Alemania-, una candidata a la hegemonía –EE.UU.-, otras potencias que hacían o intentaban hacer valer sus intereses –Francia, Japón- y otras en notable declive (sobre todo si lo vemos en retrospectiva) –los imperios Ruso, Otomano y Austro-húngaro-.

Si lo vemos así, parece una situación análoga, aunque lo inquietante es que el nuevo orden de posguerra, vino de la mano de revoluciones sociales, grandes reacciones y dos guerras apocalípticas. Si tenemos en cuenta que ahora existen armas de destrucción masiva, el peligro para la especie humana es peor que en aquel momento.

Pero ahora, la diferencia sustancial es que no existen actores tan independientes como en la época en la que redundábamos. Japón depende directamente de su seguridad de EE.UU., Europa parece querer independizarse de la agenda de Washington pero no hay nada tangible por ahora y Brasil es una incógnita, además de ser débil en términos globales pero con un gran potencial.

No polaridad.

Un escenario de no polaridad, hace referencia a que, si bien hay países más y menos poderosos, ninguno tiene el poder de controlar más que una pequeña esfera de influencia, haciendo que muchas potencias medianas logren un grado de autonomía que termine en la inexistencia de un polo o más polos hegemónicos. El ascenso de países como Vietnam, Indonesia, Irán, Pakistán, Turquía, Arabia Saudita, Etiopía, etc., pueden ser parte de la construcción de un escenario así. Aunque parece un orden más igualitario, puede generar más tensiones por la diversidad de actores implicados.

De todas formas, no parece un escenario que pueda darse ya que acusan diferencias tecnológicas, militares, económicas y sociales, inferiores a las que tienen las grandes potencias.

Actores no estatales.

Todos los modelos de órdenes supuestos, están basados en los estados, existe un error de diagnóstico. Desde la crisis de 1973, las empresas multinacionales han comenzado a tomar independencia de las estructuras estatales. Como escribió el historiador Eric Hobsbawm, el gran cambio que se dio con las economías trasnacionales y las desregulaciones neoliberales –en resumen, la globalización económica- es la pérdida de soberanía del Estado-nación, tal como nació y se desarrolló durante los siglos XIX y XX[4].

Las empresas hacen sus propios movimientos geopolíticos, incluso perjudicando la política internacional de los países donde tienen origen sus casa matrices. Ejemplos como las petroleras norteamericanas o británicas, haciendo negocios con Rusia a pesar de las sanciones en 2014, o la resistencia de Silicon Valley ante el mercantilismo comercial de Trump hacia China, que daña los ecosistemas tecnológicos que traspasan las fronteras de dichos países, y muchos casos más dan cuenta de las contradicciones expuestas.

Por lo tanto, el mundo es más complejo de lo que parece, lo que hace difícil que uno pueda jugarse por una de las hipótesis aquí expuestas. La geopolítica siempre tiene una vuelta de tuerca más; el futuro será quién desvele las respuestas.

[1] Esteban Actis y Nicolás Creus: ¿Hacia un mundo bipolar? Foreign Affairs Latinoamérica, 12/12/2018

[2] Entrevista a Alfredo Jalife Rahme: “estamos ante un cambio tectónico, hacia un nuevo orden Mundial”. Geopolitica.ru, 28/02/2017.

[3] Jorge Arguello: G20 en Argentina: la pelea del siglo. Perfil.com, 29/11/2018.

[4] Eric Hobsbawm: Historia del siglo XX. Ed. Crítica, 2012.

China cede ante Estados Unidos. Darío Perero. Diciembre 2019

La guerra comercial iniciada por la Administración Trump, primera fase de la nueva competencia estratégica, parece estar llegando a su fin. Aunque la mayoría de los medios de comunicación occidentales auguraron una derrota estadounidense en la confrontación, lo que vemos en el acuerdo de Primera Fase firmado por ambas potencias es la aceptación por parte de Pekín del rol subalterno ante la todavía vigente primacía norteamericana.

Confrontación. Apenas iniciada la guerra comercial en marzo de 2018, varios analistas de los grandes rotativos globalistas, argumentaron que los más perjudicados serían los estadounidenses y que el raid arancelario no tenía sentido porque China nunca haría las reformas que tanto exige Washington, desde que el gigante asiático entró en la OMC (2001). Entre dichos analistas, se encontraban los prestigiosos economistas ganadores del Premio Nobel, Joseph Stiglitz y Paul Krugman, a los que su “trumpfobia” y su cercanía a los demócratas en algunos casos les nubla la razón.

Las reformas exigidas por EE.UU. son claras y todos los gobiernos, con menor o mayor énfasis, han intentado negociar con Pekín: la supuesta trasferencia forzada de tecnología a la par del espionaje tecnológico, las trabas a las inversiones extranjeras para favorecer a las empresas nacionales en el mercado chino junto a los subsidios estatales y la utilización de la flotación administrada del Yuan para hacer competitivas las exportaciones en momentos de desaceleración económica (vía devaluación).

Trump vino a poner fin a dichas lagunas en la relación bilateral presentes desde los inicios de la deslocalización de la producción, con una vehemencia mayor que las de sus predecesores, impulsada por dos factores: su base electoral blanca y desempleada del interior del país, por la desindustrialización producto de la globalización y por la creciente preocupación ante la probabilidad de que China supere a EE.UU. y se convierta en el hegemón del futuro, haciéndose con el liderazgo de las tecnologías del futuro: Internet de las cosas, Inteligencia Artificial y robótica.

Los contornos del conflicto giraron en torno a estos dos factores duales internos/externos. Mientras Trump acusaba a China en sus mítines de “violar” comercialmente a Estados Unidos y aseguraba que “las guerras comerciales son fáciles de ganar”, poniendo como prueba el enorme déficit de la balanza comercial que sufre EE.UU. para demostrar el daño de las relaciones bilaterales, Robert E. Lighthizer, representante comercial de la Administración aseguraba que “lo único que me preocupa son las tecnologías de ‘Made in China 2025’ (inteligencia artificial, vehículos autónomos, automóviles eléctricos, etc.)”.

Secundado por dos halcones sinófobos, Steve Banon y Peter Navarro, Trump está dispuesto a eliminar las asimetrías vía la acción directa. Así, en marzo de 2018, comenzó la primera tanda de aranceles a productos de alta tecnología y para mediados del 2019, la totalidad de las exportaciones chinas hacia los Estados Unidos estaban gravadas en entre un 10% a un 25%.

Las consecuencias se sintieron de los dos lados pero fue China el que más sufrió y sufre la escalada arancelaria. Si bien la industria manufacturera estadounidense está prácticamente en recesión y sus exportaciones se han estancado, su sector de servicios y de consumo interno siguen fuertes traccionando la economía y generando empleos como pocas veces en la historia.

En cambio, China sintió fuertemente el impacto debido a que pronunció su desaceleración económica iniciada por las reformas pro consumo interno y servicios de Xi Jinping y ahora, resentida por la excesiva dependencia de las exportaciones para apuntalar su sector manufacturero. Las sanciones impuestas por Trump a las joyas tecnológicas chinas –Huawei, ZTE, DJI, etc.-, demostraron la fragilidad del avance tecnológico chino, excesivamente dependiente de las trasferencia tecnológicas provenientes de Estados Unidos.

China cede. Para ser claros, la guerra comercial siempre tuvo un contendiente que tenía el protagonismo (EE.UU.) y otro que solo bailaba al son de las acciones de su contraparte (China). Si las negociaciones estuvieron estancadas fue porque China se negaba a hacer reformas y Washington a retirar aranceles sin un firmar un acuerdo completo. Finalmente Trump, ante el advenimiento de la campaña electoral para su reelección, aceptó firmar el acuerdo en fases con una retirada de aranceles. Pero ¿qué cedió China?

Xi Jinping y sus secuaces, se han comprometido con cláusulas que parecen difíciles de cumplir: duplicar las importaciones desde EE.UU., comprar el doble de toneladas de soja provenientes de las granjas norteamericanas, reforzar las leyes de transferencia de tecnología y abrir más su economía a las finanzas y empresas occidentales.

Es más, Yu Miaojie aseguró en un artículo para el Diario conservador chino Global Times, que a medida que la economía china siga creciendo a buen ritmo, el Yuan se irá reevaluando frente al Dólar para ubicarse en 6 yuanes por Dólar en tres años, de los 7 actuales. Si bien sostiene que el tipo de cambio volvería a niveles de 2013 y culpa a la guerra comercial por su depreciación, también filtra que “se espera que las políticas monetarias del banco central de China en 2020 sean propicias para que el yuan suba”.

Admite, además, que “la tendencia alcista del yuan generalmente no favorece las exportaciones, pero beneficiará a las importaciones. Dado que China ahora está promoviendo las importaciones, los importadores nacionales se beneficiarán, mientras que los consumidores también disfrutarán de bienes y servicios importados de mejor calidad”.

¿Olvidó China las enseñanzas que le dejaron los Acuerdos de Plaza (1985), sobre como las exportaciones de Japón se estancaron por las presiones de la Administración Reagan, convirtiéndose en uno de los factores del prolongado padecimiento que vive la economía japonesa hasta la actualidad?

Cary Huang, columnista del diario hongkonés South China Morning Post, no deja lugar a dudas: “la negociación se trata de dar y recibir. Y la parte más ansiosa por llegar a un acuerdo dará más. Es por eso que Beijing hizo más concesiones que Washington en el acuerdo recién concluido de la primera fase después de sus maratones de negociaciones comerciales”.

Huang atina que luego de la Ley sobre Hong Kong del Congreso estadounidense, las restricciones a la tecnología china en EE.UU. y las vicisitudes en torno a Xinjiang, las posibilidades de un acuerdo comercial debían ser nulas.

Sin embargo, ambos líderes necesitaban firmar el comienzo del fin de la confrontación: Trump para elevar sus posibilidades ganar las elecciones de 2020 y alejar el fantasma del juicio político de las portadas de los periódicos. “Pero Xi podría estar más ansioso por un acuerdo, ya que nada en la política china de hoy es más importante que el crecimiento económico y las relaciones entre China y Estados Unidos, dos cuestiones críticas e interconectadas. Una vez que la economía principal de más rápido crecimiento del mundo, China ha perdido impulso en la última década, con una recesión constante” argumenta Huang.

“La conclusión principal del acuerdo parcial de la fase uno es que Estados Unidos solo hizo una concesión, acordó diferir las alzas arancelarias del 15 de octubre, que habrían elevado el arancel sobre productos chinos por valor de 250 mil millones de dólares del 25 por ciento al 30 por ciento, a cambio de concesiones sustantivas chinas (…)En agudo contraste, las concesiones de China incluyen: compras masivas de productos agrícolas estadounidenses; protecciones de propiedad intelectual; acciones para abordar problemas de transferencia de tecnología; apertura de mercados financieros; reforma del régimen cambiario; y el establecimiento de un mecanismo de aplicación, según la Casa Blanca”, concluye.

Ante los desafíos enormes que tiene Pekín –una demografía decadente que amenaza con ser una bomba de tiempo, empresas con el endeudamiento corporativo más grande del mundo, dificultades para superar la “trampa de los ingresos medios”-, los mandamases deciden ceder y aceptar la supremacía económica y geopolítica de Estados Unidos. A pesar de estar en (relativa) decadencia, Washington ha recuperado poder desde la crisis de 2008. Por ejemplo, su porción en el PIB global ha pasado del 21% en 2007 al 24% en 2019.

Lo que vivimos actualmente, parece ser una fase de lo que Patricio Narodowsky ha denominado “unipolaridad condicionada”[1], en donde EE.UU. sigue liderando pero con ciertos límites impuestos por un mundo más multipolar. China entiende que todavía no está preparada para confrontar de igual a igual con su rival estratégico y apela a su tradicional pensamiento de largo plazo. El futuro todavía no está escrito.

[1] Narodowsky Patricio: Las relaciones económicas y políticas entre Estados Unidos de América y China a la luz del concepto de unipolarismo condicionado. Geopolítica (s) Revista de estudios sobre espacio y poder, 27 de Octubre de 2017.

Desglobalización: los cuatro escenarios. Darío Perero. Noviembre 2019

Hace por lo menos una década que se habla del fin de la globalización, pero a medida que pasan los años, parece que las predicciones se están haciendo realidad. A pesar de los temores y lamentos de los agoreros del libre mercado internacional, la desglobalización es un proceso asociado al final del mundo unipolar actual. ¿Qué modelo la precederá? ¿Qué impacto geopolítico puede tener? Propongo cuatro escenarios y sus consecuencias.

Concepto e historia.

Para definirla fácilmente, la globalización se puede considerar como la integración económica, financiera y cultural mundial en un solo modelo de desarrollo social.

Contrariamente a lo que se dice comúnmente, el proceso globalizador actual no es el primero de la historia, pero si el más intenso. En efecto, la “primera globalización” se dio en el Siglo XIX. Luego de las guerras napoleónicas, Europa comenzó a integrarse en un sistema de alianzas continental, a la par al proceso colonizador y la integración mundial a una economía basada en las potencias europeas (principalmente, la británica) y posteriormente a la estadounidense.

La interrelación económica tuvo su cénit con el tratado de libre comercio firmado entre Londres y París en 1860, y tuvo su final, como bien recuerda Hobsbawm, en la crisis de 1873, que pone fin a la hegemonía británica, dando paso a la competencia estratégica entre los imperios consolidados –Reino Unido- y sus retadores –en concreto, Alemania-.

La decadencia de la globalización decimonónica, se da por el resultado de la pérdida de competitividad de la economía británica y los intereses de los nuevos jugadores en la escena internacional. El proceso concluye en la Primera Guerra Mundial (1914-1918) y recién se estabiliza el sistema en la segunda posguerra (1945).

Los primeros pasos para una segunda fase globalizante, la podemos encontrar en la predica del internacionalismo liberal rooseveltiano y su concreción en la creación de la ONU, los organismo internacionales de crédito en Bretton Woods –FMI y Banco Mundial-, etc. Sin embargo, este solo fue un avance político y cultural. El económico llegaría a mediados de los 70’, cuando Occidente abandona el Estado de Bienestar y pasa un nuevo reflujo liberal, basado en el libre comercio.

A diferencia de la primer globalización, irá más allá de la mera integración comercial, deslocalizando las industrias de los países centrales para enviarlas a naciones del Tercer Mundo, con salarios más baratos y sin sindicalización. El caso más relevante es el de China y en menor medida, Vietnam.

Mientras la dupla Reagan/Thatcher avanzaba en la desindustrialización de Occidente y sus economías viraban hacia el sector de los servicios, China se convertía en la fábrica del mundo, con sus productos baratos para los países centrales. Solo faltaba dar el paso final: terminar con el hermético bloque comunista, dirigido por la URSS, para integrar a todo el mundo en la economía mundial dirigida por un grupo selecto de naciones y sus corporaciones, cuestión que se logró en 1991.

Si la etapa 1940’/1970’ fue la de la integración política y la de 1970’/1990’ la de la globalización económica, el proceso que va de 1990’ a la actualidad podría definirse como la globalización financierista, dominada por la especulación financiera y el poder financiero internacional (bancocracia).

La globalización económica se puede definir como el proceso de integración comercial y de inversión a escala mundial (integración productiva); la financiera, a pesar de estar asociada a la primera, se define por los derivados financieros y la economía especulativa, basada en los fondos de inversión, bancos, etc.

Pero ese proceso, a pesar de que los sectores considerados “globalistas” no quieran dar por terminado, ha llegado a su fin y una fase de desglobalización parece imparable.

Pero ¿por qué? En primer lugar, la globalización desde sus inicios en los 70’, estuvo comandada por la unipolaridad estadounidense –al igual que la primera por la británica-, asociada a un grupo de potencias europeas y Japón. Fue la dupla Nixon/Kissinger la que abrió China a Occidente e internacionalizó el dólar como moneda de cambio, y fue Washington quien escribió las reglas internacionales en el mundo pos soviético (véase la Organización Mundial del Comercio –OMC-), así como su “poder blando” cultural el que avanzó sobre los imaginarios colectivos del mundo.

Ese momento unipolar está llegando a su fin, debido al avance económico de China y otras potencias como Rusia e India. En segundo lugar, en consonancia con lo dicho, se termina por la “rebelión” de Pekín al buscar dejar atrás su posición de “fabrica del mundo” para disputar el dominio tecnológico occidental, poniendo toda la arquitectura de la globalización en crisis.

Cheng recordaba en 2007 que existe un apartheid tecnológico, entre los que fabrican y los que crean, con estos últimos siendo los más beneficiados por el conocimiento, la innovación y las patentes. Mientras China aceptó su rol subalterno, Estados Unidos aceptó su avance económico, pero ahora que lo reta directamente en la competencia tecnológica, la luna de miel globalista ha terminado.

En tercer lugar, también relacionado con los dos puntos anteriores, se encuentra el plano socio-cultural. Ya lo dije en otras ocasiones: la desindustrialización de Occidente –sobre todo de EE.UU., R.U. y Francia-, ha dejado a millones de obreros sin trabajo, aumentando las desigualdades y el descontento, y eso sumado a la inmigración, se convirtió en un combo explosivo que llevó al nacionalismo económico y supremacista al poder Washington (el trumpismo) y con menos fuerza a Reino Unido (el brexit), verdaderos enemigos del globalismo en el corazón del sistema –Wall Street y la City londinense-.

Para pasarlo en claro, es pertinente resumir que la “segunda globalización” tiene su base de sustentación en la unipolaridad estadounidense asociada al rol subalterno de China. Eso se rompió. Al igual que la crisis de 1873 terminó con la primera globalización y dio paso a la transición hegemónica que duró más de cincuenta años; la crisis de 2008, dio comienzo al fin de la segunda experiencia globalista e inició un proceso de transición que durará hasta al menos 2050.

Desglobalización.

Uno de los primeros autores en referirse a la desglobalización, fue el analista mexicano Alfredo Jalife Rahme. Primero en su libro “el lado oscuro de la globalización”, ataca el poder financiero y su responsabilidad en la desigualdad económica actual. Segundo, en su libro premonitorio “Hacia la desglobalización” (2007), escrito previamente a la crisis de 2008, argumenta que su fin ya es un hecho a consumarse.

Si en su momento parecía una voz en el desierto, ahora se han sumado voces de la propia elite mundial, alertando de una fase de desglobalización y sus consecuencias. Entrevistado por la BBC, el economista jefe de la consultora Capital Economics, Neil Shearing, indicó que “la globalización ha llegado a su punto máximo” y que “ahora está en riesgo que el mundo empiece a desglobalizarse en los próximos años”.

Siguiendo la línea de este artículo, sostiene que el freno a la ola globalizadora actual empezó antes que la guerra comercial, debido a un estancamiento de los flujos de capital desde 2010 a la fecha y que eso debe a que la apertura de las economías nacionales es casi total, por lo que no hay mucho margen para un nuevo avance en ese sentido.

Su postura economicista no lo deja ver que detrás de la crisis de la globalización, está la crisis del orden mundial actual comandado por Estados Unidos –el defensor del libre comercio-, justo en momentos que la misma Administración Trump intenta finiquitar el multilateralismo y el libre comercio, así como la deslocalización de la producción. Esto debido, como dije antes, al cambio en el modelo productivo de China desde la llegada de Xi Jinping en 2012, verdadero motivo de la guerra comercial.

Alicia González, entiende que la guerra comercial solo termina de confirmar el proceso de desglobalización que tuvo su primer paso en la crisis de 2008, con el freno de los flujos de capital. Redactando para El País de España sostiene que “el comercio, sin embargo, crece desde esos años por debajo de lo que lo hace la economía mundial, en buena medida por el repunte proteccionista que han traído las políticas populistas que han reaparecido a raíz de la crisis, como ya sucediera en los años de la Gran Depresión de los años treinta”, haciendo una comparación ridícula entre fascismo, populismo y nacionalismo, como si todo diera lo mismo.

Continua diciendo que “no en vano diversos estudios, como el liderado por Manuel Funcke, Moritz Schularick y Christoph Trebesch en 2016, sostienen que en los últimos 140 años las crisis financieras han estado seguidas de un auge de los partidos de extrema derecha y de las formaciones populistas, que utilizan el comercio mundial como uno de sus principales chivos expiatorios”. ¿No será que la élite se olvida de sus ciudadanos y por eso, estos últimos terminan apostando a posturas extremistas?

Los globalistas encuentran siempre al responsable en otro lugar, deslindando a su modelo económico de cualquier responsabilidad. Siguiendo con el libreto globalista, acusa también a Pekín: “estos cambios no se están produciendo de forma generalizada sino que China ha optado por reducir su dependencia exterior y aumentar su integración a nivel doméstico”.

En otras palabras, para la autora, los chinos deben seguir siendo la fábrica del mundo occidental, sin apostar a desarrollar su propio mercado interno y su sector tecnológico. Además apuesta a que los demócratas de ganar la presidencia el año próximo, continúen la presión contra el gigante asiático para que deje su “intransigencia”, olvidando que el mundo unipolar forma parte del pasado y que más que insistir en la globalización, se deben construir nuevas reglas internacionales acordes a los nuevos tiempos.

El nivel de hipocresía de los trogloditas de la globalización parece nunca encontrar un techo. Lo que no entienden es que el “fin de la historia” pregonado por Fukushama fue solo momentáneo y que la historia siempre tiene momentos de hegemonía precedido de otros de competencia. Estos últimos son imposibles de ajustarse a la globalización, por su necesidad intrínseca de protegerse del rival económico y tecnológico. Apple puede competir con Samsung, ya que Corea del Sur es un aliado de Washington, pero no puede darse el lujo de competir con Huawei porque corre el riesgo de ser superado por una potencia rival en el sistema internacional. De la misma manera que Reino Unido no aceptaba competir con.

Escenarios.

Pero las consecuencias tendrán mucho que ver con que vendrá después de la globalización. Por ello, resulta pertinente plantearnos diferentes escenarios que pueden moldear el mundo en el futuro.

En el libro antes citado, “Hacia la desglobalización” (2007), Alfredo Jalife Rahme propone tres alternativas que podrían organizar el mundo pos globalización. A las mismas, sumaré una cuarta que mi juicio puede tener viabilidad.

1- Globalización reformada.

Son muchos los críticos de la actual fase financierista de la globalización llevada a su cénit en el período 1991-2008, con continuidad hasta la actualidad. En especial, por la obscena acumulación de la riqueza en pocas manos y, en consonancia, al aumento de las desigualdades a niveles nunca vistos. Solo para poner un ejemplo, este año el 1% de los habitantes más ricos de la tierra se ha hecho con el 45% de la riqueza global, batiendo un nuevo record.

Para algunos defensores de la globalización, esta es la causa del ascenso de los nacionalismos supremacistas en Occidente, por lo que detener el proceso de acumulación de riqueza en pocas manos, vendría a ser una urgencia. Entre ellos, Alfredo Jalife Rahme nombra a dos: el Premio Nobel de Economía, jefe del Consejo de Asesores Económicos de Clinton (1995-1997), Vicepresidente del Banco Mundial (1997-1999) y consejero económico de Obama, Joseph Stiglitz, y el mega especulador de las finanzas, además de uno de los mayores aportantes del Partido Demócrata estadounidense (sin olvidarnos su influencia cultural en la agenda progresista alrededor del mundo, vía su ONG Open Society Foundations), George Soros.

Jalife Rahme lo acusa de Stiglitz: “representa el opio intelectual que los globalizadores administran a los globalizados ingenuos y desinformados para atenuar el dolor incoercible que provoca la globalización, mediante sus críticas muy selectivas hacia los disfuncionales organismos multilaterales”. Apuesta a una reforma de los organismos multilaterales (FMI, Banco Mundial) con el fin de reencausarlos hacia el objetivo de reducir la pobreza y la desigualdad. Es decir, intenta justificar lo injustificable: que la globalización no puede ser reformable por su naturaleza intrínseca.

Soros apoya las posturas de Stiglitz y en varios libros de su autoría apuesta por una “re-regulación” del sistema financiera internacional, con el fin de detener el cauce actual de las finanzas internacionales. Con su hipocresía tradicional, Soros olvida que él se ha enriquecido debido a la tiranía financiera impuesta por el Consenso de Washington. Su riqueza proviene de haber quebrado el Banco de Inglaterra en 1994, especulando sobre la Libra Esterlina, y luego continuó su periplo desestabilizando las bolsas y monedas de Hong Kong, Corea del Sur, Tailandia, Malasia, etc. Ahora, en su faceta de “filántropo” (más bien un misántropo), apuesta a un supuesto humanismo de la globalización financiera.

Tanto Stiglitz como Soros, enfocan sus esperanzas en el Partido Demócrata y encuentran en Donald Trump a su máximo enemigo. En concreto, al ala izquierda de los demócratas, Bernie Sanders pero sobre todo en la candidata Elizabeth Warren, por quién el milmillonario no ha negado su simpatía en una entrevista reciente para el New York Times, aunque negó que esté financiando su campaña.

El objetivo sería darle un rostro progresista en lo cultural –derecho a los inmigrantes, a las minorías sexuales, a las mujeres-, detener el avance del nacionalismo, enfrentar a la China de Xi Jinping –a quién Soros catalogó de su “enemigo mortal”-, regular el sistema financiero y avanzar en una economía con raigambre ecológica y sustentable. ¿El error? No entender que occidente está en decadencia y que las reglas internacionales irremediablemente van a cambiar debido al nuevo equilibrio geoestratégico.

2- Regionalismos.

El analista mexicano ve más viable que el mundo se divida en grandes bloques regionales. Así lo ha expresado en múltiples ponencias de reciente difusión.

Del mundo globalizado con su epicentro en Estados Unidos, pasaríamos a otro con múltiples zonas de influencia económicas con diferentes centros de poder. De esta manera, las naciones de una determinada ubicación geográfica podrían suplir sus deficiencias aliándose en un bloque conjunto en competencia con otros alrededor del mundo.

La tendencia a la regionalización parece estar más vigente que nunca, si analizamos los diferentes acuerdos de uniones productivas de los últimos años. En primer lugar, podemos nombrar al TLCAN (ahora TMEC), en donde coexisten un gigante económico en todos los sentidos (Estados Unidos), un gran productor de materias primas (Canadá) y una nación de gran potencialidad demográfica para proveer de mano de obra barata a las industrias estadounidenses (México).

Otro caso, la Unión Europea (UE). En conjunto, representa el primer PIB mundial y tiene un potencial tecnológico/militar inexplorado, con el poder industrial alemán y el potencial armamentístico de Francia.

Otra regionalización parece constituirse con la Unión Económica Euroasiática (UEE) creada en 2015, que integran Rusia, Bielorrusia, Kazajistán y Armenia, estimulado por un comercio libre de aranceles y con gran potencialidad en términos energéticos.

Quizás, para corroborar el avance de los regionalismos, debería avanzar el RCEP: un acuerdo de libre comercio que sumaría a China, las economías del sudeste asiático, Japón, Corea del Sur, Australia, Nueva Zelanda e India, constituyéndose en el área económica más grande del mundo. El proyecto nació por iniciativa de Pekín en 2011 para hacer frente al intento de Obama de crear el Tratado Transpacífico que pretendía sumar a todas las economías del Pacífico excluyendo a China (la India tampoco entraba en el mismo).

Trump finiquitó dicho pacto, dando impulso al RCEP. En la cumbre de la ASEAN de este mes, los países firmantes se comprometieron a cerrarlo para el año próximo, pero sin la anuencia de Nueva Delhi que argumentó el temor de perder su producción manufacturera ante la industria de su vecino chino.

Por último, quedan los casos de África y América del Sur. La primera parece avanzar hacia un gran acuerdo de libre comercio que incluye a todas las naciones, excepto Eritrea, pero tiene como desafío el creciente conflicto geopolítico de EE.UU. y China por los recursos del continente, con India, Rusia y la Unión Europea sumándose en un segundo plano.

¿Podrá África ser otro polo de poder en el mundo del futuro? No parece posible por cuestiones que exceden el presente artículo. Sudamérica también parece sufrir por los intereses en sus recursos naturales; su única salida parece lograr la unidad económica y política para hacerse fuerte en un mundo regionalizado. Tampoco parece fácil.

3- Neorenacentismo humanista: Jalife Rahme cree que otra salida sería apostar a un modelo de desarrollo social que tenga como centro al ser humano y no al mercado. No existen modelos que puedan exponerse en ese sentido y su aplicación parece más una utopía que un futuro posible. Podríamos encontrar a un promotor de dichas ideas en el Papa Francisco y sus críticas a la sociedad de consumo actual.

4- Bipolaridad.

A mediados del siglo XIX, Alexis de Tocqueville predecía un mundo dominado por dos polos de poder ajenos a la Europa Occidental: el naciente Estados Unidos de América y la cada vez más poderosa Rusia imperial. En el siglo XX, sus premoniciones se hicieron realidad. Ahora muchos dan por hecho un mundo dividido en dos, con Washington y Pekín como actores principales. A diferencia de la Guerra Fría, no sería una bipolaridad rígida sino una flexible (en términos de Kaplan), y no tendría un choque ideológico como eje de la confrontación, sino la lucha por el dominio del mercado mundial y, más en concreto, de las nuevas tecnologías partes de la Cuarta Revolución Industrial.  

El primero en advertir de manera directa y abierta sobre una confrontación total entre los dos colosos, fue Eric Schmidt, ex Ceo de Google, al referirse al futuro de internet. En un evento privado en San Francisco en septiembre del 2018, auguró una bipolaridad en el ámbito de la Red para 2028. “Creo que el escenario más probable ahora no es la entrada en China, sino una bifurcación entre un internet dirigido por China y un internet dirigido por Estados Unidos” sostuvo.

“Si nos fijamos en China, y yo estuve allí, la escala de empresas que se están construyendo, los servicios que están naciendo, la riqueza que se está creando… es increíble. El internet de China supone un porcentaje mayor en el PIB chino, y es una gran cifra, que el de Estados Unidos, y también es una gran cifra (…) Si piensas en China como ‘Sí, son buenos en internet’, estás perdiendo la perspectiva.

La globalización implica que ellos también pueden jugar. Creo que veremos un gran liderazgo de productos y servicios chinos. Existe un peligro real de que junto con esos productos y servicios surja un régimen de liderazgo diferente del gobierno, con censura, controles” argumentó. Schmidt también vaticinó una lucha abierta por la Inteligencia Artificial y que dicho internet chino sería dominante en los países de la Ruta de la Seda y, agrego de mi parte, en África.

A la advertencia del ex mandamás de Google, se le sumó en la última semana el influyente ex Secretario de Estado, Henry Kissinger. De visita en China, advirtió sobre una nueva Guerra Fría y de la probabilidad de una Tercera Guerra Mundial, más mortífera que las anteriores. “Si se permite que el conflicto se desarrolle sin restricciones, el resultado podría ser aún peor de lo que fue en Europa. La Primera Guerra Mundial estalló debido a una crisis relativamente menor…, y hoy las armas son más poderosas (…) Eso hace que, en mi opinión, sea especialmente importante que un período de tensión relativa sea seguido por un esfuerzo explícito para comprender cuáles son las causas políticas y un compromiso de ambas partes para tratar de superarlas. Se está lejos de ser demasiado tarde para eso, porque todavía estamos en los inicios de una Guerra Fría”, expresó.

Al día de hoy, una nueva bipolaridad parece la regla del futuro, pero debemos tener en cuenta que otros actores podría sumarse, iniciando una era multipolar. Serían los casos de Rusia o de Francia, India, Japón y otros actores que puedan nacer en el futuro próximo. El resurgimiento del nacionalismo parece llevarnos en esa dirección.

Consecuencias.

El estancamiento del comercio internacional, el freno en los flujos de capitales y la naciente confrontación tecnológica, irremediablemente tendrán consecuencias sobre los países y regiones a escala mundial. Probablemente quienes más lo sufran sean aquellas economías orientadas a las exportaciones o las dependientes del flujo de inversiones para su desarrollo.

La crisis chilena no se puede separar de la guerra comercial que ha provocado una caída en los precios del cobre, representante del 30% de sus exportaciones. La desaceleración de la India a niveles alarmante, solo puede entenderse por la falta de incentivos de los capitales mundiales para hacer inversiones de alto riesgo en momentos donde se cuestiona a las empresas que deslocalizan su producción en terceros países. Y la situación boliviana, no la podemos desprender de la carrera por los recursos naturales escasos, como el litio.

En el futuro, veremos más confrontación, mayor apuesta al mercado interno, confrontación ideológica entre extremos y neomilitarización de la vida política. Aspectos centrales del desorden pos globalización.

Críticas epistemológicas y metodológicas a la concepción positivista en las ciencias sociales (2008) Gustavo Paredes

A lo largo del siglo XX se generaron diversas críticas sobre los planteamientos epistemológicos y metodológicos del positivismo, dirigidas básicamente contra la pretensión de aplicar el método de las ciencias naturales al estudio de la sociedad, como lo propuso Comte y los positivistas. La permanencia de esta concepción en el quehacer científico social ha mantenido activa la polémica en el campo de la filosofía de la ciencia, de un lado quienes rechazan la visión positivista y del otro quienes desde el positivismo, plantearon nuevas proposiciones, como fue el caso del Círculo de Viena.

Estas críticas han derivado en corrientes de pensamiento que han influido en los estudios sociales. A continuación veremos algunas de estas posiciones, que directa o indirectamente han cuestionado los postulados centrales del positivismo tradicional.

La hermenéutica

A finales del siglo XIX y comienzos del XX las críticas al positivismo provinieron de una concepción filosófica comúnmente denominada hermenéutica, entre cuyos principales representantes encontramos a los filósofos Wilhelm Dilthey (1833-1911), Hans Gadamer (1900-2002) y Paul Ricoeur (1913). Estos cuestionamientos giraron en torno a cuatro aspectos fundamentales de la teoría positivista:

En primer lugar, un único método válido para todas las ciencias, incluyendo las humanas, que no es otro que el modelo fisicalista de explicación causal, cuyo fin es el descubrimiento de leyes y la predictibilidad de los fenómenos sociales[1].

En segundo lugar, el reduccionismo metodológico, que atribuye a una ley o única causa las razones que explican los acontecimientos sociales y su devenir histórico.

En tercer lugar, el determinismo histórico, que señala que la historia inevitablemente transita por ciertos estados de evolución, de acuerdo con una ley natural que los rige y por donde necesariamente han de pasar todas las sociedades del mundo.

En cuarto lugar, la separación entre el sujeto conocedor y el objeto conocido, que lleva al investigador a estudiar la sociedad como si fuera una cosa distinta a su naturaleza, razón por la cual ignora los condicionamientos axiológicos que la cultura y la historia ejercen sobre él.

A partir de estas controversias se elaboraron una serie de planteamientos desde la hermenéutica, orientados a darle a las ciencias humanas una metodología autónoma, más afín a su objeto de estudio. La primera de estas propuestas tenía que ver con el hecho de que las acciones humanas no pueden ser explicadas causalmente, sino que deben ser entendidas por medio de la interpretación, ya que entender el comportamiento humano pasa por comprender el significado o propósito de las acciones humanas; esto se alcanza no por vía de la experimentación, sino por la verstehen o conexión empática.

En segundo lugar, cada pueblo tiene una historia particular, por lo que la historia de las sociedades no es lineal ni obedece a leyes. De allí que entenderlas implica adentrarnos en lo que tienen de particular y no en lo que tienen de general o recurrente con otros pueblos (perspectiva ideográfica e historicista).

Por lo tanto, el interpretativismo elabora sus estudios desde una visión histórica y cultural, enfatizando los aspectos únicos y cualitativos[2].

En tercer lugar, el dualismo sujeto-objeto se desvanece al reivindicar la unidad de éstos. Mientras más se involucre el investigador con el contexto histórico cultural que pretende estudiar (en antropología, visión etic), más oportunidades tiene de comprender sus valores, significados y prácticas en relación con una persona que observa desde afuera (visión emic), y es precisamente ese involucrarse lo que permite la intersubjetividad en el proceso del conocimiento.

A diferencia del positivismo, en el que…el principio de la neutralidad llevaba a considerar al otro un objeto de las aplicaciones de instrumentos del investigador, con lo cual la comunicación se veía esencialmente como un efecto perturbador, que conspiraba contra la objetividad de los resultados[3].

Por último, el significado de una práctica está estrechamente ligado al contexto o sistema al cual pertenece, por lo tanto, no podemos comprenderla si no la relacionamos con las demás partes y con el todo. De allí que «(…) las personas, los escenarios o los grupos no son reducidos a variables, sino considerados como un todo (…) en el contexto de su pasado y de las situaciones en las que se hallan»[4].

Visión que excluye el aislamiento de variables (independiente y dependiente), más aún el reduccionismo o unicausalidad lineal, que hace derivar una gran cantidad de fenómenos y procesos sociales de una única ley. Tal reduccionismo no permite observar las numerosas repercusiones de un efecto ni cómo éstos se convierten en causas, reoperando incluso en la causa precedente.

El positivismo lógico

La reacción del positivismo hacia la hermenéutica vino de la mano del neopositivismo o Círculo de Viena, conformado a partir de las reuniones de una serie de filósofos en la Universidad del mismo nombre desde 1920 hasta 1940 aproximadamente. Entre los más representativos se encontraban Rudolf Carnap, Moritz Schlick y Otto Neurath, entre otros, quienes elaboraron una serie de escritos que giraban principalmente en torno al lenguaje, así como a los requisitos que debía tener para alcanzar la precisión de los enunciados científicos sujetos a comprobación empírica.

También respaldaron el intentopor crear una teoría unificada de la ciencia, la búsqueda de leyes, la experimentación como fuente última para la aceptación de proposiciones y el análisis del lenguaje que permitiera la conformación de conceptos con un claro correlatofactual, lejos de lo cual nada tendría sentido.

Tal como lo señala Carnap,El significado de un enunciado yace en el hecho de que expresa un estadode cosas (concebible, no necesariamente existente). Si un enunciado(ostensible) no expresa un estado de cosas (susceptible de ser concebido),entonces no tiene significado; es sólo en apariencia un enunciado. Si elenunciado expresa un estado de cosas, entonces es significativo encualquier caso; es verdadero si este estado de cosas existe, falso si no existe.Uno puede saber que un enunciado es significativo incluso antes de sabersi es verdadero o falso[5].

Dentro del positivismo lógico resaltan los estudios de Carl Gustav Hempel en el área de las ciencias sociales, en especial su libro La explicación científica: estudios sobre filosofía de la ciencia. Sus planteamientos modificaron algunos de los postulados iniciales del positivismo decimonónico, tal como lo veremos a continuación: en primer lugar, cuestiona el carácter nomológico-deductivo de las leyes; en segundo lugar, la posibilidad de verificar empíricamente las teorías, así como la importancia que tiene la racionalidad en la elaboración de proposiciones que expliquen los fenómenos sociales.

Hempel hizo más énfasis en las explicaciones deductivas que en las inductivas, a las que Comte y los positivistas tradicionales le habían asignado más valor, aun cuando no realizó ninguna investigación factual, practicando un apriorismo deductivo.

El tercer planteamiento rebate las leyes inexorables de la historia propuestas por Comte en su Ley de los tres estados. En consecuencia, deja de lado el determinismo causal, al señalar que no existen leyes históricas únicas y aplicables a un sinnúmero de culturas, que son regidas por éstas de forma invariante, aun cuando puedan determinarse las causas que generan específicos hechos en uno o reducido número de pueblos.

En cuarto lugar, se opone al método holístico que rudimentariamente presentó Comte y que en realidad poco aplicó, al señalar la posibilidad de explicar un fenómeno, sin tener necesariamente que hacer relaciones entre los distintos elementos que conforman la estructura social.

Por último, señaló que en los casos en los que no se pudieran elaborar leyes nomotéticas se debía apelar a la noción de probabilidad, es decir, un hecho es seguido por otro probabilísticamente, puesto que la presencia de un fenómeno no implica la aparición de otro siempre, en todo momento y en todo lugar; lo más que se puede decir es que si se presenta A es probable que aparezca B. Si bien Hempel planteó sus ideas influido por las numerosas propuestas desarrolladas por los integrantes del Círculo de Viena, fue uno de los que más mostró interés por trasladar todo este cuerpo de conceptos, proposiciones y teorías al campo de las ciencias sociales[6].

En términos generales, desde el punto de vista ontológico el neopositivismo supera al positivismo tradicional, al considerar que si bien existe una realidad objetiva independiente del sujeto cognoscente, ésta no puede ser aprehendida fielmente por vía de la observación. Por esta razón, nuestro conocimiento de la realidad no es preciso debido a los condicionamientos cognitivos del investigador y por el rasgo probabilístico de las leyes. Así, el realismo ingenuo del positivismo tradicional es suplantado por un realismo crítico.

Desde el punto de vista epistemológico y como resultado del anterior, se reconocen las debilidades para alcanzar la objetividad en la investigación y en las teorías que resultan de ésta, aun cuando se siga considerando como ideal a seguir. Por otro lado, se admite la influencia mutua entre el sujeto conocedor y el objeto conocido, desvaneciéndose la tajante separación entre ambas. Se le da importancia al modelo hipotético deductivo y, en algunos casos, se acepta el criterio de falsación propuesto por Popper. Además, se suplanta la visión que Comte tenía sobre las leyes invariantes por la noción de probabilidad. En cuanto a la metodología, aun cuando dan cierto valor a la investigación cualitativa ésta sigue siendo básicamente cuantitativa, predominando la observación, la experimentación, el control de variables, los cuestionarios y la estadística descriptiva, entre otros.

La teoría cuántica

Dos principios que fueron desarrollados en el campo de la física, específicamente con el planteamiento de la Teoría Cuántica a comienzos del siglo XX y que tuvieron profundo impacto en la filosofía y en especial en la epistemología, son los conceptos de probabilidad e incertidumbre. El primero ampliamente desarrollado por Max Planck (1858-1947), Max Born (1882-1970) y Niels Bohr (1885-1962), entre otros; y el segundo por Werner Heisenberg (1901-1976).

De acuerdo con los planteamientos de Heisenberg, es imposible conocer simultáneamente la posición de una partícula y su velocidad, pues sólo podemos saber una u otra, lo que abre el margen de la perplejidad, más aún, cuando el fenómeno estudiado es harto complejo. De allí que:

El cuestionamiento [al mecanicismo determinista] está dirigido, especialmente, hacia el logos científico tradicional, es decir, hacia los criterios que rigen la cientificidad de un proceso lógico y los soportes de su racionalidad, que marcan los límites inclusivos y exclusivos del saber científico.

Así, Heisenberg, uno de los creadores de la teoría cuántica, dice al respecto:

Es precisamente lo limitado y estrecho de este ideal de cientificidad de un mundo objetivo, en el cual todo debe desenvolverse en el tiempo y en el espacio según la ley de la causalidad, lo que está en entredicho [7].

En términos generales, los planteamientos de la física cuántica cuestionaron la visión mecanicista de un universo pensado como especie de supermáquina, donde todos los hechos se reducían a leyes físico-matemáticas, es decir, regidos por relaciones lineales de causa-efecto, tal como lo imaginaron

Galileo, Newton y Descartes. Al contrario, para la física cuántica las leyes de la física son concebidas como probabilidades irreductibles. Desde esta perspectiva comienza a ser más difícil hablar de certidumbres, puesto que además de las leyes probabilísticas existen acontecimientos que no pueden ser deducidos por medio de éstas[8].

El racionalismo crítico

Otro autor que mostró preocupación por el método que debía emplear la ciencia en general y las ciencias sociales en particular, fue Karl Popper (1902-1994), fundador de la corriente conocida como Racionalismo Crítico.

En sus obras La lógica de la investigación científica (1934) y Miseria del historicismo (1963), Popper se opuso a los positivistas lógicos en cuanto al principio de verificación o comprobación empírica. Consideraba que las teorías eran hipotético-deductivas, puesto que

(…) no existe nada que pueda llamarse inducción. Por tanto, será lógicamente inadmisible la inferencia de teorías a partir de enunciados singulares que estén verificados por la experiencia. Así pues, las teorías no son nunca verificables empíricamente (…) Pero, ciertamente, sólo admitiré un sistema entre los científicos o empíricos si es susceptible de ser contrastado por la experiencia. Estas consideraciones nos sugieren que el criterio de demarcación que hemos de adoptar no es el de la verificabilidad, sino el de la falsabilidad de los sistemas[9].

En consecuencia, la verificación no valida definitivamente una teoría, en la medida en que no pueden comprobarse los elementos que están implicados en ella. Esto quiere decir que todos los casos que se pretende explicar por medio de una hipótesis deben ser examinados, pero como esto es imposible la ciencia debe emplear el criterio de falsación o falibilidad, esto es, no corroborar la teoría por lo casos particulares que la confirman, sino por aquel caso que la falsea.

«La aceptación generalizada de que los enunciados observacionales están saturados de teoría supone la aceptación de que son falibles»[10].

Por tanto, una teoría será considerada como cierta no por la verificación de algunos casos, sino porque aún no se haya encontrado uno que la contradiga; mientras no aparezca ese caso o casos que la refuten, la teoría provisionalmente se asume como válida intersubjetivamente por la comunidad de científicos. En palabras de Popper, las teorías en el campo de las ciencias no son plenamente verificables «(…) pero son, no obstante, contrastables (…) la objetividad de los enunciados científicos descansa en el hecho de que pueden contrastarse intersubjetivamente»[11].

De esto se desprende también que la ciencia siempre es conjetural, de allí que no debemos sentirnos seguros de poseer la verdad, sino reconocer que sólo nos aproximamos a ésta. Por esta razón Popper señala que la ciencia debe ser crítica, es decir, debe estar abierta y alentar el cuestionamiento permanente, lo contrario es una posición anticientífica y dogmática.

Popper también se opuso a la visión determinista propia del positivismo, así como de otras corrientes filosóficas como el marxismo, que plantean que todo fenómeno social, material o psíquico, obedece a una causa que lo rige de manera inexorable (por ejemplo, la infraestructura económica), de ahí que se pueda hacer predicciones sobre su devenir. Esta noción, Popper la denominó historicismo, esto es, un enfoque en los estudios sociales que considera la predicción histórica como «(…) el fin principal de éstas, y que presume que este fin es alcanzable por medio del descubrimiento de los ritmos o los modelos, de las leyes o las tendencias que yacen bajo la evolución de la historia»[12].

En cambio, para Popper las predicciones en el mundo social son insostenibles, debido a las múltiples variables que están en juego y que escapan a regularidades similares a las del mundo natural. En este sentido, señala que el futuro de la sociedad permanece abierto, indeterminado y sujeto a diversas posibilidades (Popper, 1992). No obstante, a pesar de esta posición claramente antipositivista, Popper es considerado por muchos pensadores un «positivista», al sostener el monismo metodológico de carácter hipotético deductivo, es decir, un único método válido para las ciencias naturales como para las ciencias sociales.

Uno de sus discípulos, Paul Feyerabend (1924-1994), en su libro Contra el método se opuso al monismo metodológico, que entre otros planteó Comte y que habían defendido posteriormente el Círculo de Viena y Karl Popper.

En contraposición, propuso el pluralismo metodológico, considerando que la creatividad intelectual y el avance de la ciencia han sido posibles no por su fidelidad a un único método o metodología dominante, sino porque han buscado otras vías para alcanzar sus propósitos. Tal «epistemología anarquista» «(…) no sólo resulta preferible para mejorar el conocimiento o entender la historia. También para un hombre libre resulta más apropiado el uso de esta epistemología (…)»[13].

Por esta razón, nos dice Feyerabend que no debemos temer el vernos envueltos en el caos por prestar poco cuidado a las reglas y al orden en la ciencia, aunque éstas siempre existan y según él, en un futuro lejano serán más necesarias en la medida en que la ciencia se desarrolle. De allí que todo investigador en su quehacer científico ha de enfrentarse a numerosos problemas, que exigen emplear formas inesperadas de métodos que le permitan dar cuenta de la complejidad de la realidad estudiada.

En efecto, Feyerabend rechazó todo postulado absoluto que impidiera al científico llevar adelante una nueva o diferente forma sistemática de conocer e interpretar el mundo, pues consideraba que la adherencia dogmática a cualquier método científico resultaría ineficaz para el progreso de la ciencia, porque ningún método, por excelente que parezca para conocer la realidad, es aplicable con efectividad para el estudio de todos los casos. El monismo metodológico o unidad de método prescriptivo restringe el progreso de la ciencia de acuerdo con Feyerabend[14].

La teoría crítica

A partir de la década de los 20 surgió en Fráncfort el movimiento filosófico conocido como Escuela de Francfort o Teoría Crítica. Sus dos principales representantes, Max Horkheimer (1895-1973) y Theodor Adorno (1903- 1969), cuestionaron fuertemente el método positivista, pues consideraban que éste conducía a la aceptación de los hechos sin criticar los problemas o las implicaciones que pudieran generarle a la sociedad, tales como la exclusión, la desigualdad, la pobreza, etc.

Para ellos, una ciencia de este tipo legitimaba el poder de los sectores dominantes y contribuía a reproducir el estado de cosas, en consecuencia plantearon que la ciencia debía estar comprometida con la búsqueda de soluciones a los problemas que afectan a la sociedad y en especial, a aquellos que sufrían exclusión, malestar y desigualdad.

En uno de sus más conocidos artículos, Teoría tradicional y teoría crítica publicado en 1937, Horkheimer sostuvo que el criterio de verificación, como carta de aceptación para considerar una teoría como científica, debería incluir el cuestionamiento de la sociedad basada en la racionalidad instrumental (aquella que apunta a los medios) y en las propuestas de construcción de una realidad fundamentada en la racionalidad formal (aquella que apunta a los fines por sí mismos).

Ignorar la racionalidad formal nos sitúa en posiciones ideológicas que enmascaran la realidad con el propósito de legitimarla, independientemente de la clase social desde la cual se edifica un discurso, ya que:

En las circunstancias actuales, la conciencia de cualquier clase social puede volverse ideológicamente limitada y corrupta, aun cuando por su situación ella esté orientada hacia la verdad. La teoría crítica, pese a toda (…) coincidencia de sus elementos con las teorías tradicionales más progresistas, no posee otra instancia específica que el interés, ínsito en ella, por la supresión de la injusticia social (…) El conformismo del pensamiento, el aferrarse al principio de que ésta es una actividad fija, un reino cerrado en sí mismo dentro de la totalidad social, renuncia a la esencia misma del pensar[15].

Recordemos que los positivistas ignoraron la forma como el mundo axiológico del investigador afectaba su objetividad, para ellos la objetividad estaba garantizada. Razón por la cual no se preocuparon por los aspectos ideológicos envueltos en el conocimiento, sino por su utilidad para someter y controlar determinados elementos de la realidad social.

Ahora bien, la teoría crítica señala que tal objetividad no existe, pues todo conocimiento está impregnado de ideología por el fin que persigue. Por esta razón, si el interés del científico es dar cuenta de la realidad, sin pretender buscar las causas que generan los graves problemas sociales y sin hacer nada por cambiarlos, es conservador y no ético; al contrario, sería ético y liberador, por lo que siempre tendrá un interés, bien para someter o bien para liberar.

De allí que los teóricos críticos consideren que la teoría positivista está enmarcada dentro de la razón instrumental, es decir, una racionalidad que constriñe al hombre y que procura el perfeccionamiento de los medios para la consecución de fines determinados por el sistema, que no es otro que el mantenimiento y acrecentamiento de su poder[16].

Frente a este carácter conservador e instrumental del positivismo y del liberalismo burgués, los teóricos críticos plantean una racionalidad formal, es decir, una racionalidad que apunta hacia fines deseables por sí mismos y no a medios legitimadores del orden establecido, como lo hace el positivismo.

Anteponen a la verificación empírica como criterio de validez de la ciencia, el examen detallado de la sociedad a partir del cual se elaboren propuestas que permitan solucionar sus problemas y mejorar su calidad de vida. Si bien para la teoría crítica este es el punto más importante de la ciencia, no por ello ignora el proceso de investigación científico, sólo que plantea hacer ciencia (teorías, categorías y conceptos) que permita revelar los resortes ocultos sobre

los cuales se sustenta un orden social determinado. Es por esto que la Escuela de Francfort propone hacer ciencia crítica y comprometida con un interés emancipatorio de la sociedad.

Por último, los teóricos críticos cuestionaron al positivismo porque negaba el poder liberador de la razón (formal) y de los hombres como sujetos activos, al constreñirlos a la dinámica de las «fuerzas naturales»[17].

Tal como lo señala Vásquez: El rechazo positivista de la metafísica, nos dice Marcuse [en su libro Razón y Revolución], iba así unido a un rechazo del derecho del hombre a alterar y reorganizar sus instituciones sociales de acuerdo con su voluntad racional (…) De acuerdo con esa tesis, Comte establece que la principal virtud del hombre es la resignación: «la verdadera resignación, es decir, la disposición a soportar resueltamente los males necesarios sin ninguna esperanza de compensación, sólo puede surgir de un profundo sentimiento de la invariabilidad de las leyes que rigen el conglomerado de los fenómenos naturales»[18].

Constructivismo

Otra corriente que en los años 60 comenzó a discutir desde la epistemología el dogmatismo positivista, su realismo ingenuo y crítico, fue el constructivismo. Si bien los trabajos de Karl Manheim (1893-1947) se consideran pioneros de este enfoque, fueron las propuestas de Berger y Lukmann, en su libro La construcción social de la realidad (1967), las que desarrollaron las tesis centrales de esta teoría. En el campo de la pedagogía esta perspectiva también fue acogida por autores como Piaget, Kolhberg, Ausbel, Novak, De Bono, entre otros, quienes se opusieron al modelo conductista en la educación.[19]

El constructivismo llevó al extremo las posiciones interpretativistas de la hermenéutica, pues planteó que el conocimiento de la realidad no es una copia fiel de la misma, por el contrario, las teorías, categorías y conceptos son construcciones mentales a partir de las cuales captamos la realidad, le damos sentido y nos conducimos en ella. De acuerdo con González:

Al afirmar que nuestro conocimiento tiene un carácter constructivo-interpretativo estamos intentando superar la ilusión de la validez o la legitimidad de un conocimiento por su correspondencia lineal con una realidad, esperanza ésta que se ha convertido (…) en una construcción simplificadora y arbitraria de la realidad al fragmentarla en variables susceptibles de procedimientos estadísticos y experimentales de verificación (…)[20].

Desde esta perspectiva, el realismo ingenuo profesado por Comte y el realismo crítico por los neopositivistas, según el cual la realidad existe independientemente del sujeto y es percibida sensorialmente tal cual como se presenta, siendo nuestros conocimientos un reflejo exacto de la realidad, es rechazada por una concepción que propone que el conocimiento es una construcción y no una representación, donde el sujeto conocedor no descubre fenómenos sino que elabora interpretaciones sobre éstos. De esta manera, la verdad deja de ser objetiva, a la espera de ser descubierta por el investigador y pasa a ser una verdad que surge de las relaciones sociales, es decir, es el resultado de la elaboración de diferentes significados por parte de los individuos sobre una misma realidad de acuerdo con su contexto social.

En su forma extrema, el constructivismo plantea que no existen hechos sino interpretaciones o construcciones mentales, razón por la que el sujeto percipiente tiene preeminencia sobre los hechos, a diferencia del positivismo, que privilegiaba la realidad. En este sentido, para los constructivistas el mundo deja de ser real, independiente de quien lo observa y pasa a ser un mundo de significados «(…) en cuanto dado a un sujeto; lo que conocemos del mundo (…) no es el mundo, la realidad en sí misma, sino la construcción subjetiva que hace el sujeto cognoscente (…)»[21].

La posmodernidad

Más recientemente, a finales de los años 70 y en la década de los 80, surgió un movimiento filosófico que, con algunas imprecisiones, se ha denominado posmodernidad, en que encontramos a intelectuales como Jean-François Lyotard (1924), Gilles Deleuze (1925-1995), Jean Baudrillard (1929), Jacques Derrida (1930) y Gianni Vattimo (1936), entre otros. Jean Lyotard, en su libroLa condición posmoderna planteó los aspectos básicos de esta corriente[22].

La posmodernidad o posmodernismo surgió como un rechazo a la modernidad, en lo que respecta a su forma de conocer racional y positivista, y a la sociedad capitalista que surgió de ella. Considera que dicho orden social se ha edificado en función de un sistema de ideas y estructuras que constriñen al hombre, donde la ciencia, considerada por éstos como un juego del lenguaje, también sustenta ese orden por medio de grandes metarrelatos que legitiman el significado del individuo, de la sociedad y del mundo[23].

En esencia, la posmodernidad rechaza la fe en la razón heredada de la Ilustración y la racionalización de todos los aspectos de la vida social, así como el papel de los sujetos como protagonistas de la historia, de los grandes sistemas filosóficos que pretenden dar cuenta de todos los aspectos de la vida social y de la idea de progreso basada en la industrialización y en el avance de la ciencia y la tecnología.

De esta manera, la posmodernidad vino a cuestionar la existencia de principios racionales que organizaran la vida del hombre y de las capacidades y certidumbres en el conocimiento de la sociedad y del sentido de la historia. En consecuencia, propone que todo conocimiento deja de ser absoluto para ser plural, relativo y cambiante, deslegitimando así el estatus privilegiado del conocimiento científico de monopolizar la verdad al tener la «capacidad» de descubrir leyes universales.

Al contrario, señala que el conocimiento es contingente en la medida en que es el resultado de sistemas conceptuales prefigurados por un mundo de valores, tradiciones y vivencias que influencian las percepciones del investigador en detrimento de la objetividad.

Para los posmodernistas la creciente complejidad de la sociedad capitalista, caracterizada por un gran despliegue de ciencia y tecnología, ha modificado de tal forma las relaciones societales, los valores y las prácticas tradicionales sobre las cuales se asienta la vida cotidiana, que éstas han perdido sus referentes.

Tales modificaciones ya no pueden ser aprehendidas con los viejos conceptos y tampoco podemos inferir de ellas regularidades o leyes causales lineales, por lo que la incertidumbre marca la pauta sobre el determinismo, el reduccionismo y la idea de progreso. En otras palabras, ya no es posible comprender el mundo desde metadiscursos como el marxismo, el psicoanálisis o el positivismo, pues éste escapa o se rehúsa a ser definido por estos criterios.

En efecto, el posmodernismo pretende dar cuenta de las diferencias, de aquello que ha sido marginado del discurso científico (las emociones, las pasiones, en fin, los aspectos irracionales del hombre), busca nuevos estilos discursivos donde el lenguaje literario, científico y filosófico se alternan al unísono potenciando el significado de las palabras. De acuerdo con Lyotard, el concepto de posmodernidad expresa la desconfianza hacia los metarrelatos, ampliando nuestra percepción sobre las diferencias y profundizando nuestra tolerancia hacia lo inconmensurable[24].

En definitiva, el posmodernismo trata de descentrar el mundo del logos de lo racional, cuestionando el pensamiento único, la intolerancia y la exclusión que lleva a ignorar al otro y a lo otro desde una concepción autoritaria, que simplifica al máximo la realidad, reduciendo la diferencia, la multiplicidad y la diversidad a patrones, leyes y visiones (metarrelatos) de la vida[25].

Dentro de este contexto, Bentz y Shapiro señalan una serie de interrogantes en torno a la falta de claridad para determinar lo que es un conocimiento válido y los aspectos que debe reunir el mismo; así como el fin que persigue y a quiénes les servirá dicho conocimiento. Se preguntan si el conocimiento es descubierto como consideraban los positivistas o si, al contrario, es construido socialmente; proponen la deconstrucción del conocimiento para develar sus restricciones, intereses y condicionamientos. Por último, plantean hasta qué punto se puede alcanzar la verdad y la objetividad en las formas de conocer[26]. A continuación veremos un cuadro comparativo de las diferencias entre la modernidad y la posmodernidad:

DIFERENCIAS ENTRE MODERNIDAD Y POSMODERNIDAD[27]

MODERNIDAD POSMODERNIDAD
1º Teorías generales o metarrelatos con pretensiones universales, homogenizantes y totalitarias, que reprimen y niegan las diferencias entre las sociedades, en una especie de imperialismo cultural. 1º Planteamientos y lenguajes teóricos múltiples que elevan la fragmentación, la no unidad de la explicación científica y las diversidades y particularidades socioculturales.
2º Exaltación de la racionalidad, el determinismo, el mecanicismo lineal y la simplicidad del conocimiento científico. 2º Revalorización de las contradicciones, de la opacidad y de las numerosas visiones y niveles de la realidad.
3º Búsqueda de leyes, generalizaciones empíricas, explicaciones causales y concepción acumulativa de las ciencias. 3º Diversidad de conocimientos, variadas visiones locales y contextuales.
4º Desconocimiento del otro, intolerancia hacia las minorías, insensibilidad ante los problemas sociales de los sectores excluidos y ejercicio del poder de forma vertical y autoritaria. 4º Revalorización del otro, acogimiento de las minorías y de los oprimidos, énfasis en el poder como categoría nodal que está presente en las distintas relaciones sociales. Por último, ejercicio del poder horizontal.

La teoría de la complejidad

Como hemos podido observar, a lo largo del siglo XX surgieron diferentes corrientes de pensamiento, que en su mayoría cuestionaron el paradigma simplista, al tiempo que plantearon nuevas formas de estudiar la sociedad.

Incluso el Círculo de Viena y el Racionalismo Crítico contribuyeron a socavar los principios mecanicistas, lineales, reduccionistas y deterministas del positivismo decimonónico.

Los aportes realizados por cada una de las corrientes de pensamiento ya expuestas, hoy están contenidos en un nuevo paradigma que a partir de los años 80 comenzó a tener cuerpo y aceptación en las ciencias, a saber, la complejidad. Entre los principales representantes se encuentran G. Bateson, Ilya Prigogine, H. Maturana, S. Kausman y Edgar Morin.

Para la complejidad la ciencia no es un saber acabado y cerrado, al contrario, considera que la ciencia debe apuntar a una comprensión multidimensional de la realidad, sin pretensiones de llegar a conclusiones definitivas, puesto que la historia de la ciencia ha demostrado que es un saber en constante reacomodo.

Es precisamente esa visión multidimensional la que conduce a la ciencia a dejar de lado el parcelamiento del conocimiento en disciplinas, que ha llevado cada vez más a una especialización de los estudios. No obstante, sin negar los conocimientos disciplinarios la complejidad propone el paradigma transdisciplinario; así, complejidad y transdisciplinariedad van juntas en esta nueva forma de investigar y entender la realidad.

La complejidad no se queda sólo en el ámbito de las ciencias, pues reconoce sus limitaciones para captar las distintas dimensiones del hombre, de la historia y de la sociedad en sus diferentes facetas (emocional, racional, psíquica, biológica, espiritual, económica, política, social, cultural, etc.). De allí que promueve el diálogo de saberes, donde la filosofía, la literatura, la teología, la poesía, etcétera. se integran para ampliar la visión de la realidad, pero sin dejar de aceptar las capacidades de la ciencia para comprender y explicar los fenómenos sociales.

Dentro de este contexto, la complejidad y la transdisciplinariedad representan todo lo contrario al pensamiento simplista y reduccionista del positivismo. Esta nueva episteme viene pues a superar (…) los fundamentos del pensamiento científico moderno; esto es, la objetividad, la distancia entre lo subjetivo y lo objetivo, la causalidad lineal, la neutralidad, la formulación de leyes generales, la especialización del conocimiento, [los cuales están] siendo seriamente cuestionados por la crisis que experimenta la modernidad occidental [En este sentido,] es claro el surgimiento de una nueva cosmovisión, donde nociones como integralidad, sensibilidad a las condiciones iniciales, inestabilidad, incertidumbre, caos, fluctuaciones, turbulencias, autoorganización, estructuras disipativas, azar, indeterminismo, fractalidad, etcétera, se manifiestan de manera conjunta y sin oposición a criterios como orden, determinismo, estabilidad, causalidad, linealidad o previsibilidad,

[donde]

el conocimiento científico es una de las diversas formas de conocer el mundo, pero no la única[28].

En efecto, el paradigma de la complejidad nos dice que la realidad es siempre contradictoria, razón por la cual debemos evitar el error de las visiones simplistas del mundo. Visiones que privilegian el orden y reducen las explicaciones a una única ley, ignorando las múltiples relaciones entre los distintos niveles de la realidad, política, cultural, social y económica, tal como lo hizo el positivismo. Si bien la simplicidad puede ver lo uno y lo múltiple, no logra advertir que en lo uno está contenida la multiplicidad y viceversa, vale decir, no puede ver lo uno en el todo ni el todo en lo uno.

En consecuencia, para la complejidad, el universo no está determinado por un principio reduccionista como lo creía el positivismo; al contrario, en él también operan la casualidad y el desorden, simultáneamente con elementos autoorganizadores con propósitos y finalidades (como lo señala Ilya Prigogine en su teoría del caos). Asimismo, en la sociedad se alternan la autonomía y el condicionamiento de factores múltiples, a diferencia de las leyes inexorables de la historia que dejan poco margen de actuación al hombre.

En este sentido, el hombre autónomo es aquel que tiene la capacidad de tomar sus propias decisiones e incidir en la construcción de su condición humana, social y en su devenir histórico, en sus múltiples dimensiones: racional, física, espiritual, económica, emocional, biológica, dentro de un marco social y físico diverso, donde se cruzan los planos político, cultural, económico, moral, geográfico, entre otros. He aquí una de las complejidades propiamente

humanas: no somos completamente libres aun cuando frecuentemente tenemos la idea de serlo.

A diferencia de esta visión compleja de la realidad, Morin sostiene que la racionalización pretende encapsular la realidad en una visión coherente, negando todo lo que la contradice e ignorándolo por considerarlo irreal.

Esta es la posición de los positivistas, que ignoran todo aquello que no puede ser comprendido desde la ciencia en términos de leyes y experimentación, desconociendo los enunciados lingüísticos que no tengan su correlato empírico y que no puedan estar sujetos a verificación.

Así, el nuevo paradigma de la complejidad, al contrario del simplista y disciplinario, no navega en la racionalización sino en la racionalidad y es allí donde opera «(…) el diálogo incesante, entre nuestro espíritu, que crea las estructuras lógicas, que las aplica al mundo, y que dialoga con ese mundo real. Cuando ese mundo no está de acuerdo con nuestro sistema lógico, hay que admitir que nuestro sistema lógico es insuficiente, que no se encuentra más que con una parte de lo real. La racionalidad, de algún modo, no tiene jamás la pretensión de englobar la totalidad de lo real dentro de un sistema lógico, pero tiene la voluntad de dialogar con aquello que lo resiste»[29].

Hasta aquí, podemos resumir lo que hemos expuesto en tres principios que caracterizan la complejidad:

1º El principio dialógico: admite la dualidad en el ámbito de la unidad y viceversa. Esto es, relaciona dos conceptos a la vez suplementarios y contradictorios.

2º El principio de la recursividad organizacional: implica que los productos y los efectos son a su vez causas y productores de los fenómenos que los producen, como si se tratara de un remolino en el que cada elemento es simultáneamente generado y generador. Esto se opone a la visión secuencial de causa y efecto.

3º El principio hologramático: señala que el todo está en la parte y la parte está en el todo. Este principio se sitúa más allá de la visión fragmentaria que no percibe más que las partes y de la visión holística que no ve más que el todo. De allí que el paradigma de la complejidad reúna tanto al observador como al conceptualizador en su conceptualización y observación. Todo esto se puede representar gráficamente de la siguiente manera:

LA COMPLEJIDAD[30]

permite pensar a la vez en:

-estática/sujeto/dinámica/objeto

 -repetición/cambio

 -orden/desorden

 -invariación/Innovación

-reproducción/involución

-individuo/sociedad

-determinismo/libertad

-mito/realidad

-unidad/conflicto

-armonía/discordia

lo que conduce a:

-Concebir y pensar la diversidad  poliocular y multidimensionalidad de la realidad

-Una mirada o visión polinucleada

Una teoría

y es capaz de:

-Reconocer la presencia del sujeto en el objeto

Concebir la sociedad como unidad/multiplicidad

Concebir lo que hace variar la invariación

Concebir la noción de rizo discursivo para comprender la autoorganización

Asociar lo que está desunido

Ahora bien, el paradigma de la complejidad propone la forma en que debe ser estudiada la realidad, ésta es la transdisciplinariedad. No obstante, para llegar a ella la ciencia pasó antes por distintas concepciones, la primera fue la pluridisciplinariedad, que surgió como el estudio de un objeto de una disciplina por distintas disciplinas simultáneamente. Más adelante apareció la interdisciplinariedad, que superó a la pluridisciplinariedad al orientar sus estudios al traspaso de métodos entre diferentes disciplinas. Si bien la pluridisciplinariedad y la interdisciplinariedad van más allá de los límites de las disciplinas, ellas continúan en la esfera disciplinaria; en cambio, la transdisciplinariedad se dirige a lo que está entre las múltiples disciplinas y allende toda disciplina.

Esto quiere decir que la transdisciplinariedad no posee, como las disciplinas, un método y un objeto de estudio específico; tampoco estudia un solo nivel de realidad o un segmento de dicho nivel, sino que se dedica al estudio de la dinámica que se genera por la actuación de diversos niveles de realidad y percepciones al unísono. Sin embargo, la disciplinariedad se aclara y enriquece en la investigación transdisciplinaria, al tiempo que ésta se alimenta de aquélla, por lo que ambas formas de estudio no deben ser vistas como contradictorias, sino como complementarias.

El paradigma transdisciplinario busca, según Nikolaevitch, la comprensión del mundo presente, la unidad del conocimiento, la lógica del tercer incluido, los niveles de realidad y la complejidad. Esto es, acepta la presencia de distintos niveles de realidad conjuntamente con diversos niveles de percepción, enfatizando su profunda correlación, pues parte de la idea de que la multidimensionalidad nos permite tener conciencia de que toda visión especializada es limitada[31].

No obstante, algunas desviaciones en la metodología nos pueden llevar, de acuerdo con Nikolaevitch, a ciertos errores que nos hagan dejar de lado la concepción de complejidad de la realidad y retornar al paradigma simplista y disciplinario.

Por ejemplo, al reducir todos los niveles de la realidad y de percepción a uno solo por desconocimiento de la complejidad. Otra desviación similar sería la de reducir de manera arbitraria todos los niveles de la realidad y de percepción a uno solo, pese a conocer la existencia de diversos niveles. Un tercer caso sería que el investigador reconoce que hay diversos niveles de percepción, pero ignora diversos niveles de realidad. Por último, al contrario de la anterior, acepta diferentes niveles de la realidad más niega diferentes niveles de percepción.

En consecuencia, la transdisciplinariedad, al igual que la complejidad, rompe con el paradigma simplista, unidimensional, reduccionista y positivista, abriendo espacio a la multidimensionalidad; a lo subjetivo y objetivo; a lo estático y dinámico; a lo micro y a lo macro; al orden y al conflicto. Enfatiza la imposibilidad de lograr certezas, de plantear leyes, de percibir la verdad y el orden absoluto, retomando el postulado lógico (Nagel ) que hace referencia a las ineludibles contradicciones lógicas presentes en nuestras percepciones.

La transdisciplinariedad y la complejidad, entendidas de esta manera, están estrechamente vinculadas al enfoque multiparadigmático o al esfuerzo por constituir un paradigma integrado y multidimensional, tal como en sociología es propuesto por Georges Gurvitch, Jeffrei Alexander y George Ritzer. Y en el campo de la metodología, con el modelo mixto que pretende integrar los enfoques cualitativos y cuantitativos de la investigación, propuesto por Roberto Hernández, Carlos Fernández y Pilar Baptista.

En este sentido, D. Thomas expresa muy bien esta idea cuando Sostiene que las ciencias sociales son ciencias multiparadigmáticas debido a dos factores: existe más de una visión (…) de la sociedad y las teorías son indeterminadas respecto a los hechos. Ambos elementos explican la existencia de más de un paradigma en sociología, puesto que si el mundo indetermina la teoría, el mismo tipo de instituciones o cambios institucionales pueden ser teorizados en formas diferentes. Por otro lado, una sociedad con una visión (…) monolítica que permitiera el dominio de un paradigma exclusivo sería imposible, amén de poco deseable[32].

La visión reduccionista con la que se iniciaron las ciencias sociales desde el positivismo hasta hoy, ha sido superada por los cuestionamientos que en especial han surgido en la segunda mitad del siglo XX, aun cuando todavía existen remanentes de tales postulados en algunos investigadores y profesores en nuestras universidades. En la siguiente figura observaremos la visión integrada o multidimensional tal como se ha propuesto en la sociología por los sociólogos antes mencionados:

LOS GRANDES NIVELES DEL ANÁLISIS SOCIAL MACROSCÓPICO/MICROSCOPICO[33]

  OBJETIVO SUBJETIVO
I. Macro-objetivo. Ejemplo: sociedad, Estado, estructuras sociales, instituciones, urbanidad, tecnología, relaciones macroeconómicas, derecho y lenguaje. II. Macro-subjetiva. Ejemplo: cultura, tradición, norma, grupos étnicos, distinciones sociales.
III. Micro-objetivo. Ejemplo: pautas de conducta, acción e interacción y la psiquis IV. Micro-subjetivo. Ejemplo: percepciones, creencias, significados.

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Resumen

En el siguiente artículo se presentan las críticas epistemológicas y metodológicas que se han elaborado en contra del modelo positivista desde inicios del siglo XX. Comenzando por la hermenéutica, el empirismo lógico, la teoría cuántica, el racionalismo crítico; más adelante la teoría crítica, el constructivismo y el posmodernismo, concluyendo con el paradigma de la complejidad y de la transdisciplinariedad.

Veremos cómo cada uno de estos paradigmas ha enfatizado determinados aspectos de la realidad (ontológicos) y de la forma de conocerla (gnoseológicos), hasta llegar en las décadas de los 70 y 80 a proponer visiones que integraron en el estudio de la sociedad, los diferentes niveles y dimensiones de la realidad: lo macro-micro, lo objetivo-subjetivo, lo estático-dinámico, las regularidades-incertidumbres, el orden-conflicto y lo holístico-fragmentario, como una forma más adecuada de explicar y comprender la realidad, que permitiera superar las limitaciones tanto de los interpretativistas como de los positivistas.


[1] Cfr. Mardones, J. y Ursúa, N. Filosofía de las ciencias humanas y sociales. Materiales para una fundamentación científica. México: Ediciones Coyoacán, 2001.

[2] Cfr. Sandín, Ma. Investigación cualitativa en educación. Fundamentos y tradiciones. Madrid: McGraw-Hill, 2003.

[3] González, Fernando. Investigación cualitativa y subjetividad. India: McGrawHill, 2007, p. 10

[4] Taylor, S. y Bogdan, R. Introducción a los métodos cualitativos de investigación. Barcelona: Editorial Paidós, 1987, p. 20.

[5] Citado por Acero, Juan. Filosofía y análisis del lenguaje. Madrid: Cincel, 1985, p. 124.

[6] Cfr. Hempel, Carl. La explicación científica. Buenos Aires: Editorial Paidós, 1979.

[7] Martínez, Miguel. Ciencia y arte en la metodología cualitativa. México: Editorial Trillas, 2004, p. 18

[8] Cfr. González, Alexis. Medición, experimentación y descubrimiento en las ciencias sociales. Caracas: UCV, 2000.

[9] Popper, Karl R. La lógica de la investigación científica. Madrid: Tecnos, 1985, p. 35.

[10] Sandín, Ma. Ob. cit., p. 6.

[11] Popper, Karl R. La lógica de la investigación científica…, p. 35.

[12] Popper, Karl. La miseria del historicismo. Madrid: Alianza Editorial, 1992, p. 17.

[13] Feyerabend, Paul. Contra el método. Barcelona: Ariel, 1975, p. 13.

[14] Bernal, César. Metodología de la investigación. México: Pearson, 2006, pp. 40-41.

[15] Horkheimer, Max. Teoría crítica. Buenos Aires: Amorrortu, 1974, pp. 20-271.

[16] Cfr. Hernández, Javier. Corrientes actuales de filosofía. Madrid: Tecnos, 1996.

[17] Cfr. Ritzer, George. Teoría sociológica moderna. Madrid: McGraw-Hill, 2001.

[18] Vásquez, Eduardo. Libertad y enajenación. Caracas: Monte Ávila Editores, 1987, pp. 235-236.

[19] Flórez, Rafael. Pedagogía del conocimiento. Colombia: McGrawHill, 2005.

[20] González, Fernando. Ob. cit., p. 5.

[21] Ander-Egg, Ezequiel. Métodos y técnicas de investigación social I. Acerca del conocimiento y del pensar científico. Buenos Aires: Lumen, 2001, pp. 56-57.

[22] Cfr. Ritzer, George. Ob. cit.

[23] Rodríguez, Francisco. Sujeto y posmodernidad. Guayana: Fundacite, 2006.

[24] Lyotard, Jean-François. La condición posmoderna. Madrid: Cátedra, 1989.

[25] Lyotard, Jean-François. La diferencia, Barcelona: Gedisa, 1988

[26] Cfr. Sandín, Ma. Ob. cit.

[27] Cuadro elaborado con base en Corbetta, Piergiorgio. Metodología y técnicas de investigación social. Madrid: McGraw-Hill, 2003, pp. 28-29.

[28] Bernal, César. Ob. cit., pp. 46-47.

[29] Morin, Edgard. Introducción al pensamiento complejo. Barcelona: Gedisa, 1997, p. 102.

[30] Tomado de Ander-Egg. Ob. cit., p. 94.

[31] Cfr. Stanislav Nikolaevitch. «La aproximación interdisciplinaria en la ciencia de hoy», en Interdisciplinariedad y ciencias humanas, Nueva York: Tecnos, UNESCO, 1998.

[32] Gómez, Amparo. Filosofía y metodología de las ciencias sociales. Madrid: Alianza, 2003, p. 266.

[33]

Narrativas de identidad. De la nación mestiza a los recientes desplazamientos de la metáfora social en Bolivia (2014) Javier Sanjinés

Afirma el historiador mexicano Tomás Pérez Vejo que la historia de los últimos dos siglos sería ininteligible sin el término nación (276). En efecto, este concepto ha terminado convirtiéndose en la forma hegemónica más importante de la identidad colectiva de la modernidad, y ha sido, además, la fuente de legitimación del poder político. Realidad insoslayable desde el siglo XVIII, la nación, concepto que regula la mayor parte de los aspectos de la vida colectiva, fue, junto a la noción de progreso, la nueva religión de Occidente.

Incluso más allá de los otros mitos de la modernidad, incluyendo la razón y el propio progreso, es la única construcción social que permanece indemne a las grandes convulsiones históricas del siglo pasado, de manera que, como señala Pérez Vejo, “la bondad de la nación como forma natural y deseable de organización social sigue gozando de un amplio consenso en la mayoría del planeta” (277).

Pero la nación no es un hecho “natural” ni universal. No ha existido siempre e incluso podría dejar de existir en el futuro. Creada por el desarrollo de la modernidad, es simplemente una respuesta histórica concreta a los problemas de identidad y de legitimación del poder. Por este motivo, y a diferencia de otras identidades colectivas, como las religiones, los estamentos y los grupos familiares, ella tiene ese carácter político preciso que hace que se confunda con el Estado, razón por la cual Pérez Vejo considera que el término Estado-nación no es más que “un pleonasmo semántico” (280).

Pleonásmico en la medida en que todo Estado necesita de una nación y toda nación aspira a ser un Estado, el Estado-nación responde a la modernidad de la nación, pero no a la “existencia de comunidades humanas que a lo largo de la historia han sido identificadas como naciones” (281). Así, el término nación existió antes de la modernidad europea, “pero con significado muy diferente del que comenzó a tener hacia finales del siglo XVIII, tanto en lo que se refiere a su sentido, como, sobre todo, a su uso político” (281).

Si, como construcción social, las naciones no son realidades objetivas, sino invenciones colectivas, ellas no son el resultado de una larga evolución histórica, sino el de una relativamente corta invención “voluntarista” (la nación cívica), opuesta a la “organicista” (la nación étnica).

En efecto, como observara el estudio promovido por la Unidad de Coordinación de la Asamblea Constituyente (Mayorga y Molina) a propósito de la realidad boliviana, la nación cívica y la nación étnica son entidades que, al oponerse entre sí, pesaron sustancialmente en el desarrollo del nacionalismo. Anthony Smith (The Ethnic Origins; The Ethnic Revival) y Benedict Anderson coinciden en afirmar que los dos tipos no siguen el mismo derrotero.

“Primordialista”, Smith se apega mucho más al pasado, al hecho de que las tradiciones étnicas continúan actuando en el presente, mientras que Anderson, moderno en su concepción de la nación, y siguiendo la lógica de la comunidad imaginada, se desentiende de las tradiciones pasadas que nada tienen que ver con la función de los medios de comunicación y con el rol modernizador del Estado (Calhoun 28).

Volviendo al caso boliviano, habría que enfatizar el hecho de que tanto la nación cívica como la nación étnica fueron concepciones elitistas que dieron como resultado la forma cultural que llamaré pedagógica, la misma que incluyó a los más importantes ensayistas del siglo XX.

Metáforas en torno a la “pedagogía nacional”

El crítico chileno Hernán Vidal, quien más investigó sobre las narrativas de identidad, las conceptuó como verdaderas artífices de la cultura nacional. Como en muchos de sus otros trabajos[1], Vidal expresa en su ensayo “An Aesthetic Approach to Issues of Human Rights” que todo el campo de las humanidades está regido por el “estudio de cómo los seres humanos crean sistemas simbólicos, analógicos, que dotan de sentido a su actuar en el entorno social”.

Para Vidal, los seres humanos ejercitan sus actos estéticos “como campos coherentes de respuestas corporales emotivo-intelectuales” (14) a los problemas que encuentran en la sociedad. Es claro que para Vidal, a quien sigo en la conceptualización de la identidad, los ensayos son parte de estas narrativas que fundan la nación.

Difundido por textos literarios –las crónicas y, posteriormente, los ensayos y las novelas– que representaban imaginariamente la situación contemporánea de la cultura patria, el proceso histórico de construcción de la nación tuvo una larga e importante trayectoria que, en el caso de América Latina, estuvo relacionada con conocidos ensayos que guiaron la formación de las diversas “culturas nacionales”.

Ligados al capitalismo de imprenta estudiado por Benedict Anderson[2] los ensayos “fundacionales” que incorporo brevemente en este apartado[3] se escribieron durante la primera mitad del siglo pasado. Estos ensayos eran construcciones imaginarias, es decir, interpretaciones históricas sui géneris que creaban campos metafórico-simbólicos capaces de orientar el orden social establecido.

Involucrados en la construcción de la nación, los “letrados” tuvieron la capacidad de representar lo público sin ser propiamente historiadores, sociólogos o cientistas sociales. Se trataba, más bien, de “hombres de letras” que estaban “en relación simbólica con el tiempo en que les tocó vivir”, como bien dijo Edward Said acerca de este tipo de escritores.

Hago hincapié en el hecho de que olvidamos con frecuencia el carácter “representacional” de estos ensayos fundacionales, es decir, que eran representaciones imaginarias de la realidad –entre lo real y lo representado, más que los hechos en sí mismos, importaba la manera de fundamentarlos, de argumentarlos–, no encuestas sociológicas ni documentos históricos directamente explicativos de la realidad. Mediados por símbolos y por metáforas, los ensayos fundacionales de la nación boliviana eran la representación imaginaria de cómo determinados grupos y clases sociales reproducían su existencia, siguiendo o rompiendo con patrones establecidos por el poder político hegemónico.

Considerado polémico por la élite intelectual de la época, uno de tales ensayos, y el primero en desarrollar la cultura del antimestizaje[4], fue Pueblo enfermo, ensayo del polémico escritor paceño Alcides Arguedas, al que me refiero muy brevemente en este trabajo. Quiero simplemente resaltar que, incapacitado para moldear el nosotros histórico que es el centro neurálgico de la construcción del Estado-nación, Arguedas observó la realidad boliviana a partir de la metáfora de la enfermedad. Así, la enfermedad como metáfora, expresión que nos recuerda el título de uno de los libros de Susan Sontag, terminó siendo el modelo icónico[5] desde el cual Arguedas representó la degeneración psicobiológica de la sociedad boliviana, realidad a la cual observó descarnadamente.

A lo largo del ensayo de Arguedas, la incurable enfermedad que acarreaba la raza mestiza explicaba la disfunción del todo social. En efecto, el mestizaje, barómetro de la degeneración humana, resultaba ser el mal que atacaba al cuerpo social, que invadía a todos los grupos y a todos los sectores sociales, incluyendo a blancos y a indios “acholados” que pretendían subir en la escala social.

Este culto del antimestizaje, que renovaba en Bolivia el pensamiento de Gustave Le Bon y de Octavio Bunge, su discípulo, afirmaba, como lo expresa Brooke Larson, que Arguedas “creía que las razas híbridas estaban caracterizadas por desbalances psicológicos y deficiencias morales, y que la Bolivia contemporánea estaba sufriendo las consecuencias de una raza mezclada” (35), hecho que podía ampliarse al hibridismo del conquistador español-árabe.

Pero el culto del antimestizaje no resultó ser un concepto igualmente apto para explicar el pensamiento de Franz Tamayo, el otro gran “letrado” de ese momento, adversario intelectual de Arguedas[6]. Tamayo se desvió imaginativamente del “antimestizaje”, aceptado por el positivismo de la época, y propuso mirar, desde una concepción “organicista” germana, más estrechamente la cultura local, y se alejó así del darwinismo social dominante a principios del siglo XX.

Puesto que Alcides Arguedas había dejado incumplida la tarea de curar la nación, Tamayo planteó la respuesta regeneradora, a través de un cambio metafórico que reubicó lo social y que engrandeció la cultura local. Surgió así la respuesta étnica que contrarrestó el impasse social expuesto por lo cívico. A través de ella, Tamayo pudo observar las fuerzas vitales de la nacionalidad.

Creación de la pedagogía nacional propuso, de este modo, una renovadora metáfora icónica – el cuerpo esbelto del indio gobernado por la inteligencia del mestizo– que, como se puede apreciar, exaltó al indio como “depositario de la energía nacional”, aunque le dio también su lugar a la inteligencia del mestizo. La nueva metáfora fue acomodando los factores “internos” de la cultura a los factores “externos” del progreso occidental que la vitalidad indígena no tomó en cuenta o desdeñó abiertamente.

Duro como el medio ambiente en el que habitaba, el indio resistía con una vocación extraña los embates de la civilización occidental. La resistencia a cambiar y a aceptar pasivamente los elementos exógenos de la civilización era una virtud y también un defecto del carácter de esta raza. Así, la nueva metáfora visualizaba, más allá de la enfermedad racial expresada en el ensayo de Arguedas, que el indio era un cuerpo y una voluntad que perdurarían.

Su alma, replegada sobre sí misma, explicaba la psicología del aymara. Desprovisto de inteligencia, el indio era pura voluntad y carácter, ajeno a toda imaginación estética y a todo pensamiento metafísico. Resultaba entonces vano buscar en la raza aymara los matices de una inteligencia superior. Esta era una cualidad del mestizo, quien revelaba facilidad comprensiva, vivacidad intelectual y habilidad para captar las formas estéticas. El mestizo, sin embargo, no tenía la voluntad del europeo. Hábil para copiar, pero sin la voluntad suficiente como para crear algo genuinamente propio, el mestizo no sabía imprimirles el sello de su voluntad a las cosas.

En su construcción de la nación étnica, era posible que las claras diferencias que Tamayo encontró entre el indio y el mestizo se superasen aplicando a las razas roles pedagógicos diferentes: la educación del indio demandaba una pedagogía de amorosa paciencia; la instrucción del mestizo, una disciplina que desarrollase su intelecto. Como puede apreciarse, ambas pedagogías tenían finalidades diferentes, pero se complementaban de una manera interesante: la del indio operaba desde la voluntad y desde la regia contextura de su cuerpo; la del mestizo, desde la cabeza, desde la inteligencia.

Esta propuesta configuró una imagen ideal –el mestizaje ideal– que relacionó al indio con el mestizo acriollado, con el mestizo occidentalizado, pero que impidió, mediante el riguroso control del imaginario social, que el indio se transformase en cholo y ascendiese política y socialmente[7].

Este será el desplazamiento metafórico que más tarde abordaré como uno de los factores fundamentales de la vertiente desterritorializadora de la nación. Por ahora, basta con decir que mestizo ideal no era el cholo, actor social que Tamayo borró del imaginario nacional. En efecto, hubo que esperar hasta las décadas de 1930 y de 1940 para que la élite de letrados se despojase del aura mística que envolvía a este mestizaje ideal, y para que forjase una nueva propuesta ideológica, más abarcadora y democratizante, que relacionase, “suturase”, lo cívico con lo étnico. Así surgieron letrados tan importantes como Augusto Céspedes y Carlos Montenegro, intelectuales de una clase media emergente, e importantes letrados disidentes, forjadores de la corriente “nacionalista revolucionaria”.

El atemperado discurso mestizo de Montenegro superó odiosas distinciones y controles raciales, particularmente la separación entre mestizos y cholos.

De este modo, el discurso de Montenegro pasó a formar parte del proyecto letrado de la construcción de la nación, aunque con objetivos diferentes a los que planteaban los promotores de la “cultura del mestizaje”, que proponían el disciplinamiento del sector indígena subalterno.

El ensayo de Montenegro fue un intento radical de cambiar el “culto del mestizaje”, tal cual este había sido construido por el relativamente compacto grupo de letrados oligárquico-liberales. Munido de una nueva propuesta ideológica –la metáfora nación vs. antinación–, el grupo de intelectuales disidentes era ahora llamado a reemplazar la esfera cultural del liberalismo.

Esta nueva propuesta, que seguía siendo letrada, impuesta por una intelligentsia revolucionaria que pensaba desde los sectores disidentes de clase media, debía ser mucho más accesible a las masas populares y capaz de conectar con lo que Montenegro denominó los “nervios vitales” de la nacionalidad.

El nacionalismo de Montenegro es un concepto relativamente vago, pero eficaz porque le confiere a Nacionalismo y coloniaje una particular orientación ideológica: la nación debía sobreponerse a las oscuras fuerzas del pasado y servir de bastión contra la rapacidad imperialista permitida y sacramentada por el sistema tradicional: la antinación.

De manera sugerente, y aunque inadvertido por los estudios exclusivamente políticos o sociológicos de este ensayo, cabe notar que la metáfora del mestizaje ideal no se ha ido del todo. La función de esta metáfora corporal, corregida y desmitificada, se encuentra vinculada a la lucha política de inicios de los cuarenta. Montenegro, quien creía en el poder de la literatura, interpretó esta metáfora cultural por medio de una extensa analogía literaria, y llamó a cada capítulo de su libro con el nombre de un género literario distinto.

Ataviado de épica, después de drama, luego de comedia, el mestizaje siguió teniendo su lugar en la visión del nacionalismo que Montenegro nos legó. Al final, de manera consistente con su argumento –el contenido de la nación fue degradado por la antinación oligárquica-liberal–, Montenegro vio en la novela la posibilidad de urdir una forma nueva que, guiándose por las masas, por la “nación verdadera”, lograse superar el pasado alienante.

En resumen, las metáforas constitutivas de la nación cívica y de la nación étnica dieron sentido a fronteras territoriales que, cual murallas o diques, impidieron el libre flujo de las identidades y controlaron celosamente la construcción elitista de lo social. En efecto, ambas concepciones de nación dieron lugar a fronteras duras –así las llama el historiador indio Prasenjit Duara, a propósito de su estudio sobre la China moderna– que fueron asumidas por élites que no pudieron construir proyectos auténticamente hegemónicos de “cultura nacional”.

En su reemplazo, la cultura del antimestizaje, al igual que la del mestizaje ideal, asentada en las metáforas de la enfermedad mestiza y de la regeneración corporal india, construyeron el Estado-nación sujeto a discursos de dominación que “excluían los valores culturales de los pueblos indígenas y de la mayoría de la población respecto de los derechos de la ciudadanía” (Mayorga y Molina 32).

Si la nación cívica fue un proyecto limitado a la expansión burocrática del criollaje, sin la correspondiente ampliación de los derechos de ciudadanía, la nación étnica también fue elitista porque buscó incorporar al indio bajo un idealismo abstracto que lo mantuvo postergado en lo concreto. Así, la nación étnica pretendió ser modelada bajo el proyecto de una nación mestiza promovida mediante propuestas pedagógicas de índole “civilizatoria”.

Hoy en día se percibe, sin embargo, la necesidad de ir más allá, de superar  la naturaleza dura, fija, homogénea de este Estado-nación. Así, surgen argumentos nuevos, posicionamientos ideológicos y discursivos de diversa naturaleza (posmodernos, poscoloniales, etc.) que cuestionan la rigidez de las fronteras construidas por el nacionalismo, la moderna narrativa reguladora de la historia.

Al contrarrestar esta fijeza con la naturaleza mucho más fluida y cambiante de las múltiples identidades que viven dentro de la nación –hoy día empleamos los términos nación plural, plurinacionalidad–, la tarea de extraer al Estado-nación de las fronteras duras de la modernidad es una posibilidad que, aunque necesaria, no deja de ser problemática. De todos modos, nuevas demandas de ciudadanización, provenientes de los procesos migratorios internos de las últimas décadas, provocan el resquebrajamiento de esta frontera dura, de condición mestiza, y hacen la metáfora mucho más fluida, mucho más sensible a las reivindicaciones étnicas asumidas por los movimientos sociales.

Se construye así la otredad, hecho que pone en evidencia las limitaciones de la nación concebida como comunidad homogénea. Ingreso, pues, a una nueva etapa, a una nueva vertiente interpretativa de lo nacional.

Desterritorialización y metáforas del fluir

En el caso boliviano, desterritorialización y desplazamiento son conceptos nuevos que estuvieron relacionados con el abigarramiento social que descubrió René Zavaleta Mercado. Fue Zavaleta (Bolivia; “Forma clase”) quien se apartó del modelo icónico de la nación mestiza y abrió el cauce a una de las más interesantes lecturas desterritorializadoras del presente: la planteada por el economista Carlos Toranzo Roca, acucioso investigador de la cara pluricultural y multilingüe de la Bolivia actual. Me concentraré en el trabajo de Toranzo para comenzar el análisis de lo que llamo metáforas del fluir.

El sugerente trabajo intelectual de Carlos Toranzo Roca aborda la óptica desterritorializadora desde la cual se hizo particularmente visible lo cholo, es decir, la construcción social más importante de “varios siglos de amestización” (Lo plurimulti 87). En efecto, los textos escritos por Toranzo en las décadas pasadas fueron ensayos descriptivos de la realidad que, dirigidos a las élites locales, pretendían que ellas, afanadas en autodefinirse como “criollas”, pudiesen entender que, en realidad, eran el producto del largo proceso de mestizaje construido por la historia boliviana. Aún más, Lo pluri-multi o el reino de la diversidad era:

[…] un alegato contra las homogeneidades. Si bien describía el proceso de mestización, no hablaba de un mestizo único, es decir, discrepaba del modelo culturalista homogeneizador de la Revolución de 1952 que entendía que la historia revolucionaria iba a construir un solo modelo de mestizaje, uno único, monocultural. En la medida en que se diferenciaba del MNR revolucionario, lo hacía también de los revolucionarios soviéticos que pretendieron construir otra homogeneidad, la proletaria, matando u obscureciendo todos los matices de la diversidad, u ocultando las heterogeneidades que se iban cultivando cada día y que lo siguen haciendo en cualquier parte del mundo. (52)

Resulta sugerente comprobar que, un siglo después de publicado el ensayo de Tamayo, la realidad boliviana todavía plantea la necesidad de que se siga pensando el mestizaje. Nótese, sin embargo, que hacerlo ahora exige una óptica desterritorializadora muy diferente. En efecto, y al proseguir con lo que afirmaba en Lo pluri-multi, Toranzo vuelve, a raíz de la conmemoración de los veinticinco años de fundación del Posgrado en Ciencias del Desarrollo en la Universidad Mayor de San Andrés (Cides-UMSA), a escribir uno de los más interesantes ensayos de ¿Nación o naciones en Bolivia?, libro coordinado por el cientista social Gonzalo Rojas Ortuste. Se trata de “Repensando el mestizaje en Bolivia”.

Repensar el mestizaje significa tener en cuenta que las diferencias raciales, supuestamente superadas por la modernización y la racionalización del Estado, no son un tema pasado, sino que, por el contrario, vuelven a ocupar el interés de los intelectuales del presente. En el fondo, se puede decir que, bajo el rótulo de la nación mestiza, la visión homogeneizadora de la realidad que, aparentemente, curó a Bolivia de la “enfermedad” racial que la aquejaba, reaparece con inusitada fuerza.

La necesidad de repensar el mestizaje muestra que la nación mestiza, tal cual ella había sido pensada por las políticas pedagógicas del siglo pasado, necesitaba ser reinterpretada por nuevas demandas de índole varia: étnica, de género, generacional, regional, gremial, etc. De este modo, se percibía, a fines del siglo pasado, la necesidad de estudiar la conformación de los multiples mestizajes (Toranzo, “Repensando” 45). En efecto, afirmaba Toranzo, en la última década del siglo pasado, que “cerrar los ojos a las centenas de mestizajes de este país implica simplemente cerrar los ojos a las mayorías de Bolivia” (46).

Pero el estudio sobre los múltiples mestizajes, o la descripción de su largo proceso en Bolivia, tal cual aparece en el reciente ensayo de Toranzo, significan tener muy en cuenta que la construcción histórica “no es lineal sino iterativa, con momentos a veces llenos de violencia” (46) que llenan dicho proceso de “tonalidades”, que no pueden ser abordadas como regularidades homogéneas, sino como heterogeneidades que deben ser reinterpretadas periódicamente.

Sin embargo, note el lector que reinterpretar no significa refundar. En efecto, Toranzo afirma que “es falaz la idea de las refundaciones, como es equivocado el criterio que expresa que los fenómenos políticos se inician de cero, como si no [hubieran] […] tenido ningún antecedente histórico” (46). En el fondo, Toranzo está planteando el fluir ordenado en el que se desplazan y mimetizan los mestizajes, identidades que “se construyen de la amalgama de pasado, de presente y de sueños de futuro” (46).

Por ello, en el fluir de las identidades estarían las huellas de la historia que, buenas o malas, marcarían dichos procesos. Negarlos, como sucede, según Toranzo, con las políticas culturales del actual Estado plurinacional, propugnador de un indianismo que relega y subalterniza los mestizajes reales, conduciría a ver mal la realidad.

Puesto que no existiría la identidad de lo boliviano como un hecho singular, Toranzo recurre a las identidades mestizas para replantear la necesidad de construir un nosotros común que sea capaz de reorientar el rumbo de la República de Bolivia, según él mal descrita por el Gobierno actual como Estado plurinacional.

Ahora bien, el desplazamiento de los mestizajes, su fluir en el tiempo, aleja a estos del territorio pedagógico, de la frontera dura delineada por Tamayo e impuesta más tarde por el “nacionalismo revolucionario”, a principios de la década de 1950. Para Toranzo, este modelo nacionalista no habría perdido su

relevancia, pero sí habría cambiado con el fluir del tiempo. Así, afirma Toranzo que los bolivianos, tanto rurales como urbanos, somos “datos de comunidad y presencia de diversidades” (49).

Los bolivianos, sin embargo, habríamos mutado de modelo icónico –el fenómeno de las identidades es básicamente movimiento–, hecho que quiero destacar porque constituye uno de los acontecimientos más importantes de este ensayo, y que seguramente quedaría olvidado por otra lectura, de corte exclusivamente sociológico, que desatienda la representación. Me concentro, pues, en esta mutación, en esta metáfora del fluir que ahora representa las identidades desde una óptica muy diferente.

La lectura del ensayo de Toranzo me lleva a revisar uno de los libros del historiador argentino Ignacio Lewkowicz, dedicado al estudio de la subjetividad contemporánea (Pensar sin Estado). Lewkowicz acentúa el hecho de que hablamos frecuentemente del fluir de la conciencia, pero no reparamos en que estamos empleando una metáfora que se desplaza de un modo muy peculiar: corre como flumen, como un río que cambia y que nunca es el mismo.

Pensado desde la orilla, nos dice Lewkowicz, “el río es la imagen de la fluidez concebida como ‘cambio’ que no se puede ‘bajar dos veces’” (235). Pero si en el río todo cambia, la mutación tiene un sentido ordenado, permanente: un nacimiento, un curso y una desembocadura. Así, “el río es el sentido del agua entre su fuente y su desembocadura” (235).

Esta imagen de la fluidez ordenada del río también permite repensar el mestizaje porque Toranzo recurre a ella para explicar, como ya observé, que “todo fluye en el tiempo”, porque “nadie es idéntico a lo que era en el pasado” (“Repensando” 50). De este modo, Toranzo expresa, a través de esta metáfora heraclitana del tiempo, la apertura de la nación mestiza a procesos históricos mucho más complejos, que no dejan a nadie incólume, petrificado en su origen: “No, no hay calcos exactamente idénticos en la historia, eso es válido para toda la sociedad, incluidas sus élites, ellas han ido cambiando en el tiempo […]” (58).

El resultado de todo proceso histórico es que nadie es idéntico a lo que fue en el pasado. No habría, pues, una nación mestiza inmutable, sino un proceso histórico, un fluir de las razas en permanente cambio. Nótese, sin embargo, que este fluir de los mestizajes tiene un final, una desembocadura precisa: la nación y la república.

El aspecto interesante, aunque también problemático, de esta fluida construcción multicultural de las identidades es precisamente la postulación del posible nosotros común que mediaría nuestros actos. Esta mediación tendría la capacidad de administrar los conflictos reales de manera tal que disiparía y resolvería, milagrosamente, hay que decirlo, la dificultad de construir la comunidad humana. Y estos conflictos se ahondan aún más cuando hay múltiples demandas de carácter étnico que los determinan y preceden.

A esta altura del análisis, cabe afirmar que el ordenado fluir de las identidades se desentiende del hecho de que la condición contemporánea se configura, como afirma Lewkowicz, “entre dos movimientos de distinta índole: por un lado,el desfondamiento del Estado; por otro, la construcción de una subjetividad que habita ese desfondamiento” (220). Y estas distintas formas de subjetividad que se construyen en el desfondamiento serían un nosotros muy diferente al que asume Toranzo como síntesis del curso seguido por la construcción de las identidades.

Lewkowicz lo describe como un nosotros contingente (277). Contingit nosotros es “el pronombre de la alegría breve, nombre propio de la fiesta revoltosa y del Estado al borde de su disolución” (231).

¿Dónde se originaría este nosotros impreciso, extraño y precario, que, dado el descalabro de la institucionalidad del Estado, parece formarse, sin previo aviso, en esquinas y plazas, es decir, en asambleas que aparentemente dejan instalada una nueva manera de pensar? Este nosotros sería el resultado de una manera diferente de concebir la fluidez, porque, dado el desmoronamiento del Estado, respondería a la dispersión de lo contenido ante la falta de continente.

Es el agua que, cual torrente incontrolable, fluiría sin desembocadura, “sin cartografía”, sin dique que la contenga. Hablo, pues, de aguas turbulentas que, tal cual las tiene pensadas Toranzo, modificarían, alterarían el curso ordenado de las identidades.

En efecto, la metáfora del río, afirmada como está en el fluir del proceso histórico, se desentiende de aquellos “atajos” que vienen del pasado y que crean turbulencia en las apacibles aguas de los mestizajes. Me parece que esta metáfora no representa esas avalanchas de agua y de tierra que bajan bateando debajo de la corriente cuando los ríos se cargan.

En otras palabras, la metáfora del río se desentiende de aquellas “ruinas”, de aquellos “torbellinos de pasado” que perturban nuestro presente porque responden a un más allá y a un entonces que de pronto se descubre; un pasado que no puede ser racionalizado y que es inservible para trazar el futuro. Ese allá y ese entonces que la metáfora del río encubre es el aquí que, siendo presente, se nutre de la memoria insomne pero fragmentada.

Es el ahora que corre tanto como se ahonda verticalmente en un tiempo espeso que acumula sin sintetizar las experiencias a las que llamo rescoldos del pasado, producto de un tiempo circular, mítico, que se dejó atrás, pero que sigue perturbando con rabia y con violencia el presente. Hablo, pues, de anhelos postergados, hundidos en la memoria, que, al volver a la superficie, cobran nueva y repentina importancia social y política, originando así una conciencia contingente que, a diferencia de la proletaria, es el punto de partida del sacudón histórico que vivimos actualmente.

Avalanchas, sacudones, turbulencias son, todos ellos, incorporaciones del pasado remoto que la metáfora del río, en su fluir ordenado y plácido, olvida registrar. A partir de dichas incorporaciones, aparecen los movimientos sociales que tienen hoy un rol específico en la dinámica del todo social. La avalancha y la turbulencia expresan el retorno de la multitud, de la plebe, a propósito de la cual me parece que sería conveniente seguir la huella dejada por “La forma multitud de la política de las necesidades vitales”, tema y título del ensayo de Raquel Rodríguez, Álvaro García Linera y Luis Tapia, en el cual se describe detalladamente el alud de humanidad (162) que la multitud genera.

“La forma multitud de la política de las necesidades vitales”, último ensayo del libro que, a propósito del retorno de lo plebeyo, escribieron sus tres autores, revela ampliamente los cambios producidos en la Bolivia de finales del siglo XX y principios del siglo XXI. En realidad, los acontecimientos de abril de 2000 marcaron el inicio del desmoronamiento del Estado-nación, la crisis del sistema neoliberal y la emergencia del nosotros contingente que, siguiendo el trabajo de Ignacio Lewkowicz, acabo de plantear.

Los primeros meses del año 2000 hicieron que la ciudad de Cochabamba fuese el epicentro de una de las rebeliones sociales más importantes de la América Latina de nuestros días: la conocida guerra del agua. Entre enero y abril de ese año, se fue conformando en esta ciudad la Coordinadora del Agua y de la Vida, organización nueva, sin precedentes institucionales, que se opuso exitosamente a que el agua fuese privatizada, e impidió que, de acuerdo con una ley neoliberal promulgada a fines de 1999, el agua terminase siendo una mercancía y no un bien público.

Al reunir en asamblea a las asociaciones de regantes de los valles interandinos, a la Federación de Fabriles de Cochabamba, a los colegios de profesionales de clase media, a los sindicatos cocaleros y a los miembros de los ayllus de las zonas altas, esta Coordinadora del Agua fue, de acuerdo con los autores del ensayo, “una estructura organizativa con nuevas voces” (150) que emitieron el descontento de una “multitud plebeya” (150) que se representaba a sí misma en una enorme y espontánea asamblea callejera.

Era la “densidad plebeya” (154) que, como un alud, como una avalancha, como un torrente humano, se “arremolinaba en calles, plazas y avenidas” (163), y que daba lugar a un “cabildo deliberativo” (154) sin precedentes. Esta multitud, que se “desbordaba por las calles para llegar al centro de la ciudad” (157), no era, pues, una estructura sindical tradicional, sino un grupo compuesto, mayoritariamente, por “bloqueadores agrarios, vecinos y vecinas humildes de la periferia de la ciudad” (139). La multitud que se levantaba en Cochabamba, en abril de 2000, para exigir el respeto a sus “usos y costumbres” (136), era una “presión centripeta” (143) que se inventó espontáneamente en ese dispositivo, extraño y precario para toda organización política tradicional, que es la asamblea constituida en esquinas y en plazas de la ciudad.

Como lo expresa Lewkowicz, al referirse al nosotros contingente: “[…] la asamblea primero necesitó reunirse en esquinas o en plazas para pensar de este modo. Y aunque luego se disolviera o extenuara como asamblea efectiva, dejó instalada esa modalidad de pensar. La asamblea es la mecánica efectiva del nosotros” (221).

La renovada modalidad de pensar también necesitó de una nueva metáfora que la expresase más apropiadamente. Me refiero, pues, a la avalancha, al alud, es decir, a la metáfora fluvial del aquí y del ahora sin cartografiar que es el presente.

La avalancha es la acumulación violenta de asincronías, de tiempos encontrados, no contemporáneos, que rompen con la ordenada visión de la historia. Alejada de las playas, de la orillas seguras de la modernidad, del río que las representa y contiene; pensada desde un lugar de enunciación diferente y encontrado con la nación, la metáfora de la avalancha, de la turbulencia, desborda, como lo hicieron los guerreros del agua en los enfrentamientos sociales del año 2000. Según pudimos apreciar, el ensayo de referencia sobre la forma multitud reconstruye los días que siguieron al acontecimiento que dio inicio a la contemporaneidad boliviana: la guerra del agua.

Para los autores del ensayo, los guerreros del agua, quienes “bajaron a la ciudad encabezados por sus autoridades originarias” (168), no contemporizaron, sino “barrieron con la élite mestiza en el poder” (168). “Alud de humanidad que rebasó al Estado” (162), alzada de cholos y de campesinos, como también lo fue el acontecimiento revolucionario de 1952, que René Zavaleta Mercado relató con gran vigor en su Bolivia: el desarrollo de la conciencia nacional, los guerreros del agua fueron ese componente de “olores intensos de la muchedumbre que modifican el uso del espacio urbano en correspondencia a su sentido de fuerza y orgullo colectivo en movimiento” (Rodríguez, García y Tapia 154).

Así, la densa avalancha de la plebe insurgente de Cochabamba fue la forma multitud que, expansiva como el agua (155), lo inundó todo, incluyendo los territorios despolitizados por el neoliberalismo. Esta multitud “atacó, debilitó y reformó los viejos espacios nacionales de la política” (155).

Es muy sugerente que los autores del ensayo sobre la forma multitud concluyan su trabajo sobre la Bolivia más reciente, sobre la Bolivia plebeya, refiriéndose a ella como la “marea alta de la política de las necesidades vitales” (177), metáfora que altera el ordenado fluir de las aguas del río, y muestra su caudaloso y desordenado desembocar en el mar. Si el río era el perpetuo fluir, el perpetuo devenir de las identidades mestizas, la “marea alta”, el océano, parece ser el comienzo contingente de nuevos actores sociales que ya no fluyen ordenadamente, sino que, por el contrario, son el alud, la avalancha, la correntada, la marea y la resaca, el recomenzar perpetuo, el colapso del sentido del flumen y de las instituciones democráticas a las cuales representa.

Hecho significativo de este “alud de gente” producido en los albores del siglo XXI, y celebrado en el ensayo por su fuerza multitudinaria, fue el descubrimiento de la debilidad del Estado neoliberal mestizo, particularmente el descubrimiento de la pérdida progresiva de su capacidad “simbólica”, de su función cohesionadora.

Para sostenerse en el poder, el Estado debió recurrir a la violencia armada. El accionar del Estado neoliberal comenzó a perder validez y legitimidad ante los ojos de propios y ajenos, particularmente de aquellos que eran llamados a cumplir con los dictámenes arbitrarios que provenían del poder. De este modo, el “alud de humanidad que rebasaba las instituciones del Estado” (Rodríguez, García y Tapia 162) abría el nuevo ciclo, incierto, “sin cartografiar”, de la “democracia de la plebe”, cuya “marea alta” inundaba los espacios otrora despolitizados por el sistema imperante, y reabría una vez más los viejos esquemas nacionalistas que parecían haber desaparecido con la oleada neoliberal.

Llegado a este punto, no quiero terminar este apartado sin expresar que el

ensayo de Rodríguez, García y Tapia sobre la forma multitud –su antecedente es “Forma clase y forma multitud en el proletariado boliviano”, ensayo que Zavaleta escribiera a fines de 1970 en un tono menos celebratorio– concluye recordando a los lectores que si una de las funciones del “retorno de lo plebeyo” era la “rehabilitación de los usos y costumbres de los oprimidos” (177), otra de sus funciones también era la de traer al presente la vieja añoranza de Marx de que lo “arcaico” volviese a la modernidad en condiciones superiores, dándoles un renovado uso a las estructuras comunales agrarias. De este modo, el ensayo nos recuerda que “quedan en pie dos nuevas propuestas sociales de largo alcance: la autogestión político-económica y la comunidad o ayllu ampliado” (177). Ellas serían “los dos ejes discursivos de la multitud en acción” (177).

La metáfora del anfibio

Los recientes movimientos de las nacionalidades étnicas cuestionan, en mi criterio, lo que Rodríguez, Tapia y García Linera concibieron como “la marea alta de la política de las necesidades vitales” (77). En efecto, la resaca de la forma multitud me obliga a retornar a “tierra firme”. Me refiero a la necesidad de recuperar el diálogo fecundo entre espacios y tiempos “contemporáneamente no contemporáneos”, como el que promovieron los pueblos originarios de tierras bajas con la Marcha por el Territorio y por la Dignidad y la Búsqueda de la Loma Santa, acontecimientos que aunque tuvieron lugar en 1990 siguen alimentando el proceso de los movimientos indígenas más recientes.

En ambas movilizaciones se dio una poderosa construcción de símbolos que, como señala la autora de un libro reciente sobre el tema (Canedo), forjó una nueva utopía, una resignificación territorial que propugnó la instauración de un nuevo orden social y económico. La utopía creada por estos pueblos originarios no desestimó la modernización; antes bien, la equilibró con símbolos ancestrales de identidad étnica que ayudaron al habitante de las tierras bajas, de la Amazonia, a resignificar su territorio. Este retorno a los ancestros, al pasado mítico, religioso, promovió una mayor tolerancia y comprensión de la compleja interacción entre los seres humanos y la naturaleza.

Asimismo, generó nuevas asociaciones que cruzaron, desafiantes, aunque pacíficamente, los límites territoriales y pedagógicos trazados por el Estado, incluyendo las limitaciones de su percepción actual de qué debe entenderse por plurinacionalidad.

Ya observamos que si la “vertiente pedagógica” construía el Estado-nación, su desterritorialización producía, como efecto opuesto, el fluir identitario que remataba en su desfondamiento. Más allá de ambas, postulo aquí la (re)territorialización integradora, es decir, la posibilidad que tienen hoy los movimientos originarios de construir el diálogo, la fertilización recíproca entre la modernidad y la cultura ancestral.

Me parece que lo anfibio es la metáfora que mejor expresa este nuevo desplazamiento. A ella recurrió Orlando Fals Borda cuando explicó el mundo riberano de Colombia, y hoy lo demanda el análisis de aquellos países y regiones donde la diversidad cultural es fuente de renovadas potencialidades interpretativas. Se trata, pues, de una metáfora útil porque “toma el conocimiento de un cierto contexto para llevarlo a otro, reelaborándolo en función del contexto de destino” (Mockus 37). Veamos la metáfora más detalladamente.

En sentido lato, anfibia, que significa ambas vidas o ambos medios, es toda comunidad que “se desenvuelve solventemente en varias tradiciones culturales y que facilita la comunicación entre ellas” (Mockus 37). Metáfora de la comunicación entre culturas, la del anfibio ayuda a superar las diferencias que se presentan en sociedades contemporáneas que tienen niveles elevados de diversidad cultural y de segmentación social.

Por una parte, la metáfora acerca la ley a la moral y a la cultura, allí donde permanece el tradicional divorcio entre ellas. Por otra, el anfibio entrevé la posibilidad de superar la violencia a la que recurre el poder cuando resuelve conflictos. Si la metáfora del anfibio ilustra la posibilidad de elaborar normas compatibles con la diferencia, también muestra que es posible construir el diálogo entre las culturas.

Originalmente relacionada con una corriente de investigación que, liderada por Basil Bernstein, ve en la educación un proceso social de circulación del conocimiento, la metáfora del anfibio representa la capacidad que tiene la diferencia cultural para “obedecer a sistemas de reglas parcialmente divergentes sin perder integridad intelectual y moral” (Mockus 39).

Es precisamente esta integridad la que ayuda al anfibio “a seleccionar y jerarquizar fragmentos de conocimiento y de moralidad en un contexto para traducirlo y hacer posible su apropiación en otro” (39). Lo aquí señalado se aplica a ese diálogo entre lo ancestral y lo moderno que me permite ubicar la Marcha por el Territorio y la Dignidad de los pueblos originarios de tierras bajas como un ejemplo revelador de la cultura de la integración que lo anfibio representa.

La Marcha por el Territorio y la Dignidad postuló una demanda social que cambió completamente el modo en que tenían lugar la dotación y la ocupación de tierras, ambas registradas como acontecimientos exclusivamente materiales en las historias agrarias de América Latina. En la marcha de los pueblos amazónicos no era solo la tierra, sino un conjunto imbricado de valores materiales y simbólicos lo que estos pueblos exigían que el Estado les reconociese. El territorio se transformaba, pues, en un símbolo de la reivindicación autonómica que los pueblos originarios exigían al Estado y a los grupos de poder que los habían sojuzgado. Como lo expresa Álvaro Bello, en el prólogo del reciente libro de Gabriela Canedo, La Loma Santa: una utopía cercada, a propósito de la resignificación del territorio:

Frente a la legalidad del Estado y de quienes buscan apropiarse de las tierras indígenas, el territorio es una evidencia material, demostrable y mensurable de los “derechos verdaderos” y originales porque es una “prueba” irrefutable de la pertenencia y del “lugar” de la identidad.

Este es el caso de los mojeños que, como señala Gabriela Canedo, buscan representar a través del territorio el lugar central para la existencia y reproducción material, el lugar donde se desarrolla la caza, pesca, recolección y cultivo para la subsistencia. Pero es también, señala la autora, el lugar de los símbolos de la identidad étnica. La Loma Santa, el territorio simbólico, es una utopía movilizadora que propugna la instalación de un nuevo orden social y económico. Y por ello es que su defensa es un motor de la acción colectiva de los mojeños, pues a través de esta lucha han podido posicionarse como un actor político […] (12)

Al vivir tanto en la vida moderna como en la ancestral, los mojeños expresaban la capacidad que la diferencia cultural tenía para cruzar códigos culturales, para exigir que la legislación no relegase la costumbre sino que, por el contrario, la reconociese y la valorase. No era suficiente la legalidad impuesta desde el poder porque el mojeño, el habitante de las tierras bajas, intérprete y traductor de culturas, exigía, además, que la regla escrita no se desentendiese de la costumbre cultural.

De este modo, las marchas de 1990 demandaban la fertilización recíproca de la ley con la moral y la costumbre. Y esta fertilización ayudaba, además, a la ampliación de la democracia porque permitía que lo legal se comunicase con lo moralmente válido y con lo culturalmente relevante, aunque el derecho positivo no los reconociese taxativamente. De este modo, el surgimiento de nuevas fronteras blandas, anfibias, capaces de conectar lo moderno con lo ancestral, permitía la (re)territorialización de conceptos que se entrelazaban para dar respuestas novedosas, creativas, a los avances depredadores del desarrollismo.

Frente al avasallamiento de las tierras de comunidad, frente a la colonización de los espacios rurales, la Marcha por el Territorio y por la Dignidad y la Búsqueda de la Loma Santa creaban, pues, la posibilidad de que los argumentos del pasado remoto “acortasen” la distancia entre las costumbres y la ley. En efecto, la fuerza de lo cultural buscaba reducir la separación entre las costumbres ancestrales y los procedimientos expresos que eran ajenos a las interpretaciones sagradas y a las motivaciones éticas que están fuera del alcance del derecho positivo.

La funcionalidad sistémica de este, su razón instrumental, siempre sujeta a fines, eximía al derecho de tener que acudir a argumentos religiosos y culturales, y distinguía tajantemente los argumentos legales de los de aquellos grupos humanos que encontraban en la moral y en las costumbres ancestrales los valores que ampliaban sus libertades.

Finalmente, la puesta en práctica de argumentos culturales y religiosos que pertenecen al tiempo “de los dioses” (Chakrabarty) tiene enormes dificultades para influenciar el actuar comunicativo que se desarrolla en la “esfera pública”.

Ella desborda la razón instrumental del poder y del derecho positivo que lo legitima. Pero los pueblos anfibios que cruzan culturas, que las interrelacionan, parecen comprender que es urgente la compatibilidad de los sistemas y la adecuación de ellos a las necesidades del presente. Por ello, la fertilización recíproca de la ley, con la moral y la cultura, tiene hoy una sorprendente actualidad, habiendo ella confirmado que se lucha por la tierra y el territorio no solo para proteger los derechos humanos de los pueblos indígenas amazónicos, sino para extenderla a la protección de la naturaleza, de modo que su reconocimiento se torna en el “principal problema político y epistemológico del siglo XXI” (Komadina).

En efecto, este problema epistemológico aparece con notable claridad en las recientes marchas de los pueblos indígenas de las tierras bajas, particularmente en la marcha por la defensa de los Territorios Indígenas del Parque Nacional Isiboro Sécure (Tipnis), que sigue teniendo lugar por el reclamo de legítimos derechos.

Es el reclamo que los pueblos orginarios le hacen hoy al Estado, para exigirle el respeto no solo de los derechos que les garantizan sus derechos humanos, sino de aquellos que relacionan la naturaleza con la defensa del territorio. Bien sabemos hoy que de la observancia de estos derechos se desprende la mismísima razón de ser de la plurinacionalidad.

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[1] El autor recopila sus ensayos en La literatura en la historia de las emancipaciones latinoamericanas.

[2] Por capitalismo de imprenta Anderson entiende tres cosas: 1) que el lenguaje culto (el latín y las lenguas que derivaron de él) fue primordial para la construcción de la nación. El nacionalismo privilegió el uso de las lenguas vernáculas por sobre el latín. De este modo, la coincidencia entre el capitalismo y la tecnología de imprenta dio a la lengua su estrecha relación con el nacionalismo; 2) la capacidad de que determinadas lenguas –aquellas que adquirieron fijeza y estabilidad en el empleo de la gramática–dominasen el aparato administrativo del Estado; 3) la construcción de una “alta cultura”, capaz de dominar a la sociedad y de definirla de acuerdo con su capacidad “totalizadora”.

[3] Ver el análisis más detallado de los ensayos de Alcides Arguedas, Franz Tamayo y Carlos Montenegro, en mi libro El espejismo del mestizaje.

[4] Acuñada por la historiadora Brooke Larson, esta expresión reúne a los ensayistas liberales de las primeras décadas del siglo XX, quienes, afanados en construir el Estado-nación, y bajo una impronta fuertemente marcada por el darwinismo social de la época, consideraban que “la raza mestiza no unía ni fusionaba a indios y blancos, sino que encarnaba lo peor de ambas razas: la audacia, aventurerismo y fanatismo de los españoles y la pasividad, primitividad y pusilanimidad del indio”. En otras palabras, “el mestizaje eliminaba las cualidades redimibles de esas ‘razas puras’, mientras que, al perpetuar las características envilecidas del conquistador y del conquistado, la híbrida raza mestiza encarnaba una volátil mezcla de gente ingobernable” (33).

[5] El lector tiene un estudio detallado de la metáfora social en A Poetic for Sociology, de Richard Harvey Brown (77-171).

[6] Una revisión crítica de este culto del antimestizaje, que coincide con mis afirmaciones en torno a la figura intelectual de Franz Tamayo, se encuentra en el reciente libro de Ximena Soruco Sologuren, La ciudad de los cholos. Mestizaje y colonialidad en Bolivia, siglos XIX y XX.

[7] Estudios recientes prueban que el control ejercitado por el mestizaje ideal corre a lo largo de toda la “narrativa de la identidad”, hasta el proyecto nacionalista cristalizado en la Revolución Nacional de 1952. Ver Soruco.

Ciencias sociales: saberes coloniales y eurocéntrico, 2000. Edgardo Lander

En los debates políticos y en diversos campos de las ciencias sociales, han sido notorias las dificultades para formular alternativas teóricas y políticas a la primacía total del mercado, cuya defensa más coherente ha sido formulada por el neoliberalismo. Estas dificultades se deben, en una importante medida, al hecho de que el neoliberalismo es debatido y confrontado como una teoría económica, cuando en realidad debe ser comprendido como el discurso hegemónico de un modelo civilizatorio, esto es, como una extraordinaria síntesis de los supuestos y valores básicos de la sociedad liberal moderna en torno al ser humano, la riqueza, la naturaleza, la historia, el progreso, el conocimiento y la buena vida.

Las alternativas a las propuestas neoliberales y al modelo de vida que representan, no pueden buscarse en otros modelos o teorías en el campo de la economía ya que la economía misma como disciplina científica asume, en lo fundamental, la cosmovisión liberal.

La expresión más potente de la eficacia del pensamiento científico moderno -especialmente en sus expresiones tecnocráticas y neoliberales hoy hegemónicas- es lo que puede ser descrito literalmente como la naturalización de las relaciones sociales, la noción de acuerdo a la cual las características de la sociedad llamada moderna son la expresión de las tendencias espontáneas, naturales del desarrollo histórico de la sociedad.

La sociedad liberal industrial se constituye -desde esta perspectiva- no sólo en el orden social deseable, sino en el único posible. Esta es la concepción según la cual nos encontramos hoy en un punto de llegada, sociedad sin ideologías, modelo civilizatorio único, globalizado, universal, que hace innecesaria la política, en la medida en que ya no hay alternativas posibles a ese modo de vida.

Esta fuerza hegemónica del pensamiento neoliberal, su capacidad de presentar su propia narrativa histórica como el conocimiento objetivo, científico y universal y a su visión de la sociedad moderna como la forma más avanzada -pero igualmente normal- de la experiencia humana, está sustentada en condiciones histórico culturales específicas. El neoliberalismo es un excepcional extracto, purificado y por ello despojado de tensiones y contradicciones, de tendencias y opciones civilizatorias que tienen una larga historia en la sociedad occidental.

Esto le da la capacidad de constituirse en el sentido común de la sociedad moderna. La eficacia hegemónica actual de esta síntesis se sustenta en las tectónicas transformaciones en las relaciones de poder que se han producido en el mundo en las últimas décadas. La desaparición o derrota de las principales oposiciones políticas que ha enfrentado históricamente la sociedad liberal (el socialismo real, y las organizaciones y luchas populares anti-capitalistas en todas partes del mundo), así como la riqueza y el poderío militar sin rival de las sociedades industriales del Norte, contribuyen a la imagen de la sociedad liberal de mercado como la única opción posible, como el fin de la Historia.

Sin embargo, la naturalización de la sociedad liberal como la forma más avanzada y normal de existencia humana no es una construcción reciente que pueda atribuirse al pensamiento neoliberal, ni a la actual coyuntura geopolítica, sino que por el contrario tiene una larga historia en el pensamiento social occidental de los últimos siglos.

La búsqueda de alternativas a la conformación profundamente excluyente y desigual del mundo moderno exige un esfuerzo de deconstrucción del carácter universal y natural de la sociedad capitalista-liberal. Esto requiere el cuestionamiento de las pretensiones de objetividad y neutralidad de los principales instrumentos de naturalización y legitimación de este orden social: el conjunto de saberes que conocemos globalmente como ciencias sociales.

Este trabajo de deconstrucción es un esfuerzo extraordinariamente vigoroso y multifacético que se ha venido produciendo en los últimos años en todas partes del mundo. Entre sus contribuciones fundamentales se destacan: las múltiples vertientes de la crítica feminista[1], el cuestionamiento de la historia europea como Historia Universal[2], el desentrañamiento de la naturaleza del orientalismo[3], la exigencia de “abrir las ciencias sociales[4]; los aportes de los estudios subalternos de la India[5]; la producción de intelectuales africanos como V.Y. Mudimbe, Mahmood Mamdani, Tsenay Serequeberham y Oyenka Owomoyela[6], y el amplio espectro de la llamada perspectiva postcolonial que encuentra especial vigor en muchos departamentos de estudios culturales de universidades norteamericanas y europeas.

La búsqueda de perspectivas del conocer no eurocéntrico tiene una larga y valiosa tradición en América Latina (José Martí, José Carlos Mariátegui), y cuenta con valiosas contribuciones recientes, entre éstas las de Enrique Dussel[7], Arturo Escobar[8], Michel-Rolph Trouillot[9], Aníbal Quijano[10], Walter Mignolo[11], Fernando Coronil[12] y Carlos Lenkersdorf[13].

Este texto se inscribe dentro de este esfuerzo, argumentando que es posible identificar dos dimensiones constitutivas de los saberes modernos que contribuyen a explicar su eficacia naturalizadora. Se trata de dos dimensiones que tienen orígenes históricos diferentes, y que sólo adquieren su actual potencia naturalizadora por la vía de su estrecha imbricación.

La primera dimensión se refiere a las sucesivas separaciones o particiones del mundo de lo “real” que se dan históricamente en la sociedad occidental y las formas como se va construyendo el conocimiento sobre las bases de este proceso de sucesivas separaciones.

La segunda dimensión es la forma como se articulan los saberes modernos con la organización del poder, especialmente las relaciones coloniales/imperiales de poder constitutivas del mundo moderno.

Estas dos dimensiones sirven de sustento sólido a una construcción discursiva naturalizadora de las ciencias sociales o saberes sociales modernos.

I. Las múltiples separaciones de Occidente

Una primera separación de la tradición occidental es de origen religioso. Un sustrato fundamental de las formas particulares del conocer y del hacer tecnológico de la sociedad occidental la asocia Jan Berting a la separación judeo-cristiana entre Dios (lo sagrado), el hombre (lo humano) y la naturaleza. De acuerdo a Berting, en esta tradición:

Dios creó al mundo, de manera que el mundo mismo no es Dios, y no se considera sagrado. Esto está asociado a la idea de que Dios creó al hombre en su propia imagen y lo elevó sobre todas las otras criaturas en la tierra, dándole el derecho… a intervenir en el curso de los acontecimientos en la tierra. A diferencia de la mayor parte de los otros sistemas religiosos, las creencias judeo-cristianas no contienen inhibiciones al control de la naturaleza por el hombre[14].

Es sin embargo a partir de la Ilustración y con el desarrollo posterior de las ciencias modernas cuando se sistematizan y se multiplican estas separaciones[15]. Un hito histórico significativo en estos sucesivos procesos de separación lo constituye la ruptura ontológica entre cuerpo y mente, entre la razón y el mundo, tal como ésta es formulada en la obra de Descartes[16].

La ruptura ontológica entre la razón y el mundo quiere decir que el mundo ya no es un orden significativo, está expresamente muerto. La comprensión del mundo ya no es un asunto de estar en sintonía con el cosmos, como lo era para los pensadores griegos clásicos. … El mundo se convirtió en lo que es para los ciudadanos el mundo moderno, un mecanismo desespiritualizado que puede ser captado por los conceptos y representaciones construidos por la razón[17].

Esta total separación entre mente y cuerpo dejó al mundo y al cuerpo vacío de significado y subjetivizó radicalmente a la mente. Esta subjetivación de la mente, esta radical separación entre mente y mundo, colocó a los seres humanos en una posición externa al cuerpo y al mundo, con una postura instrumental hacia ellos[18].

Se crea de esta manera, como señala Charles Taylor, una fisura ontológica, entre la razón y el mundo[19], separación que no está presente en otras culturas[20]. Sólo sobre la base de estas separaciones -base de un conocimiento descorporeizado y descontextualizado- es concebible ese tipo muy particular de conocimiento que pretende ser des-subjetivado (esto es, objetivo) y universal.

Estas tendencias se radicalizan con las separaciones que Weber conceptualizó como constitutivas de la modernidad cultural, y una creciente escisión que se da en la sociedad moderna entre la población en general y el mundo de los especialistas y los expertos. Como señala Habermas:

[Weber] caracterizó la modernidad cultural como la separación de la razón sustantiva expresada en la religión y la metafísica en tres esferas autónomas: ciencia, moralidad y arte, que se diferenciaron porque las visiones del mundo unificadas de la religión y la metafísica se escindieron.

Desde el siglo XVIII, los problemas heredados de estas viejas visiones del mundo pudieron organizarse según aspectos específicos de validez: verdad, derecho normativo, autenticidad y belleza que pudieron entonces ser tratados como problemas de conocimiento, de justicia y moral o de gusto. A su vez pudieron institucionalizarse el discurso científico, las teorías morales, la jurisprudencia y la producción y crítica de arte. Cada dominio de la cultura correspondía a profesiones culturales, que enfocaban los problemas con perspectiva de especialistas. Este tratamiento profesional de la tradición cultural trae a primer plano las estructuras intrínsecas de cada una de las tres dimensiones de la cultura.

Aparecen las estructuras de la racionalidad cognitivo-instrumental, de la moral-práctica y de la estéticoexpresiva, cada una de ellas sometida al control de especialistas, que parecen ser más proclives a estas lógicas particulares que el resto de los hombres. Como resultado, crece la distancia entre la cultura de los expertos y la de un público más amplio.

El proyecto de modernidad formulado por los filósofos del iluminismo en el siglo XVIII se basaba en el desarrollo de una ciencia objetiva, una moral universal, y una ley y un arte autónomos y regulados por lógicas propias[21].

En la autoconciencia europea de la modernidad, estas sucesivas separaciones se articulan con aquéllas que sirven de fundamento al contraste esencial que se establece a partir de la conformación colonial del mundo entre occidental o europeo (concebido como lo moderno, lo avanzado) y los “Otros”, el resto de los pueblos y culturas del planeta.

La conquista ibérica del continente americano es el momento fundante de los dos procesos que articuladamente conforman la historia posterior: la modernidad y la organización colonial del mundo[22]. Con el inicio del colonialismo en América comienza no sólo la organización colonial del mundo sino -simultáneamente- la constitución colonial de los saberes, de los lenguajes, de la memoria[23] y del imaginario[24].

Se da inicio al largo proceso que culminará en los siglos XVIII y XIX en el cual, por primera vez, se organiza la totalidad del espacio y del tiempo -todas las culturas, pueblos y territorios del planeta, presentes y pasados- en una gran narrativa universal.

En esta narrativa, Europa es -o ha sido siempre- simultáneamente el centro geográfico y la culminación del movimiento temporal. En este período moderno temprano/colonial, se dan los primeros pasos en la “articulación de las diferencias culturales en jerarquías cronológicas”[25] y de lo que Johannes Fabian llama la negación de la simultaneidad (negation of coevalness)[26].

Con los cronistas españoles se da inicio a la “masiva formación discursiva” de construcción de Europa/Occidente y lo otro, del europeo y el indio, desde la posición privilegiada del lugar de enunciación asociado al poder imperial[27].

Esta construcción tiene como supuesto básico el carácter universal de la experiencia europea.

Las obras de Locke y de Hegel -además de extraordinariamente influyentes- son en este sentido paradigmáticas. Al construirse la noción de la universalidad a partir de la experiencia particular (o parroquial) de la historia europea y realizar la lectura de la totalidad del tiempo y del espacio de la experiencia humana a partir de esa particularidad, se erige una universalidad radicalmente excluyente.

Bartolomé Clavero realiza un significativo aporte a esta discusión en su análisis de las concepciones del universalismo, y del individuo y sus derechos, en el liberalismo clásico y en el pensamiento constitucional. Es éste un universalismo no-universal en la medida en que niega todo derecho diferente al liberal, que está sustentado en la propiedad privada individual[28].

La negación del derecho del colonizado comienza por la afirmación del derecho del colonizador; lo es de un derecho colectivo por un derecho individual. Locke en el segundo Treatise of Government, concibe más concretamente ese derecho como derecho de propiedad, como propiedad privada, por una razón muy precisa. La propiedad para él es derecho ante

todo del individuo sobre sí mismo. Es un principio de disposición personal, de esta libertad radical. Y el derecho de propiedad también puede serlo sobre las cosas en cuanto que resulte del ejercicio de la propia disposición del individuo no sólo sobre sí mismo, sino sobre la naturaleza, ocupándola y trabajándola. Es el derecho subjetivo, individual, que constituye, que debe así prestar constitución, al derecho objetivo, social. El orden de la sociedad habrá de responder a la facultad del individuo. No hay derecho legítimo fuera de esta composición[29].

‘Let him [the Man] plant in some in-land, vacant places of America’, que el hombre así colonice las tierras vacantes de América, un territorio que puede considerarse jurídicamente vacío porque no está poblado de individuos que respondan a los requerimientos de la propia concepción, a una forma de ocupación y explotación de la tierra que produzca ante todo derechos, y derechos antes que nada individuales[30].

…si no hay cultivo y cosecha, ni la ocupación efectiva sirve para generar derecho; otros usos no valen, esa parte de la tierra, este continente de América, aunque esté poblado, puede todavía considerarse vacante, a disposición del primer colono que llegue y se establezca. El aborigen que no se atenga a esos conceptos, a tal cultura, no tiene ningún derecho[31].

He aquí el punto de llegada del discurso propietario, punto de partida de la concepción constitucional. Y no es desde luego una mera ocurrencia de un pensador aislado. Estamos ante una manifestación realmente paradigmática de toda una cultura, quizás todavía la nuestra[32].

Para la perspectiva constitucional, para esta nueva mentalidad, los indígenas no reúnen las condiciones para tener derecho alguno, ni privado ni público. The Wealth of Nations de Adam Smith, su riqueza de las naciones no menos paradigmática, contiene y difunde la conclusión:

‘The native tribes of North America’ no tienen por su particular ‘state of society’, por un estado que se juzga primitivo, ‘neither sovereign nor commonwealth’, ni soberano ni república, derecho político alguno tampoco.

Con este alcance de privación jurídica de la población indígena, podrá ser alegado por tierras americanas incluso a efectos judiciales no sólo John Locke, sino también Adam Smith, su Wealth of Nations. Valen más como derecho para privar de derecho, que el propio ordenamiento particular[33].

Fue así necesario establecer un orden de derechos universales de todos los seres humanos, como paso precisamente para negar el derecho a la mayoría de ellos.

El efecto es, no la universalización del derecho, sino la entronización del propio universo jurídico, con expulsión radical de cualquier otro. Ya no es sólo que el indígena se encuentre en una posición subordinada. Ahora resulta que no tiene sitio ninguno si no se muestra dispuesto a abandonar completamente sus costumbres y deshacer enteramente sus comunidades para conseguir integrarse al único mundo constitucionalmente concebible del derecho[34].

…no se concibe solamente un derecho individual, este derecho privado. Derecho, también se admite colectivo, de una colectividad, pero sólo aquél o solamente de aquélla que se corresponda y sirva al primero, al derecho de autonomía personal y propiedad privada, a esta libertad civil fundamental que entonces así se concebía. Dicho de otro modo, sólo cabe como público el derecho no de cualquier comunidad, sino solamente de la institución política constituida conforme a dicho fundamento, con vistas a su existencia y aseguramiento.

Tanto las comunidades tradicionales propias como todas las extrañas, cuales aquellas indígenas sin soberano ni constitución, quedan excluidas de un nivel paritario del ordenamiento jurídico o incluso del campo del derecho sin más, lo uno respecto a las propias y lo otro, lo más excluyente, respecto a las ajenas que así no respondan a la forma estatal[35].

El universalismo de la filosofía de la historia de Hegel reproduce este mismo proceso sistemático de exclusiones. La historia es universal en cuanto realización del espíritu universal[36]. Pero de este espíritu universal no participan igualmente todos los pueblos.

Ya que la historia es la figura del espíritu en forma de acontecer, de la realidad natural inmediata, entonces los momentos del desarrollo son existentes como principios naturales inmediatos, y éstos, porque son naturales, son como una pluralidad la una fuera de la otra, y además del modo tal que a un pueblo corresponde uno de ellos; es su existencia geográfica y antropológica[37].

Al pueblo al que corresponde tal momento como principio natural, le es encomendado la ejecución del mismo en el progreso de la autoconciencia del espíritu del mundo que se despliega. Este pueblo, en la historia universal, y para esa época, es el dominante y en ella sólo puede hacer época una vez. Contra éste su absoluto derecho a ser portador del actual grado de desarrollo del espíritu del mundo, los espíritus de los otros pueblos están sin derecho, y ellos, como aquéllos cuya época ha pasado, no cuentan en la historia universal.[38]

De este universalismo eurocéntrico excluyente, se derivan las mismas conclusiones que en Locke respecto a los derechos de los pueblos. A diferencia de los pueblos que son portadores históricos de la razón universal, las naciones bárbaras (y sus pueblos) carecen de soberanía y de autonomía.

Un pueblo no es aún un Estado, y el tránsito de una familia, de una horda, de un clan, de una multitud, etc., a la situación de Estado constituye la realización formal de la idea en general en ese pueblo. Sin esa forma carece, como substancia ética que es en sí (an sich), de la objetividad de tener en las leyes, en cuanto determinaciones pensadas, una existencia empírica para sí y para los otros universal y omniválida y, por tanto, no es reconocido: su autonomía en cuanto carece de legalidad objetiva y de racionalidad firme para sí es sólo formal y no es soberanía[39].

…ocurre que las naciones civilizadas consideren a otras que se les han quedado atrás en los movimientos substanciales del Estado (los pueblos pastores frente a los cazadores, los agrícolas frente a ambos, etc.), como bárbaras, con la consciencia de un derecho desigual, y traten su autonomía como algo formal[40]. La narrativa de Hegel está construida sobre una tríada de continentes, (Asia, Africa, Europa).

Estas “… partes del mundo no están… divididas por casualidad o por razones de comodidad, sino que se trata de diferencias esenciales”[41]. La Historia se mueve de Oriente a Occidente, siendo Europa el Occidente absoluto, lugar en el cual el espíritu alcanza su máxima expresión al unirse consigo mismo[42]. Dentro de esta metanarrativa histórica, América ocupa un papel ambiguo. Por un lado es el continente joven, con la implicación potencial que esta caracterización puede tener como portador de futuro, pero su juventud se manifiesta fundamentalmente en ser débil e inmaduro[43]. Mientras su vegetación es monstruosa, su fauna es endeble[44], e incluso el canto de sus pájaros es desagradable[45]. Los aborígenes americanos son una raza débil en proceso de desaparición[46]. Sus civilizaciones carecían “de los dos grandes instrumentos del progreso, el hierro y el caballo”[47]. América siempre se ha mostrado y sigue mostrándose física y espiritualmente impotente[48].

Incluso las civilizaciones de México y del Perú eran meramente naturales: al acercarse el espíritu, la llegada de la incomparable civilización europea, no podían menos que desaparecer[49].

II. La naturalización de la sociedad liberal y el origen histórico de las ciencias sociales

El proceso que culminó con la consolidación de las relaciones de producción capitalistas y modo de vida liberal, hasta que éstas adquirieron el carácter de las formas naturales de la vida social, tuvo simultáneamente una dimensión colonial/imperial de conquista y/o sometimiento de otro continentes y territorios por parte de las potencias europeas, y una encarnizada lucha civilizatoria interna al territorio europeo en la cual finalmente terminó por imponerse la hegemonía del proyecto liberal.

Para las generaciones de campesinos y trabajadores que durante los siglos XVIII y XIX vivieron en carne propia las extraordinarias y traumáticas transformaciones: expulsión de la tierra y del acceso a los recursos naturales; la ruptura con las formas anteriores de vida y de sustento -condición necesaria para la creación de la fuerza de trabajo “libre”-, y la imposición de la disciplina del trabajo fabril, este proceso fue todo menos natural.

La gente no entró a la fábrica alegremente y por su propia voluntad. Un régimen de disciplina y de normatización cabal fue necesario. Además de la expulsión de los campesinos y los siervos de la tierra y la creación de la clase proletaria, la economía moderna requería una profunda transformación de los cuerpos, los individuos y de las formas sociales. Como producto de este régimen de normalización se creó el hombre económico[50].

En diversas partes de Europa, y con particular intensidad en el Reino Unido, el avance de este modelo de organización no sólo del trabajo y del acceso a los recursos, sino del conjunto de la vida, fue ampliamente resistido tanto en las ciudades como en el campo.

Detengámonos en la caracterización de esa resistencia, de este conflicto cultural o civilizatorio, que formula el historiador inglés E.P. Thompson, lúcido estudioso de la sensibilidad popular de ese período:

Mi tesis es que la conciencia de la costumbre y los usos de la costumbre, eran especialmente robustos en el siglo dieciocho: de hecho algunas de las ‘costumbres’ eran de invención reciente y eran en realidad reclamos de nuevos ‘derechos’. … la presión para ‘reformar’ fue resistida obstinadamente y en el siglo dieciocho se abrió una distancia profunda, una alienación profunda entre la cultura de patricios y plebeyos[51].

Esta es entonces una cultura conservadora en sus formas que apela a, y busca reforzar los usos tradicionales. Son formas no-racionales; no apelan a ninguna ‘razón’ a través del folleto, sermón o plataforma; imponen las sanciones del ridículo, la vergüenza y las intimidaciones.

Pero el contenido y sentido de esta cultura no pueden describirse tan fácilmente como conservadores. En la realidad social el trabajo está volviéndose, década tras década, más ‘libre’ de los tradicionales controles señoriales, parroquiales, corporativos y paternales, y más distanciado de la dependencia clientelar directa del señorío[52].

De ahí una paradoja característica del siglo: encontramos una cultura tradicional rebelde. La cultura conservadora de los plebeyos, tan a menudo como no, resiste, en el nombre de la costumbre, esas racionalizaciones económicas e innovaciones (como el cerramiento de las tierras comunes, la disciplina laboral, y los mercados ‘libres’ no regulados de granos) que gobernantes, comerciantes, o patronos buscan imponer.

La innovación es más evidente en la cima de la sociedad que debajo, pero como esta innovación no es un proceso tecnológico/sociológico neutral y sin normas (‘modernización’, ‘racionalización’) sino la innovación del proceso capitalista, es a menudo experimentado por los plebeyos en la forma de explotación, o la apropiación de sus derechos de uso tradicionales, o la ruptura violenta de modelos valorados de trabajo y ocio… Por lo tanto, la cultura plebeya es rebelde, pero rebelde en la defensa de las costumbres. Las costumbres defendidas son las de la propia gente, y algunas de ellas están, de hecho, basadas en recientes aserciones en la práctica[53].

Las ciencias sociales tienen como piso la derrota de esa resistencia, tienen como sustrato las nuevas condiciones que se crean cuando el modelo liberal de organización de la propiedad, del trabajo y del tiempo dejan de aparecer como una modalidad civilizatoria en pugna con otra(s) que conservan su vigor, y adquiere hegemonía como la única forma de vida posible[54].

A partir de este momento, las luchas sociales ya no tienen como eje al modelo civilizatorio liberal y la resistencia a su imposición, sino que pasan a definirse al interior de la sociedad liberal[55]. Estas son las condiciones históricas de la naturalización de la sociedad liberal de mercado. La “superioridad evidente” de ese modelo de organización social -y de sus países, cultura, historia, y raza- queda demostrada tanto por la conquista y sometimiento de los demás pueblos del mundo, como por la “superación” histórica de las formas anteriores de organización social, una vez que se ha logrado imponer en Europa la plena hegemonía de la organización liberal de la vida sobre las múltiples formas de resistencia con las cuales se enfrentó.

Es éste el contexto histórico-cultural del imaginario que impregna el ambiente intelectual en el cual se da la constitución de las disciplinas de las ciencias sociales. Esta es la cosmovisión que aporta los presupuestos fundantes a todo el edificio de los saberes sociales modernos.

Esta cosmovisión tiene como eje articulador central la idea de modernidad, noción que captura complejamente cuatro dimensiones básicas: 1) la visión universal de la historia asociada a la idea del progreso (a partir de la cual se construye la clasificación y jerarquización de todos los pueblos y continentes, y experiencias históricas); 2) la “naturalización” tanto de las relaciones sociales como de la “naturaleza humana” de la sociedad liberal-capitalista; 3) la naturalización u ontologización de las múltiples separaciones propias de esa sociedad; y 4) la necesaria superioridad de los saberes que produce esa sociedad (‘ciencia’) sobre todo otro saber.

Tal como lo caracterizan Immanuel Wallerstein y el equipo que trabajó con él en el Informe Gulbenkian[56], las ciencias sociales se constituyen como tales en un contexto espacial y temporal específico: en cinco países liberales industriales (Inglaterra, Francia, Alemania, las Italias y los Estados Unidos) en la segunda mitad del siglo pasado. En el cuerpo disciplinario básico de las ciencias sociales -al interior de las cuales continuamos hoy habitando- se establece en primer lugar, una separación entre pasado y presente: la disciplina historia estudia el pasado, mientras se definen otras especialidades que corresponden al estudio del presente.

Para el estudio de éste se acotan, se delimitan, ámbitos diferenciados correspondientes a lo social, lo político y lo económico, concebidos propiamente como regiones ontológicas de la realidad histórico-social. A cada uno de estos ámbitos separados de la realidad histórico-social corresponde una disciplina de las ciencias sociales, con su objeto de estudios, sus métodos, sus tradiciones intelectuales, sus departamentos universitarios: la sociología, la ciencia política y la economía. La antropología y los estudios clásicos se definen como los campos para el estudio de los otros.

De la constitución histórica de las disciplinas científicas que se produce en la academia occidental, interesa destacar dos asuntos que resultan fundantes y esenciales. En primer lugar, está el supuesto de la existencia de un metarrelato universal que lleva a todas las culturas y a los pueblos desde lo primitivo, lo tradicional, a lo moderno. La sociedad industrial liberal es la expresión más avanzada de ese proceso histórico, es por ello el modelo que define a la sociedad moderna. La sociedad liberal, como norma universal, señala el único futuro posible de todas las otras culturas o pueblos. Aquéllos que no logren incorporarse a esa marcha inexorable de la historia, están destinados a desaparecer.

En segundo lugar, y precisamente por el carácter universal de la experiencia histórica europea, las formas del conocimiento desarrolladas para la comprensión de esa sociedad se convierten en las únicas formas válidas, objetivas, universales del conocimiento. Las categorías, conceptos y perspectivas (economía, Estado, sociedad civil, mercado, clases, etc.) se convierten así no sólo en categorías universales para el análisis de cualquier realidad, sino igualmente en proposiciones normativas que definen el deber ser para todos los pueblos del planeta. Estos saberes se convierten así en los patrones a partir de los cuales se pueden analizar y detectar las carencias, los atrasos, los frenos e impactos perversos que se dan como producto de lo primitivo o lo tradicional en todas las otras sociedades.

Esta es una construcción eurocéntrica, que piensa y organiza a la totalidad del tiempo y del espacio, a toda la humanidad, a partir de su propia experiencia, colocando su especificidad histórico-cultural como patrón de referencia superior y universal. Pero es más que eso. Este metarrelato de la modernidad es un dispositivo de conocimiento colonial e imperial en que se articula esa totalidad de pueblos, tiempo y espacio como parte de la organización colonial/imperial del mundo.

Una forma de organización y de ser de la sociedad, se transforma mediante este dispositivo colonizador del saber en la forma “normal” del ser humano y de la sociedad. Las otras formas de ser, las otras formas de organización de la sociedad, las otras formas del saber, son trasformadas no sólo en diferentes, sino en carentes, en arcaicas, primitivas, tradicionales, premodernas.

Son ubicadas en un momento anterior del desarrollo histórico de la humanidad[57], lo cual dentro del imaginario del progreso enfatiza su inferioridad.

Existiendo una forma “natural” del ser de la sociedad y del ser humano, las otras expresiones culturales diferentes son vistas como esencial u ontológicamente inferiores e imposibilitadas por ello de llegar a “superarse” y llegar a ser modernas (debido principalmente a la inferioridad racial). Los más optimistas las ven como requiriendo la acción civilizadora o modernizadora por parte de quienes son portadores de una cultura superior para salir de su primitivismo o atraso. Aniquilación o civilización impuesta definen así los únicos destinos posibles para los otros[58].

El conjunto de separaciones sobre el cual está sustentada la noción del carácter objetivo y universal del conocimiento científico, está articulado a las separaciones que establecen los saberes sociales entre la sociedad moderna y el resto de las culturas. Con las ciencias sociales se da el proceso de cientifización de la sociedad liberal, su objetivación y universalización, y por lo tanto, su naturalización.

El acceso a la ciencia, y la relación entre ciencia y verdad en todas las disciplinas, establece una diferencia radical entre las sociedades modernas occidentales y el resto del mundo. Se da, como señala Bruno Latour, una diferenciación básica entre una sociedad que posee la verdad -el control de la naturaleza- y otras que no lo tienen.

En los ojos de los occidentales, el Occidente, y sólo el Occidente no es una cultura, no es sólo una cultura.

¿Por qué se ve el Occidente a sí mismo de esta manera? ¿Por qué debería ser Occidente y sólo Occidente no una cultura? Para comprender la Gran División entre nosotros y ellos, debemos regresar a la otra Gran División, aquélla que se da entre humanos y no-humanos…

En efecto, la primera es la exportación de la segunda. Nosotros los occidentales no podemos ser una cultura más entre otras, ya que nosotros también movilizamos a la Naturaleza.

Nosotros no movilizamos una imagen, o una representación simbólica de la naturaleza como lo hacen otras sociedades, sino a la Naturaleza, tal como ésta es, o por lo menos tal como ésta es conocida por las ciencias -que permanecen en el fondo, no estudiadas, no estudiables, milagrosamente identificadas con la Naturaleza misma[59].

Así, la Gran División Interna da cuenta de la Gran División Externa: nosotros somos los únicos que diferenciamos absolutamente entre Naturaleza y Cultura, entre Ciencia y Sociedad, mientras que a nuestros ojos todos los demás, sean chinos, amerindios, azande o barouya, no pueden realmente separar lo que es conocimiento de lo que es sociedad, lo que es signo de lo que es cosa, lo que viene de la Naturaleza, de lo que su cultura requiere. Hagan lo que hagan, no importa si es adaptado, regulado o funcional, ellos siempre permanecen ciegos al interior de esta confusión.

Ellos son prisioneros tanto de lo social como del lenguaje. Nosotros, hagamos lo que hagamos, no importa cuan criminal o imperialista podamos ser, escapamos a la prisión de lo social y del lenguaje para lograr acceso a las cosas mismas a través de un portón de salida providencial, el del conocimiento científico.

La partición interna entre humanos y no humanos define una segunda partición -una externa esta vez– a través de la cual los modernos se han puesto a sí mismos en un plano diferente de los premodernos[60].

Este cuerpo o conjunto de polaridades entre la sociedad moderna occidental y las otras culturas, pueblos y sociedades, polaridades, jerarquizaciones y exclusiones establece supuestos y miradas específicas en el conocimiento de los otros. En este sentido es posible afirmar que, en todo el mundo ex-colonial, las ciencias sociales han servido más para el establecimiento de contrastes con la experiencia histórico cultural universal (normal) de la experiencia europea, (herramientas en este sentido de identificación de carencias y deficiencias que tienen que ser superadas), que para el conocimiento de esas sociedades a partir de sus especificidades histórico culturales.

Existe una extraordinaria continuidad entre las diferentes formas en las cuales los saberes eurocéntricos han legitimado la misión civilizadora/normalizadora a partir de las deficiencias -desviaciones respecto al patrón normal de lo civilizado- de otras sociedades.

Los diferentes discursos históricos (evangelización, civilización, la carga del hombre blanco, modernización, desarrollo, globalización) tienen todos como sustento la concepción de que hay un patrón civilizatorio que es simultáneamente superior y normal.

Afirmando el carácter universal de los saberes científicos eurocéntricos se ha abordado el estudio de todas las demás culturas y pueblos a partir de la experiencia moderna occidental, contribuyendo de esta manera a ocultar, negar, subordinar o extirpar toda experiencia o expresión cultural que no ha correspondido con este deber ser que fundamenta a las ciencias sociales.

Las sociedades occidentales modernas constituyen la imagen de futuro para el resto del mundo, el modo de vida al cual éste llegaría naturalmente si no fuese por los obstáculos representados por su composición racial inadecuada, su cultura arcaica o tradicional, sus prejuicios mágico religiosos[61], o más recientemente, por el populismo y unos Estados excesivamente intervencionistas, que no respetan la libertad espontánea del mercado.

En América Latina, las ciencias sociales, en la medida en que han apelado a esta objetividad universal, han contribuido a la búsqueda, asumida por las élites latinoamericanas a lo largo de toda la historia de este continente, de la “superación” de los rasgos tradicionales y premodernos que han obstaculizado el progreso, y la transformación de estas sociedades a imagen y semejanza de las sociedades liberales-industriales[62].

Al naturalizar y universalizar las regiones ontológicas de la cosmovisión liberal que sirven de piso a sus acotamientos disciplinarios, las ciencias sociales han estado imposibilitadas de abordar procesos históricoculturales diferentes a los postulados por dicha cosmovisión. A partir de caracterizar las expresiones culturales “tradicionales” o “no-modernas”, como en proceso de transición hacia la modernidad, se les niega toda la posibilidad de lógicas culturales o cosmovisiones propias. Al colocarlas como expresión del pasado se niega la posibilidad de su contemporaneidad.

Está tan profundamente arraigada esta noción de lo moderno, el patrón cultural occidental y su secuencia histórica como lo normal o universal, que este imaginario ha logrado acotar una alta proporción de las luchas sociales y de los debates político-intelectuales del continente.

Estas nociones de la experiencia occidental como lo moderno en un sentido universal, y de la secuencia histórica europea como el patrón normal con el cual es necesario comparar otras experiencias, permanecen como presupuestos implícitos, aun en autores que expresamente se proponen la comprensión de la especificidad histórico-cultural de este continente.

Podemos ver, por ejemplo, la forma como García Canclini aborda la caracterización de las culturas latinoamericanas como culturas híbridas[63]. A pesar de rechazar expresamente la lectura de la experiencia latinoamericana de la modernidad “como eco diferido y deficiente de los países centrales”[64] caracteriza al modernismo en los siguientes términos:

Si el modernismo no es la expresión de la modernización socioeconómica, sino el modo en que las élites se hacen cargo de la intersección de diferentes temporalidades históricas y tratan de elaborar con ellas un proyecto global, ¿cuáles son las temporalidades en América Latina y qué contradicciones genera su cruce?

La perspectiva Pluralista, que acepta la fragmentación y las combinaciones múltiples entre tradición, modernidad y posmodernidad, es indispensable para considerar la coyuntura latinoamericana de fin de siglo. Así se comprueba… cómo se desenvolvieron en nuestro continente los cuatro rasgos o movimientos definitorios de la modernidad: emancipación, expansión, renovación y democratización. Todos se han manifestado en América Latina. El problema no reside en que no nos hayamos modernizado, sino en la forma contradictoria y desigual en que estos componentes se han venido articulando[65].

Parece aquí asumirse que hay un tiempo histórico “normal” y universal que es el europeo. La modernidad entendida como universal tiene como modelo “puro” a la experiencia europea. En contraste con este modelo o estándar de comparación, los procesos de la modernidad en América Latina se dan en forma “contradictoria” y “desigual”, como intersección de diferentes temporalidades históricas (¿temporalidades europeas?).

III. Alternativas al pensamiento eurocéntrico-colonial en América Latina hoy

En el pensamiento social latinoamericano, desde el continente y desde afuera de éste -y sin llegar a constituirse en un cuerpo coherente- se ha producido una amplia gama de búsquedas de formas alternativas del conocer, cuestionándose el carácter colonial/eurocéntrico de los saberes sociales sobre el continente, el régimen de separaciones que les sirven de fundamento, y la idea misma de la modernidad como modelo civilizatorio universal.

De acuerdo a Maritza Montero, a partir de las muchas voces en busca de formas alternativas de conocer que se han venido dando en América Latina en las últimas décadas, es posible hablar de la existencia de un “modo de ver el mundo, de interpretarlo y de actuar sobre él” que constituye propiamente un episteme con el cual “América Latina está ejerciendo su capacidad de ver y hacer desde una perspectiva Otra, colocada al fin en el lugar de Nosotros”[66].

Las ideas centrales articuladoras de este paradigma son, para Montero, las siguientes:

*Una concepción de comunidad y de participación así como del saber popular, como formas de constitución y a la vez como producto de un episteme de relación.

*La idea de liberación a través de la praxis, que supone la movilización de la conciencia, y un sentido crítico que lleva a la desnaturalización de las formas canónicas de aprehenderconstruir-ser en el mundo.

*La redefinición del rol de investigador social, el reconocimiento del Otro como Sí Mismo y por lo tanto la del sujeto-objeto de la investigación como actor social y constructor de conocimiento.

*El carácter histórico, indeterminado, indefinido, no acabado y relativo del conocimiento. La multiplicidad de voces, de mundos de vida, la pluralidad epistémica.

*La perspectiva de la dependencia y luego, la de la resistencia. La tensión ente minorías y mayorías y los modos alternativos de hacer-conocer.

*La revisión de métodos, los aportes y las transformaciones provocados por ellos[67].

Las contribuciones principales a este episteme latinoamericano las ubica Montero en la teología de la liberación y la filosofía de la liberación[68], así como en la obra de Paulo Freire, Orlando Fals Borda[69] y Alejandro Moreno[70].

IV. Tres aportes recientes: Trouillot, Escobar y Coronil

Tres libros recientes nos ilustran el vigor de una producción teórica cuya riqueza reside tanto en su perspectiva crítica del eurocentrismo colonial de los saberes sociales modernos, como en las reinterpretaciones de la realidad latinoamericana que ofrecen, a partir de otros supuestos[71].

Michel-Rolph Trouillot

Las implicaciones de la narrativa histórica universal que tiene a Europa como único sujeto significativo, son abordadas por Michel-Rolph Trouillot. En Silencing the Past. Power and the Production of History, analiza el carácter colonial de la historiografía occidental mediante el estudio de las formas como ha sido narrada la revolución haitiana, haciendo particular énfasis en caracterizar cómo operan las relaciones de poder[72] y los silencios en la construcción de la narrativa histórica[73].

Las narrativas históricas se basan en premisas o comprensiones anteriores que tienen a su vez como premisas la distribución del poder de registro (archival power). En el caso de la historiografía haitiana, como en el caso de la mayoría de los países del Tercer Mundo, esas comprensiones anteriores han sido modeladas profundamente por convenciones y procedimientos occidentales[74].

De acuerdo a Trouillot, la Revolución Haitiana fue silenciada por la historiografía occidental, porque dados sus supuestos, esta revolución tal como ocurrió, era impensable[75].

De hecho la afirmación de que africanos esclavizados y sus descendientes no podían imaginar su libertad -y menos aún, formular estrategias para conquistar y afianzar dicha libertad- no estaba basada tanto en la evidencia empírica como en una ontología, una organización implícita del mundo y de sus habitantes. Aunque de ninguna forma monolítica, esta concepción del mundo era ampliamente compartida por los blancos en Europa y las Américas, y también por muchos dueños de plantación no-blancos. Aunque dejó espacio para variaciones, ninguna de estas variaciones incluyó la posibilidad de un levantamiento revolucionario en las plantaciones de esclavos, y menos aún uno exitoso que condujese a crear un Estado independiente.

Así, la Revolución Haitiana entró en la historia mundial con la particular característica de ser inconcebible aún mientras ocurría[76].

En un orden global caracterizado por la organización colonial del mundo, la esclavitud y el racismo, no había lugar a dudas en cuanto a la superioridad europea, y por lo tanto acontecimientos que la pusiesen en cuestión no eran concebibles[77].

Lo impensable es aquello que no puede ser concebido dentro del rango de alternativas posibles, aquello que pervierte todas las respuestas porque desafía los términos a partir de los cuales se formulan las preguntas. En este sentido, la Revolución Haitiana fue impensable en su tiempo: retó el propio marco de referencia a partir del cual sus proponentes y opositores examinaban la raza, el colonialismo y la esclavitud[78].

La visión del mundo gana sobre los hechos: la hegemonía blanca es natural, tomada como dada; cualquier alternativa todavía está en el dominio de lo impensable[79].

De acuerdo a Trouillot, el silenciamiento de la Revolución Haitiana es sólo un capítulo dentro de la narrativa de la dominación global sobre los pueblos no europeos[80].

Arturo Escobar

En Encountering Development. The Making and Unmaking of the Third World, Arturo Escobar se propone contribuir a la construcción de un marco de referencia para la crítica cultural de la economía como una estructura fundacional de la modernidad. Para ello analiza el discurso –y las institucionalidades nacionales e internacionales- del desarrollo en la post-guerra. Este discurso, producido bajo condiciones de desigualdad de poder, construye al Tercer Mundo como forma de ejercer control sobre él[81]. De acuerdo a Escobar, desde estas desigualdades de poder, y a partir de las categorías del pensamiento social europeo, opera la “colonización de la realidad por el discurso” del desarrollo[82].

A partir del establecimiento del patrón de desarrollo occidental como la norma, al final de la segunda guerra mundial, se da la “invención” del desarrollo, produciéndose substanciales cambios en la forma como se conciben las relaciones entre los países ricos y los pobres. Toda la vida, cultural, política, agrícola, comercial de estas sociedades pasa a estar subordinada a una nueva estrategia[83].

Fue promovido un tipo de desarrollo que se correspondía con las ideas y expectativas del Occidente próspero, lo que los países occidentales consideraban que era el curso normal de la evolución y el progreso. …al conceptualizar el progreso en esos términos, la estrategia del desarrollo se convirtió en un poderoso instrumento para la normalización del mundo[84].

La ciencia y la tecnología son concebidas no sólo como base del progreso material, sino como la fuente de dirección y de sentido del desarrollo[85]. En las ciencias sociales del momento predomina una gran confianza en la posibilidad de un conocimiento cierto, objetivo, con base empírica, sin contaminación por el prejuicio o el error[86]. Por ello, sólo determinadas formas de conocimiento fueron consideradas como apropiadas para los programas del desarrollo: el conocimiento de los expertos entrenados en la tradición occidental[87]. El conocimiento de los “otros”, el conocimiento “tradicional” de los pobres, de los campesinos, no sólo era considerado no pertinente, sino incluso como uno de los obstáculos a la tarea transformadora del desarrollo.

En el período de la post-guerra, se dio el “descubrimiento” de la pobreza masiva existente en Asia, Africa y América Latina[88]. A partir de una definición estrictamente económica y cuantitativa, dos terceras partes de la humanidad fueron transformadas en pobres – y por lo tanto en seres carentes y necesitados de intervención- cuando en 1948 el Banco Mundial definió como pobres a aquellos países cuyo ingreso anual per cápita era menor a US$100 al año: “… si el problema era de insuficiente ingreso, la solución era claramente el desarrollo económico.”[89] De esta forma:

El desarrollo obró creando anormalidades (los ‘pobres’, los ‘desnutridos’, los ‘analfabetos’, las ‘mujeres embarazadas’, los ‘sin tierra’), anormalidades que entonces procedía a tratar de reformar. Buscando eliminar todos los problemas de la faz de la tierra, del Tercer Mundo, lo que realmente logró fue multiplicarlos hasta el infinito. Materializándose en un conjunto de prácticas, instituciones y estructuras, ha tenido un profundo impacto sobre el Tercer Mundo: las relaciones sociales, las formas de pensar, las visiones de futuro quedaron marcadas indeleblemente por este ubicuo operador. El Tercer Mundo ha llegado a ser lo que es, en gran medida, por el desarrollo. Este proceso de llegar a ser implicó seleccionar entre opciones críticas y altos costos, y los pueblos del Tercer Mundo apenas comienzan ahora a comprender cabalmente su naturaleza[90].

Detrás de la preocupación humanitaria y la perspectiva positiva de la nueva estrategia, nuevas formas de poder y control, más sutiles y refinadas, fueron puestas en operación. La habilidad de los pobres para definir y hacerse cargo de sus propias vidas fue erosionada en una forma más profunda que quizás nunca antes. Los pobres se convirtieron en el blanco de prácticas más sofisticadas, de una variedad de programas que parecían ineludibles. Desde las nuevas instituciones del poder en los Estados Unidos y Europa; desde las oficinas del Banco Internacional para la Reconstrucción y el Desarrollo y las Naciones Unidas; desde las universidades, institutos de investigaciones e instituciones de los Estados Unidos y Europa; y desde las nuevas oficinas de planificación de las grandes capitales del mundo subdesarrollado, este era el tipo de desarrollo que era activamente promovido, y que en unos pocos años extendió su alcance a todos los aspectos de la sociedad[91].

La premisa organizadora era la creencia en el papel de la modernización como la única fuerza capaz de destruir las supersticiones y relaciones arcaicas, a cualquier costo social, cultural o político. La industrialización y la urbanización eran vistas como inevitables y necesariamente progresivas rutas a la modernización[92].

Estos procesos, de acuerdo a Escobar, deben ser entendidos en el marco global de la progresiva expansión de estas formas modernas no sólo a todos los ámbitos geográficos del planeta, sino igualmente al corazón mismo de la naturaleza y la vida.

Si con la modernidad podemos hablar de la progresiva conquista semiótica de la vida social y cultural, hoy esta conquista se ha extendido al corazón mismo de la naturaleza y la vida. Una vez que la modernidad se ha consolidado y la economía se convierte en una realidad aparentemente ineluctable -para la mayoría un verdadero descriptor de la realidad- el capital debe abordar la cuestión de la domesticación de todas las relaciones sociales y simbólicas restantes en términos del código de la producción. Ya no son solamente el capital y el trabajo per se los que están en juego, sino la reproducción del código. La realidad social se convierte, para tomar prestada la expresión de Baudrillard, en ‘el espejo de la producción’[93].

En la búsqueda de alternativas a estas formas universalistas de sometimiento y control de todas las dimensiones de la cultura y la vida, Escobar apunta en dos direcciones complementarias: la resistencia local de grupos de base a las formas dominantes de intervención, y la deconstrucción del desarrollo[94], tarea que implica el esfuerzo de la desnaturalización y desuniversalización de la modernidad. Para esto último hace falta una antropología de la modernidad, conducente a la comprensión de la modernidad occidental como un fenómeno cultural e histórico específico[95]. Esto pasa necesariamente por la desuniversalización de los ámbitos en los cuales se ha separado la sociedad moderna.

¿Cuál es el código cultural que ha sido inscrito en la estructura de la economía? ¿Qué vasto desarrollo civilizatorio resultó en la actual concepción y práctica de la economía? (…). Una antropología de la modernidad centrada en la economía nos lleva a narraciones del mercado, producción y el trabajo, que están en las raíces de lo que podría llamarse la economía occidental. Estas narrativas son raramente cuestionadas, son tomadas como las formas normales y naturales de ver la vida. Sin embargo, las nociones de mercado, economía y producción son contingencias históricas. Sus historias pueden ser descritas, sus genealogías marcadas, sus mecanismos de poder y verdad revelados. Esto es, la economía occidental puede ser antropologizada, para demostrar cómo está compuesta por un conjunto de discursos y prácticas muy peculiares en la historia de las culturas.

La economía occidental es generalmente pensada como un sistema de producción. Desde la perspectiva de la antropología de la modernidad, sin embargo, la economía occidental debe ser vista como una institución compuesta por sistemas de producción, poder y significación. Los tres sistemas se unieron al final del siglo dieciocho y están inseparablemente ligados al desarrollo del capitalismo y la modernidad. Deben ser vistos como formas culturales a través de las cuales los seres humanos son transformados en sujetos productivos. La economía no es sólo, ni siquiera principalmente, una entidad material. Es ante todo, una producción cultural, una forma de producir sujetos humanos y órdenes sociales de un determinado tipo[96].

Los antropólogos han sido cómplice de la racionalización de la economía moderna al contribuir a la naturalización de los constructos de la economía, la política, la religión, el parentesco y similares, como los bloques primarios en la construcción de toda sociedad. La existencia de estos dominios como pre-sociales y universales debe ser rechazada. Por el contrario, debemos interrogarnos sobre los procesos simbólicos y sociales que hacen que estos dominios aparezcan como auto-evidentes y naturales[97].

Fernando Coronil

Del libro de Fernando Coronil The Magical State, interesa destacar su análisis de algunas de las separaciones fundantes de los saberes sociales modernos que fueron caracterizadas en la primera parte de este texto, asunto abordado a partir de la exploración de las implicaciones de la exclusión del espacio y de la naturaleza que se ha dado históricamente en la caracterización de la sociedad moderna. De acuerdo a Coronil ninguna generalización puede hacer justicia a la diversidad y complejidad del tratamiento de la naturaleza en la teoría social occidental. Sin embargo, considera que:

…los paradigmas dominantes tienden a reproducir los supuestos que atraviesan a la cultura moderna en los cuales la naturaleza es un supuesto más. Las visiones del progreso histórico posteriores a la Ilustración afirman la primacía del tiempo sobre el espacio y de la cultura sobre la naturaleza. En términos de estas polaridades, la naturaleza está tan profundamente asociada con espacio y geografía que estas categorías con frecuencia se presentan como metáforas una de otra. Al diferenciarlas, los historiadores y los científicos sociales usualmente presentan al espacio o a la geografía como un escenario inerte en el cual tienen lugar los eventos históricos, y a la naturaleza como el material pasivo con el cual los humanos hacen su mundo. La separación de la historia de la geografía y el dominio del tiempo sobre el espacio tiene el efecto de producir imágenes de sociedades cortadas de su ambiente material, como si surgieran de la nada[98].

Ni en las concepciones de la economía neoclásica, ni en las marxistas, la naturaleza es incorporada centralmente como parte del proceso de creación de riqueza, hecho que tiene vastas consecuencias. En la teoría neoclásica, la separación de la naturaleza del proceso de creación de riqueza se expresa en la concepción subjetiva del valor, centrada en el mercado.

Desde esta perspectiva, el valor de cualquier recurso natural se determina de la misma manera que toda otra mercancía, esto es por su utilidad para los consumidores tal como ésta es medida en el mercado[99]. Desde un punto de vista macroeconómico, la remuneración de los dueños de la tierra y de los recursos naturales es concebida como una transferencia de ingreso, no como un pago por un capital natural. Es ésta la concepción que sirve de sustento al sistema de cuentas nacionales utilizado en todo el mundo[100].

Marx, a pesar de afirmar que la trinidad (trabajo/capital/tierra) “contiene en sí misma todos los misterios del proceso social de producción”[101], termina por formalizar una concepción de la creación de riqueza que ocurre al interior de la sociedad, como una relación capital/trabajo, dejando fuera a la naturaleza. Como la naturaleza no crea valor, la renta se refiere a la distribución, no a la creación de plusvalía[102].

Para Coronil es fundamental el aporte de Henry Lefebvre[103] en torno a la construcción social del espacio como base para “pensar el espacio en términos que integren su significado socialmente construido con sus propiedades formales y materiales”[104]. Interesan aquí dos aspectos del pensamiento de Lefebvre sobre el espacio. El primero se refiere a la concepción del espacio como producto de las relaciones sociales y de la naturaleza (estos constituyen su “materia prima”)[105].

[El espacio] es tanto el producto de, como la condición de posibilidad de las relaciones sociales. Como una relación social, el espacio es también una relación natural, una relación entre sociedad y naturaleza a través de la cual la sociedad mientras se produce a sí misma transforma y se apropia de la naturaleza[106].

En segundo lugar, para Lefebvre, la tierra incluye “los terratenientes, la aristocracia del campo”, “el Estado-nación confinado dentro de un territorio específico” y “en el sentido más absoluto, la política y la estrategia política”[107]. Tenemos así identificadas las dos exclusiones esenciales implicadas por la ausencia del espacio: la naturaleza, y la territorialidad como ámbito de lo político[108].

Coronil afirma que en la medida en que se deja afuera a la naturaleza en la caracterización teórica de la producción y del desarrollo del capitalismo y la sociedad moderna, se está igualmente dejando al espacio fuera de la mirada de la teoría. Al hacer abstracción de la naturaleza, de los recursos, del espacio, y de los territorios, el desarrollo histórico de la sociedad moderna y del capitalismo aparece como un proceso interno, autogenerado, de la sociedad europea, que posteriormente se expande hacia regiones “atrasadas”. En esta construcción eurocéntrica, desaparece del campo de visión el colonialismo como dimensión constitutiva de estas experiencias históricas. Están ausentes las relaciones de subordinación de territorios, recursos y poblaciones del espacio no europeo. Desaparece así del campo de visibilidad la presencia del mundo periférico y sus recursos en la constitución del capitalismo, con lo cual se reafirma la idea de Europa como único sujeto histórico.

La reintroducción del espacio -y por esa vía la dialéctica de los tres elementos de la trinidad de Marx (trabajo, capital y tierra)- permite ver al capitalismo como proceso global, más que como un proceso auto-generado en Europa, y permite incorporar al campo de visión a las modernidades subalternas[109].

El recordar la naturaleza -reconociendo teóricamente su significado histórico- nos permite reformular las historias dominantes del desarrollo histórico occidental, y cuestionar la noción de acuerdo a la cual la modernidad es la creación de un Occidente auto-propulsado[110].

El proyecto de la parroquialización de la modernidad occidental (…) implica también el reconocimiento de la periferia como el sitio de la modernidad subalterna. El propósito no es ni homogeneizar, ni catalogar las múltiples formas de la modernidad, menos aún elevar a la periferia mediante un mandato semántico, sino el deshacer las taxonomías imperiales que fetichizan a Europa como el portador exclusivo de la modernidad y borra la constitución transcultural de los centros imperiales y las periferias colonizadas.

La crítica del locus de la modernidad desde sus márgenes, crea las condiciones para una crítica inherentemente desestabilizadora de la modernidad misma. Al desmontarse la representación de la periferia como la encarnación del atraso bárbaro, a su vez se desmitifica la auto-representación europea como la portadora universal de la razón y el progreso histórico[111].

Una vez que se incorpora la naturaleza al análisis social, la organización del trabajo no puede ser abstraída de sus bases materiales[112]. En consecuencia, la división internacional del trabajo tiene que ser entendida no sólo como una división social del trabajo, sino igualmente una división global de la naturaleza[113].

Lo que podría llamarse la división internacional de la naturaleza suministra la base material para la división internacional del trabajo: constituyen dos dimensiones de un proceso unitario.

El foco exclusivo en el trabajo oscurece a la visión el hecho ineludible de que el trabajo siempre está localizado en el espacio, que éste transforma a la naturaleza en localizaciones específicas, y que por lo tanto su estructura global implica también una división global de la naturaleza[114].

Como la producción de materias primas en la periferia está generalmente organizada en torno a la explotación no sólo del trabajo sino de los recursos naturales, yo creo que el estudio del neocolonialismo requiere un desplazamiento de foco del desigual flujo del valor, a la estructura desigual de la producción internacional. Esta perspectiva coloca en el centro del análisis las relaciones entre la producción de valor social y la riqueza natural[115].

Para romper con este conjunto de escisiones, en particular las que se han construido entre los factores materiales y factores culturales[116], Coronil propone una perspectiva holística de la producción que incluya dichos órdenes en un mismo campo analítico. Al igual que Arturo Escobar, concibe el proceso productivo simultáneamente como de creación de sujetos y de mercancías.

Una perspectiva holística en torno a la producción abarca tanto la producción de mercancías, como la formación de los agentes sociales implicados en este proceso, y por lo tanto, unifica dentro de un mismo campo analítico los órdenes materiales y culturales dentro del cual los seres humanos se forman a sí mismos mientras hacen su mundo. (…) Esta visión unificadora busca comprender la constitución histórica de los sujetos en un mundo de relaciones sociales y significaciones hechas por humanos. Como estos sujetos están constituidos históricamente, a la vez que son protagonistas de la historia, esta perspectiva ve la actividad que hace a la historia como parte de la historia que los forma e informa su actividad[117].

Una apreciación del papel de la naturaleza en la creación de riqueza ofrece una visión diferente del capitalismo. La inclusión de la naturaleza (y de los agentes asociados con ésta) debería reemplazar a la relación capital/trabajo de la centralidad osificada que ha ocupado en la teoría marxista. Junto con la tierra, la relación capital/trabajo puede ser vista dentro de un proceso más amplio de mercantilización, cuyas formas específicas y efectos deben ser demostrados concretamente en cada instancia.

A la luz de esta visión más comprensiva del capitalismo, sería difícil reducir su desarrollo a una dialéctica capital/trabajo que se origina en los centros avanzados y se expande a la periferia atrasada. Por el contrario, la división internacional del trabajo podría ser reconocida más adecuadamente como simultáneamente una división internacional de naciones y de naturaleza (y de otras unidades geopolíticas, tales como el primer y el tercer mundo, que reflejan las cambiantes condiciones internacionales). Al incluir a los agentes que en todo el mundo están implicados en la creación del capitalismo, esta perspectiva hace posible vislumbrar una concepción global, no eurocéntrica de su desarrollo[118].

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[1] Ver, por ejemplo, los ensayos incluidos en: Linda Christiansen-Ruffman (editora): Feminist Perspectives, International Sociological Association, Pre-Congress Volumes, Social Knowledge: Heritage, Challenges, Perspectives, María-Luz Morán (editora general), Montreal, 1998.

[2] Martin Bernal, Black Athena. The Afroasiatic Roots of Classical Civilization, Martin Bernal. Vol. I. The Fabrication of Ancient Greece 1785-1985, Rutgers University Press, New Brunswick, 1987; J. M. Blaut, The Colonizers Model of the World. Geographical Diffusionism and Eurocentric History, The Guilford Press, Nueva York, 1993; y 1492. The Debate on Colonialism, Eurocentrism and History, Africa World Press, Trenton, 1992.

[3] Edward Said, Orientalism, Vintage Books, Nueva York, 1979; y Culture and Imperialism, Vintage Books, Nueva York, 1994

[4] Immanuel Wallerstein, (Coordinador), Abrir las ciencias sociales. Comisión Gulbenkian para la reestructuración de las ciencias sociales, Siglo XXI Editores, México, 1996.

[5] Ranajit Guha (editor), A Subaltern Studies Reader 1986-1995, University of Minnesota Press, Minneapolis, 1998; y Silvia Rivera Cusicanqui y Rossana Barragán (compiladoras), Debates Post Coloniales: Una introducción a los estudios de la subalternidad, Historias, SEPHIS y Aruwiyiri, La Paz, 1997.

[6] V. Y. Mudimbe, The Idea of Africa, Indiana University Press, Bloomington e Indianapolis, 1994; Mahmood Mamdani, Citizen and Subject. Contemporary Africa and the Legacy of Colonialism, Princeton University Press, Princeton, 1996; Tsenay Serequeberhan (editor), African Philosophy. The Essential Readings, Paragon House, Nueva York, 1991.

[7] Karl-Otto Apel, Enrique Dussel y Raúl Fornet B., Fundamentación de la ética y filosofía de la liberación, Siglo XXI Editores y UAM Iztapalapa, México, 1992; Enrique Dussel (compilador) Debate en torno a la ética del discurso de Apel. Diálogo filosófico Norte-Sur desde América Latina, Siglo XXI Editores y UAM Iztapalapa, México, 1994; Enrique Dussel, Etica de la liberación en la edad de la globalización y la exclusión, Editorial Trotta, Madrid, 1998.

[8] Encountering Development. The Making and Unmaking of the Third World, Princeton University Press, Princeton,1995.

[9] Silencing the Past. Power and the Production of History, Beacon Press, Boston, 1995.

[10] “Raza, “etnia” y “nación” en Mariátegui: Cuestiones abiertas”, en Juan Carlos Mariátegui y Europa. La otra cara del descubrimiento, Amauta, Lima, 1992; Modernidad, identidad y utopía en América Latina, Editorial El Conejo, Quito, 1990; y “La colonialidad del poder y la experiencia cultural latinoamericana”, en Roberto Briceño-León y Heinz R. Sonntag (editores), Pueblo, época y desarrollo: la sociología de América Latina, CENDES, LACSO, Nueva Sociedad, Caracas, 1998.

[11] The Darker Side of the Renaissance. Literacy, Territoriality and Colonization, Michigan University Press, Ann Arbor, 1995; y “Posoccidentalismo: las epistemologías fronterizas y el dilema de los estudios (latinoamericanos) de área”, Revista Iberoamericana, LXII, 1996.

[12] The Magical State. Nature, Money and Modernity in Venezuela, Chicago University Press, Chicago, 1997; y “Beyond Occidentalism: Toward Nonimperial Geohistorical Categories”, Cultural Anthropology,vol. 11, nº 1, 51-87, 1996

[13] Los hombres verdaderos. Voces y testimonios tojolabales, Siglo XXI Editores, México,1996.

[14] “Technological Impacts on Human Rights: Models of Development, Science and Technology and Human Rights”, en C.G. Weeramantry (editor), The Impact of Technology on Human Rights. Global Case Studies, United Nations University Press, Tokyo, 1993., p. 18. ” De acuerdo a Max Weber, el cristianismo heredó del judaísmo su hostilidad al pensamiento mágico. Esto abrió el camino para importantes logros económicos ya que las ideas mágicas imponen severas limitaciones a la racionalización de la vida económica. Con la llegada del ascetismo protestante esta desmitificación del mundo se completó.” (idem).

[15] Dada la naturalización tanto de las relaciones sociales como de los acotamientos de los saberes modernos, incluida la fundante separación sujeto/objeto, resulta difícil la compresión del carácter histórico cultural específico de estas formas del saber sin acudir a otras perspectivas culturales que nos permiten des-familiarizarnos y por lo tanto desnaturalizar la objetividad universal de estas formas de concebir la realidad. Un texto que resulta particularmente iluminador en este sentido es el de Carlos Lenkersdorf, ya citado. Lenkersdorf estudia la cosmovisión de los tojolabales a través de su lengua. Caracteriza lo que llama una lengua intersubjetiva en la cual no hay separación entre objeto y sujeto, como expresión de una forma de compresión del mundo que carece de las múltiple escisiones que han sido naturalizadas por la cultura occidental.

[16] Frédérique Apffel-Marglin, “Introduction: Rationality and the World”, en Frédérique Apffel-Marglin y Stephen A. Marglin, Decolonizing Knowledge. From Development to Dialogue, Clarendon Press, Oxford, 1996, p. 3.

[17] Idem.

[18] Op. cit. p. 4.

[19] Op. cit. p. 6.

[20] Op. cit. p. 7.

[21] Jurgën Habermas, “Modernidad, un proyecto incompleto”, en Nicolás Casullo (compilador), El debate modernidad posmodernidad, Puntosur Editores, Buenos Aires, 1989, pp. 137-138.

[22] En palabras de Tzvetan Todorov: “…el descubrimiento de América es lo que anuncia y funda nuestra identidad presente; aún si toda fecha que permite separar dos épocas es arbitraria, no hay ninguna que convenga más para marcar el nacimiento de la era moderna que el año 1492, en que Colón atraviesa el océano Atlántico. Todos somos descendientes de Colón, con él comienza nuestra genealogía -en la medida en que la palabra Un comienzo tiene sentido”. La conquista de América. El problema del otro, Siglo XXI Editores, México, 1995 (1982), p. 15.

[23] Walter Mignolo, The Darker Side of the Renaissance…, op. cit.

[24] Ver: Aníbal Quijano, “Raza, etnia y nación en Mariátegui: cuestiones abiertas”, op. cit.

[25] Walter Mignolo, op. cit., p. xi.

[26] “Por esto quiero decir una tendencia persistente y sistemática de ubicar los referentes de la antropología en un tiempo diferente al presente del productor del discurso antropológico.” Time and the Other. How Anthropology Makes its Object, Columbia University Press, Nueva York, 1983, p.31.

[27] Walter Mignolo, op. cit., 328.

[28] Ver: Derecho indígena y cultura constitucional en América, Siglo XXI, México, 1994; y Happy Constitution. Cultura y Lengua Constitucionales, Editorial Trota, S.A, Madrid, 1997.

[29] Bartolomé Clavero, Derecho indígena y cultura constitucional en América, op. cit., pp. 21-22.

[30] Op. cit., p. 22.

[31] Idem.

[32] Op. cit., pp. 22-23.

[33] Op. cit., p. 23.

[34] Op. cit., pp. 25-26.

[35] Op. cit., p. 27.

[36] “…la historia universal no es el mero tribunal de su fuerza, es decir, necesidad abstracta e irracional de un destino ciego, sino que, ella es razón en sí (an sich) y para sí y su ser para-sí en el espíritu es saber, en ella es el desarrollo necesario, únicamente desde el concepto de su libertad, de los momentos de la razón y así de su autoconciencia y de su libertad, la explicitación y realización del espíritu universal.” G.W.F. Hegel, Filosofía del Derecho (Rasgos fundamentales de la filosofía del derecho o Compendio de derecho natural y ciencia del Estado), Ediciones de la Biblioteca, Universidad Central de Venezuela, Caracas, 1976, p. 333.

[37] Op. cit., p. 334.

[38] Op. cit., p. 334-335

[39] Op. cit., pp. 335-335.

[40] Op. cit., pp. 336

[41] G.W.F. Hegel, Enzyklopädie der philosophischen Wissenschaften, Werke, vol. VI, p.442. Citado por Antonello Gerbi, La disputa del nuevo mundo. Historia de una polémica, Fondo de Cultura Económica, México 1993 (1955), p. 535.

[42] G.W.F. Hegel, Lectures on the Philosophy of History, Cambridge University Press, Cambridge, 1975, p. 172 y 190-191. Citado por Fernando Coronil, “Beyond Occidentalism…” op. cit., p. 58.

[43] Antonello Gerbi, op. cit., pp. 527 y 537.

[44] Op. cit., p. 537.

[45] Op. cit., p. 542.

[46] Op. cit., p. 545.

[47] Op. cit., p. 537.

[48] G.W.F. Hegel, Phiosophie der Geschite, ed. Lasson, vol I, pp. 189-191. Citado por Antonello Gerbi, op. cit., p. 538.

[49] Antonello Gerbi, op. cit., pp. 545 y 548.

[50] Arturo Escobar, op. cit., p. 60.

[51] Customs in Common (Studies in Traditional Popular Culture), The New Press, Nueva York, 1993, p. 1.

[52] Op. cit. p. 9.

[53] Op. cit. p. 9-10.

[54] Para un análisis extraordinariamente rico de este proceso, ver el texto de E. P. Thompson, ya citado.

[55] Es el paso, por ejemplo, de la resistencia al maquinismo y a la disciplina laboral, a la lucha por el derecho a la sindicalización y por la limitación de la jornada de trabajo. “Mientras el capitalismo (o el ‘mercado’) rehicieron la naturaleza humana y la necesidad humana, la economía política y su antagonista revolucionario asumieron que este hombre económico era para siempre. ” E. P. Thompson, op. cit., p. 15

[56] Immanuel Wallerstein, op. cit.

[57] Ver: Johannes Fabián, op. cit.

[58] Los problemas del eurocentrismo no residen sólo en las distorsiones en la comprensión de los otros. Está simétricamente implicada igualmente la distorsión en la autocomprensión europea, al concebirse como centro, como sujeto único de la historia de la modernidad. Ver más abajo la discusión de Fernando Coronil sobre este crucial asunto.

[59] Bruno Latour, We Have Never Been Modern, Harvard University Press, Cambridge, 1993, p. 97.

[60] Op. cit., pp. 99-100.

[61] El estudio de estos obstáculos culturales, sociales e institucionales a la modernización constituyó el eje que orientó la amplísima producción de la sociología y la antropología de la modernización en las décadas de los 50 y los 60.

[62] “El ambivalente discurso latinoamericano, en su rechazo a la dominación europea, pero en su internalización de su misión civilizadora, ha asumido la forma de un proceso de autocolonización, que asume distintas formas en diferentes contextos y períodos históricos.” Fernando Coronil, The Magical State… op. cit., p. 73.

[63] Néstor García Canclini, Culturas híbridas, Editorial Grijalbo y Consejo Nacional de la Cultura y las Artes, México, 1989

[64] Perry Anderson, “Modernity and Revolution”, New Left Review, número 144, marzo-abril 1984, citado por Néstor García Canclini, op. cit., p. 69.

[65] Néstor García Canclini, op. cit., p. 330.

[66] “Paradigmas, conceptos y relaciones para una nueva era. Cómo pensar las Ciencias Sociales dese América Latina”, Seminario Las ciencias económicas y sociales: reflexiones de fin de siglo, Dirección de Estudios de Postgrado, Facultad de Ciencias Económicas y Sociales, Universidad Central de Venezuela, Caracas, 20 de junio de 1998 (mimeo).

[67] Maritza Montero, op. cit.

[68] Enrique Dussel, Introducción a la filosofía de la liberación, Nueva América, Bogotá, 1988; y J.C. Scannone, Nuevo punto de partida de la filosofía latinoamericana, Guadalupe, Buenos Aires, 1990.

[69] Acción comunal. Una vereda colombiana, Universidad Nacional, Bogotá, 1959; y “Por la praxis. El problema de como investigar la realidad para transformarla”, En Crítica y política en ciencias sociales. El debate Teoría y Práctica, Simposio Mundial en Cartagena, Punta de Lanza, Bogotá, 1978.

[70] El aro y la trama, Centro de Investigaciones Populares, Caracas, 1995.

[71] Estos tres textos, que han sido publicados en inglés en los Estados Unidos, son: Michel-Rolph Trouillot, Silencing the Past… op. cit.; Arturo Escobar, Encountering Development… op. cit. y Fernando Coronil, The Magical State…op. cit.

[72] “El poder es constitutivo de la historia. Rastreando el poder a través de varios ‘momentos’ simplemente ayuda a enfatizar el carácter fundamentalmente procedimental de la producción histórica, insistir en que lo que la historia es importa menos que cómo trabaja la historia; que el poder mismo trabaja conjuntamente con la historia; y que las preferencias políticas declaradas de los historiadores tienen poca influencia en la mayoría de las prácticas reales del poder”. Op. cit., p 28.

[73] “Los silencios son inherentes en la historia porque cada evento singular entra a la historia careciendo de algunas de sus partes constitutivas. Algo siempre se omite mientras algo es registrado. Nunca hay un cierre perfecto de ningún evento. Así aquello que se convierte en dato, lo hace con ausencias innatas, específicas a su producción como tal. En otros términos, el mismo mecanismo que hace posible cualquier registro histórico, también asegura que no todos los hechos históricos son creados iguales. Ellos reflejan el control diferencial de los medios de producción histórica desde el primer registro que transforma un evento en un dato.” Op. cit., p. 49.

[74] Op. cit., p. 55.

[75] Op. cit., p. 27.

[76] Op. cit., p. 73.

[77] Op. cit., pp. 80-81.

[78] Op. cit., pp. 82-83.

[79] Op. cit., p. 93.

[80] Op. cit., p. 107.

[81] “…si muchos aspectos del colonialismo han sido superados, las representaciones del Tercer Mundo a través del desarrollo no son menos abarcantes y eficaces que sus contrapartes coloniales”. Op. cit., p. 15. Op. cit., p. 5. “En síntesis, me propongo hablar del desarrollo como una experiencia histórica singular, la creación de un dominio de pensamiento y acción por la vía del análisis de las características e interrelaciones de los tres ejes que lo definen: las formas del conocimiento que se refieren a éste y a través de las cuales éste se constituye como tal y es elaborado en la forma de objetos, conceptos, teorías y similares; el sistema de poder que regula su práctica; y las formas de subjetividad gestadas por este discurso, aquéllas a través de las cuales la gente llega a reconocerse a sí misma como desarrollada o subdesarrollada.” Op. cit., p. 10.

[82]

[83] Op. cit., p. 30.

[84] Op. cit., p. 26.

[85] Op. cit., p. 30.

[86] Op. cit., p. 37.

[87] Op. cit., p. 111.

[88] Op. cit., p. 21.

[89] Op. cit., p. 24.

[90] Arturo Escobar, “Imaginando el futuro: pensamiento crítico, desarrollo y movimientos sociales”, en Margarita López Maya (editora), Desarrollo y democracia, UNESCO, Rectorado de la Universidad Central de Venezuela y Editorial Nueva Sociedad, Caracas, 1991, p. 142.

[91] Arturo Escobar, Encountering Development… op. cit., p. 39.

[92] Idem

[93] Op. cit., p. 203.

[94] Op. cit., pp. 222-223.

[95] Op. cit., pp. 11.

[96] Op. cit., pp. 59.

[97] Op. cit., p. 61.

[98] Op. cit., p. 23.

[99] Op. cit., p. 42.

[100] Al dejar a la naturaleza fuera del cálculo económico de la producción de riqueza en las cuentas nacionales, el proceso de creación-destrucción que siempre está implicado en la transformación productiva de la naturaleza queda reducido a una de sus dimensiones. Su “lado oscuro”, la destrucción/consumo/agotamiento de recursos, se hace completamente invisible.

[101] Citado por Fernando Coronil, op. cit., p. 57.

[102] Op. cit., p. 47. “La concepción estrictamente social de la creación de la explotación en Marx busca evitar la fetichización del capital, el dinero y la tierra como fuentes de valor. Pero termina por excluir la explotación de la naturaleza del análisis de la producción capitalista, y borra su papel en la formación de la riqueza.” Op. cit., p. 59.

[103] The Production of Space, Blackwell, Oxford, 1991.

[104] Fernando Coronil, op. cit., p. 28.

[105] Op. cit., p. 28.

[106] Op. cit., p. 28. De acuerdo con Lefebvre, el modelo dual simplificado (capital/trabajo) no es capaz de dar cuenta de la creciente importancia de la naturaleza para la producción capitalista.

[107] Henry Lefebvre, op. cit., p. 325. Citado por Fernando Coronil, op. cit., p. 57.

[108] Sólo a partir de estas exclusiones es posible la concepción de “lo económico” como una región ontológica separada tanto de la naturaleza como de la política, tal como se apuntó en la parte II de este texto.

[109] Op. cit., p. 8.

[110] Op. cit., p. 7.

[111] Op. cit., p. 74.

[112] Op. cit., pp. 29-30.

[113] Op. cit., pp. 29.

[114] Op. cit., pp. 29.

[115] Op. cit., pp. 29-30.

[116] Op. cit., pp. 32.

[117] Op. cit., p. 41.

[118] Op. cit., p. 61.

El mestizaje y la disyunción étnica de la plurinación: una visión personal del caso boliviano (2015). Javier Sanjinés

El tema del mestizaje –la mezcla cultural, étnica y racial de españoles e indígenas– dominó mi agenda intelectual durante las últimas décadas, junto al proyecto académico desarrollado alrededor de la modernidad/colonialidad/ decolonialidad.

En lo fundamental, afirmo a lo largo de mis dos últimos libros que el discurso del mestizaje se refiere a un proceso que es ficticiamente homogéneo porque encubre el hecho de que las sociedades latinoamericanas, particularmente las andino-amazónicas que investigo, no producen identidades que convivan entre ellas en pie de igualdad.

Por el contrario, el discurso forjado a propósito del mestizaje es la representación local de una perspectiva eurocéntrica que los letrados mestizos y criollos crearon para excluir las formas indígenas de concebir el mundo.

En efecto, tanto la “cultura del antimestizaje”, de principios del siglo XX, como el posterior “mestizaje cultural”, plasmado durante las siguientes décadas por intelectuales reformistas mestizos, fueron proyectos antagónicos que tuvieron un propósito común: construir la modernidad en Bolivia desde profundas desigualdades étnicas y raciales.

Pero a pesar de dominar el pensamiento del siglo pasado, el debilitamiento de ambos discursos tiene hoy mucho que ver con la “disyunción étnica” (Rodríguez, 2013) que vienen experimentando las sociedades pluriculturales.

Mi trabajo registra esta disyunción como un mestizaje “puesto de cabeza” por los pensadores y activistas indígenas del presente.

Por otra parte, debo señalar que mi investigación más reciente se abre a la exploración de futuros imprevisibles, todavía dominados por duros remezones étnicos y culturales que siguen sacudiendo nuestro horizonte de conocimientos.

Así como no creo prudente seguir celebrando el mestizaje como proyecto de unidad nacional, tampoco me parece oportuno continuar reciclando un latinoamericanismo que no pudo interpelar a la población “real” de América Latina. Así, desde los “rescoldos del pasado”, desde esa historia detrás de la historia que Walter Benjamin teoriza, afirmo la necesidad de perseverar en el estudio de la otredad, hecho que devela las limitaciones de una modernidad todavía preñada del acontecimiento colonial. Dichas limitaciones se hallan en lo medular del discurso mestizo que, desde el poder, sigue generando espejismos.

Complicado y esquivo, el mestizaje da lugar a múltiples interpretaciones. Es una suerte de espejismo, de refracción, que experimenta este debate identitario, y que parece influir incluso en la aritmética de los censos. De indudable importancia para la construcción de las identidades, los censos pueden, sin embargo, terminar siendo fácil presa de las políticas étnicas urdidas por grupos que pugnan por el poder. Pero de dicho forcejeo ideológico tampoco se libran los ensayos fundacionales que piensan la organización de la nación, y que constituyen el tema central de mi propuesta decolonial.

Publicado en 2004, bajo el título de Mestizaje Upside-Down. Aesthetic Politics in Modern Bolivia (Pittsburgh University Press), traducido al castellano en 2005, como El espejismo del mestizaje (PIEB), y reeditado en 2014 por el propio Proyecto de Investigación Estratégica en Bolivia (PIEB), este mi libro se aboca al estudio de la producción ensayística y de la cultura visual que, surgidas en diálogo, dominaron la construcción elitista de la nación boliviana durante la mayor parte del siglo pasado.

Al desconstruir este discurso hegemónico del mestizaje, al observarlo “desde abajo”, desde la propuesta subalterna indígena de principios del presente siglo, el libro cuestiona el mestizaje como modelo identitario de asimilación cultural impuesto por la cultura letrada relacionada con el poder.

El espejismo del mestizaje me permite resaltar cuatro aspectos que observan críticamente la modernidad desarrollista. Los tres primeros aspectos ayudan a ver que mi trabajo decolonial es un híbrido que se afianza en ejemplos visuales y literarios de cómo la estética dominante urdió el mestizaje. El cuarto aspecto, auténtico a priori de mi investigación, es la mirada crítica del telos histórico. La exploro más a fondo en mi nuevo libro, que reeditado bajo el título de Embers of the Past. Essays in Times of Decolonization (Duke University Press, 2013), fue originalmente publicado en castellano, como Rescoldos del pasado. Conflictos culturales en sociedades poscoloniales (PIEB, 2009).

En primer lugar, debo disipar algunas dudas surgidas de la lectura de El espejismo del mestizaje. Esta investigación no pretende ser una explicación histórica o sociológica del mestizaje. Fiel a la retórica de los ensayos fundacionales, diferencio mi investigación del análisis de los historiadores, sociólogos y politólogos en general.

En efecto, los cientistas[1] sociales abordan el tema de la identidad desde disciplinas nomotéticas e ideográficas que frecuentemente olvidan las figuras retóricas (sobre todo las metáforas, las metonimias y los símiles) de las novelas y de los ensayos que constituyen el corpus letrado de la primera mitad del siglo XX.

Los ensayos que aquí exploro eran representaciones primordialmente imaginarias de la realidad –entre lo real y lo imaginario, más que los hechos en sí mismos, importaba la manera de organizarlos y de representarlos–, pero no el resultado de encuestas censales ni de documentos históricos directamente explicativos de la realidad. Mediados por símbolos y por metáforas, la mayor parte de los ensayos que conforman este libro eran discursos ideológicos, es decir, representaciones imaginarias de cómo determinados grupos y clases sociales reproducían su existencia, siguiendo o rompiendo con patrones establecidos por el poder político y hegemónico.

Si, por ejemplo, se toma en cuenta la ensayística de la élite criolla que afirmaba el “antimestizaje” de principios del siglo XX, se observa que dichos ensayos no eran una explicación “objetiva” de la realidad boliviana de esa época, sino una mirada “controlada” del mestizaje que impedía a los letrados imaginar ese “nosotros” colectivo que se necesitaba para darle sentido a la Nación-Estado.

Es difícil comprender el significado de la metáfora central de estos ensayos –la enfermedad era la que predominaba– si quien los observa se concentra exclusivamente en el tema ideográfico del movimiento de las identidades de la época, y olvida o relega a un segundo plano la propuesta metafórica: homogeneizar, bajo la representación de la enfermedad, a toda una sociedad “amestizada” que, según la élite de la época, había perdido su vigor.

Téngase muy en cuenta que los intelectuales no observaban directamente la sociedad, sino que la disfrazaban y envolvían en la metáfora de los supuestos males que imposibilitaban su ordenamiento social. Dichos ensayos pretendían hallar la “cura” del mal que aquejaba a Bolivia a partir de doctos sistemas logocéntricos de observación que no eran endógenos, sino importados desde Europa.

De este modo, el “encholamiento” –término que los criollos, descendientes de españoles, empleaban para referirse despectivamente al mestizaje– estudiado desde las corrientes naturalistas europeas que divulgaban, entre otros, los textos de los franceses Gabriel Tarde y Gustavo LeBon, era la enfermedad del mestizaje, barómetro de la degeneración humana que afectaba a toda la sociedad boliviana, y que representaba la degeneración psico-biológica casi imposible de erradicar.

Pero los intelectuales mestizos de la primera mitad del siglo XX, también fundadores de la cultura, no solo letrada, sino visual de la modernidad (siguiendo el trabajo teórico de Martin Jay, me refiero en el libro al “régimen escópico de la modernidad”), contrarrestaron con su mestizaje utópico, ideal, el antimestizaje de las élites oligárquico-liberales.

Esta construcción letrada y visual del mestizaje tampoco se apoyó en cifras y censos. Su modelo de observación, tan eurocéntrico como el de los criollos, creó, sin embargo, una “visión mestiza” irracional, voluntarista, igualmente colonialista que la de aquéllos. Corrió esta visión, aparentemente ajena a las disciplinas sociales, por un carril alejado del análisis histórico de las identidades, sin recurrir necesariamente a los registros empleados por historiadores, sociólogos y cientistas sociales en general.

En segundo lugar, los ensayos fundacionales de criollos y de mestizos arrimados al poder, plantearon una lucha ideológica tenaz que no dejó las posiciones in medias res. De igual manera como el antimestizaje fue contrarrestado por una visión que, a contracorriente, idealizaba al mestizo, posteriormente el nacionalismo de mediados del siglo XX desbarató la “anti-nación” que representaba el viejo régimen oligárquico-liberal, relacionado con el coloniaje.

Argumento en este libro que las posiciones ideológicas de los ensayos no necesariamente superaron las miradas colonialistas de los acontecimientos sociales. Lo que sí hicieron es introducir, en el fragor de la lucha ideológica, cambios importantes en las representaciones simbólicas.

Obsérvese, por ejemplo, que la visión del “mestizaje ideal” no superó la mirada colonialista que relegaba al indio a cumplir las tareas de una servidumbre humana, pero planteó un cambio metafórico que, me atrevo a afirmar, es muy actual porque su visualización del mestizaje, tan ideal y abstracta como a muchos cientistas sociales seguramente les parece, tiene hoy tanta importancia como la discusión en torno a la vigencia del nacionalismo.

Los intelectuales mestizos crearon un “sistema representacional” que visualizó, dentro de los registros del colonialismo interno, una metáfora corporal –el cuerpo esbelto del indio gobernado por la inteligencia del mestizo– que, como se puede apreciar, aún hoy, en los debates ideológicos en torno a las identidades, exaltó al indio como “depositario de la energía nacional”, pero le dio preferencia a la inteligencia mestiza.

En estos cambios metafóricos en torno a la construcción de identidades se hace patente la necesidad de tomar conciencia de que lo étnico no corresponde exclusivamente a lo cívico. Ya en la construcción de la nación étnica, que los mestizos letrados prosiguieron con su mirada colonialista y logocéntrica de la modernidad, se pudo evidenciar que las diferencias entre el indio y el mestizo podían ser superadas si se aplicaban a ambas razas roles pedagógicos diferentes: la educación del indio demandaba una pedagogía de amorosa paciencia; la instrucción del mestizo, una disciplina que le permitiese desarrollar su intelecto.

Como puede verse, ambas razas tenían pedagogías diferentes que se complementaban de una manera interesante: la del indio operaba desde la voluntad y desde la regia contextura de su cuerpo; la del mestizo, desde la cabeza, desde la inteligencia. Esta propuesta configura la imagen del mestizaje “ideal”, que relacionó al indio con el mestizo acriollado, occidentalizado, pero que, dentro de los límites impuestos por el colonialismo interno, impidió, mediante el riguroso control del imaginario social, que el indio se transformase en mestizo y ascendiese política y socialmente.

Resulta interesante comprobar que en la representación del mestizo y del indio, elaborada tanto por criollos, como por mestizos, apareciese siempre el homúnculo que la organiza: era el ego moderno, el homúnculo de la occidentalidad, que relegaba al indio y lo ubicaba en un segundo plano.

De estas observaciones en torno a la cultura letrada, se ha podido ver que mi investigación explora el mestizaje como una “fábula de identidad” que busca desentrañar los mecanismos simbólicos de la construcción y negación de la identidad mestiza. Como discurso del poder que poco o nada tiene que ver con el tema de los mestizajes reales, pero sí con la indudable presencia del mestizaje en el discurso hegemónico que aquí exploro, El espejismo del mestizaje se entrelaza con el proceso de formación y de institucionalización del Estado-Nación durante el siglo XX, y con su más reciente crisis desde que los movimientos sociales y originario-campesinos se volvieron las fuerzas sociales y políticas más importantes del presente.

La presencia actual de lo originario-campesino no ha logrado erradicar del todo el hecho de que el indio sigue siendo tenido por un otro en la política real de aquéllos que detentan el poder. Como bien vio Jean Baudrillard, “el poder solo existe en virtud de la capacidad simbólica que tiene para crear al otro” (1990: 82). En efecto, la manía de etiquetar al otro sigue siendo, quiérase o no, parte integral de los proyectos urdidos desde el poder. Así, y aunque su retórica lo disimule, los poderosos siguen encontrando en ese otro un peligroso contrincante que, “desde abajo”, cuestiona su dominación ¿Acaso no son las luchas de los originarios amazónicos un ejemplo actualizado de este otro que, visto como enemigo del progreso, se opone a que la construcción de una carretera estatal parta en dos una de las reservas forestales más importantes de América Latina?

Si mestizaje y antimestizaje nacieron como tropos literarios que, desde el punto de vista de las élites de finales del siglo XIX y principios del XX, concibieron al indio como un ser inferior, poco apto para el ejercicio de la ciudadanía, la defensa indígena, en revueltas y en sendos congresos que tuvieron lugar a lo largo del siglo pasado, mostró que el discurso del poder fue siempre el producto de un desencuentro entre la tenaz pulsión hegemónica por darle al país una identificación y la respuesta popular que socavaba desde abajo ese efecto de identificación.

Por ello, toda presencia de indios y mestizos en el texto de la cultura –lo comprobamos incluso hoy con las disputas censales– lleva la huella del conflicto, no el feliz arribo de la entidad homogénea a una meta que, por el contrario, parece nunca llegar.

La misma razón que establece la identidad del otro como la de un subordinado, también registra aquello que escapa el control material y simbólico del discurso elitista. A fin de prevenir dichos escapes, no existe discurso dominante que deje de ocuparse de “controles del imaginario”, para emplear el feliz concepto que Luiz Costa-Lima acuñó en su explicación de la modernidad y de los excesos que la desbordan.

Como el lector podrá apreciar, los excesos aparecen con particular fuerza en la cultura visual que acompaña la crítica de los ensayos fundacionales. Ellos desnaturalizan la identidad hegemónica y sus mecanismos de representación, mostrando las grietas, las fisuras, que la desgarran.

En otras palabras, el mestizaje, una figura retórica, imaginada, y no solamente un hecho real en movimiento, en constante cambio, es testimonio de la dominación, pero también de la resistencia y de la ansiedad que ella genera al interior del poder. De este modo, podría decirse que el mestizaje encapsula en metáforas los poderes mitopoéticos de la élite, pero también las capacidades mitopoéticas de aquellas fuerzas “salvajes”, de aquellos poderes constituyentes que hoy se llaman “multitud”.

Como se evidencia de lo que hasta aquí arguyo, la propuesta de mi investigación, a la que le sigue la mirada crítica del tiempo histórico occidental de Rescoldos del pasado, tiene poco que ver con la historia del mestizaje; con el proceso que éste siguió desde la Colonia, o con el movimiento identitario registrado en censos y en otro tipo de mediciones ideográficas.

En tanto que discurso del poder, ligado a la construcción de una cultura nacional homogénea, me interesa repasar la historia de su representación. Como lo expresé, éste es un campo de observación que revela conflictos y sentidos encontrados que el Estado debe dominar simbólica, metafóricamente, imponiendo su representación imaginaria en los sectores urbanos y rurales de la sociedad civil.

De este modo, postulo que la representación del mestizaje es tan importante como lo son los mestizajes reales, los mestizajes concretos. Puesto que realidad y representación son temas no necesariamente afines, el diálogo entre ensayos fundaciones y visualizaciones pictóricas genera “regímenes escópicos” que tampoco son objeto de estudio de los historiadores del arte.

Por ello, la perspectiva decolonial de mi trabajo explora “estrategias retóricas” diseñadas para desconstruir el mestizaje, para observar cómo el discurso del poder siempre intenta “territorializarlo”, es decir, fijarlo, a fin de que su sentido no se “deslice” y cree “significantes flotantes” que pongan en entredicho su cerrazón ideológica.

La función del otro será precisamente la inversa: conflictuar y “desterritorializar”, a fin de que de las grietas y fracturas del discurso dominante surja la voz del sojuzgado, del subalterno que no fue convidado al festín del poder. En tal sentido, los ensayos fundacionales de El espejismo del mestizaje son prácticas hegemónicas que revelan inevitablemente insuficiencias y limitaciones.

Stuart Hall puntualizó apropiadamente que “la Nación-Estado nunca fue simplemente una entidad política. También fue una formación simbólica, un ‘sistema de representación’” (2000: 38). Fiel a este postulado, mi investigación reconstruye el mestizaje como un importante segmento del “sistema de representación” al que alude Hall.

En tercer lugar, me parece que el lector debe estar consciente de que la desconstrucción del mestizaje, de su manera exógena de observar lo local, no puede coincidir con la historia lineal, con el telos urdido por la modernidad europea.

Por este motivo, mi investigación, tanto en El espejismo del mestizaje, como en Rescoldos del pasado, se ubica a contracorriente de las grandes narrativas de la modernidad, en el borde mismo –de ahí la necesidad de crear un “pensamiento de frontera”, en el decir de Walter Mignolo (2000)– de las maneras opuestas y encontradas de pensar lo que nuestra hibridez revela; de nuestra imposibilidad de asir la realidad si el pensamiento no se mueve más allá de las categorías creadas o impuestas por la epistemología occidental que ha regulado nuestra manera de ver la realidad.

Mi mirada crítica del tiempo lineal dialoga con algunas de las más importantes investigaciones de los estudios culturales. Como es sabido, la producción académica dedicada al estudio literario y cultural de la modernidad latinoamericana de los siglos XIX y XX, fue profundamente transformada y reorientada por el trabajo crítico del uruguayo Ángel Rama, particularmente por su obra inconclusa La ciudad letrada, publicada póstumamente en 1984, y por una serie de artículos del crítico peruano Antonio Cornejo Polar, escritos en las décadas de los años ochenta y noventa.

La generación que continuó en la senda de estos trabajos revisionistas, ayudó a profundizar aún más la tesis elaborada por Rama acerca de las estrechas relaciones existentes entre la élite política y la literatura, tanto en la época colonial, como en la etapa republicana. Como John Beverley observara más concretamente en su libro sobre la subalternidad y la representación (1999), La ciudad letrada fue concebida como una auténtica genealogía de la institución literaria latinoamericana.

En esta obra, Rama mostraba cuan imbricada estaba la literatura con la formación de las élites coloniales y republicanas. Por ello, la obra de Rama ofrecía una anatomía de los mestizo-criollos encaramados en el poder. Original en sus hallazgos, Rama también mostraba su ceguera en lo concerniente a las culturas locales porque su punto de vista solamente contemplaba los cambios que la modernidad europea debió experimentar para poder adaptarse a la realidad latinoamericana. Esta reflexión exógena tenía poco que decir a propósito de las culturas indígenas, dominadas y colonizadas por una cultura letrada que no las representaba.

A diferencia de Rama, grande fue la importancia que Antonio Cornejo Polar dio a la “heterogeneidad cultural” de la zona andina, particularmente del Perú. En “Una heterogeneidad no dialéctica: sujeto y discurso migrante en el Perú moderno” (1996), publicado poco antes de su muerte, Cornejo Polar introdujo un importante cambio en el análisis de la realidad peruana.

En él, Cornejo modificó el tema de la “transculturación” –expresión acuñada por el cubano Fernando Ortiz para analizar el contacto cultural entre grupos socioculturales diferentes– y lo sustituyó por el discurso migrante esquizofrénico y descentrado que “se construye alrededor de ejes varios y simétricos, de alguna manera incompatibles y contradictorios de un modo no dialéctico” (844-845).

Cornejo afirmaba que este discurso “doble y múltiplemente situado” acogía no menos de “dos experiencias de vida que la migración, contra lo que se supone es el uso de la categoría de mestizaje, y en cierto sentido es el concepto de transculturación, no intenta sintetizar en un espacio de resolución armónica” (844-845).

Me acojo a esta “heterogeneidad no dialéctica” cuando pienso en el tiempo no lineal que define las culturas indígenas iletradas, aunque también pienso que en la vasta producción de Cornejo primó el modelo del intelectual letrado, ejemplo excelso de la cultura nacional. Así, tanto en Rama, como en Cornejo Polar, la literatura siempre ocupó la cúspide de la cultura.

Al pensar sobre todo en el trabajo de Rama, El espejismo del mestizaje no pretende dar un paso adelante que continúe su línea de análisis, sino desviarse de ella, ubicarse “al costado”, buscando intencionalmente transgredir la forma del ensayo; salir del carril histórico para así invertir la imagen del mestizaje: darle una dimensión visual que se aparte conscientemente de los proyectos letrados tradicionales de construcción nacional.

De este modo, no fue la descripción del mestizaje, entendida como una representación letrada de la realidad, que me indujo a escribir el libro, sino la necesidad de ponerlo “de cabeza”, de interpretar una serie de acontecimientos visuales que conflictuaban el mestizaje desde abajo, desde la mirada subalterna que encontré en una acuarela del pintor Darío Antezana. En efecto, Complicidad de Antezana que analizo en el último capítulo, dio inicio a mi investigación porque los personajes grotescos de esta acuarela me indujeron a pensar críticamente el mestizaje.

Cuatro meses pasé en la Universidad de Chicago analizando el modo cómo la acuarela se apartaba críticamente del régimen visual de la modernidad. A propósito de ella, Terry Smith, entonces director del Power Institute de la Universidad de Sydney, observaba que la ausencia de la identidad mestiza no era otra cosa que el oscurecimiento de la “ideología de la modernidad, contrarrestada por la pragmática carnal del colonialismo no superado (2001: 29).

A continuación, Smith se pregunta: “¿qué del arte y de las culturas visuales de aquéllos que no han ingresado plenamente en la modernidad?” (29), pregunta sin duda útil porque me ayudó a encontrar en lo cholo y en lo indio la crisis de la mirada criollo-mestiza; a cuestionar la representación, dudosamente uniforme, de lo nacional. En efecto, ¿qué imagen estaba siendo reemplazada por estos grotescos e irónicos cuerpos rebeldes?

Por otra parte, ¿dónde se originaba aquella imagen ideal, sublime, del mestizaje que quedaba ahora desplazada, cuestionada e ironizada? Encarar estas preguntas me significó revisar no solo la literatura fundacional de la Nación-Estado, sino también aquellos ejemplos pictóricos que mejor representaban y cuestionaban el carácter ideal y sublime de los sectores sociales supuestamente encargados de liderar la historia de Bolivia.

Pues bien, El espejismo del mestizaje modifica la percepción que se tiene de que el mestizaje, como discurso integrador de la nación, habría gravitado exclusivamente en la órbita del nacionalismo revolucionario, relacionándose exclusivamente con la ideología oficial del Estado nacionalista que surgió de la Revolución de 1952.

Por el contrario, afirmo que dicho proceso integrador ya estuvo presente en el discurso republicano de la primera década del siglo XX, momento en el cual quedó establecida la escisión entre el discurso liberal positivista de la oligarquía y el discurso étnico reformista que nació como contraoferta de las élites mestizas. Mi libro la destaca en los primeros capítulos como el “discurso sobre lo autóctono”. Dicha propuesta me ayudó a diferenciar las dos vertientes del discurso del poder: el “antimestizaje” y el “mestizaje”.

Es claro que El espejismo del mestizaje sigue cronológicamente, linealmente, el trayecto que va del discurso del mestizaje a las propuestas de los movimientos indígenas de principios del presente siglo. El lector no puede perder de vista, sin embargo, que, conceptualmente, el libro se emplaza en la lógica alternativa, es decir, en aquélla que estudia la “disyunción étnica”, según el comentario que Ileana Rodríguez hace a propósito de Rescoldos del pasado.

Al explicar que “disyunción étnica” significa la violenta separación entre lo cívico y lo étnico, Rodríguez dice: “Por disyunción étnica o ‘contemporaneidad no contemporánea’, para decirlo con las palabras de Ernst Bloch, esto es, la presencia simultánea de lo no moderno dentro de lo moderno, ciertamente atormenta las ideas occidentales” (2013: 34).

Rodríguez añade: “El gesto de Sanjinés consiste en rescatar el pasado de un tipo de trama ignominiosa, para recobrar las experiencias anteriores, indispensables y valiosas para entender los procesos históricos” (34). Y, finalmente, puntualiza que “su esfuerzo es conectar el presente con las experiencias pasadas, el ‘aquí y ahora’ crucial para entender la desconstrucción de la nación” (34).

Las anteriores observaciones, válidas también para El espejismo del mestizaje, muestran que los movimientos indígenas hoy día introducen quiebres profundos en la cultura política de países que, como Bolivia, tienen múltiples etnicidades.

Estos movimientos también permiten explorar los remezones que se producen

en las políticas académicas de los estudios latinoamericanos. En mi criterio, la disyunción étnica planteada en El espejismo del mestizaje es la siguiente: desde principios del siglo XX el reformismo social nacionalista buscó, hasta nuestros días, integrar al indígena, mientras que el positivismo social darwinista, que no ha desaparecido por completo, sigue encontrando en el indígena estigmas y atavismos que impiden la plena construcción de lo plurinacional.

De esta manera, el mestizaje, promovido primero con criterio reformista y, posteriormente, con criterio nacionalista, fue siempre una movida de élites. La disyunción étnica radica en el hecho de que los movimientos de las últimas décadas se niegan a aceptar que la política de las identidades originario-campesinas sean dádivas provenientes del poder, y exigen que se les reconozca lo que en justicia les pertenece.

Disyunción es, pues, el resultado de un movimiento radical que ya no puede ser controlado porque los ideales de la modernidad (emancipación, liberación, ciudadanía) fueron siempre concebidos como una entrega, como un don que cristianos, liberales y marxistas, hacían a los desposeídos, considerando incorrecto e inoportuno que éstos decidiesen actuar directamente, o se apartasen de la representación de las vanguardias políticas e intelectuales.

La encrucijada histórica que originó mi libro, y que antecedía al descalabro del Estado-Nación, planteaba ya la necesidad de que el rol mediador de los intelectuales fuese repensado, y que, de igual manera, las lógicas indígenas dejasen de ser “explicadas” por las disciplinas establecidas, incluidos los estudios culturales. Se abrían nuevas “nociones epistémicas” a partir de las cuales los estudios culturales debían ser reinterpretados y enjuiciada su complicidad con las ideologías de la modernidad.

Las propias nociones de telos histórico, de futuros predecibles y perfectibles, que se hallaban en el meollo mismo del concepto de “cultura nacional”, tenían que ser repensadas desde el nuevo paradigma de la modernidad/colonialidad/ decolonialidad. Y es precisamente este paradigma que guió mi proyecto intelectual, tanto en El espejismo del mestizaje, como, después, en Rescoldos del pasado.

La disyunción étnica invocada por Ileana Rodríguez plantea dos puntos teóricos que coinciden con lo que acabo de manifestar: uno, el cambio del concepto de ciudadano por el de multitud; dos, el cambio de historia lineal por el de mito.

Si la multitud se concibe como un actor espontáneo, desterritorializado, e incluso antinacional, “el cambio de la linealidad histórica al mito se efectúa mediante el reconocimiento de los poderes movilizadores del segundo” (35). En efecto, y tal como lo expreso en mi libro sobre el mestizaje, como también en el que enderezo mi crítica del tiempo histórico, el mito complejiza la modernidad, muestra su lado oscuro, y rearticula el poder de las masas.

Ofrece, pues, la desconstrucción del pensamiento cultural-progresista-nacionalista. Su poder movilizador obliga a repensar la posibilidad letrada, dándole una capacidad transgresora que, en Rescoldos del pasado, identifico con las nuevas posibilidades del ensayo, género que debería ser repensado más allá de la rearticulación de lo nacional.

No puedo dejar de referirme, como último tema, a las críticas que ha suscitado la dimensión temporal de mi investigación. Mi crítica del tiempo histórico se aparta de las nociones de continuidad y de progreso que caracterizan a la modernidad.

Como dije anteriormente, este aspecto es el a priori en el que se fundan mis dos libros.

Pero la crítica a todos “los amantes de la continuidades ancestrales”, que privilegian en su investigación “la tradicional búsqueda de espacios no contaminados por la modernidad liberal/ occidental” (Stefanoni, 2010: 36), olvida voluntariamente que la lucha con la modernidad desarrollista no pretende hallar “espacios no contaminados” por la modernidad, sino poner en diálogo los “tiempos en conflicto” que caracterizan nuestra vida actual, y que problematizan una modernidad que no puede ser tenida como simple copia del mundo occidental.

Precisamente ése es el a priori de mi investigación, la ruptura temporal que los pensadores desarrollistas se niegan a aceptar.

Los desarrollistas –se puede hablar de ellos como “neoestructuralistas” (Webber, 2011)– que se afirman en el continuum histórico de las etnicidades, critican rupturas epistemológicas como las que introduzco en mi investigación, sobre todo la “puesta de cabeza” del mestizaje. En efecto, es llegado el momento del “vuelco de la metáfora” cuando se me relaciona críticamente con “los análisis abstractos sobre el retorno del indio” (32). En mi criterio, este reparo implica un desconocimiento del pensamiento decolonial, que nada tiene que ver con la función ideográfica de cómo evolucionaron las lógicas organizativas de las identidades, tanto en sus relaciones comerciales, como personales.

Le molesta a la crítica las rupturas epistemológicas que apartan mi investigación de las continuidades que, supuestamente, se registrarían en la realidad. En mi caso, ello tendría que ver con el hecho de que ignoro por completo la continuidad existente entre el nuevo nacionalismo popular de Evo Morales y el nacionalismo forjado como resultado de la Revolución de 1952.

Aunque toco el tema solo tangencialmente en Rescoldos del pasado, me parece que habría mucho que decir a propósito de este giro “posneoliberal” que el “evismo” habría dado con su nuevo nacionalismo popular. Me limito a mencionarlo brevemente solo para relevar, también críticamente, el hecho de que el neoestructuralismo desarrollista promueve dicho giro para apaciguar cualquier violencia epistemológica que podría haberse dado en lo más hondo de la subalternidad.

También parece molestar a mis críticos que hable de un “ahora, carajo”, es decir, que me refiera a una ruptura que aparta al movimiento indígena del “todavía no” que, por el contrario, estaría más a tono con la continuidad del nacionalismo popular promovido por el nuevo Estado plurinacional.

Ellos encuentran, en mi inobservancia de la continuidad del “espacio público plebeyo”, que mi análisis esquiva las dinámicas políticas, económicas y sociológicas concretas, y que pierde la recomposición del movimiento nacional-popular de matriz campesina, plasmada con la llegada de Evo Morales al poder. De haber acatado esta “continuidad”, no habría tenido necesidad, en el criterio de mis críticos, de invocar la supuestamente falaz “ruptura epistemológica” de lo indígena. Si no procedo así en mi investigación, es porque dudo mucho de que estemos totalmente inmersos en una etapa “posneoliberal” de continuidad nacional-popular.

Sin embargo, el lector encontrará, en el último capítulo de Rescoldos del pasado, mi desconstrucción del tan mentado “retorno de lo plebeyo”. En dicho capítulo, también hallará una crítica del imaginario urdido por los cultores del nuevo Estado plurinacional.

En conclusión, los tiempos en conflicto a los que me refería en el momento de escribir El espejismo del mestizaje, no solo presentaban el vuelco metafórico del mestizaje, sino que anunciaban el final del Estado-Nación. Diez años después de su publicación en castellano, hoy podríamos seguir afirmando que vivimos tiempos en conflicto que, al reavivar los rescoldos del pasado, tornan visibles las insuficiencias del presente, particularmente las desavenencias entre el discurso socialista comunitario oficial y el modelo de desarrollo capitalista que lo conflictúa en la realidad. Seguirle el trazo a esta incongruencia será tarea de la que deberá continuar ocupándose el pensamiento crítico, y, fundamentalmente, el ensayo en tanto género literario capaz de ahondar en el tema de la descolonización.

Bibliografía

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[1] La palabra “cientista” no existe en español. El término en inglés es “scientist”, es decir, “científico”. También puede traducirse como “sociólogo” o “politólogo”, dependiendo del contexto.

The politics of hyphenated identities. Snéha Khilay

I have been given two hyphenated identities. The first one was given over 40 years ago when my family and I left Uganda and came to UK. We were referred to as ‘Ugandan Asians’.  This was to differentiate us from those of African ethnicity. More recently, the media, government policies and the census has put me into the category of ‘British Asian’*.

There has been an ongoing controversy whether hyphenated identities are considered woefully inadequate to truly encapsulate a multicultural UK, where different cultures do live and work together in some form of harmony, with about 400 languages spoken in London. There is also an expectation for the diaspora communities living in UK to absorb and merge into the British culture.

I was listening to a radio show last week where the presenter mentioned an ‘Indian’ caller who had raised concerns about a particular British political party and its racist undertones. My immediate and biased reaction was to wonder whether the caller, given that he was from India, had sufficient knowledge about British politics. The radio presenter corrected himself and said the ‘Indian’ caller was ‘British Asian’ at which point I accepted (assumed) that he would know about British politics.

The hyphenated identity is a term that implies a dual identity. It evokes questions regarding which side of the hyphen the person belongs to, giving the impression that the person is oscillating between two cultures. I certainly have been asked “So what are you, British or Asian?” I am aware that when I am in UK, I am considered Asian but when in India, I am referred to as British and even Non-Resident Indian (NRI). Thus, are these hyphenated identities based on culture, nationality, religion, country of origin or simply refer to skin colour?

In the UK, we openly use terms such as Black British, British Asian and even Black and Minority Ethnic, often known in its acronym form of BME. At a recent conference, I overheard a participant complain about a person jumping the queue at the train station and she went on to say “…that is the type of behaviour I would expect from a BME.” Through this one statement, the participant had totally negated the fact that Black and Minority Ethnic communities encompass a multitude of cultures, behaviours, rituals, language patterns and attitudes. She had tarnished everyone who is not white with the same negative brush stroke, all because someone had jumped a queue.

It is worth considering that the hyphenated labelling somehow does not seem to apply to other large migrant populations living in UK, we do not hear of ‘British Romanians’, ‘British Irish’, ‘British Portuguese’, ‘British Australians’ etc. Does this mean that dual identities are only applied to people who are not white?

There is another interesting concept for consideration. The Muslim community living in UK have been given the hyphenated identity of ‘British Muslim’, yet hyphenated identities have not been given to other religious groups living in UK. For instance, there are no references to  ‘British Jews’,  ‘British Hindus’, ‘British Sikhs etc.  It is hard to understand why the media has made a distinct reference specifically to British Muslims, identified only by religion and not by ethnicity or country.

Some believe that the British Asian identity, in my case British Indian identity, in essence has transplanted Indian identity, supposedly to preserve the ‘Indian’ culture, language and rituals. Others believe that a person who is British Asian is now intrinsically British and should be understood within the context of assimilation and multiculturalism.

During a recent visit to India, the street pedlars gave me a lot of hassle to buy their wares whilst my taxi waited at a traffic light. My response to the pedlars was to politely say “No, thank you” or “I am fine” which somehow allowed the street pedlars to hassle me further. My Indian friends, conditioned to respond differently, were highly amused by my British politeness and suggested that I should have been aggressive by telling the street pedlars to go away.

Have I been assimilated into the British culture to such an extent that my country of origin’s behaviour norms have become alien? I did think my Indian friends’ suggested response somehow contravenes what I had absorbed of the British culture, the concept of courtesy towards everyone irrespective of their status. Putting it another way, was I hooking my personal values into the notion that this is part of the British culture, a culture I am most familiar with?

Photo of two girls - a black girl smiling in the foreground, a white girl smiling in the back.

© Flickr user Viewminder

For me personally, being British and Indian has its advantages, I can easily and comfortably assimilate into either culture. However, there are times when I am very much aware and conscious of my ‘non-white’ status in a meeting or event, especially if I am the only person who is from a (visible) minority background. Admittedly there are times when I feel more British than Indian and other times more Indian than British, for instance at an Indian function when I am wearing a sari, dancing and miming to Bollywood songs and laughing at the in jokes which only an Indian person would understand.

I am aware that I have worked hard, with support from my family, so the incompatibility between being British and being Indian is reduced. My parents have instilled in me the value of independence, free thinking and that there should not be an excuse or reason for being held back. These values and ethics are universal and cannot be labelled to belonging to one country or one culture and fundamentally are more related to an individual’s beliefs and principles.

I have three identities – born in Uganda, of Indian ethnicity and holding British nationality – and all of these backgrounds have made me who I am now. I truly do not believe that I have to sacrifice any of the identities over another. In fact I value what the different identities have to offer and think I have become stronger, more open, accepting and resilient as a result.

*In UK, Asian is used to refer to those of South Asian ancestry, in particular Indian, Sri Lankan, Pakistani and Bangladeshi. The Chinese, Korean and Japanese are not included in this definition and are more likely to be defined by their country of origin.

Género: algunas precisiones conceptuales y teóricas (2004). Marta Lamas

El concepto de género se perfila a finales de los años cincuenta, su uso se generaliza en el campo psico-médico en los sesenta, con el feminismo de los setenta cobra relevancia en otras disciplinas, en los ochenta se consolida académicamente en las ciencias sociales, en los noventa adquiere protagonismo público y en este nuevo siglo se constituye en “la” explicación sobre la desigualdad entre los sexos.

Este paso de categoría analítica a fuerza causal o explanans (Hawkesworth, 1997) tiene que ver con que el concepto se volvió, en sí mismo, una forma de comprender el origen socio cultural de la subordinación de las mujeres. A eso hay que sumarle la gran difusión que se le hace, dentro de las instituciones políticas y las instancias multilaterales, a esta “visión” denominada perspectiva de género.

Agencias internacionales, como el Banco Mundial o el Interamericano, llegan a condicionar sus préstamos a los gobiernos al hecho de que tengan “perspectiva de género”. Por eso, más allá de su acepción académica, el concepto de género alcanza un gran impacto cultural y su uso se politiza. Y como lo que está en juego en relación al concepto género es una idea sobre el papel de las mujeres en la sociedad, provoca una reacción entre los grupos más conservadores. El Vaticano, que persiste en su inmutable explicación de que la subordinación social de las mujeres es “natural”, consecuencia de la diferencia sexual y por lo tanto designio de Dios, protagoniza un ataque desaforado contra el género.[1]

Sin embargo, con el término género se produce el fenómeno que Carlos Monsiváis denomina “contagio social”, que filtra el discurso feminista de manera comprensible para amplias capas de la población y generaliza una aspiración igualitaria entre mujeres y hombres. De ahí que en México, y a pesar de la presión conservadora, para 1997 el término género se encuentre totalmente integrado al discurso político y hasta el PAN lo use en su plataforma electoral “Democracia para un buen gobierno”. Por ello no es de extrañar, entonces, que en el año 2000, en su toma de posesión como presidente, Vicente Fox se comprometiera a que su gobierno tendría “perspectiva de género”.

Pero además, género se convierte en un eufemismo que engloba varias cosas: mujeres, relaciones entre los sexos y feminismo. Tal ambigüedad favorece un ocultamiento con el cual se evita precisar que hay discriminación u opresión, como por ejemplo cuando se usa la fórmula “eso ocurre por el género”. Decir “un asunto de género” suena menos fuerte que decir “un problema de sexismo”.

Igualmente, en el lenguaje cotidiano y coloquial cada vez es más frecuente oír “es una cuestión de género” para aludir a algo que tiene que ver con las mujeres. Así, al hablar del “avance del género” se hace referencia al protagonismo que las mujeres adquieren en los últimos años del siglo, cuando ocupan más cargos públicos y tienen una creciente presencia política. Esta asimilación de género a mujeres es de vieja data, y se sigue repitiendo en todos los ámbitos, hasta en el académico.

Es un hecho que las comunidades interpretativas se van construyendo en la medida en que comparten ciertos significados y se conectan en procesos. Más allá del triunfo de la perspectiva de género como requisito exigido para las políticas públicas, su verdadero éxito radica en que la comprensión de dicha perspectiva implica un salto conceptual: reconocer que los comportamientos masculinos y femeninos no dependen de manera esencial de los hechos biológicos, sino que tienen mucho de construcción social. Así, con la idea de perspectiva de género se retoma lo central del discurso feminista.

Justo a partir de los años noventa, cuando el ataque conservador contra el uso del término género cobra relieve internacional por las Conferencias de la ONU en El Cairo y Beijing, las reflexiones académicas sobre género dan un interesante giro. La comunidad académica feminista recibe un fuerte impulso en su producción de teorías y conocimientos sobre el género por el impacto intelectual que causa la reflexión acerca de las tensiones políticas que recorren el escenario mundial. Desde la antropología, la filosofía, la lingüística, la historia, la crítica literaria y el psicoanálisis se abordan nuevas teorizaciones sobre el sujeto y la génesis de su identidad, que interpretan la producción de la alteridad a partir de procesos relacionales e imaginarios y remiten al engarce de subjetividad y cultura. Por ello la relación entre lo simbólico y lo social, la construcción de la identidad y la capacidad de acción consciente (agency) se vuelven objetos privilegiados de estudio.

El uso del concepto en varias disciplinas conlleva una considerable crisis interdisciplinaria y transnacional (Visweswaran 1997) en torno al verdadero significado del género. Parte de la confusión deriva de la mirada multidisciplinaria y tiene que ver con lo que ya documentó Mary Hawkesworth (1997): a medida que prolifera la investigación sobre el género, también lo hace la manera en que las personas que teorizan e investigan usan el término.

Destaco unos ejemplos de la enorme variedad que Hawkesworth registra: se usa género para analizar la organización social de las relaciones entre hombres y mujeres; para referirse a las diferencias humanas; para conceptualizar la semiótica del cuerpo, el sexo y la sexualidad; para explicar la distinta distribución de cargas y beneficios sociales entre mujeres y hombres; para aludir a las microtécnicas del poder; para explicar la identidad y las aspiraciones individuales de mujeres y hombres.

Así, resulta que se ve al género como un atributo de los individuos, como una relación interpersonal y como un modo de organización social. El género también es definido en términos de estatus social, de papeles sexuales y de estereotipos sociales, así como de relaciones de poder manifestadas en dominación y subordinación. Asimismo, se lo ve como producto de la atribución, de la socialización, de las prácticas disciplinarias o de las tradiciones. El género es descrito como un efecto del lenguaje, una cuestión de conformismo conductual, un modo de percepción y una característica estructural del trabajo, del poder y de la catexis. También es planteado en términos de una oposición binaria aunque igualmente se toma como un continuum de elementos variables y variantes. Con esta diversidad de usos e interpretaciones, género se convierte en una especie de comodín epistemológico que explica de manera tautológica lo que ocurre entre los sexos de la especie humana: todo es producto del género.

En este espacio es imposible trazar el amplio recorrido de la prolífica reflexión académica feminista que ha introducido matices y precisiones significativas en la conceptualización inicial del género. Por ello voy a centrarme únicamente en algunas críticas y aportaciones relevantes que se han dado en la aplicación de este concepto en mi disciplina –la antropología-,[2] pero que son útiles teóricamente para las demás ciencias sociales.

En el campo antropológico, el concepto de género, entendido como la simbolización que los seres humanos hacen tomando como referencia la diferente sexuación de sus cuerpos, tiene más de tres décadas de uso.[3] La prevalencia de un esquema simbólico dualista, inherente a la tradición del pensamiento judeocristiano occidental, que se reproduce implícitamente en la mayoría de las posturas intelectuales, vincula la universal asimetría sexual a un esquema binario, casi estático, de definición de lo masculino y lo femenino, donde las mujeres se asocian a la naturaleza y los hombres a la cultura.

La desconstrucción de esta idea en el desarrollo posterior de la teoría de las relaciones de género en la antropología ha sido una tarea constante. Muchas investigadoras develan la manera en que se opone dicotómicamente a mujeres y hombres dentro de distintas tradiciones culturales, que coinciden en ubicar en las características biológicas la “esencia” que distingue a los sexos.

Los rasgos invariables de las diferencias biológicas han propiciado que se conciba la simbolización que hoy llamamos género como un aparato semiótico que sigue un patrón universal dual, definido a partir de la sexuación. Las antropólogas feministas se dividen frente al tema de la universalidad de la subordinación femenina y un grupo destacado sostiene, a partir de investigaciones de campo, que la realidad contradice el énfasis binario de los esquemas de clasificación humana.[4]

En el desarrollo posterior de la teoría de las relaciones de género en la antropología la crítica a oponer dicotómicamente a mujeres y hombres derivó en una resistencia para comprender el carácter fundante que tiene la diferencia sexual.

Para finales de los ochenta, un puñado de antropólogas de la nueva corriente llamada “etnografía feminista” había puesto en evidencia las deficiencias hermenéuticas derivadas de una perspectiva no reflexiva. Esta crítica era parte de una postura epistemológica mucho más general, con importantes implicaciones para la investigación social, que se cobijó bajo el amplio paraguas del postestructuralismo.

Lo interesante de las exponentes de esa corriente fue que mostraron, a partir de investigaciones de campo, que la realidad contradecía el énfasis estructuralista de los esquemas de clasificación binaria. Con un rico material etnográfico, ellas abrieron una línea interpretativa distinta, que iba más allá de sólo registrar las expresiones culturales de la simbolización de género. Tomo dos ensayos como ejemplos paradigmáticos: el de Sylvia Yanagisako y Jane Collier (1987) y el de Marilyn Strathern (1987).

Las norteamericanas Yanagisako y Collier revitalizan el debate en el campo antropológico al cuestionar si verdaderamente la diferencia sexual es la base universal para las categorías culturales de masculino y femenino. Ellas sostuvieron que diferenciar entre naturaleza y cultura era una operación occidental, y que las distinciones entre reproducción y producción, público y privado, eran parte de ese pensamiento y no supuestos culturales universales.

Ellas argumentaron en contra de la idea de que las variaciones transculturales de las categorías de género eran simplemente elaboraciones diversas y extensiones del mismo hecho. Este cuestionamiento, que ubicaron en el corazón de la teoría del parentesco, fue interpretado al principio como mera provocación, pero marcó el inicio de una sana actitud irreverente al criticar las premisas consagradas en el campo de la antropología del género.

Coincidiendo con Yanagisako y Collier en el propósito de desmantelar el argumento universalista, la británica Strathern trató de ver cómo se dan las desigualdades de género en el ámbito de la capacidad de acción consciente (agency) en una sociedad determinada: los hagen de Nueva Guinea, en Melanesia.

Al describir los arreglos de género y las condiciones sociales que los producen, Strathern mostró que en esta sociedad los significados de masculino y femenino pueden ser alterados según el contexto. Ella encontró que las prácticas otorgan a las mujeres un papel activo en la construcción de sentido social y señaló que las categorías de género no abarcaban todo el rango de posibilidades de acción y posición para los hombres y las mujeres individuales.

Por eso mismo, las personas no estaban limitadas por el hecho de ser mujer u hombre. Esta perspectiva difería totalmente de la visión tradicional, que planteaba que la conducta de hombres y mujeres estaba constreñida al modelo ideológico de su sociedad. Por eso la dicotomía naturaleza/cultura, que supuestamente produce la desigualdad entre mujeres y hombres, no se aplicaba en los hagen. El punto clave que Strathern subrayó fue que el significado típico del género no se aplica transculturalmente.

De este modo, al sostener que tanto la distinción entre naturaleza y cultura como la de reproducción y producción o la de público y privado no eran supuestos culturales universales, y al negarse a aplicar transculturalmente (cross-culturally) un significado general de género, estas antropólogas quebraron la línea interpretativa dualista. Además, al mostrar cómo el esquema occidental dificulta la comprensión de que la simbolización no siempre se da de manera binaria, estas investigadoras pusieron evidencia que la eficacia simbólica del género no es uniforme sino es dispareja. Por este tipo de acotaciones, a finales de los ochenta y principios de los noventa, varias antropólogas feministas emprendieron la tarea de precisar el vocabulario conceptual y teórico con relación a los procesos de simbolización de la diferencia sexual.[5]

La labor de deslindar dos términos básicos -género y sexo- cobró un lugar relevante; sin embargo se dejó de lado algo fundamental: formular nuevas preguntas. Ya desde principios de los ochenta Michelle Z. Rosaldo (1980) había señalado que el problema que enfrentaban las antropólogas feministas no era el de la ausencia de datos o de descripciones etnográficas sobre las mujeres, sino de nuevas preguntas.

Rosaldo llamó a hacer una pausa y a reflexionar críticamente sobre el tipo de interrogaciones que la investigación feminista le plantea a la antropología y puso sobre la mesa el tema del paradigma del cual se parte al hacer una interpretación. Ella expresó con claridad que el marco interpretativo limita o constriñe al pensamiento: Lo que se puede llegar a saber estará determinado por el tipo de preguntas que aprendamos a hacer (Rosaldo, 1980: 390).

¿Cuál era el paradigma sobre el género que no propiciaba nuevas preguntas? Inicialmente, en los setenta, se habló del sistema sexo/género como el conjunto de arreglos mediante el cual la cruda materia del sexo y la procreación humanas era moldeada por la intervención social y por la simbolización (Rubin, 1975). Después, en los ochenta, se definió al género como una pauta clara de expectativas y creencias sociales que troquela la organización de la vida colectiva y que produce la desigualdad respecto a la forma en que las personas valoran y responden a las acciones de los hombres y las mujeres. Esta pauta hace que mujeres y hombres sean los soportes de un sistema de reglamentaciones, prohibiciones y opresiones recíprocas, marcadas y sancionadas por el orden simbólico.

Al sostenimiento de ese orden simbólico contribuyen por igual mujeres y hombres, reproduciéndose y reproduciéndolo, con papeles, tareas y prácticas que cambian según el lugar o el tiempo. Y aunque en los noventa se asume que lo que son los seres humanos es el resultado de una producción histórica y cultural, hay un borramiento de lo que implica la sexuación.

Aquilatar que el sujeto no existe previamente a las operaciones de la estructura social, sino que es producido por representaciones simbólicas dentro de formaciones sociales determinadas no debería dejar pasar por alto la materialidad de los cuerpos sexuados. Una cosa es distinguir las variadas y cambiantes formas de la simbolización y otra reconocer que si subsisten ciertas prácticas y deseos, habría que plantearse al menos la duda de si en verdad todo es producto del proceso de simbolización o si la diferencia sexual en sí condiciona algunas de esas diferencias. La formulación de que mujeres y hombres no son un reflejo de la realidad “natural” obliga, una vez más, a plantearse el interrogante sobre la naturaleza de la diferencia sexual.

La discusión teórica que de ahí se desprende es sobre el esencialismo: la creencia de que hay algo intrínsecamente distinto entre mujeres y hombres. Más allá de las estimulantes discusiones de los evolucionistas y del éxito de algunos trabajos de divulgación popular,[6] lo valioso de este debate es que se amplía al ámbito político y abre una reflexión sobre la voz de las mujeres.

Uno de los dilemas más acuciantes del feminismo es que parte sustancial del movimiento plantea la necesidad de hacer política, precisamente, “como mujeres”. Por eso se vuelve un desafío construir un discurso político movilizador que aborde el análisis del cuerpo sin caer en esencialismos.

Cuando el feminismo apela a un sujeto político universal –las mujeres— ¿está o no está haciendo un llamado esencialista? La manera de responder a esta interrogante depende justamente del enfoque teórico que se utilice: no es lo mismo un esencialismo sustancialista que un esencialismo estratégico, como lo sugiere Gayatri Spivak[7] (1989).

¿Cómo diferenciar un esencialismo estratégico de uno sustancialista? La respuesta de Spivak es doble: por un lado, para que verdaderamente se trate de un manejo estratégico, el uso político de la palabra “mujer” debe estar acompañado de una crítica persistente; si no hay crítica constante, entonces la estrategia se congela en una posición esencialista. Por otra parte, no da igual quién emplea la palabra “mujer”; no es lo mismo una mujer de barrio que una académica cuando dicen “yo, como mujer”; la distancia entre una mujer que se atreve a decir “yo, como mujer” en el despertar de su conciencia ante los poderes establecidos, y una universitaria con años de lecturas y discusiones, es similar a la que media entre una declaración esencialista estratégica y una concepción sustancialista.

En resumidas cuentas, el punto a dilucidar es dónde están situadas las personas que hablan y para qué usan el concepto. Definir quién habla y cómo lo hace es lo que distingue si se trata de esencialismo como estrategia, como recurso situacional o como creencia en una esencia de las mujeres, o sea, sustancialista.

Anteriormente, una vertiente crítica del movimiento feminista exploró qué implica referirse a las mujeres como unidad política, con los mismos intereses y necesidades. Al interrogarse si una mujer habla sólo como agente o representante de su sexo se respondió que también habla marcada por una cultura, una clase social, una pertenencia étnica o racial, por cierta sexualidad o determinada religión, en fin, por una historia o posición social determinada.[8]

Sin embargo, es de lo más común que las feministas se refieran a las mujeres así, sin distinción, como si se tratara de un sujeto colectivo. En su brillante análisis de las formas en que las mujeres legitiman su lenguaje público, Catherine Gallagher (1999) recuerda que lo que sacó a las mujeres a las calles, lo que las empujó a las distintas manifestaciones de la lucha feminista, desde las huelgas de hambre de las sufragistas hasta los variados enfrentamientos con la policía, fue “su sentimiento de lealtad hacia una comunidad de compañeras en el sufrimiento: en otras palabras, la solidaridad con un sujeto colectivo” (p. 55).

Indiscutiblemente el poder retórico del término “mujer” tiene que ver con ese sujeto colectivo. En política se necesita una idealización mínima para mover subjetividades y lograr cambios. Admitir que se requiere de un supuesto estratégico del cual partir, del tipo “todas las mujeres estamos oprimidas”, para facilitar procesos de apertura y comunicación, no es lo mismo que creer en una esencia compartida y defenderla. Por eso los llamados a una toma de conciencia política con frecuencia visten ropajes esencialistas, como la frase “yo, como mujer”.

Pero pasado ese primer momento, cada tendencia del movimiento feminista requiere desarrollar con más cuidado su posicionamiento respecto de la diferencia sexual. El uso acrítico del término “mujeres” conlleva un riesgo para la acción política, por ejemplo, al estimular la idea de que sólo una mujer puede saber realmente qué le ocurre a otra mujer; dicha suposición es equivocada, no sólo por “esencialista”, sino porque plantea la posibilidad del conocimiento en la identidad. Por eso hay que vigilar hasta el lenguaje: no es lo mismo hablar “como mujer” que hablar “desde un cuerpo de mujer”.[9]  Esta tenue distinción, plena de significado, es crucial para la forma en que se aborda la política.

Si mujeres y hombres no son un reflejo de la realidad “natural”, ¿cuál es la naturaleza de la diferencia sexual? El hecho de valorar que el sujeto no existe previamente a las operaciones de la estructura social, sino que es producido por las representaciones simbólicas dentro de formaciones sociales determinadas tiene como consecuencia un olvido de la materialidad de los cuerpos. Sin embargo, el ser humano no es neutro, es un ser sexuado. Y aunque se distinguen las variadas y cambiantes formas de la simbolización, persiste una duda: ¿las prácticas son producto únicamente del proceso de simbolización o tal vez ciertas diferencias biológicas condicionan algunas de ellas?

A estas reflexiones, que se fueron afinando a medida en que la teoría y la investigación fueron avanzando, se sumó la oleada de debates que suscitó la formulación de Judith Butler (1990) sobre el género como performance. Butler definió al género como el efecto de un conjunto de prácticas regulatorias complementarias que buscan ajustar las identidades humanas al modelo dualista hegemónico.

En la forma de pensarse, en la construcción de su propia imagen, de su autoconcepción, los seres humanos utilizan los elementos y categorías hegemónicos de su cultura. Aunque Butler parte de que el género es central en el proceso de adquisición de la identidad y de estructuración de la subjetividad, ella pone el énfasis en la performatividad del género, o sea, en su capacidad para abrirse a resignificaciones e intervenciones personales.

En Gender Trouble (traducido como “El género en disputa”) Butler analizó la realidad social, concebida en “clave de género”, y mostró la forma en que opera la normatividad heterosexista en el orden representacional. Pero la vulnerabilidad de su análisis radicaba en que no daba cuenta de la manera compleja cómo se simboliza la diferencia sexual.[10] Con la estructura psíquica y mediante el lenguaje los seres humanos simbolizan la asimetría biológica. El entramado de la simbolización se hace tomando como base lo anatómico, pero parte de la simbolización se estructura en el inconsciente. Al concebir al género como performance, ¿dónde quedaba el papel de la estructuración psíquica?

Butler es criticada por varias antropólogas, entre las que destaca la antropóloga británica Henrietta L. Moore. Con varios ensayos y libros sobre el género en su haber (1988, 1994ª, 1994b) Moore cuestiona la interpretación sobre la performatividad del género de Butler y se deslinda de lo que califica una actitud voluntarista sobre el género. A partir del supuesto de Butler de que como el género se hace culturalmente, entonces se puede deshacer, se alienta también la suposición de que si el sexo es una construcción cultural entonces se puede desconstruir. Al describir la imposición de un modelo hegemónico de relaciones estructuradas dualmente, Butler postula la flexibilidad de la orientación sexual y legitima sus variadas prácticas. Pero precisamente por el inconsciente es que, aunque las prácticas regulatorias imponen el modelo heterosexual de relación sexual, existen la homosexualidad y otras variaciones queer. Éstas muestran la fuerza de la simbolización inconsciente y las dificultades psíquicas para aceptar el mandato cultural heterosexista.

La formulación del género como performance tiene éxito entre muchas teóricas e investigadoras estadunidenses. Pero del otro lado del Atlántico dicha idea no logra el mismo efecto. Por la rica tradición hermeneútica que en Europa tiene la teoría psicoanalítica, el trabajo de Butler no impacta igual a la academia.[11] La crítica fundamental que recibe Butler es la de que, al reducir la diferencia sexual a una construcción de prácticas discursivas y performativas, niega implícitamente su calidad estructurante.

Butler se ve obligada a explicar con más detalle su postura, y lo hace en un segundo libro, que no tiene tanto éxito, al que titula Bodies that matter (1993), “Cuerpos que importan”. La influencia de Butler es muy amplia, como se comprueba en la cantidad de trabajos que retoman el sentido performativo del género. Además, Butler ha ido enriqueciendo y transformando sus concepciones. En su último libro, Undoing Gender (2004), “Deshaciendo el género”, donde se centra en las prácticas sexuales y los procesos de cambio de identidad, Butler se acerca a la conceptualización de habitus de Bourdieu, y define al género como “una incesante actividad realizada, en parte, sin que una misma sepa y sin la voluntad de una misma” (2004:1).

Indudablemente, la reflexión sobre el género se enriquece con los debates sobre su carácter performativo. Pero en el campo de la antropología prevalece la vieja tradición de interpretar la cultura como un sistema de símbolos. La lingüística plantea cuestiones fundamentales e influye en los estudios de género, que empiezan a trabajar sobre las metáforas de la diferencia sexual y cómo éstas producen un universo de representaciones y categorías. Al tomar el lenguaje como un elemento fundante de la matriz cultural, o sea, de la estructura madre de significaciones en virtud de la cual las experiencias humanas se vuelven inteligibles, se ve que lo “femenino” y lo “masculino” están previamente presentes en el lenguaje. Y aunque el género se sigue definiendo como la simbolización de la diferencia sexual, simbolización que distingue lo que es “propio” de los hombres (lo masculino) y lo que es “propio” de las mujeres (lo femenino), se admite ya que los seres humanos nacen en una sociedad que tiene un discurso previo sobre los hombres y las mujeres, que los hace ocupar cierto lugar social.

Paulatinamente se entiende la “perspectiva de género” como la visión que distingue no sólo la sexuación del sujeto que habla sino también si lo hace con un discurso femenino o con uno masculino. Así, se abre el panorama a otras complejidades, por ejemplo, ¿a qué género pertenece una mujer con un discurso masculino; qué lugar ocupa socialmente, el de un hombre?

Aunque nadie duda a estas alturas que el género, por definición, es una construcción cultural e histórica, es evidente que se ha vuelto un concepto problemático no sólo por la dificultad para comprender la complejidad a la que alude sino también por el hecho generalizado y lamentable de su cosificación. Paulatinamente género se ha vuelto un sociologismo que cosifica las relaciones sociales, que son vistas como sus productoras, pues falla al explicar cómo los términos masculino y femenino están presentes en el lenguaje previamente a cualquier formación social. Aparte de la reificación que ha sufrido el concepto de género, también se ha convertido en un fetiche académico[12]. Más que nunca es necesario desmitificar, y continuar con la labor de introducir precisiones.

Una de las aportaciones más útiles en el campo antropológico es la que hace Alice Schlegel (1990). Ella se esfuerza por clarificar el significado de género, y despliega su análisis tomando al género como un constructo cultural que no incide en las prácticas reales de los hombres y las mujeres. Ella distingue entre el significado general de género (general gender meaning) -lo que mujeres y hombres son en un sentido general- y el significado específico de género (specific gender meaning) –que es lo que define al género de acuerdo con una ubicación particular en la estructura social o en un campo de acción determinado. Ella descubre que a veces el significado específico de género en una instancia determinada se aleja del significado general, e incluso varios significados específicos contradicen el significado general.[13]

Schlegel sostiene que es posible aclarar mucha de la confusión entre los significados si se toma en consideración el contexto. Mujeres y hombres, como categorías simbólicas, no están aisladas de las demás categorías que componen el sistema simbólico de una sociedad: el contexto de la ideología particular es la ideología total de la cultura. Pero también el contexto de los significados específicos de género son las situaciones concretas donde se dan las relaciones entre mujeres y hombres. El significado que se le atribuye al género tiene más que ver con la realidad social que con la forma en que dichos significados encajan con otros significados simbólicos. Por eso en la práctica se dan contradicciones.

Schlegel usa su investigación con los hopi de Estados Unidos como ejemplo, y señala cómo en muchas etnografías se alude a los significados generales, que se desprenden de los rituales, los mitos, la literatura, pero no se analizan los significados específicos. Ella dice que los significados específicos varían inmensamente, pues están cruzados por cuestiones de rango y jerarquía y las actitudes particulares de un sexo hacia el otro pueden discrepar del sentido general. Desde el significado general de género hay una forma en que se percibe, se evalúa y se espera que se comporten las mujeres y los hombres, pero desde el significado específico se encuentran variaciones múltiples de cómo lo hacen. Ella indica que todas las sociedades han llegado a una gran variabilidad en la práctica, en el significado específico, y que esto a veces se opone al significado general.

Además, las contradicciones aparentes en los mandatos sobre la masculinidad y la feminidad remiten al hecho de que aunque los seres humanos son una especie con dos sexos,[14] las parejas de sexos cruzados pueden ser no sólo marido y mujer sino de varios tipos: padre e hija, abuela y nieto, hermano y hermana, tía y sobrino, etc. Estas diferencias introducen elementos jerárquicos debidos a la edad o al parentesco que invierten o modifican los significados generales de género. Por eso, el primer paso en un análisis del género debería ser la definición de los significados generales y los específicos para luego explorar cómo surgen esos significados generales y cómo los específicos toman formas que resultan contradictorias con el significado general.

Para Schlegel queda claro que las categorías a través de las cuales los sistemas de sexo/género hacen aparecer como natural (naturalizan) la diferencia sexual siempre son construcciones ideales, y que las vidas concretas de los individuos, las experiencias de sus cuerpos y sus identidades, rebasan ese dualismo. Esto va muy en la línea de lo que señala una psicoanalista, Virginia Goldner (1991), en el sentido de afirmar que existe una paradoja epistemológica respecto al género. La paradoja es que el género es una verdad falsa pues, por un lado, la oposición binaria masculino-femenino es supraordenada, estructural, fundante y trasciende cualquier relación concreta; así masculino/femenino, como formas reificadas de la diferencia sexual, son una verdad. Pero, por otro lado, esta verdad es falsa en la medida en que las variaciones concretas de las vidas humanas rebasan cualquier marco binario de género y existen multitud de casos que no se ajustan a la definición dual.

Al introducir este tipo de matices y precisiones se va erosionando la idea del sistema de género como primordial, transhistórica y esencialmente inmutable[15] y se va perfilando una nueva comprensión de la maleabilidad del género, que tiene más que ver con la realidad social que con la forma cómo los enunciados formales sobre lo “masculino” o lo “femenino” encajan con otros significados simbólicos. También se empieza a comprender lo que dijo otra antropóloga, Muriel Dimen (1991): que el género a veces es algo central, pero otras veces es algo marginal; a veces es algo definitivo, otras algo contingente. Y así, al relativizar el papel del género, se tienen más elementos para desechar la línea interpretativa que une, casi como un axioma cultural, a los hombres a la dominación y a las mujeres a la subordinación.

A pesar de estos indudables avances, a finales de los noventa persiste una duda. Aunque se acepta que es el orden simbólico el que establece la valoración diferencial de los sexos para el ser parlante, ¿es posible distinguir qué corresponde al género y qué al sexo? La duda está presente en otros interrogantes. Si el sexo también es una construcción cultural, ¿en qué se diferencia del género? ¿No se estará nombrando de manera distinta a lo mismo? ¿Cómo desactivar el poder simbólico de la diferencia sexual, que produce tanta confusión y/o inestabilidad de las categorías de sexo y género?

La cuestión es difícil en sí misma, y más lo fue para muchas de las antropólogas feministas por su constructivismo social mal entendido. El constructivismo social parte de una postura anti-esencialista, que le otorga mucha importancia a la historia y a los procesos de cambio. Pero aunque el constructivismo social “no necesita negar el mundo material o las exigencias de la biología” (Di Leonardo apud. Roigan, 1991: 30), muchas antropólogas habían evitado entrar al debate sobre las implicaciones y las consecuencias de la sexuación, debate que persistía entre los antropólogos evolucionistas[16]. Sin embargo, llega un momento en que no se puede postergar más el abordar las consecuencias de la diferenciación sexual del cuerpo.

El tema, además, está muy cargado políticamente, pues la diferencia de los sexos en la procreación ha sido utilizada para postular su complementariedad “natural”. Mediante el proceso de simbolización se ha extrapolado la complementareidad reproductiva al ámbito social y político. Simbólicamente se ha visto a los dos cuerpos como entes complementarios. Así, tomando como punto de partida la interdependencia reproductiva, se han definido los papeles sociales y los sentimientos de mujeres y hombres también como interdependientes o complementarios.

Es evidente que la primera división sexual del trabajo estableció, hace miles de años, una diferenciación entre los ámbitos femenino y masculino. Pero el desarrollo humano posterior ha modificado sustancialmente las condiciones de esa primera división, que quedó simbolizada en la separación del ámbito privado y el público. Si bien los dos cuerpos se requerían mutuamente para la continuidad de la especie, sin embargo no son ineludiblemente complementarios en las demás áreas. Interpretar la complementareidad reproductiva como potente evidencia de una complementareidad absoluta es erróneo y peligroso.

Ese tipo de pensamiento llevó a considerar que las mujeres deben estar en lo privado y los hombres en lo público, lo cual ha significado formas conocidas de exclusión y discriminación de las mujeres. Pero las diferencias anatómicas no son expresión de diferencias más profundas; son sólo eso, diferencias biológicas. Para tener claridad, es necesario historizar el proceso de la división sexual del trabajo, y desconstruir las resignificaciones que las sociedades le han ido dando a la procreación.

El impacto que provocan el embarazo y el parto en los seres humanos se expresa de diversas maneras. Una de ellas, la perplejidad ontológica ante la diferencia procreativa, ha derivado en una mistificación de la heterosexualidad: el heterosexismo imperante. Esta mistificación es la base ideológica de la homofobia. Hay que deslindar la reproducción de la sexualidad. Pensar que la sexualidad humana también requiere complementareidad es un grave error interpretativo. La función reproductiva de mujeres y hombres no determina los deseos eróticos, ni los sentimientos amorosos. Además de insistir en esta puntualización, la reflexión antropológica se enfrentó a qué hacer ante la persistente recurrencia en darle a la biología más peso para explicar las cuestiones de la naturaleza humana.

Es evidente que con el abismo que hay actualmente entre las disciplinas biológicas y las sociales se dificulta situar con claridad qué implicaciones ha tenido la anatomía sexuada de los seres humanos en la producción de ciertos procesos culturales.[17]

En las condiciones sociales de producción de la cultura, la sexuación ha jugado un papel fundamental que ha ido cambiando históricamente. Y también el proceso de procreación humana se ha ido transformando. Recientemente, un fenómeno mundial ha hecho imperiosa la necesidad de una reflexión más elaborada sobre la relación entre biología y cultura: el desarrollo de las nuevas tecnologías reproductivas. Estas inéditas formas de procrear, que constituyen un ejemplo paradigmático de la capacidad humana para rebasar las limitaciones de la biología e imponer la cultura, han venido a cimbrar los supuestos consagrados de la ideología occidental respecto al parentesco.[18]

Así, para finales del siglo XX e inicios del XXI, la biología vuelve a cobrar presencia en las reflexiones feministas sobre las relaciones sociales. Pensar la compleja relación biología/cultura requiere, no sólo contar con análisis serios del peso de la sexuación en las prácticas de mujeres y hombres, sino también comprender que la desigualdad social y política entre los sexos es un producto humano, que tiene menos que ver con los recursos y las habilidades de los individuos que con las creencias que guían la manera cómo la gente actúa y conforma su comprensión del mundo.

Pero ¿es posible vincular ciertos aspectos de la desigualdad social con la asimetría sexual? Como existen pautas que se repiten, no hay que centrarse únicamente en las formas locales y específicas de relación social, sino que hay que atreverse a explorar lo biológico. Resulta paradójico que, a pesar de los avances teóricos, persista la dificultad para reconocer que el lugar de las mujeres y de los hombres en la vida social humana no es un producto sólo del significado que sus actividades adquieren a través de interacciones sociales concretas, sino también de lo que son biológicamente. Por eso, aunque en la vida social humana la biología, más que una causa de la desigualdad, es una excusa, cada vez resulta más crucial dar cuenta de la interacción con lo biológico. De ahí la importancia de construir puentes entre las ciencias sociales y las naturales.[19]

En el sentido de reconocer los vínculos con la biología, destaca el trabajo de la antes mencionada Henrietta Moore. En 1999 publica un agudo ensayo titulado “Whatever happened to Women and Men? Gender and other Crises in Anthropology” (¿Qué rayos pasó con las mujeres y los hombres? El género y otras crisis en la Antropología).

Moore examina las limitaciones teóricas del discurso antropológico al hablar de género, sexo y sexualidad, y contrasta transculturalmente la historia del pensamiento antropológico con relación a las variadas conceptualizaciones de la persona y del self (el yo propio). Su abordaje se nutre tanto de la teoría postestructuralista como de la teoría psicoanalítica. También registra un cambio en la conceptualización de género: “de ser una elaboración cultural del sexo ahora se convierte en el origen discursivo del sexo” (Moore, 1999: 155).

Desde su comprensión del psicoanálisis, Moore critica que se intente reducir la diferencia sexual a un constructo de prácticas discursivas variables históricamente y de que se rechace la idea de que hay algo invariable en la diferencia sexual. De este modo, recorre los términos del debate sexo/género que se dan en torno al clásico interrogante de qué es lo determinante, la naturaleza o la cultura, en distintas formas: esencialismo versus constructivismo, o sustancia versus significación. Moore recuerda que Freud fue de los primeros en señalar las limitaciones de este tipo de formulación al plantear que ni la anatomía ni las convenciones sociales podían dar cuenta por sí solas de la existencia del sexo. También sostiene que Lacan fue más lejos al decir que la sexuación no es un fenómeno biológico, porque para asumir una posición sexuada hay que pasar por el lenguaje y la representación: la diferencia sexual se produce en el ámbito de lo simbólico.[20]

Moore dice que aunque es obvio que sexo y género no son lo mismo, no hay que tratar de definir tajantemente la frontera entre ellos. Las fronteras se mueven: los seres humanos son capaces de variar sus prácticas, de jugar con sus identidades, de resistir a las imposiciones culturales hegemónicas.

Sin embargo, no hay que confundir la inestabilidad de las categorías sexo y género con el borramiento (o desaparición) de los hombres y las mujeres, tal como los conocemos, física, simbólica y socialmente. Moore señala que la sexuación de los cuerpos no se podrá comprender si se piensa que el sexo es una construcción social. Su dilema intelectual pasa por la posibilidad de reconciliar las teorías que aceptan al inconsciente con las de la elección voluntarista, las estructuras no cambiantes de la diferencia lingüística con la actitud discursiva performativa, el registro de lo simbólico con el del social. De ahí que ella plantee la necesidad de desarrollar una perspectiva interpretativa que reconozca la compleja relación entre el materialismo y el constructivismo social.[21]

Las antropólogas feministas que intentamos trabajar con el concepto de género tenemos que retomar el planteamiento de Moore y, aparte de abordar la tarea de reconciliar teorías y reconocer complejas relaciones, asumir lo que señaló Rosaldo (1980) hace un cuarto de siglo: lo crucial es hacer buenas preguntas. ¿Hoy cuáles serían éstas? No pretendo conocerlas todas, pero sí tengo una fundamental: si la diferencia sexual no es únicamente una construcción social, si es lo que podríamos llamar sexo/substancia y, al mismo tiempo, sexo/significación ¿hay o no una relación contingente entre cuerpo de hombre y masculinidad y cuerpo de mujer y feminidad? Despejar esta incógnita es imprescindible para esclarecer las consecuencias sociales de la disimetría biológica entre los machos y las hembras de la especie. Lo masculino y lo femenino ¿son transcripciones arbitrarias en una conciencia neutra o indiferente?

Es indudable que el hecho de que el cuerpo de mujer o el cuerpo de hombre tengan un valor social previo tiene un efecto en la conciencia de las mujeres y los hombres. Pero, aunque se reconozca el peso de la historia y la cultura, ¿hasta dónde gran parte de la significación del género tiene raíces en la biología? Estas interrogantes remiten a una duda que tiene un aspecto político: si tanto la feminidad como la masculinidad (en el sentido de género) son más que mera socialización y condicionamiento, si son algo más que una categoría discursiva sin referente material, o sea, si tienen que ver con la biología, ¿se podrá eliminar la desigualdad social de los sexos? El dilema político resuena en la teoría: ¿cómo aceptar a la diferencia sexual como algo fundante, sin que quede fuera de la historia ni sea resistente al cambio?

Marcadas por su sexuación y por una serie de elementos que van desde las circunstancias económicas, culturales y políticas hasta un desarrollo particular de su vida psíquica, las personas ocupan posiciones diferenciadas en el orden cultural y político. El desciframiento de su determinación situacional y relacional como seres humanos exige no sólo una mayor investigación sino una mejor teorización de la compleja articulación entre lo cultural, lo biológico y lo psíquico.

Dicha teorización requiere de conceptos que abarquen ambas dimensiones. Entre estos conceptos se encuentra el de habitus (Bourdieu 1991), que es al mismo tiempo un producto (el entramado cultural) y un principio generador de disposiciones y prácticas. Con el habitus se comprende que las prácticas humanas no son sólo estrategias de reproducción determinadas por las condiciones sociales de producción, sino también son producidas por las subjetividades. Otro concepto relevante es embodiment,[22] que transmite la idea de la presencia concreta del cuerpo y su subjetividad sensorial. Más determinante que el tema de la corporalidad de la diferencia, en el sentido de la diferencia anatómica entre mujeres y hombres, es el proceso de encarnación (de embodiment) en el cuerpo de las prescripciones culturales. Los conceptos de embodiment y de habitus resultan de gran utilidad para el análisis de los sistemas de género, o sea, de las formas cómo las sociedades organizan culturalmente la clasificación de los seres humanos.

No se puede concebir a las personas sólo como construcciones sociales ni sólo como anatomías[23]. Ambas visiones reduccionistas son inoperantes para explorar la articulación de lo que se juega en cada dimensión: carne (hormonas, procesos bioquímicos), mente (cultura, prescripciones sociales, tradiciones) e inconsciente (deseos, pulsiones, identificaciones). El cuerpo es más que la “envoltura” del sujeto. El cuerpo es mente, carne e inconsciente, y es simbolizado en los dos ámbitos: el psíquico y el social. La representación inconsciente del cuerpo necesariamente pasa por la representación imaginaria y la simbólica.

Pero aunque el cuerpo es la bisagra entre lo psíquico y lo social, esencializar su duplicidad biológica puede hacer resbalar hacia equívocos inquietantes, como el de creer, por ejemplo, que por el hecho de la sexuación el pensamiento de hombres y mujeres es diferente. De ahí que la apuesta sea, por lo tanto, doble: reconocer la diferencia sexual al mismo tiempo que se la despoja de sus connotaciones deterministas.

Entre las cuestiones más apremiantes está lograr que, en el campo antropológico, se asuma una actitud desmistificadora con la sexuación, pero que al mismo tiempo se valore su centralidad para la vida psíquica. Quienes se interesan por la investigación y reflexión sobre el género deben advertir la estrecha articulación que tiene la diferencia sexual con la dimensión psíquica, y los procesos de identificación que desata. Las relaciones de género son las más íntimas de las relaciones sociales en las que estamos entrelazados, y mucha de la construcción del género se encuentra en el ámbito de la subjetividad. Hay que recordar constantemente que el desarrollo de los procesos relacionales incluye una parte inconsciente de nuestras creencias sobre la diferencia sexual.

Aunque hace tiempo que el psicoanálisis definió al yo como un constructo relacional, en la actualidad también se lo entiende como un efecto de la construcción social del género. O sea, la simbolización de la diferencia sexual es un proceso que estructura las subjetividades. En ese sentido, el análisis de la construcción cultural de las subjetividades es uno de los grandes desafíos de la antropología hoy.

Henrietta Moore señala que, en cierto sentido, es “la continuación de debates antiguos sobre la relación estructura/capacidad de acción (agency)” (Moore, 1999). Esto es de suma importancia para la toma de conciencia que con frecuencia ocurre durante el trabajo de campo y que impulsa la capacidad de agency de los sujetos que estudiamos y con quienes nos relacionamos. Por eso, la antropología habrá de ampliar su vía reflexiva para explorar el impacto del género en algunos procesos identificatorios.

Por todo lo anterior, y aunque hoy por hoy no se han podido eliminar los usos indebidos y las acepciones ambiguas del concepto género, insisto en lo fundamental que es tener una verdadera perspectiva de género en el campo de la antropología. Algunas personas, hartas de la confusión definitoria, han renunciado a usar esa categoría y desprecian dicha perspectiva interpretativa.

Joan W. Scott, una historiadora norteamericana, autora de uno de los ensayos más importantes sobre el género (1986), hizo en un trabajo posterior un lúcido señalamiento: hay que leer esta confusión, mezcla e identificación que se sigue haciendo entre sexo y género como un síntoma de ciertos problemas recurrentes (1999: 200). Tal vez podríamos tomar como este tipo de síntoma un problema que Bourdieu denuncia: “la deshistorización y la eternización relativas de las estructuras de la división sexual y de los principios de división correspondientes” (2000:8).

Bourdieu propone detectar “los mecanismos históricos responsables” de estos procesos perversos, para “reinsertar en la historia, y devolver, por tanto, a la acción histórica la relación entre los sexos que la visión naturalista y esencialista les niega” (Bourdieu 2000: 8).

Finalmente, concluyo esta intervención convencida de que si se pretende explorar o reflexionar sobre el género, es necesario afinar el análisis asumiendo la complejidad. Esto implica, entre otras cosas, tener presente las tres dimensiones del cuerpo. Muchos errores en la utilización conceptual de género tienen que ver con esquivar las referencias a la sexuación. No se debe evitar el aspecto biológico, de la misma manera que no se lo puede privilegiar, repitiendo explicaciones que se centran únicamente en los procesos biológicos del cuerpo. Aunque por el momento no existan claras formulaciones que permitan comprender mejor nuestro intrincado objeto de estudio, es importante abrirse a la complejidad en cuestiones teóricas y conceptuales. Por eso, creo que viene al caso recordar lo que un escritor español, José María Guelbenzu (2003), señaló respecto a la claridad y la complejidad.

Él dijo, respecto a la literatura, que cuánto más se perfilan y decantan los elementos de una historia, más compleja se vuelve la narración y –paradoja aparente- más se aclaran las situaciones. Complejidad y claridad no son términos antagónicos; lo complejo es lo que permite al lector disponer de claridad a la hora de tomar posiciones ante los personajes a cuyo drama asiste.

Sólo asumiendo la complejidad de la simbolización de la diferencia sexual se podrá tener claridad para analizar las múltiples dimensiones de las relaciones entre los sexos. La teoría es necesaria no sólo para facilitar el indispensable cambio de paradigmas sobre la condición humana, sino para frenar las prácticas discriminatorias que traducen diferencia por desigualdad.

Al ver cómo los estragos reduccionistas de la interpretación dualista del género reverberan en las propuestas políticas feministas se comprueba la urgencia de aclarar estas cuestiones. Si alentar la capacidad de acción consciente (agency) es un objetivo del feminismo, una responsabilidad de las antropólogas comprometidas con esa causa es la de facilitar las herramientas reflexivas que movilicen la potencial conciencia de su clientela política. La acción colectiva se nutre, también, de las luces del conocimiento. Por eso, justamente, es que la teoría no es un lujo sino una necesidad.

Conferencia Magistral presentada en el XIII Coloquio Anual de Estudios de Género, en la Ciudad de México, el 17 de noviembre del 2004

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Wright, Robert. 1994. The Moral Animal. Evolutionary Psychology and Everyday Life. Vintage Books, New York

Yanagisako, Sylvia. y Collier, Jane. 1987. “Toward an unified analysis of gender and kinship” en Collier y Yanagisako editoras, Gender and Kinship: Essays Towards an Unified Analysis, Stanford University Press, Stanford


[1] Especialmente significativa fue la manera en que el Vaticano, institución misógina como pocas, usó su calidad de “observador” durante las conferencias de Naciones Unidas, en especial la de Población y Desarrollo (El Cairo 1994) y la de la Mujer (Pekín 1995) para presionar a los gobiernos para que el término género fuera eliminado del texto de los acuerdos. Su intento fracasó, y las conferencias de la ONU legitimaron en la esfera pública internacional el término género. Así como el Vaticano cuestionó el término género y se opuso a su utilización, de la misma manera lo hizo en México el Arzobispado y sus personeros. En espacios con notoria influencia del catolicismo se dieron rechazos simbólicos: hubo quien escribió un documento afirmando que el término género “ofendía a los mexicanos” y pidiendo que en México no se utilizara. Véase Lamas (2001).

[2] Mis ejemplos están acotados a algunas autoras en tres comunidades antropológicas: la norteamericana, la británica y la francesa. No incluyo aquí a la comunidad latinoamericana porque, aunque la producción de investigaciones sobre género es sustantiva, apenas ha tomado parte en el debate teórico. Sin embargo, quiero mencionar a dos autoras que ubican la situación de los estudios antropológicos de género en nuestra región: González Montes (1993), desde un panorama del estado de la investigación y Montecino ( 2002), quien realiza un análisis de las especificidades y los obstáculos de la producción intelectual latinoamericana, que contrapone a las antropólogas del Sur con las del Norte.

[3] Eso no quiere decir que la idea del género no estuviera presente ya desde los treintas, con Margaret Mead y se usara después con otras antropólogas de los cincuentas y sesentas. Mary Goldsmith (1986) hace un cuidadoso recuento de los debates que se dieron entre antropólogas anglosajonas en torno a los estudios de la mujer y la aparición de la categoría género.

[4] Un ejemplo del énfasis binario es la publicación casi simultánea de dos ensayos, uno en Estados Unidos y otro en Francia, con un título casi idéntico: “¿Es la mujer con respecto al hombre lo que la naturaleza con respecto a la cultura?” de Sherry B. Ortner (1972) y “¿Hombre-cultura y Mujer-naturaleza?” de Nicole-Claude Mathieu (1973). El trabajo de Ortner, revisado y vuelto a publicar en la exitosa antología de Rosaldo y Lamphere (1974), tuvo una influencia sustantiva en el pensamiento feminista, y su posición estructuralista fue cuestionada por Eleanor Leacock (1978, 1981), Karen Sacks (1982) y MacCormack y Strathern (1980). En 1996 Ortner revisa la vigencia de dicho ensayo (pp. 173-180), e introduce matices interesantes sobre el tema de la universalidad de la dominación masculina, y de qué entiende ella por “estructura”: en un sentido levistraussiano, la búsqueda de amplias regularidades a lo largo del tiempo y el espacio.

[5][5] Al igual que ocurre en otras disciplinas, la acepción en inglés de gender como sexo y en español como clase, tipo o especie han introducido desconciertos semánticos y conceptuales sobre la forma en que se emplea dicha categoría. Lamas (1996)

[6] Especialmente exitosa ha sido la obra de Helen Fisher, que en menos de quince años (de 1983 a 1999) logró posicionar al evolucionismo biológico feminista.

[7] Ella introduce esta distinción y defiende lo que llama un “strategic use of a positivist essentialism in a scrupulously visible political interest”. Veáse Spivak 1989, p. 126

[8] Linda Alcoff es de las teóricas que explican con claridad la noción de “posicionamiento social” dentro de la teoría feminista. Véase Alcoff (1988).

[9] Esta distinción la elabora espléndidamente una feminista italiana, Alessandra Bocchetti (1996).

[10] Contrasta la formulación de Butler con la de Pierre Bourdieu sobre el habitus y el uso que él le da al concepto de reproducción. Véase Bourdieu (1991).

[11] Aunque son varios los elementos que dificultan la aceptación de la formulación de Butler, uno fundamental es el estatuto del psicoanálisis entre las ciencias sociales en Europa. La utilización de la teoría psicoanalítica entre las científicas sociales francesas se extiende también a las británicas, y un nutrido número de antropólogas tiene formación lacaniana.

[12] El acto de tratar algo como si fuera un fetiche quiere decir, figurativamente, tenerle “admiración exagerada e irracional” (Diccionario de M. Moliner) y “veneración excesiva” (Diccionario de la Real Academia). Una consecuencia de la fetichización es la exclusión de lo que no se parezca al fetiche. Tal es el caso de Gender, el libro de Iván Illich publicado en 1982 y traducido al castellano como El género vernáculo (1990). Al revisar la bibliografía de los estudios sobre género en diversas disciplinas -antropología, sociología, historia- es notable la ausencia de referencias al libro de Illich. ¿Por qué? Illich contravino la tendencia de “olvidar” la diferencia sexual. Aunque Illich no logró formular con claridad sus certeras intuiciones sobre la calidad irreductible y fundante de la diferencia sexual, su mirada heterodoxa provocó la animadversión de la academia feminista norteamericana, lo cual le significó quedar excluido del circuito más poderoso sobre género. Esto es un ejemplo de lo que Bourdieu y Wacquant (2001) han denominado las “argucias de la razón imperialista”, que funcionan, por ejemplo, por la vía de la imposición de agendas de investigación – ¡y bibliografías!- promovidas desde la doxa norteamericana a través de sus universidades y fundaciones.

[13] Goldsmith encuentra como un antecedente fundamental a esta precisión entre significado general y específico el debate entre Leacock y Nash sobre ideología y prácticas, en Leacock (1981, pp. 242-263).

[14] Anne Fausto Sterling insiste en que hablar de dos sexos no es preciso, pues no incluye a los hermafroditas y a los intersexos con carga masculina y femenina (merms y ferms). Sin embargo, en la mayoría de las sociedades la ceguera cultural ante estas variaciones hace que se reconozcan sólo dos sexos. Véase Fausto-Sterling (1992, 1993).

[15] En referencia a lo inmutable, Bourdieu dice que lo que aparece como eterno sólo es un producto de un trabajo de eternización que incumbe a unas instituciones (interconectadas) tales como la Familia, la Iglesia, el Estado, la Escuela (2000: 8). El trabajo de eternizar es similar al de naturalizar: hace que algo construido a lo largo de la historia por seres humanos se vea como “eterno” o “natural”.

[16] Goldsmith me señaló que muchas de las antropólogas feministas de los 70s eran neo-evolucionistas, alumnas de Service y Sahlins, y que también había antropólogas físicas, como Leila Leibowitz y Jane Lancaster, que trataban de comprender la relación con lo biológico.

[17] Tres ensayos antropológicos van en esa dirección: el de Roger Larsen (1979), el de Barbara Diane Miller (1993) y el de Marvin Harris (1993).

[18] Es muy interesante lo que las antropólogas feministas están trabajando en el campo de la reproducción asistida y de las nuevas tecnologías reproductivas. Véase Héritier, Strathern y Olavarría.

[19] Esa fue una de las intenciones del Coloquio sobre “El hecho femenino. ¿Qué es ser mujer?”, del cual se publicaron las ponencias en un libro coordinado por Evelyne Sullerot (1979). Además, hay interesantes caminos abiertos desde la psicología evolutiva, como los trabajos de Wright (1994) y Browne (2002).

[20] De ahí que, pese a que los seres humanos se reparten básicamente en dos cuerpos (si no tomamos en cuenta los intersexos como señala Fausto-Sterling (1993), exista una variedad de combinaciones entre identidades y orientaciones sexuales.

[21] En eso coincide con Bourdieu, que exhorta a lo largo de su obra a escapar a las desastrosas alternativas (como la que se establece entre lo material y lo ideal) que no dan cuenta de esta compleja articulación.

[22] Ver la compilación de Csordas (1994), especialmente su introducción, donde plantea al cuerpo como representación y como forma de ser en el mundo, así como la compilación de ensayos teóricos editada por Weiss y Haber (1999).

[23] Roger Larsen señala: “El comportamiento no es ni innato, ni adquirido, sino ambas cosas al mismo tiempo” (1979: 352).